Fraternité Matin n°16948 - du jeudi 24 juin 2021
40 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fraternité Matin n°16948 - du jeudi 24 juin 2021 , magazine presse

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
40 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Journée internationale de la veuve et de l’orphelin
Bientôt une maison Jeudi 24 juin 2021 / N° 16 948 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES des veuves Humour/ 40 ans de carrière, 40 ans de passion Bamba Bakary : en Côte d’Ivoire P. 7 “ L’humour m’a rendu riche… ” Interview PP. 2 - 3 Vaccination contre la Covid-19 LaChine offre plusde100000doses de Sinopharm à la Côte d’Ivoire P. 6 Tribunal criminel Affoussiata Bamba, Soul To Soul, Sess Mohamed Prison à vieprennent 20 ans ; Lobognon, Soro Rigobert, pour Soro Soro Simon, Félicien Sékongo, 17 mois P. 5
2
I nterview
Bamba Bakary, comédien-humoriste :
Jeudi 24 juin 2021
« Ma carrière artistique m’a rendu riche de mes relations »
Á 73 ans révolu, le comédien et humoriste n’a rien perdu de son inspiration. A quelques semaines de la célébration de ses 40 ans de carrière, ‘’Demi-dieu’’ s’est ouvert à Fraternité Matin. Vous vous apprêtez àas promis de faire de son mieuxOui, il aimait bien ma première célébrer 40 ans de carrièrepour qu’il nous reçoive. Uneblague du boutiquier maurita-par un One man show, le 10nien et du Sénégalais qui vou-heure passe et puis un moment, juillet prochain, à la faveurle Président Houphouët surgit.lait acheter du tabac. Il aimait du festival d’humour ‘’On estaussi une autre, celle de l’avionNous sommes surpris, nous là’’. Quel est le sentiment quine savons même plus si nousen détresse. Je vous la raconte. vous anime à quelques se-devons nous mettre à genoux‘’J’étais dans un avion en proie maines de cette célébration ?à des turbulences. Les passaou nous coucher à même le sol -Je voudrais dire que Hou- pour le saluer, tellement nousgers chrétiens appelaient Jésus phouët-Boigny a planté uneétions surpris et émus. Il nous au secours, les musulmans, graine qui était bonne, qui a a reçus dans un bureau pourMahomet. bien poussé et donné de bons nous demander les nouvelles.En tout cas, chacun priait soit fruits. Si Houphouët ne m’avait en silence soit en criant. Moi, pas laissé jouer son person-J’imagine que vous ne savieztravailleur d’Air Afrique et ha-nage en imitant par l’humour sapas quoi lui dire.bitué aux turbulences, j’ai pris voix, je n’aurais pas connu cette L’émotion était à son comble. le micro pour détendre l’at-carrière qui, aujourd’hui, a fait Lorsqu’il m’a demandé s’il y mosphère par des blagues. Et des émules. Dans les annéesavait un problème, je lui ai ré-j’ai constaté qu’il y avait trois 80, ce n’était pas évident. Dans pondu non. Il a répété sa ques-femmes assises côte à côte qui, toute l’Afrique, j’étais le seul hu- tion elles, étaient toujours paniqués.et je lui ai donné la même moriste qui imitait un présidentJe me suis approché d’elles. Ilréponse. Après un moment de sans qu’il y ait de problème. Si silence, il a repris la parole ety avait une Européenne, une le Président Houphouët m’avait m’a dit: ‘’Y a rien ?’’ Ça fait plus Arabe et une Africaine. Je leur fait arrêter et jeté en prison,de 20 ans que je n’ai pas endemandé quelle sera leur- ai cette forme d’humour n’aurait tendu cette phrase. Parce que réaction première si l’avion pas existé en Côte d’Ivoire, tous ceux que je reçois ici ont s’écrasait maintenant. parce que personne n’aurait toujours un problème à m’ex-L’Européenne me répond osé s’y frotter. C’était le début poser au point que j’ai fini par qu’elle confierait son âme à d’un bon signe de démocratie oublier cette phrase. Pour une Dieu, à Jésus et la Vierge Ma-PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, fois, je reçois quelqu’un qui me rie. L’Arabe, elle, a dit qu’elle ça fait des émules et l’humour dit ‘’Y a rien’’. Vous venez de me confierait son âme à Allah et rentré, j’ai été embauché à Airnalités du monde. Une