Fraternité Matin n°17063 - du mercredi 10 novembre 2021
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Fraternité Matin n°17063 - du mercredi 10 novembre 2021 , magazine presse

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Date de parution 10 novembre 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Accès des Pme au crédit Le gouvernement lance un outil numérique Mercredi 10 novembre 2021 / N° 17 063 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi)P. 15 Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Infrastructures, marché de l’emploi, métro… /Patrick Achi : “ Le souci du Président, c’est que chaque Ivoirien puisse avoir accès aux biens sociaux nécessaires’’ PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI Des Ivoiriens jugent la première conférence de presse du Premier ministre PP. 2 à 8 Accélération des enrôlements et retrait des Cni L’Oneci met en mission les comités locaux d’identiIcatioPn. 9 Incendie à l’Injs Amélioration des soins de santé Plus de Les États-Unis renforcent peur que leur coopération P. 11de mal avec la Côte d’Ivoire P. 18
pr sit
2
Politique
Conférence de presse du Premier ministre
Mercredi 10 novembre 2021
Sécurité, gouvernance, social et économie Patrick Achi :‘‘ Le souci du Président, c’est que chaque Ivoirien puisse avoir accès aux biens sociaux nécessaires ’’
Le chef du gouvernement, après son discours liminaire, s’est prêté aux questions des journalistes. Ci-dessous l’intégralité des échanges. Vous avez dressé un bilanmesure de générer des res- mettre de contourner Abi-plus ou moins positif desources sufsantes, puisque djan. Ainsi, si vous venez l’action gouvernementale.de l’Est, du Centre ou dela machine économique était A propos des ïnancesl’Ouest, c’est à dire si vousarrêtée, continuer à faire des publiques, le budget 2022venez de la Côtière ou dedépenses. Donc une marge est de 9901 milliardsde tolérance sur les décits l’Autoroute du Nord, vous de Fcfa, avec un solden’aurez plus besoin de tra-a été accordée à un certain budgétaire négatif globalnombre de pays pour vivre. verser la ville d’Abidjan. Car, de 2230 milliards deEn ce qui concerne la Côte cette autoroute, la Y4, fait la Fcfa. Comment allez-d’Ivoire, le taux de décit au- ceinture pour tout Abidjan. vous ïnancer ce soldeCette infrastructure routièretorisé l’année dernière était budgétaire négatif,structurante est égalementde 5,6 %. d’autant qu’au niveau desPour le budget 2022, le taux en chantier. ïnancements extérieurs,de décit budgétaire accordé A côté, vous avez des auto-on a aussi un solderoutes de sortie Est et Ouestest de 4,7%. Nous sommes budgétaire déïcitaire dedonc en parfaite harmonie qui causent aujourd’hui des 1375 milliards de Fcfaavec les organismes interna- préoccupations aux usagers pour un déïcit budgétairequi l’empruntent pour allertionaux. Et cela fait partie des de 4.7 ?taux de décit les plus faibles vers N’Dotré et le stade Alas-Si on m’avait posé la ques- au monde. Il y a des pays, sane Ouattara d’Ebimpé. Elle tion sur le Programme natio- en Occident notamment, qui est quasiment engorgée. Elle nal de développement (Pnd) ont dépassé le plafond de est en train d’être réaména-au départ, cela aurait rendu 8%. Qui sont à 10-12%. gée pour disposer de deux les choses faciles à déve- Donc 4,7%, dans l’environ- fois trois voies qui traversent lopper. Pour nancer ses nement où nous sommes, toute la zone industrielle et dépenses (salaires, fonction- avec la pandémie que nous qui va jusqu’à Tomassé, à la nement, service de la dette, avons connue, avec la ca- sortie d’Anyama. investissements publics), pacité de riposte que nous Au niveau de la sortie ouest l’Etat a deux moyens. Les avons, on peut estimer que d’Abidjan, la situation est pa-recettes qu’il collecte et les c’est une performance. reille. Là, la voie part d’Abi-emprunts qu’il fait pour équi- djan jusqu’à Songon et conti-librer son budget. L’idéal,La Côte d’Ivoire n’a pasnue sur la côtière, à partir de c’est d’avoir la capacité depu lancer l’Eurobond cetteDabou, Grand-Lahou, San nancer le maximum desannée. Est-ce que c’estPedro, etc. Cette voie est en dépenses avec ses recettesprévu en 2022, et à quelletrain d’être