Fraternité Matin n°16969 - du Lundi 19 - Mardi 20 juillet 2021

Fraternité Matin

Description

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• Politique

Informations

• Publié par: Frat Mat Presse
• Date de parution: 19 juillet 2021
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

Promotion du genre Les femmes saluent l’action PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES de Ouattara Lundi 19 - Mardi 20 juillet 2021 / N° 16 969 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orange .ci ) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € P. 10 Reconstruction du grand marché de Bouaké C qui té déjà f it Le Premier ministreavisitéce chantier samedi et inauguré le guichet-emploi de l’université Alassane Ouattara. PP. 2-3 Éducation nationale et Alphabétisation Mariatou Koné :

“ Nous allons consolider

les acquis et apporter les

améliorations

PP. nécessaires ” 4 - 5

Les états généraux s’ouvrent

aujourd’hui et vont durer 6 mois

Mgr Jacques Assanvo célébré, hier LeChefdel’Étatfaitdon d’un véhicule à l’évêque auxiliaire de Bouaké P. 10

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N ation

Lundi 19 - Mardi 20 juillet 2021

Centre de service civique / Sortie de la première promotion Patrick Achi :‘‘ On peut avoir de grands diplômes et échouer dans la vie... ’’ Le chef du gouvernement était à Bouaké, samedi 17 juillet 2021, pour présider une série d’activités dont la sortie de la première promotion du centre de service civique, l’inauguration du guichet-emploi à l’université Alassane Ouattara et la visite du site de la reconstruction du grand marché. e ministère de la Pro- lire et écrire pour certains civiques de Bimbresso et de motion de la jeunesse, d’entre nous »,a-t-elle souli- Bouaké ont été réhabilités en de l’Insertion profes- gné. Avant qu’en chœur, tous vue de la prise en charge de co L nduite de Mamadou tou- ministre: « Volontaire, je Belliard, ambassadeur de sionnelle et du Ser- les stagiaires promettent 1 000 jeunes »,a-t-il révélé. à leur parrain, le Premier Auparavant, Jean-Christophe vice civique sous la m’engage à me former pour France en Côte d’Ivoire, s’est ré vient de former au Centre mieux servir la nation. Entre- dit heureux de constater, à civique d’action pour le dé- prenant, je crois à la réussite nouveau à Bouaké, que le veloppement (C-Cad), si- par le travail. Citoyen au- dispositif du service civique tué au quartier Belleville de jourd’hui, citoyen toujours ». dispense à la fois une forma- Bouaké, la première pro- Mamadou Touré a assuré tion sur le savoir-être et le sa- motion mixte composée de que ces jeunes sont dé- voir-vivre et sur de véritables 138 stagiaires volontaires sormais aptes à bénécier métiers.« Plus des deux-tiers dont une cinquantaine de des différents programmes des jeunes qui passent par jeunes lles. d’insertion de l’Agence em- ce programme trouvent un Le Premier ministre Patrick ploi-jeunes.« Pendant les six emploi », s’est-il réjoui. Tout Achi s’y est rendu, le 17 derniers mois, ils ont reçu en réafrmant la volonté de juillet, à Bouaké, pour pré- une formation qualifiante en la France, à travers des ac- sider la cérémonie de n sécurité et en commerce. tions de l’Agence française de formation de cette pro- Cette formation s’est tenue de développement (Afd), de motion, mais aussi poser la en cohérence avec l’étude continuer ses efforts pour première pierre du Centre du bassin d’emplois de la un développement à grande de service civique de la région de Gbêkê »,a-t-il pré- échelle de ce dispositif de localité. Lequel compren- La sortie de la première promotion du centre civique d’action pour le développement de cisé. service civique. Bouaké a été un événement majeur pour . (PHOTOS : DR) dra toutes les commodités le gouvernement D’ailleurs, pour la consolida- pour une formation plus ef- La France aux côtés tion de ces acquis, le gouver- Les diplômes