fois à Ya-jeuner de midi, j’étais en voi-compte en Côte d’Ivoire. C’est faire réenregistrer cette phrase. son prophète Mahomet. Quant Afrique et j’utilisais mes week- moussoukro, je l’ai imité devant ture avec mon épouse pour le donc une fierté pour moi d’avoir Bon quelle est la deuxième à ma sœur africaine, elle me dit ends pour faire de l’humour à lale Premier ministre français deretour sur Abidjan. A quelques été le précurseur et d’avoir fait nouvelle’’. C’est là, que je lui ai que les prières sont bien, mais télévision nationale. C’est pour l’époque, Pierre Mauroy. Après encablures de Toumodi, je m’ar-des émules qui comptent en confié que mon grand-père m’ail ne faut même pas souhaiter vous dire que l’humour et moi,ma prestation, le ministre Balla rête subitement et je dis à ma Côte d’Ivoire. dit que lorsqu’un étranger arrive que cela se produise. J’ai insis-c’est depuis toujours. Pour me Kéïta et Georges Ouégnin sont femme qu’il faut qu’on retourne dans un village, il part saluer leté et finalement elle m’a dit : je résumer, je l’ai pratiqué brut ici. venus me chercher pour me à Yamoussoukro parce que j’ai Cadre à Air Afrique au ser-chef pour lui annoncer sa pré-vais soulever ma jupe et coller En France, j’ai découvert que conduire auprès du Présidentenvie de voir le Président Hou-vice Communication et Mar-mes deux fesses contre le husence. Et quand il doit partir, il -c’était un métier et quand je suis Houphouët. Ils m’ont fait savoir phouët-Boigny. Ma femme m’a keting, vous vous retrouvezne peut quitter le village sans blot. Surpris, je lui dis que je ne rentré, j’ai décidé de le prendreque le Premier ministre françaisdit : ‘’Toi, tu ne finiras jamais de au-devant de la scène pouravoir salué le chef. Après le voyais pas le rapport avec l’ac-au sérieux, à mieux élaborer,pensait que c’était une cassette me faire marrer. Tu penses que faire de l’humour. Commentchaleureux accueil qu’il nous cident, et elle de me répondre : structurer et organiser mestout le monde voit Houphouëtqui jouait lors de ma prestation. est née cette passion ?‘’vous n’êtes pas informé alors,a réservé pour la cérémonie, idées par l’écriture. Alors je lui ai dit de me donner aussi facilement ?» Tchrouuuu Je dirai que c’est inné. Depuis nous ne pouvions donc pas en cas d’accident, c’est moi un thème sur lequel il sou-(interjection de dépit), remet-tout petit jusque durant ma car-quitter Yamoussoukro sans ve-qu’on cherchera d’abord’’. Je Vos imitations du Présidenthaitait que j’imite le Présidenttons-nous en route avant que rière professionnelle, en pas-dis mais pourquoi ? Elle répondnir lui dire au revoir. C’est ce qui Félix Houphouët-BoignyHouphouët. Je suis remontéla nuit ne nous surprenne ’’. sant par mon cursus scolaire expliquait donc notre présence. :« Que cherchent les sauve-sont sans pareilles. QuellesMais, j’avais l’intime convicsur scène et j’ai fait un speech -et universitaire, j’ai toujours Après encore un long silence, teurs et les enquêteurs chaque étaient vos relations avec lesur les relations de la Côtetion qu’il fallait que je retourne réussi à faire rire le gens avec il nous a remerciés et nous a fois qu’il y a un crash ? Ce ne vieux sage d’Afrique ?à Yamoussoukro pour voir led’Ivoire avec la France comme une facilité déconcertante. Vous confié qu’il était très touchésont pas les deux boîtes noires  Je l’ai fait sans lui demander il m’avait demandé. Il était sé-Vieux. J’ai insisté et nous avons savez dans les années 60-70,par notre démarche. Au final, il ? Donc mes deux fesses là c’est d’autorisation directement ou duit à la grande satisfaction du rebroussé chemin. Arrivé à l’en-on ne connaissait pas vérita- nous a dit que désormais, nousce qu’ils vont chercher et me blement l’humour en tant queétions les bienvenus à sa rési-sauver » (Fou rire). tel. Dans une famille ou dansdence et que nous pouvions Si Houphouët ne m’avait pas laissé jouer un environnement, lorsque tu y venir quand nous le souhai-Aujourd’hui, 40 ans de car-faisais