transformée en propres. Mais la réalité pourhauteur ?autoroute. PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI tous les pays du monde est C’est vrai qu’en 2021, nous On a donc des axes struc-qu’ils sont obligés d’emprun- avions envisagé de mobiliser turants qui vont fondamen-que le gouvernementété lancés, le phénomène ment difcile à gérer. ter pour accélérer le proces- les ressources sur le marché talement changer bientôt la a énormément investiCovid a retardé la réalisation C’est pour cela que le gou-sus d’investissement. Etant extérieur, à travers l’Euro- circulation dans la ville d’Abi-dans les infrastructures àd’un certain nombre de chan- vernement a initié le pont Yo-entendu qu’on est capable, bond. Mais c’était fonction djan. Seulement, il y a un prix Abidjan. Mais, plus il y atiers. pougon-Plateau-Adjamé. Ce dans la mesure où ces inves- de notre plan de trésorerie. à payer pour tout pays qui des travaux, plus Abidjanpont traverse la commune deDe sorte que tous les chan- tissements sont efcaces, Si nous n’avions pas suf- enclenche de grands travaux devient très engorgée. CeYopougon sur une autoroutetiers sont en train d’être réali- de générer les ressources samment de trésoreries pour de développement. Et le prix qui cause de nombreuxde 7 km, traverse la com-sés en même temps. Consé- nécessaires pour assurer le couvrir nos dépenses, nous à payer, ce sont les désagré-embouteillages. Quemune d’Attécoubé avant dequence, on se retrouve avec service de la dette. aurions fait cet Eurobond. ments que rencontrent les prévoit le gouvernementrejoindre Adjamé, au niveauune réalité qui est quoti- Donc, nous négocions ré- Mais, il s’est trouvé que les usagers. Mais, ce n’est que pour désengorger ladu boulevard Nangui Abro-dienne à tous les pays où gulièrement, dans le cadre circonstances nous ont per- juste pour quelques mois ! capitale économiqueil y a des chantiers. On est goua. des rapports que nous avons mis d’avoir une trésorerie Donc, lorsque vous restez du pays ? La solutionDonc, ce pont permettra deobligé de fermer des rues, avec les bailleurs de fonds, qui ne nous imposait plus de longtemps dans les em-ne réside-t-elle dans ledésenclaver totalement quelquefois très importantes, cet pour conserver les indica- lever cet Eurobond. Donc, bouteillages, ne tenez pas transfert de la capitale àpour permettre aux chantiers axe qui est structurant, et qui teurs macro-économiques nous ne l’avons pas fait. rigueur au gouvernement. Yamoussoukro? Quandd’avancer. Et la ville étant en est un souci majeur. qui restent sains. Lorsque Maintenant en 2022, c’est Il faut penser plutôt à la cir-interviendra effectivementchantier, on assiste inévita- Il y a également le cinquième nous allons sur les marchés quelque chose qui pourrait culation uide qui va suivre à ce transfert ?blement à un surcroit d’em- pont. Celui qui va traverser la pour mobiliser des res- être envisagé. Mais là éga- la n des travaux, et ce pour Nous sommes dans un bouteillages ici et là. baie de Cocody. sources à des niveaux rela- lement, souvent l’évolution bientôt. contexte où nous avons en- C’est un moment qui va pas- Aujourd’hui, si vous venez tivement bas en termes de au mois le mois de la mobili-gagé de nombreux travaux ser, comme dans toutes les du Plateau, vous êtes obli-taux, de qualité et de durée, sation des recettes, des res-Monsieur le Premier pour faciliter la mobilité dans villes qui sont en chantier et gés d’aller à l’Indénié pour nous avons besoin d’avoir sources dont nous pouvonsminitsre, je ne vous la ville d’Abidjan. qui se développent rapide- accéder à Cocody. Mais une des indicateurs clés sains. disposer ici et là, détermineje disapprends rien si La mobilité est un facteur dé- ment. Et on est tous, plutôt fois ce pont achevé, tous Le taux de décit budgétaire et fait évoluer le plan de tré-que la bailleurs de fonds terminant de productivité et concentrés sur la perspec- ceux qui viennent du Plateau est un de ces indicateurs. sorerie.sont très regardants sur de facilité de vie pour les po- tive de la n des travaux. et qui voudraient aller à Co-Ce que nous avons norma- Donc c’est à la lecture deles facteurs de production pulations. Encore