ne sont pas Les stagiaires prennent unsa reconnaissance au Pré- ciente des stagiaires. de la Côte d’Ivoire nement prévoit un passage la panacée engagementsident de la République et à l’échelle sur la période au Premier ministre qui leur L’école de la « seconde Si l’on en croit Mamadou 2021-2025. Il s’agira pour le C’est pourquoi du haut de Galvanisés par ces propos,donne une seconde chance chance » Touré, cette resocialisation agouvernement de réhabiliter la tribune, Patrick Achi, pour s’insérer dans la vie ac-les stagiaires qui ont béné- été possible avec l’appui deles centres de service civique s’adressant aux jeunes qui cié d’une formation de 9 tive. Elle n’a pas manqué de Dès l’entame de son propos, l’Agence française de déve- existants et d’implanter un ont été laissés sur la route mois: 3 mois pour assimilersaluer Mamadou Touré dont le Premier ministre a expri- loppement dans le cadre decentre de service civique dans qui conduit aux emplois, les notions de civisme et ci-l’engagement personnel leur mé sa joie de présider cette la coopération entre l’État de chacun des 12 districts de la dira que rien n’est perdu toyenneté et 6 mois pour les a permis de bénécier de cérémonie, qui marque la Côte d’Ivoire et la France à Côte d’Ivoire pour prendre pour eux, bien au contraire. métiers de la vie, à savoir,cette formation.« Nous re- n de la formation civique en compte 1 000 jeunes partravers le C2d (Ndlr : Contrat Aussi a-t-il stigmatisé la so- le commerce et la sécurité,mercions également l’ad- et citoyenne de la première de désendettement et de dé-district, pour un coût global de ciété ivoirienne qui est vic- sont plus que jamais déter-ministration du centre, nos time d’une assertion qui fait minés à prendre leur destinencadreurs et formateurs qui . cohorte du C-Cad de Boua- veloppement).« Grâce à un27 milliards de FCfa ké une institution considé- financement C2d d’environ 3 croire que sans diplôme, il en main. Leur porte-parole,nous appris de bonnes va- rée comme l’école de la milliards de FCfa, les centres CHARLES KAZONY n’y a pas d’avenir. Pire, que Émeline N’Dri, a traduit touteleurs et également à savoir « seconde chance ». Car, sans cursus universitaire, selon le premier ministre il aucune grande carrière, ni a fait le triste constat que aucun succès profession- les crises du passé ont eu nel ne sont envisageables. pour conséquence de lais- « C’est une erreur que de ser pour compte, bien trop croire à cette assertion », souvent, trop de talents.« a-t-il lancé à ces jeunes Or il se trouve qu’il est ins- pour lui, lestagiaires. Car crit au cœur des ambitions succès n’est pas seulement du Président de la Répu- basé sur le diplôme.« Il est blique et du gouvernement d’abord lié à l’effort per- sonnel, au goût du travail, de faire de la jeunesse la à l’audace, au courage, à priorité des priorités », a-t-il la résilience, à la créativi- martelé. té, à la confiance que nous Le chef du gouvernement a avons en nous-mêmes », rappelé que toute embellie s’est-il persuadé.« Chers économique et sociale, aus- parents et chers jeunes, si extraordinaire soit-elle, on peut avoir de grands doit être nécessairement diplômes et échouer sa soutenue pour être durable. vie. On peut n’avoir aucun Et cela, par un capital hu- diplôme et réussir sa vie. main de qualité à travers Malheureusement, nous des jeunes compétents, vivons dans une société bien formés et engagés. qui donne le sentiment aux Car imprégnés des valeurs populations et particulière- civiques et patriotiques.« ment aux jeunes que parce La problématique prend qu’ils n’ont pas un certain tout son sens face à l’essor niveau scolaire et universi- démographique de la Côte taire, ils ne pourront jamais d’Ivoire », a-t-il interpellé. atteindre le sommet »,a-t-il fait savoir. Le chef de gouvernement a posé la première pierre de la construction d’un nouveau bâtiment au sein du C-Cad.