rire, on te traitait sanstions sans un quelconque ren-rière après, vous avez tou-grande considération. Tu étaisdez-vous et autres formes dejours l’humour pétillant. D’où son personnage en imitant par l’humour sa le clown de service, un bon à protocole. Après quoi, il nous atirez-vous votre inspiration ? rien. Au point même que quand fait l’honneur d’une visite du Pa-Tout m’inspire. En ce moment où il y avait des réunions ou des lais et de son domaine qui nousnous sommes en interview, un voix, je n’aurais pas connu cette carrière rencontres importantes, on di-a conduit chez sa grande sœurfait qui peut paraître banal peut sait : ‘’Lui-là, il va venir faire rire Mamie Faitai que je rencontraisretenir mon attention et devenir les gens ici. Sa présence n’est pour la première fois. Depuisune histoire. Par exemple, je qui, aujourd’hui, a fait des émules. pas importante’’. J’avais tout le lors, elle aussi m’a adopté. Ellevous demande un verre d’eau temps droit à ces railleries. Ona prolongé notre séjour en pre-à boire parce que j’ai beaucoup ne savait pas que l’humour étaitnant le relais pour nous inviterparlé. Par maladresse, en me le un métier. Il a fallu que j’arrive chez elle afin de partager unservant, il se renverse sur mon par personne interposée. C’étaitPrésident Houphouët-Boigny trée du Palais, nous avons été en France pour mes études repas. Après quoi, elle nous apantalon, entre mes jambes. mon Président et mon père. Ilqui me vouait une grande ad-accostés par les gardes. Je leur pour que je découvre l’hude dormir au Palais- demandé Moi, je peux en une histoire m’avait complètement adopté.miration.dit que j’ai rendez-vous, alors mour comme métier. Les Coreprendre la route le len-- pour drôle. Je dis : ‘’Serges, l’inter-Quand il y avait des grandes cé-qu’il n’en était rien. Ils nous luche, Thierry Le Luron et bien demain après le petit déjeunerview est finie, mais je ne sais pas rémonies en Côte d’Ivoire, il y aComment s’est faite votreont conduit auprès de Georges d’autres, étaient de grosses et le déjeuner. C’était vraimentcomment sortir car j’ai peur de la quatre artistes et un animateurpremière rencontre avec leOuégnin, le chef du protocole, stars qui vivaient de l’humour etextraordinaire et émouvant.réaction de tes collaborateurs. qui comptaient pour HouphouëtPrésident Houphouët-Boignyqui était également surpris étaient des milliardaires. Je meEt toi tu me demandes mais : Bamba Bakary, Allah Thérèse,?de me voir. Je lui ai dit que je suis donc dit : ‘’Moi, je fais çaHouphouët-Boigny vous a-t-ilpourquoi dites vous cela ? Et Aïcha Koné, Reine Pélagie et C’était au lendemain justement suis venu voir le Vieux. Après pour m’amuser or, c’est un mé-fait une conîdence à proposmoi je dis : ‘’mais si je considère Georges Taï Benson. Nous ne de la cérémonie avec le Pre-quelques minutes de réflexion, tier et puis on gagne même ded’une de vos blagues qu’illa façon dont l’eau est versée à manquions jamais à ses céré-mier ministre Pierre Mauroy àil nous as demandé de le suivre l’argent dedans’’. Quand je suisappréciait le plus ?l’intérieur de mon pantalon, ils monies avec les hautes person-Yamoussoukro. Après le dé-dans la salle d’attente et nous
Jeudi 24 juin 2021
vont conclure que tu m’a telle-ment traqué avec tes questions durant l’interview que j’ai fait pipi dans mon pantalon (rire). Voilà comment les histoires viennent. Je m’inspire de tout.
Quel rapport entretenez-vous avec la nouvelle génération d’humoristes ? Pour être sincère, ils sont prati-quement tous mes fils. Certains viennent vers moi pour me de-mander conseils et d’autres pas du tout. Mais moi, je ne m’of-fusque aucunement. Chaque fois qu’ils ont eu besoin de moi, j’ai toujours été présent. Chaque fois que j’ai l’opportuni-té de les rencontrer, je n’hésite pas à leur donner des conseils. Ce que j’aimerais dire à la nou-velle génération, c’est de beau-coup travailler. Elle raconte des histoires «terre à terre», elletouche des domaines qu’elle ne maîtrise pas.