qu’Abidjan Si vous prenez par exemple cody n’auront plus besoin lement, et qui est la norme l’évolution du plan de tréso-qui conditionnent leur n’a rien à envier à certaines Yopougon, aujourd’hui, toute d’aller à l’Indénié. A partir de recherchée, c’est un taux de rerie, sur les premiers moisdécision d’installation capitales du monde, qui sont la population de cette com- la Cathédrale, le pont va les décit budgétaire qui n’ex- de 2022, que le ministre dedans une zone où des modèles en matière mune ne peut accéder aux conduire directement à Saint cède pas 3 %. Mais compte l’Économie et des nancesils peuvent opérer. d’embouteillage. autres communes d’Abidjan Jean. tenu du facteur qui est sur- pourra décider s’il est inté-L’électricité est un Mais ceci étant, j’admets que par l’autoroute du Nord. Ce pont va enjamber la la-venu, à savoir la pandémie ressé à aller sur le marchéfacteur très important, qu’on peut certainement faire En même temps que toutes gune, atterrir dans le dos de mondiale, ces normes n’ont international pour un autrerécemment, la Côte mieux. Et c’est pour cela que les populations qui viennent la Pisam et continuer sur la plus été respectées dans Eurobond. Donc, vous led’Ivoire a vécu un nous avons décidé d’enga- soit de l’étranger, soit de voie qui mène à Saint Jean. tous les pays du monde. On saurez, le moment venu.rationnement qui a été ger des chantiers importants. l’intérieur, par l’autoroute du Maintenant, on a l’autoroute s’est retrouvé dans des si-qualiïé de conjoncturel. Ce qui s’est passé, c’est que Nord. Cela crée à l’entrée de de contournement. Comme tuations où, manifestement,Tout le monde est Dans vos propos beaucoup de chantiers ayant la ville d’Abidjan un engorge- son nom l’indique, il va per-il fallait, sans que l’on soit enunanime pour reconnaître
Mercredi 10 novembre 2021
liminaires, vous avez parlé de ponctuel et non structurel, seulement qu’il y a quelques années, on a assisté à un évènement malheureux de ce type qui a frappé les ménages. Alors question: est-ce que le gouvernement ivoirien a-t-il pris sufïsamment de dispositions pour que le type de crise énergétique vécu récemment en Côte d’Ivoire ne se transforme pas en crise cyclique ? Lorsque la crise est sur-venue, mes ministres de l’Énergie et du Pétrole, ainsi que celui du Commerce sont montés au créneau, pour la juguler de façon relativement professionnelle. Et je pense que c’est ce qu’il faut retenir. On parle de crise conjonctu-relle, parce que c’est le genre de crise qui ne survient pas toute seule. On n’a pas un problème de capacité d’élec-tricité installée. Car, on a plus de 2 200 mégawatts pour des demandes en pointe qui n’excèdent pas plus de 1600 mégawatts. Donc, nous dis-posons d’une bonne marge. Ce qui s’est passé, c’est quedes centrales thermiques sont tombées en panne pen-dant la période du Covid-19. Les usines en Europe qui de-vaient fournir des pièces de rechange étaient fermées, les employés bloqués à la maison pendant plusieurs mois. Les pièces stockées avaient été épuisées, donc impossible de les remplacer. Et justement, comme il fallait sur-utiliser les capacités des centrales qui fonctionnaient, d’autres sont tombées en panne. Ensuite, les main-tenances régulières qui de-vaient se faire par des tech-niciens extérieurs n’ont pu se faire. Vous savez comment fonctionnent des machines, à l’instar de tout équipe-ment : il y a des entretiens courants et périodiques, si vous ne les faites pas, c’est de gros risques que vous courez. Ainsi, à force des surutili-sations, une autre centrale thermique est également tombée en panne. On a donc été obligés de sur-utiliser nos barrages hydrauliques, alors que la saison sèche ne nous a pas donné de fortes pluies, cette année-là. On se retrouve ainsi devant un fac-teur que je dirais conjonctu-rel (comme d’ailleurs dans le cas d’une pandémie). Dans beaucoup de contrats, à tra-vers le monde, il s’est avéré que des modications ont dû être faites, parce que la pandémie a été considérée comme assimilable à une ca-tastrophe naturelle. En pareille circonstance, un peu partout dans le monde, que ce soit les digues construites, dans de grands pays, pour empêcher la mer d’avancer, la mer nit par emporter le tiers ou le quart d’une ville. En ce moment, vous n’êtes pas en mesure
