Fraternité Matin n°17005 - du mercredi 01 septembre 2021
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Fraternité Matin n°17005 - du mercredi 01 septembre 2021 , magazine presse

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Date de parution 01 septembre 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Éducation nationale Les inscriptions au Cp1 débutent er demain Mercredi 1 septembre 2021 / N° 17005 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € P.7 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Santé ÉbolaCovid-19Le cas suspect50morts n’est pas avéréP.7en 10 joursP.7 Le ministre Pierre Dimba a animé, hier, une conférence de presse Chantier de l’hôpital mère-enfant du Chu de Cocody La gare Sotra pose problème P.8 La maquette de l’hôpital Burkina Faso/ Faso dan Fani Un pagne qui pèse La gare de Sotra 50 milliards de F Cfa par an PP. 2 -3
2
Dossier
er Mercredi 1 septembre 2021
Le Faso Dan Fani Le porte-étendard du made in Burkina Faso
Le Faso Dan Fani, produit d’exportation au pays des hommes intègres, connaît un véritable succès.
u quartier Karpala, situé dans l’arrondis-sement 11 de Ouaga-soAnt en effet tous vêtus de dougou, au secteur 51, jeunes, femmes... ce pagne. Ce jeudi 19 juillet 2021, nous y sommes pour évaluer l’importance du Faso Dan Fani dans l’éco-nomie du Burkina Faso. Les boutiques qui commercia-lisent ce textile authentique au pays des hommes in-tègres ne sont pas en reste. « 100% coton africain, ce pagne Made in Burkina Faso fait la fierté des Burki-nabè », se félicite Béatrice Ouédraogo, naturellement habillée en robe taillée dans ce tissu traditionnel. Elle est la gérante d’une boutique de ce pagne et responsable du Centre Dés de femmes situé à l’arrondissement 11 au secteur 51 de la ville de Ouagadougou. Dans ce centre spécialisé dans la fabrication de ce tis-su qui fait la erté de tout un peuple, travaillent des jeunes lles de 12 à 30 ans aux côtés d’adultes. Elles apprennent à confection-ner le Faso Dan Fani sur le métier à tisser. La patronne du centre met aussi la main à la pâte. Une demi-jour-née lui a suf pour tisser le Faso Dan Fani.« Ma mère faisait ce pagne, c’est au-près d’elle que j’ai appris ce métier. Dans ce centre, tra-vaillent plus d’une trentaine de femmes. Chacune peut confectionner un pagne par jour »,nous apprend-elle. Comme pour épouser l’ère du temps, des couturiers sont dans ce centre avec des catalogues de mo-dèles pour les soumettre
Au Centre défis de femmes, situé au quartier Karpala, les jeunes filles apprennent aux côtés des adultes la fabrication du Faso Dan Fani.( PHOTO : E. P. A.) aux clientes qui aimeraient Kaboré que nous avons ren- ga, les nationaux comme optimisme de voir les activi-se les faire confectionner. contré dans ce Centre. les étrangers : Africains outés reprendre à plein régime Noël Compaoré, spécialisé Occidentaux se l’arrachent. après ces temps de vache dans la confection du FasoUne identité nationaleMichelieman Madi, vendeurmaigre:« Les revendeurs Dan Fani en fait partie.«et en même temps fabri-négocient ce tissu à 6000J’ai commencé à travaillerquant de ce pagne, se frotteLe Faso Dan Fani est un FCfa à peu près le morceau sur le Faso Dan Fani enles mains. Visiblement, l’unvéritable symbole de l’iden- et les placent à 10 mille 1989. Ici, nous consom-tité culturelle du Burkina des commerçants les plusFCfa. De passage dans le mons ce que nous produi-heureux des lieux ; il nousFaso. En dehors de l’ha- pays, les visiteurs s’en pro-sons. Nous voulons quebillement, il est utilisé dansinforme que dans toutes lescurent comme souvenir du toute l’Afrique connaisse celes gensdu pays, comme provinces d’autres domaines Burkina Faso ». Le marché pagne. Certains en font lesl’ameublement et la fabrica- s’approvisionnent auprès du Faso Dan Fani dépasse commandes, d’autres lestion d’accessoires de modedes femmes membres deles frontières du Burkina. Il achètent directement. Nouscomme les sacs à main et est commercialisé au Mali,la Fédération nationale des démontrons ainsi notre sa-les chaussures pour dames.tisseuses.France,au Sénégal, en voir-faire », nous aux États-Unis…L’homme ne cache pas son grand marché de Oua- explique Au « La com-
Un véritable symbole de l’identité culturelle du Burkina Faso.(PH : E. P. A.)
mercialisation n’est pas unproblème pour nous. C’est plutôt la main d’œuvre ca-pable de produire en quan-tité le tissu afin de répondre à la forte demande qui pose problème. C’est pourquoi, il faut former davantage de femmes dans la mesure où le marché existe ; de même que les débouchées », af-rme ce spécialiste du tissu local.