Quand on est humoriste, il y a des sujets qu’il faut éviter, no-tamment la religion, les ethnies et la politique. Parce qu’une phrase prononcée est comme un caillou lancé. On ne peut plus le rattraper. Ce sont des sujets très sensibles du fait de leur compréhension par l’audi-toire qui ne perçoit pas force-ment l’esprit et le contexte de l’humour que vous avez voulu faire. Si vous êtes mal com-pris sur ces sujets, cela peut vous créer des problèmes. Il faut vraiment faire preuve de subtilité dans ce domaine pour ne pas heurter les sensibilités. Et cela nécessite beaucoup de travail. Or cette nouvelle géné-ration ne travaille pas assez. Elle raconte les mêmes blagues publiques qu’on trouve sur les réseaux sociaux, elle n’écrit pas ses propres textes. Moi, depuis 40 ans, je suis l’un des rares ar-tistes ivoiriens qui était en par-faite harmonie avec le président Houphouët-Boigny. Je m’entendais très bien avec le président Henri Konan Bédié et même aujourd’hui encore. J’étais très ami au président Gueï Robert et le président Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je n’ai aucun problème avec le président Alassane Ouattara. Je peux le dire fièrement, ils m’ont tous adopté. C’est pour-quoi je demande à la nouvelle génération de travailler, de se particulariser, se donner une identité propre et produire des idées originales par l’écriture de leurs sketches bien organisés et structurés. Il y a des histoires que j’ai racontées il y a 20 ans qui sont aujourd’hui encore uniques. J’ai l’exclusivité de mes histoires.
C’est la télévision ivoirienne qui vous a révélé au grand public. Comment êtes-vous arrivé à la Rti ? Tout est parti un soir, lors d’une soirée avec des amis et il y a eu une coupure d’électricité. Nous étions dans l’obscurité et comme cela mettait du temps, j’ai commencé à raconter des histoires pour entretenir mes amis à ma table. Et comme on
riait beaucoup, les autres invi-tés se sont joints à nous. Quand la lumière est revenue, je me suis aperçu que presque tous les invités étaient à notre table. C’est à cette soirée que j’ai rencontré Georges Taï Benson qui lui aussi s’était joint à nous durant la coupure d’électricité. Il m’a approché pour me dire que j’avais un talent incroyable et qu’il souhaitait que je vienne sur son plateau à la télévision na-tionale pour qu’on partage cette expérience avec les Ivoiriens. J’ai hésité pendant longtemps et finalement je me suis retrou-vé à ‘’Bonjour c’est Dimanche’’ et un an plus tard à ‘’Benson reçoit’’, deux grands formats de divertissement qui avaient une très grande audience. Après ces deux brefs passages, un jour j’étais à mon bureau et j’ai reçu un coup de fil. C’était le directeur général de la Rti d’alors, Ben Soumahoro, qui me demandait de passer le voir à son bureau. A mon arrivée, il m’a montré un grand carton qui contenait plus d’une centaine de courriers de téléspectateurs qui me réclamaient à la télé. Il m’a demandé de travailler avec Georges Benson sur le projet et finalement j’ai intégré l’équipe de ‘’Benson reçoit’’. Plus tard, on m’a confié des émissions à animer en solo.
Vous souvenez-vous de votre premier sketch ofîciel ? C’était en mars 1980 à l’émis-sion ‘’Bonjour c’est dimanche’’ de Georges Taï Benson. C’était l’histoire du boutiquier maurita-nien et du Sénégalais. Je vous la raconte. ‘’J’étais en déplace-ment au Sénégal. Le matin, je me réveille et je constate que je n’avais pas de lame rasoir dans ma valise. Je sors de l’hôtel pour me rendre chez le boutiquier d’à côté, un Maurita-nien. Il y a un rang, je me mets dans la ligne pour attendre mon tour. A notre grande surprise, un Sénégalais costaud et grand de taille, sans tenir compte du rang, va directement à la caisse du boutiquier. Lorsque nous avons protesté, il nous a en-voyé balader, prétendant qu’il est chez lui et qu’il avait le droit de faire ce qu’il voulait (dans un accent sénégalais). Nous l’observions. Il a demandé au boutiquier de lui servir du ta-bac de pipe. Le boutiquier (dans un accent mauritanien) lui as ré-pondu oui, en précisant qu’il y a trois catégories : faible, moyen et fort. Qu’à cela ne tienne, je vais tester les trois, a rétorqué le Sénégalais. Le boutiquier lui a tendu le faible. Il l’a passé sous le nez pour mieux sentir l’intensité de l’arôme ; Il s’ensuit un éternuement et il le déposa. Il pris le moyen, s’ensuit là une série de toux et il le déposa. En-fin, il pris le fort et là, on attendit un gros pet du fond du boubou du Sénégalais. Il déposa le ta-bac et demanda au boutiquier s’il n’ y a pas un plus fort. Réac-tion immédiate du Mauritanien : « Aiii patron, tu as pris faible tu as fait ‘’Atchuuue’’ (éternuer), tu as pris moyen tu as fait ‘’Kôssô kôssô kôssô’’ (tousser), tu as