Politique
Plusieurs sujets ont été abordés par les journalistes.(PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI)
de dire que la digue n’était pas haute, car elle se cal-cule en fonction du niveau qu’aura la mer. Alors, on re-garde en général l’historique décennal ou centennal, pour essayer de juger, en dix, vingt ou trente ans, quel est le niveau le plus élevé que la mer a pu atteindre. Mais si l’eau arrive à dépas-ser ce niveau jamais atteint depuis cent ans, alors vous êtes en situation de catas-trophe ! Et lorsqu’on est en situation de catastrophe, comme celle que nous avons vécue, pas du fait de l’insuf-sance de nos investisse-ments ou de nos capacités à satisfaire nos clients, l’élé-ment le plus important, c’est comment vous gérez cette catastrophe. Comment vous gérez la crise. Et il faut avouer que cette page de crise a été admira-blement gérée. Très rapide-ment, les secteurs sensibles ont été isolés : la santé, les hôpitaux, les industriels se sont vite rencontrés, ont dis-cuté et le rationnement qui a été bien expliqué aux po-pulations et aux industriels, a permis de passer ce cap extrêmement difcile qui, comme on l’a vu, a duré, à peine deux mois (juin-juillet et août). Les pluies étant ar-rivées en septembre, on est revenu à une situation qua-si-normale. On a même eu un phéno-mène extrêmement sérieux, celui du pain. Les moulins devaient être alimentés au risque d’être confrontés à une pénurie à Abidjan. Au niveau de la lière cacao, les paysans se sont retrou-vés avec leurs productions sur le bras au cours de la campagne intermédiaire : conséquence des pertes de revenus pour les paysans, l’État et pour les industriels qui n’avaient pas la capacité d’acheter et de stocker. Il a donc fallu les alimenter pour qu’on puisse acheter le cacao... Bref, la crise a été
gérée avec le secteur privé, avec les acteurs clés. On a eu un calendrier qu’on a res-pecté. Je félicite bien le mi-nistre du Pétrole et de l’Éner-gie ainsi que son collègue du Commerce, parce que le manque d’électricité a induit l’utilisation de groupes élec-trogènes. Ce qui, automatiquement, a provoqué la hausse de prix d’un certain nombre de den-rées de première nécessité sur le marché. Il a donc fal-lu juguler ce phénomène. Et moi-même, vous m’avez vu sur des marchés expliquer les facteurs conjoncturels. Mais aujourd’hui, nous sommes dans une situation où dès le début de l’année prochaine, nous allons inau-gurer la centrale Azito IV, avec 180 mégawatts, puis Ciprel V, avec plus de 250 mégawatts, ainsi que la barge et les équipements que nous avons commandés an de pouvoir nous mettre à l’abri, en cas d’autres catas-trophes (il faut toujours pré-voir qu’une catastrophe peut encore arriver, en termes d’imprévu). Tous les experts le disent, le monde est en mutation profonde. Il faut donc s’attendre à des chan-gements de nature inconnue, en termes de maladie, de ca-tastrophe, de changement climatique. On accroît donc toujours les moyens pour se préserver ! Plus on investit, plus ça coûte cher. Parce que si l’événe-ment ne survient pas, c’est un investissement que nous devons tous supporter. Il y a toujours un investissement raisonnable pour une prévisi-bilité d’un événement. Là, le travail a été relativement bien fait. Aujourd’hui, je peux vous dire qu’on est normalement amené, au terme de nos in-vestissements, à atteindre une capacité installée d’en-viron 3 000 mégawatts pour une demande qui va être au-tour de 2 000 mégawatts. Il est question d’accroître déjà
Conférence de presse du Premier ministre
de 50% notre capacité de production actuelle en vue d’être à un niveau où on va être relativement à l’aise. On a même envisagé la possi-bilité d’une défaillance de la production en gaz. Et donc, on a commandé une barge GNL qui a la possibilité de nous approvisionner en gaz au cas où on aurait un pépin. Je suis satisfait de la gestion de cette crise-là. Je précise que c’est une crise conjonc-turelle, imprévue, comme cela peut arriver. Elle est liée essentiellement à la pandé-mie de la Covid-19 et à une pluviométrie totalement im-prévisible.