Lundi 19 juillet 2021

N ation

 Insertion socio-professionnelle

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Le guichet-emploi de l’université Alassane Ouattara inauguré n inaugurant ofciel- non seulement à Abidjan, d’emploi », a-t-il encou- lement, le 17 juillet, mais aussi dans les autres ragé. le guichet-emploi au grandes villes de la Côte Le Premier ministre aféli- E sein de l’Université d’Ivoire. Ainsi, vous pour- cité le ministre de la Pro- Alassane Ouattara rez faire votre choix en motion de la jeunesse, de (Uao) de Bouaké, préci- toute connaissance de l’Insertion professionnelle sément au campus 1, le cause », s’est-il réjoui. et du Service civique pour Premier ministre, Patrick En outre, pour le chef du cette initiative qu’il juge Achi, vient de donner letrès novatrice, Il l’a encou- gouvernement, c’est aus- top départ de l’ouverture si l’occasion pour les em- ragé à poursuivre dans des guichets-emplois dans ployeurs, à travers cette cette voie. les universités et grandes plateforme, de savoir, en Pour lui, les actions du écoles publiques de Côte temps réel, dans quelle gouvernement répondent à d’Ivoire. Outre donc l’uni- université ou grande école la volonté du Président de versité Alassane Ouattara publique, quel étudiant la République, Alassane de Bouaké, il est prévuOuattara visant à donner avec quel niveau de forma- un guichet-emploi à l’Ins-les mêmes chances aux tion a besoin de travailler et titut national polytechnique dans quel domaine précis. jeunes d’avoir une vie dé- Houphouët-Boigny de Ya- « Ce système d’approche cente. moussoukro, à l’universi- permet d’accélérer le pro- Après quoi, il y a eu la cou- té de Man, à l’université cessus entre un potentiel pure du ruban symbolique Nangui Abrogoua d’Abo- employeur et un étudiant donnant accès à ce gui- bo-Adjamé, à l’université en n de cycle qui est en chet, suivie de la visite des Péléforo Gon Coulibaly de quête d’emploi », a-t-il sou- locaux par le Premier mi- Korhogo et à l’université tenu. nistre qui avait à ses côtés Jean Lorougnon Guédé de Face au dé de l’em- le ministre des Transports, Daloa. ployabilité des étudiants, Amadou Koné et le mi- Le Premier ministre se fait expliquer le fonctionnement des guichets-emplois de l’université Justiant le bien-fondé Patrick Achi les a invités nistre-gouverneur du dis- Alassane Ouattara de Bouaké. (PHOTO : DR) de l’existence d’un gui- à s’approprier ce gui- trict autonome de la Vallée rer un bon maillage territo- Après avoir écouté sondonne pour les étudiants chet-emploi au sein des chet-emploi qui doit de- du Bandama, Jean-Claude rial dans la délivrance des collaborateur, le Premier en quête d’emploi. « Avec universités et grandes venir leur compagnon de Kouassi. Sans oublier les services publics d’emploi, ministre dira que ces gui-ce guichet-emploi, vous écoles publiques, Mama- tous les jours. « Il faut étudiants qui se sont mo- l’égalité d’accès à l’offre chets-emplois qui sont en (Ndlr : les étudiants) au- dou Touré, ministre de la savoir tirer prot de cet bilisés pour lui réserver un de services à tous les étu- train de voir le jour au sein rez la possibilité, en étant . Promotion de la jeunesse, instrument qu’est l’outil accueil chaleureux diants par l’Agence-em-des universités et grandes sur place ici à l’universi- de l’Insertion profession- informatique qui va to- ploi jeunes et une prise en écoles publiques seront té, d’avoir connaissance CHARLES KAZONY nelle et du Service civique, talement changer le pa- charge efcace des étu- une véritable révolution qui de tout ce qui est possi- CORRESPONDANT RÉGIONAL a indiqué qu’il s’agit d’assu- radigme de la recherche diants. va totalement changer la bilité en matière d’emploi Infrastructures / Reconstruction du grand marché Le Premier ministre s’imprègne de l’avancement des travaux e suis impressionné. Les travaux du grand marché connaissent une avancée notable, d’a J ssainissement, de voirie notamment les travaux et de drainage des eaux. Bientôt ceux des bâtiments vont démarrer. J’espère qu’il sera livré en juillet 2023 «. Le Premier ministre Patrick Achi a fait cette déclaration à la suite de la visite de terrain qu’il a effectuée, le 17 juillet, sur le chantier en recons- truction du grand marché de Bouaké. Le chef du gouvernement était er d’annoncer que ce sera le plus grand mar- ché couvert en Afrique de l’Ouest. « Il fera la erté de tout le pays et surtout des populations de Boua- ké qui sont impatientes de retrouver leur marché pour reprendre leurs activités commerciales an d’amélio- rer leurs conditions de vie », dit-il. D’un coût global de 30 milliards de FCfa, le grand Le chef du gouvernement était, samedi, sur le chantier de la recontruction du grand marché de Bouaké. (PHOTO : DR) marché de Bouaké est bâti sur une supercie de 84 330 2000 sur le site annexe.sur les marchés an de pou-du marché de Bouaké où ilvités. C’est en 1998 que le par le feu, à la suite d’un Face à la vie chère, Patrickvoir soulager les ménages.a échangé avec quelquescourt-circuitgrand marché de la capitale . m2. Sa capacité d’accueil est de 10 000 commerçants: Achi est plus que jamais en- Après la visite du chantier, il commerçants qui, tant biende la région de Gbêkê a 8000 sur le site principal et gagé à faire baisser les prixque mal, mènent leurs acti- s’est rendu sur ce qui reste été pratiquement consumé C. K