I nterview
Venance Konan, DG de Fraternité Matin, et Bamba Bakary, une amitié vieille de plus 30 ans qui a débuté sur le tournage du îlm ‘‘Bal Poussière’’.(PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO)
pris fort tu as fait ‘’Pouuum’’ (gros pet). Même si y a plus fort je te vendi pas ; parce que si je te vendi, tu vas cabinet dans mon boutique ici ». Voici la pre-mière histoire que j’ai racontée en mars 1980 à la télévision ivoirienne. Et c’est de là qu’a commencé véritablement ma carrière. Et depuis lors, vous avez été pour beaucoup dans le suc-cès de plusieurs émissions à la Rti. Effectivement. Je fait partie des chevilles ouvrières de la cé-lèbre production Variétoscope. Son histoire a commencé dans une boîte de nuit à Treichville. Il n’y avait personne dans la salle. On était obligé d’interpel-ler des passants pour remplir la salle. On leur offrait en retour des sucreries pour certains
tés qui leur ont fait faux bonds à la dernière minute. La direction, lasse d’attendre, leur a donc lancé un ultimatum pour une dernière tentative au risque de voir l’émission re-tirer du programme. Voilà ce que m’a expliqué Georges Aboké qui était venu solliciter ma présence à Tempo. On me connaissait pour mes blagues et il fallait que je propose autre chose. Alors, j’ai décidé de chanter. J’ai donc contacté mon ami d’enfance Jimmy Hyacinthe pour qu’il m’accompagne avec sa guitare. Nous avons proposé une chanson nigériane des an-nées 1950 (Boton-boly) et une chanson française (Salade de fruits). Nous avons fait une su-perbe émission et c’est comme ça que la première émission de Tempo a été lancée. Il y a eu Apatam où j’ai été aussi le
dant, il y avait des actions et des répliques de dialogue qui me paressaient un peu difficile eu égard à ma religion, ma condi-tion matrimoniale et l’image que j’avais déjà au sein de la société. Dans une action, je de-vais paraître entièrement nu au lit avec ma femme. Dans une autre réplique, je devais réunir mes six femmes (les pagneuses et les robeuses) et leur dire ceci : « A partir d’aujourd’hui, il n’y a plus de pagneuses et robeuses chez moi, il n’y a que des b... ». J’ai donc suggéré à Duparc d’apporter des aménagements. Pour l’action du nu, j’ai propo-sé de porter un boxer car je ne voulais pas exposer ma nudité et à la place de ‘’b...’’, j’ai propo-sé des ‘’emmerdeuses’’. Il m’a compris et nous avons tourné le film à Adiaké. C’est là qu’est né le mythe de ‘’Demi-dieu’’,
‘‘ Bal poussière ’’ a connu un grand succès
en Afrique et dans le monde au point d’être
désigné aujourd’hui comme étant le meil-
leur Ilm africain de tous les temps.
et pour d’autres on leur payait carrément le transport de notre propre poche. Voilà comment est partie variétoscope. C’est moi qui, après quelques édi-tions, ai introduit les fiches de notation qui prennent en compte le classement des spé-cificités comme le costume, la prestation scénique, le thème et la prestation du narrateur. J’ai présenté le projet à Bar-thélémy Inabo qui l’a apprécié et l’a introduit dans les critères de notation. Il y a aussi Tem-po. Georges Aboké, AM Taky, Francis Aka, une génération de jeunes loups aux dents longues venaient d’arriver à la Rti. Et là, ils proposaient Tempo. Dans son format, ils devaient inviter des personnalités hors du com-mun pour faire découvrir leur facette cachée aux téléspecta-teurs. Il s’agissait de les présen-ter sous une facette différente de ce que tout le monde savait d’eux. Pour lancer l’émission, ils ont invité plusieurs personnali-
premier invité de Marie Cathe-rine Koissy et Brigitte Yassi. Je peux également évoquer Tonnerre qui a été créé prati-quement dans mon salon. J’ai animé pendant deux ans avant de me retirer. Sans oublier ‘’Le bon vieux temps’’, une belle émission que j’ai animée et qui a connu un franc succès.