Important fournisseur de devises pour l’économie burkinabé
Le secteur du textile oc-cupe une place de choix dans l’économie du Burki-na Faso. Le revenu annuel, à en croire les acteurs du secteur, est estimé à 50 milliards de FCfa. Selon Abdoulaye Mossé, député et promoteur du salon in-ternational du Textile (Sita),chaque année, ce sont plu-sieurs centaines de milliards que le pays investit dans le secteur textile pour l’ameu-blement et l’habillement.« Plus on confectionne de pagnes, davantage de co-ton du pays est transformé sur place. Résultat, des mil-liers d’emplois sont créés, l’économie du pays se por-tera mieux. D’où la nécessi-té de mettre l’accent sur le Faso Dan Fani. C’est une valeur sûre pour l’économie du Burkina Faso », explique ce digne ambassadeur du tissu local burkinabé.
Les retombées d’une volonté politique affichée
Selon Germaine Compao-ré, présidente de l’Asso-
Germaine Compaoré, présidente de l’Association des tisseuses de Teegawendé.
er Mercredi 1 septembre 2021
Dossier
Abdoulaye Mossé, député et promoteur du salon international du textile (Sita).( PHOTO : E. P. A.)
ciation des tisseuses de Teegawendé, si le Faso Dan Fani a connu tant de succès, c’est bien grâce à l’implication des autorités burkinabè. Au temps de la révolution, dit-elle, le Pré-sident Thomas Sankara a jugé bon de faire la promo-tion de ce savoir-faire pour qu’il contribue à booster l’employabilité et le reve-nu des femmes d’une part et que le pays garde, in ne, l’authenticité de cetteimage culturelle, d’autre part. D’où le nom Faso Dan Fani ; depuis la révolution, Thomas Sankara s’est bat-tu corps et âme pour que ce pagne soit localement aimé. Pour cela, il a voulu que les uns et les autres le portent à l’occasion des mariages et autres grandes céré-monies. C’est pourquoi, ce pagne burkinabé a pris son envol à partir de 1983. Malheureusement, après la révolution, l’engouement autour du Faso Dan Fani s’est estompé. Néanmoins, les femmes ont gardé leur savoir-faire et y ont travail-lé en se mettant ensemble dans des associations et structures de tissage. Ce travail a continué jusqu’à la transition qui a jugé né-cessaire de rehausser l’image de ces pagnes tis-sés par le port de la popu-lation. Une décision prise en Conseil des ministres, le 2 septembre 2000, exige même que désormais dans le cadre de la Journéequi leur est dédiée, les femmes soient habillées en Faso Dan Fani.« Résultat, en moins de 3 mois, les tis-seuses ont engrangé près de 3 millions de FCfa de chiffre d’affaires. Comme quoi, la volonté politique a porté ses fruits. Le Pré-sident Rock-Marc Christian Kaboré est même allé plus loin par la prise d’un décret
imposant le Faso Dan Fani comme uniforme nationale lors des fêtes évènemen-tielles, au Burkina Faso ; désormais. Ce qui a re-lancé l’activité du tissage de ce pagne qui est entré depuis lors dans l’ameu-blement des bureaux, la décoration, etc. », a expli-qué Germaine Compaoré.Abondant dans son sens,Aboulaye Mossé pense aussi que depuis cette dé-cision, son utilisation a pris de l’ampleur ; presque à tous les niveaux.« Tout le monde est en Faso Dan Fani et cela en fait une fier-té nationale. Le Président Roch Kaboré en tête, ses ministres et autres hauts commis de l’État ainsi que le citoyen lambda donnent davantage de valeur à ce tissu à travers des soirées, des expositions de modes. L’idéal serait que chacune et chacun réservent la moi-tié de sa garde-robe au Faso Dan Fani. Nous esti-mons que c’est fondamen-tal », souhaite Abdoulaye Mossé. De son côté, Béa-trice Ouédraogo, respon-sable du Centre Dés de femmes, situé à l’arrondis-sement 11 au secteur 51, pense que grâce à cette politique du gouvernement, le tissu est accessible à tous les Burkinabè.« Les prix vont de 2500 FCfa à 7500 F/pagne. Il y a le tissu lourd, le semi lourd, le léger et celui qui est hyper léger. Toutes ces textures sont réalisables sur le métier à deux pédales et sur le mé-tier à quatre pédales, avec des bandes de 25 cm, 30 cm, 40 cm de large sur 1,9 cm de longueur par pagne », a expliqué Béatrice Oué-. draogo