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I nterview

Lundi 19 - Mardi 20 juillet 2021

États généraux de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation Mariatou Koné :Nous allons consolider les acquis et apporter les améliorations nécessaires

La ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation parle, dans cette interview, des États généraux de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation qui s’ouvrent aujourd’hui. Elle évoque aussi les incidents survenus pendant les épreuves écrites du Bepc.

Nommée à la tête de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation le 6 avril 2021, vous avez pris fonc- tion le 12 avril. Dans quel état avez-vous trouvé le système scolaire ivoirien ? Le 6 avril 2021, le Président de la République, SEM Alas- sane Ouattara et Monsieur le Premier ministre Patrick Achi m’ont fait l’honneur de me coner la charge du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation dans le nouveau gouvernement. Je voudrais leur dire merci pour cette conance renouvelée. Le 12 avril 2021, il y a eu la passation des charges entre mon prédécesseur et moi. Au cours de cette cérémonie, nous avons pu nous rendre compte de l’éloquent bilan ré- alisé au cours des dix années par le ministre Kandia Ca- mara, en termes d’infrastruc- tures, d’accroissement des effectifs, du personnel en- seignant et des élèves. Les innovations pédagogiques ont également permis à notre système éducatif de faire des progrès sensibles. Il y a des acquis incontestables qu’il faut capitaliser et consolider. Mais les résultats du Pasec où notre pays ne gure pas dans une position enviable nous interpellent. Malgré les impor- tants investissements nan- ciers, matériels et humains pour pousser à une amélio- ration constante du système éducatif ivoirien, il y a des fai- blesses qui existent que nous devons corriger. C’est dans cette perspective que se situe la tenue des États généraux de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (Egena). Il s’agit, à travers ces assises nationales sur le système éducatif national, avec la par- ticipation de tous les acteurs et partenaires de l’école, de faire un diagnostic pour en re- lever les acquis à consolider, mais également identier les faiblesses à corriger par les réformes nécessaires. Naturellement, notre action s’inscrit dans la continuité, par la consolidation des nom- breux acquis et la recherche de solutions innovantes aux dés qui nous attendent. Nous avons pris en main un minis- tère qui venait de relever un dé majeur, celui d’avoir tenu haut la barre de la résilience en pleine crise sanitaire du coronavirus. C’est un résultat à mettre au prot de l’équipe