Vous avez aussi à votre actif une belle carrière cinémato-graphique. Comment s’est opérée votre rencontre avec le cinéma ? C’est le cinéaste ivoirien Henri Duparc qui m’a amené au ciné-ma. Il aimait bien mes presta-tions humoristiques et il a bien voulu me faire jouer le rôle prin-cipal de son film en préparation qui était ‘’Bal poussière’’. Moi qui n’avais jamais fait d’école d’art, je n’en ai jamais fait d’ail-leurs, j’avais beaucoup d’appré-hension au départ. Il m’a propo-sé le scénario, je l’ai lu et je l’ai trouvé très intéressant. Cepen-
l’homme aux six femmes dans ‘’Bal poussière’’. Pour la petite histoire, c’était la première fois que je rencontrais votre direc-teur général actuel, Venance Konan. Jeune journaliste à ‘’Ivoire Soir’’, il avait été dépê-ché pour un reportage sur le tournage. Nous avons donc une amitié vieille de plus de 30 ans. Je peux aujourd’hui dire que je dois à Henri Duparc toute ma carrière cinématographique.
Après vos grands succès de début de carrière, n’avez-vous pas, aujourd’hui, pris un peu de recul ? C’est peut-être une impression sinon je suis bien présent. Vous voyez, ‘’Bal poussière’’ a connu un grand succès en Afrique et dans le monde au point d’être désigné aujourd’hui comme étant le meilleur film africain de tous les temps. C’est le premier film africain qui a fait 25.000 entrées en une semaine, à la grande première à Paris. En
3
1989, ‘’Bal poussière’’ s’est payé le luxe de remporter le Grand Prix et le Prix de la Cri-tique au Festival international du Film d’humour de Chamrousse, en France. Séduit par le film, le producteur français, Philippe Godeau, a pris attache avec Henri Duparc pour la réalisa-tion de ‘’Sixième doigt’’, mon deuxième film. Et depuis lors, je fais mon petit bonhomme de chemin. Mais comme nos télé-visions africaines et particuliè-rement la télévision ivoirienne ne passait pas nos films, nous étions moins visibles. Je note qu’aujourd’hui, les choses sont en train de bouger un peu. A ce jour, je suis à mon 17e film, tous genres confondus. J’ai tourné avec le réalisateur ivoirien feu Kitia Touré, paix à son âme, le Français Philippe Bérard dans ‘’Les Partenaires’’, le Burkinabé feu Mamadou Djim Kola dans ‘’Les Étrangers’’ et Abdoulaye Dao dans ‘’Une femme pas comme les autres’’, le Gabo-nais Melchy Obiang et plus ré-cemment le jeune ivoirien Erico Séry dans la série télé ivoirienne ‘’Assinie’’ avec laquelle j’ai rem-porté le Prix de l’interprétation masculine de l’édition 2021 de la Nuit ivoirienne du septième art (Nisa). C’est pour vous dire que je ne me suis pas éloigné du cinéma. Bien au contraire, je joue encore les premiers rôles.
Pensez-vous que les Ivoi-riens vous témoignent en retour leur gratitude ? Ma carrière artistique m’a rendu immensément riche de mes re-lations. Dans toutes les sphères de la société ivoirienne, on me respecte. Je ne pense pas aujourd’hui que si j’ai un pro-blème en Côte d’Ivoire, elles ne puissent pas trouver une solu-tion. Pour témoigner donc toute ma gratitude à toutes ces Ivoi-riennes et Ivoiriens qui m’ont adopté, j’ai décidé de monter sur scène pour leur offrir un One man show à l’occasion de la célébration de mes 40 ans de carrière. Je voudrais m’arrêter ici d’ail-leurs pour saluer le profession-nalisme de mon fils, Chris Alex Sahiri, qui, avec sa structure Ivoire Humour, a décidé d’orga-niser cette grande célébration à travers un festival dénommé « On est là ! ». Il se tiendra du 8 au 10 juillet prochain. C’est aussi pour moi l’occasion de remercier tous les partenaires, les autorités politiques et ad-ministratives ainsi que toutes ces bonnes volontés qui nous accompagnent pour cette célé-bration qui sera la fête à Bamba et celle de l’humour ivoirien à travers toutes ses générations. J’invite donc tous les Ivoiriens à effectuer nombreux le dé-placement à toutes les étapes du festival et à mon One man show, le 10 juillet, au Palais de la culture. Ce sera un spectacle d’échanges avec le public et comme à mon habitude, je ne les décevrai pas. Que Dieu nous garde
INTERVIEW REALISÉE PARSERGES N’GUESSANT
4
Politique
Jeudi 24 juin 2021
Attaque de Téhini Le ministre de la Défense reconforte les familles des victimes
Le ministre d’État, ministre de la Défense a reçu hier, à son cabinet au Plateau, les parents des éléments des forces armées tombés au champ d’honneur .