EMELINE P. AMANGOUA ENVOYÉE SPÉCIALE À OUAGADOUGOU
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Harouna Kaboré,de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanatministre burkinabé : ‘‘ La mise en place d’un label va amener les acteurs à produire des tissus de qualité ’’ lusieurs raisons ont la mise en place du label va milité en faveur de la amener les acteurs à pro-labellisation du Fasoduire des tissus de qualité P Dan Fani. Entre autres, qui sont de plus en plus de-l’absence d’un mini- mandés par les consomma-mum de standard permettant teurs.« La demande sera la production de Faso Danalors plus forte avec pour co-Fani ; la vente à vils prix derollaire l’engouement pour la pagnes industriels fabriquésproduction du tissu labellisé à base des motifs de ce tissuet l’accroissement des reve-; l’existence d’un réel marchénus des acteurs du secteur potentiel aussi bien national»Non sans sou-, a-t-il dit. qu’international pour ce tis- ligner que l’amélioration de su ; la nécessité d’accroître la qualité et l’augmentation le niveau de transformation de la demande du Faso Dan du coton burkinabè ; la lutte Fani vont non seulement contre la contrefaçon et la booster la transformation concurrence déloyale.« Lelocale du coton burkinabé, label Faso Dan Fani auradesrelancer l’utilisation sûrement des avantagesmatières premières pour la pour les producteurs, leteinture, des outils et maté-consommateur et l’État bur-riel nécessaire à la produc-kinabé. Il permettra, à terme,tion mais également créer de booster la compétitivitéun besoin supplémentaire et la valeur marchande desde main-d’œuvre pour toute produits, les revenus desla chaîne production et de différents acteurs concer-transformation. Pour rappel, nés, d’améliorer la qualité etdesla commercialisation la productivité, de créer despagnes labellisés a débuté . emplois directs et indirects,n mars 2021 préserver le patrimoine qualité et, par conséquent,deboré, ministre burkinabé culturel national, d’avoir desÉMELINE P. AMANGOUA de lutter contre la pauvretél’Industrie, du Commerce et produits standardisés et de »,expliqué Harouna Ka-  a A l’en croire,de l’Artisanat.
L’affaire des femmes u Burkina Faso, les femmes sont les plus impliquées SelAon des statistiques, 10 dans la confection du Faso Dan Fani. 000 femmes s’y adonnent.Elles y créent des entre-prises et, naturellement, des emplois. Ce qui contri-bue à leur autonomisation économique, donc nan-cière. Selon Germaine Compaoré Bonkoungou,présidente de l’Associa-tion des tisseuses de Tee-gawendé, par ailleurs, pré-sidente de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso, les pagnes et tissus confectionnés par ces femmes s’exportent, désormais, à la faveur d’expositions organisées ici et là. Ce qui contribue à la promotion du Faso Dan Fani au-delà même des frontières du pays. Toutefois, les nouvelles adhérentes (et cela se comprend) manquent d’ex-périence et de savoir-faire en la matière. D’où l’im-Les femmes sont les plus impliquées dans la confection de ce tissu.( PHOTO : DR) périeuse nécessité, es-time notre interlocutrice, maine plaide pour plus d’activité. Puis de saluervers le ministre du Com-d’organiser des sessions de facilité d’accès des le gouvernement burki-merce, a obtenu la labéli-de formation et de renfor- femmes au micro crédit nabé pour avoir labélisésation du Faso Dan Fani. cement des capacités des an qu’elles tirent davan- ce pagne dans l’optique25 structures pionnières actrices du secteur ; pour tage de revenus du métier de renforcer son identi-ont reçu leurs agréments écouler sur le marché du de tissage. Elle invite, par té et surtout combattre la; ce qui valorise nos pro-. pays et d’ailleurs du pagne conséquent, ses sœurs à contrefaçon et la concur-duits »,s’est-elle réjouiede très bonne qualité. Par adhérer aux fédérations rence dont il faisait l’objet.ailleurs, Compaoré Ger- de femmes de ce domaine« Le gouvernement, à tra-É. P. AMANGOUA
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