précédente qui a été pilotée par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Ma- dame Kandia Camara, à qui nous rendons ici un vibrant hommage pour la pertinence des résultats obtenus. Nous avons décidé de traiter certains maux pour apporter une plus-value aux acquis obtenus et hisser l’école ivoi- rienne au rang des nations éducatives les plus perfor- mantes de l’Afrique. Nous arrivons à un moment où des statistiques, notamment celles du rapport 2019-2020 du Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs (Pasec) montrent que la Côte d’Ivoire doit consentir plus d’efforts pour améliorer la qualité de l’école et de son environne- ment. C’est ce à quoi nous allons nous atteler, avec l’en- semble des acteurs et des forces vives de ce pays.

Au début des années 2010, le gouvernement du Président Alassane Ouattara avait annoncé un certain nombre de réformes, dont l’école gratuite et obligatoire. Où en sommes-nous avec ces réformes ? La courbe ascendante des allocations budgétaires subs- tantielles injectées dans le secteur de l’éducation de- puis les années 2010 montre l’importance de la place que le gouvernement accorde à l’éducation comme vecteur es- sentiel au développement du pays. Plusieurs réformes ont été entreprises pour accroître l’attractivité de la fonction en- seignante et le caractère de l’apprentissage. L’État a ainsi rendu obligatoire l’école pour tous, tel que contenu dans la loi N°2015-635 du 17 sep- tembre 2015 portant modi- cation de la loi N° 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l’enseignement qui rend obli- gatoire l’accès à l’école pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans. Le principe de la gratuité tire sa substance de l’article 2 de la loi n° 95-696 du 07 sep- tembre 1995 relative à l’ensei- gnement et qui stipule que « la gratuité de l’Enseignement est assurée à tous les établis- sements publics, à l’excep- tion, notamment, des droits d’inscription, des prestations sociales et des charges rela- tives aux manuels et autres fournitures scolaires ».

PHOTO : DR

La loi est sufsamment claire et explicite. Ce qui signie que l’État prend en charge l’ensei- gnement public, la construc- tion des infrastructures sco- laires, leur équipement, le recrutement des enseignants et du personnel d’encadre- ment. Quant aux parents et suivant cette disposition juri- dique qui a toujours autorité en la matière, il leur revient la responsabilité de la prise en charge des droits d’inscrip- tion, des prestations sociales et des charges relatives aux manuels et autres fournitures scolaires. Mais vous remarquez bien que l’État est allé au-delà de sa responsabilité régalienne en intensiant sa participation à la démocratisation de l’ac- cès à l’éducation de base et à la réduction des inégalités, à travers l’achat et la distribu- tion des kits scolaires pour les élèves du primaire public.

« Consolider les acquis », « apporter les améliorations nécessaires à l’effet de rendre notre système éducatif plus performant en matière d’offres, en matière d’accès et en matière de qualité ». Ce sont vos

propres mots après votre prise de fonction. Vous avez également ajouté : « A cet effet, j’ai annoncé la tenue prochaine des états généraux de l’école ivoirienne dans l’optique d’un dialogue direct avec tous les acteurs et partenaires du système éducatif national ». Quelles en sont les motivations profondes ? L’environnement scolaire a été émaillé de crises succes- sives avec des grèves répé- titives et l’exacerbation de la violence en milieu scolaire. L’école hérite un peu des séquelles des tristes paren- thèses de crises sociopoli- tiques qui ont endeuillé notre pays et qui ont sapé beau- coup d’initiatives dans le sens de l’amélioration de la perfor- mance de notre écosystème éducatif. En sus de la réalité de cet environnement délé- tère, le rapport 2019-2020 du Pasec indique par exemple que 67% des élèves de CP2 de Côte d’Ivoire ont réalisé une performance inférieure au seuil « sufsant » de com- pétence en français. Ces ré- sultats placent la Côte d’Ivoire parmi les moins performants des quatorze pays ayant par-

ticipé à l’évaluation. Le capital ‘‘conance’’ et la perception des populations à l’égard du système éduca- tif ne sont pas sans consé- quence de crispation et de crise latente. Nous n’avions donc d’autre choix que de ren- forcer les bases d’un nouveau contrat social qui sera l’abou- tissement d’un diagnostic conséquent de tous les pro- blèmes qui minent notre sys- tème éducatif. Comme vous pouvez le réaliser à la lumière des résultats et des nombreux investissements réalisés, ces assises permettront de pré- server ces acquis et générer des solutions conséquentes aux probables crises. Il faut que chaque acteur soit mis en face de sa responsabilité et qu’ensemble, nous nous bâtions pour la qualité et l’ex- cellence.