aroles fortes, mots d’encouragement et de soutien, assistan-P ce financière. Voi-ci quelques faits et gestes posés hier par le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, en direction des familles des trois soldats tués au champ d’honneur dans la localité de Téhini, dans la circonscription de Bouna. A cette occasion, le géné-ral de corps d’armée, chef d’état-major général des armées, Lassina Doumbia, a salué la mémoire de ses éléments qui ont perdu la vie en défendant le territoire national. « Le 12 juin dernier, nous perdions ces valeureux soldats dans l’accomplisse-ment de leur mission dans le cadre de lutte anti-terroriste, plus précisément dans le dé-partement de Téhini. (…) M. le ministre d’État, ministre de la Défense, comme à vos ha-
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, réconfortant les familles des soldats tués en défendant le pays. (photo : DR)
bitudes, vous avez souhaité vous-même recevoir les fa-milles de nos hommes pour leur apporter la compassion, le soutien du Président de la République, chef suprême
des armées, et celui de la République. Vous avez donc devant vous les familles du sergent-chef Koné Ségueli du bataillon de sécurisation de l’Est, du
sergent-chef Traoré Fagbo-lo du 3e bataillon d’infante-rie de Korhogo, du Mdl chef Kouakou Akpolé de la bri-gade de gendarmerie de Té-hini, du sergent-chef Koua-
dio Venance du bataillon de sécurisation de l’Est. Nous y avons ajouté la famille du caporal-chef, Kouadio Kan Sébastien décédé acciden-tellement 48 h plus tard, à Kafolo, dans une mission de ravitaillement de position avancée », a d’emblée an-noncé le général au ministre d’État. Qui, dans son allocution, a affirmé que la cérémonie du jour s’inscrit dans la vision et démarche du Chef de l’État d’épauler les parents des soldats tués. « Chers pa-rents, je voudrais au nom du Président de la République, au nom des forces armées de Côte d’Ivoire et bien entendu en mon nom per-sonnel, vous présenter les condoléances de la nation (…) Nous nous retrouvons ici pour pleurer des jeunes frères qui sont tombés au champ d’honneur pour dé-fendre la nation ivoirienne. Je voudrais que nos enfants, nos frères, vos époux ne
soient pas morts pour rien. Ils sont mort pour ne pas que la Côte d’Ivoire soit le champ privilégié des tueurs organisés. Je voudrais vous rassurer que le Président de la République met tout en œuvre pour que nos en-fants, nos frères qui sont sur les champs de bataille soient dans de bonnes conditions », a-t-il instruit ses interlocu-teurs. Avant de confier que ceux qui sont à la base du décès des soldats à Téhini ont été appréhendés et que les en-quêtes se poursuivent.  Lassina Doumbia a infor-mé que le gouvernement remet à chaque famille des victimes la somme de 3 mil-lions Fcfa pour les aider à organiser les funérailles. Il a indiqué que la cérémonie d’hommage de la nation à ces éléments des forces armées se tient ce matin à l’état-major, au Plateau.