A quand le bout du tunnel pour le projet du ‘‘Métro d’Abidjan’’ ? Pouvez-vous donner les coûts actualisés du projet et les derniers délais dont vous disposez ? Quel est, par ailleurs l’état de la situation des frontières terrestres de la Cedeao ? Je pense qu’on revient ré-gulièrement sur la question. On parle du prix. Selon l’in-génieur que je suis, spécia-liste dans le domaine des in-frastructures, je crois que les gens font des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être. D’abord, dire que ce projet est trop cher, c’est une sus-picion illégitime vis-à-vis de l’administration en parlant de prix qui ne seraient pas en accord avec le prix réel. Nos ingénieurs sur le projet, ain-si que les bureaux d’études internationaux désignés pour le faire, font du travail sé-rieux. Et ces prix sont regar-dés et passés au peigne n. Ils relèvent de consultations internationales et de bench-mark que nous regardons de projets faits dans d’autres pays. Il y a plusieurs fac-teurs qui interviennent dans le coût. Vous ne pouvez pas dire que le métro de Dakar ou de Rabat est moins coû-teux. Vous ne pouvez pas juste faire une comparaison
du prix au kilomètre. Il faut savoir la ligne qu’il emprunte, le nombre de ponts à bâtir. Quel est l’engorgement, quel est le coût du déplacement des populations, de leurs in-demnisations. Quelles sont les caractéristiques du mé-tro, quelles sont la vitesse et la fréquence du métro. Il y a tout un ensemble de spé-cications techniques qui nissent par déterminer le coût du projet. Cher ou pas cher par rapport à quoi ? Si vous dites, voilà un projet si-milaire de 37 kilomètres qui a été réalisé là, dans des conditions identiques, avec un sol de même nature, des obstacles de même nature, je suis prêt à vous recevoir et à discuter avec vous. Mais mon sentiment personnel est que ce prix est juste. Quand le métro sera terminé et que vous monterez dedans, je pense raisonnablement que vous ne penserez pas au prix. C’est un Partenariat public privé (Ppp). Donc un modèle économique dans lequel le ticket rembourse l’investis-sement qui a été fait. On est dans une logique où on calcule également la modéli-sation des transports publics que nous sommes appelés à nancer. Je souhaiterais in-sister sur cet aspect. Je l’ai dit dans mes propos liminaires. Nous avons fait en sorte que les emprises du métro, les espaces libérés le long du corridor du métro soient plus importants que l’emprise du chantier. Parce que, souvent, on assiste à des actes auxquels les gens ne font pas quelque fois at-tention. Vous construisez une autoroute de deux fois trois voies, qui va à l’ouest ou à l’est. Les riverains sont dans des habitations de for-tune. Dès que l’autoroute est réalisée, les terrains qui ne valaient absolument rien prennent une valeur incom-mensurable. Ils font l’objet de spéculation foncière de la
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part du privé. Et l’État qui a investi dans cette autoroute ne bénécie de rien. Certains pays achètent carrément sur 200 mètres de part et d’autre tous les terrains, indem-nisent les gens à des coûts au mètre carré qu’ils savent largement inférieurs à ce qu’ils seront à la n du projet. Puis après, les commercia-lisent ou réalisent des pro-jets. C’est ce que nous avons fait sur la ligne de ce métro. Cela accroît naturellement le coût, parce que ça accroît le coût d’indemnisation des populations. Avec le ministre en charge des logements sociaux, vous allez voir que tout au long de ce métro, il y aura des logements sociaux, des logements de moyen standing, etc. Je vous assure qu’on ne va pas compter le nombre de personnes qui vont déménager pour aller à Anyama. Parce qu’ils seront à cinq minutes de la station du métro qui les convoient au cœur du Plateau. Vous verrez comment les prix des terrains et des maisons vont amber dans ces quartiers. Soyons raisonnables quand on parle de coût. Parce qu’à l’intérieur, il y a tellement de caractéristiques qui le dé-nissent. Quand on ne les connaît pas, il ne faut pas simplement regarder le li-néaire et faire un ratio pour dire que c’est cher.
Nous nous sommes intéressés à la question du dédommagement des populations autour du métro. Il y a eu plusieurs déguerpissements à Anyama et à Abobo. Nous nous sommes rendus sur place. Nous avons rencontré beaucoup de populations qui soutiennent le projet. Elles attendaient d’être indemnisées avant leur déguerpissement. Beaucoup n’ont malheureusement pas été indemnisés. Qu’est-ce que vous dites à ces personnes? C’est une question géné-rale qui se pose, lors de la réalisation d’infrastructures, notamment en zone urbaine densiée. Puisque nous sommes, malheureusement, obligés de déplacer les popu-lations. En ce qui concerne spéciquement le projet du métro, qui s’exécute dans le cadre d’un nancement mixte avec des partenaires, on arrête en accord avec les différentes parties les moda-lités d’indemnisation des po-pulations à déplacer an de libérer les emprises de ces chantiers. C’est la démarche qui a été adoptée pour le par-cours du métro. On s’est, en accord avec les différentes parties, attaché les services d’un cabinet consultant spé-cialisé dans les questions d’impact environnemental et
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