Vous avez rencontré des autorités et partenaires de l’éducation nationale. Vous vous êtes rendue au Sénégal pour rencontrer les autorités politiques, dont le Président Macky Sall. Pourquoi ces différents déplacements? Un tel projet aussi grand et ambitieux ne peut pas réus- sir dans la précipitation et la prétention. Il faut avoir l’humilité et le courage d’ap- prendre auprès de ceux qui ont de l’expérience et des bonnes pratiques que nous pouvons adapter aux réalités et circonstances locales. Ces rencontres sont pour nous, des cadres d’imprégnation, non pour faire une photoco- pie conforme, mais pour nous en inspirer et offrir le meilleur à l’école ivoirienne. Les États généraux de l’Éducation na- tionale et de l’Alphabétisation se dérouleront sur six mois et cela nous donne le temps de ratisser large à travers de telles consultations. Vous m’offrez ainsi l’opportu- nité de dire inniment merci au Président Macky Sall et à son ministre de l’Éducation nationale pour ces moments extrêmement fructueux qui nous ont enrichis et qui nous aideront à peauner notre processus. D’autres visites suivront également, an de recueillir le maximum de don- nées pouvant nous aider à l’amélioration de notre sys- tème éducatif. Nous sommes très redevables à l’ensemble des anciens ministres qui

ont géré ce département sur le plan national et qui nous ouvrent leurs portes pour nous prodiguer de riches conseils. Nous ferons l’effort de rencontrer la quasi-totali- té d’entre eux, après les mi- nistres Bleu Lainé, Paul Yao Akoto et Saliou Touré à qui nous rendons ici un vibrant hommage pour leur contribu- tion à l’essor de l’école mo- derne en Côte d’Ivoire.

Où en est le ministère avec les préparatifs de cette rencontre des principaux acteurs du département de l’Éducation nationale ? Le lancement des États gé- néraux de l’Éducation natio- nale et de l’Alphabétisation a lieu aujourd’hui au Sotel Abidjan Hôtel Ivoire de Coco- dy. Cette cérémonie ofcielle placée sous la présidence du Premier ministre, Monsieur Patrick Achi, enregistrera la participation effective de la Di- rectrice générale adjointe de l’Unesco chargée de l’Éduca- tion, Madame Stefania Gian- nini, et de l’ensemble des partenaires directs et indirects du monde éducatif. Toutes les sommités du monde éducatif de notre pays sont invitées à cette rencontre qui va ainsi ouvrir les portes aux assises dans toutes les régions de Côte d’Ivoire.

Quelles sont les réformes auxquelles doit s’attendre la communauté éducative de Côte d’Ivoire, en ce qui concerne l’enseignement scolaire et secondaire ? Il ne nous appartient pas de décider à la place de l’en- semble de la communauté éducative et des populations. Nous aurions pu coner cette tâche à des cabinets d’ex- perts, mais il est important que chaque Ivoirien s’appro- prie ce processus et s’ins- crive dans la dynamique de ce nouveau contrat social qui renforcera les valeurs d’équi- té, de mérite, de transparence et d’excellence autour de l’école ivoirienne. Nous déci- derons d’une feuille de route pour l’opérationnalisation des mesures pertinentes propo- sées par les Ivoiriens. A tout égard, notre système éduca- tif doit opérer un grand bond qualitatif après ces États gé- néraux et notre mission sera d’y veiller dans la fermeté et la sincérité. Les populations attendent beaucoup de nous