KANATÉ MAMADOU
Rhdp / Tournée de remerciement de la coordination régionale de la Bagoué Koné Bruno :«La vraie politique, c’est celle qui consiste à aider les autres...» oordinateur régional plus proche des militants etBruno Koné. «de faire l’état d’avancement Si le nombre de la Bagoué, le mi- sympathisants de sa forma- du parti au pouvoir dans lade secrétaires de section nistre Koné Bruno a tion politique ainsi que derégion.a quasiment doublé dans deCla volonté de son parti, le «J’ai décidé d’aider mes fait part le 20 juin, à l’ensemble des populations A en croire le même com-toutes les sous-préfectures Boundiali et Gbon,locales.muniqué, il ressort desde Gbon, c’est parce que échanges entre membres devous, monsieur le ministre, Rhdp, de se rapprocher aufrères dans la région de lala coordination, secrétairesvous avez mis les bouchées mieux des populations.Bagoué. Grâce à Dieu etde section et animateurs lo-doubles pour galvaniser vos Dans une note officielleà vos prières, nous allonscaux du parti, que le Rhdpcollaborateurs», a-t-il tenu à émanant de cette coordina-continuer ce que nous fai-enregistre «une nette pro-faire remarquer. tion, l’homme politique a af-sons depuis déjà plusieursgression», compte tenu deIl faut rappeler que c’est le firmé que «la vraie politique années», a-t-il promis. son implantation, avec l’élar- 20 juin, dans les localités de consiste à aider les autresgissement de ses bases.Selon la note, Bruno Koné Gbon et Boundiali, que la à évoluer et à changer leursCe qui, naturellement, s’estNabagné a également traduit coordination régionale Rhdp conditions de vie».de la Bagoué, conduite parla gratitude de son parti poli- traduit par les bons résul- Pour lui, la politique va au-de- tique aux chefs traditionnels, tats obtenus au cours des le ministre Bruno Koné, a là «des discours de tous les en leur réitérant «sa disponi-bouclé sa tournée de remer-échéances législatives du 6 jours». Il a, en outre, affirmébilité à mener avec eux toutemars.ciement par des rencontres Bruno Koné, coordinateur régional du Rhdp (2e à partir de la que son parti agit «petit à pe-action visant à faire de la Ba-Selon le délégué sous-pré- conjointes avec les struc-droite), ayant à ses côtés le ministre Siandou Fofana, en visite tit, en espérant que ses ac-goué une région où la paixfectoral de Gbon, Koné Zié tures locales et les chefs de travail dans la région. (Ph: DR) tions touchent le plus grandet le progrès social vont decommuni-Siriki que cite le traditionnels des localités nombre de personnes». général de Côte d’Ivoire d’expérience dans le privé,pair».qué, il faut mettre cette avan-visitées. Le ministre Bruno Koné, Télécoms qui totalise pluscée à l’actif du leadershipAu cours de la rencontre, il estime qu’il a pris désormais MARCEL APPENA par ailleurs ancien directeurd’une trentaine d’années le ferme engagement d’êtredu coordonnateur régional,a été également question
Décentralisation et développement local Les maires Pdci se prononcent sur le reversement des impôts partagés ouacou Gnrangbé Koua- expriment leurs inquiétudes par les maires Pdci-Rda, au nom répartition », indique la lettre ou-actuels, les mêmes responsa-districts présidés par des mi-dio Jean, premier magis- rapport au reversement des im-de «l’intérêt des populations et verte.bilités sont souvent partagées»nistres-gouverneurs». Compte trat de Yamoussoukro,l’avenir du processus de dé-pôts partagés. Cette imposition, Par ailleurs, dans leur déclara- entre ces entités décentralisées,tenu de l’évolution actuelle de au nom de ses pairs res- il faut le rappeler, est recueillie centration», il urge « de reporter tion, les maires Pdci-Rda ont ont-ils rappelé, en citant donc ce cette politique de décentralisa-suKs du Pdci-Rdle ponsables municipaux is- dans les collectivités localesl’arrêté interministériel N° 285durappelé le chevauchement qui pan du programme de gouver-tion en Côte d’Ivoire, ils invitent a, a lu hier, à la avec une quote-part qui leur est31-07-2014 ». En outre, «de re-existe entre communes, dépar-Président Alassane Ouattaranement du Chef de l’État. maison du Pdci-Rda à Cocody,tirer dans l’annexe fiscal 2022 tements et régions. Ils ont illus-reversée. Mais, à en croire ces à remettre sur les rails le voletDéplorant cet état de fait qui «une lettre ouverte des maires autorités municipales, depuis la disposition qui fusionne tous tré ce rappel avec une partie du « nuit » à la bonne marche de décentralisation de son pro-Pdci-Rda» adressée au Chef dequelques mois, cette manne fi-ces entités locales, les mairesprogramme de gouvernement les impôts partagés pour laisser gramme de gouvernement. l’État, Alassane Ouattara. nancière tarde à venir. la main aux ministres de définir du Président Alassane Ouatta- d’obédience Pdci-Rda re-Dans cette lettre, ces maires Par conséquent, recommandenteux-mêmes des modalités de ra de 2010. «Selon les textesgrettent «la création récente desM. APPENA
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents