Fraternité Matin n°17531 - du mardi 6 juin 2023

Fraternité Matin

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Informations

• Publié par: Frat Mat Presse
• Date de parution: 06 juin 2023
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Mardi 6 juin 2023 / N° 17 531 www.fratmat.info Prix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES

Mobilité urbaine

La Côte d’Ivoire P. 17

à l’école chinoise

Crises mondiales, émergence de champions africains

Le modèle économique pour sauver l’Afrique Pp. 2 à 5

 Dossier /Nuisances, incivisme, désordre urbain... Pp. 10-11

Dans 11 mois, tolérance zéro  Tout sur les sanctions prévues par la loi Vih-Sida /Orphelins et enfants vulnérables A la recherche d’un milliard de F Cfa P. 15

Le Chef de

l’État a présidé,

hier, l’ouverture

de l’édition

2023 de l’ Africa

Ceo forum PHOTO : BOSSON HONORÉ

Taekwondo /Médaille d’or de Cissé Cheick Sallah Ouattara :“ C’est une grande Ierté pour notre pays P. ” 32

2

N ation

Africa CEO Forum

Mardi 6 juin 2023

Patrick Achi : « Il nous faut des États capables de repenser certains modèles économiques »

La cérémonie d’ouverture de la 9e édition d’Africa CEO forum qui se tient, les 5 et 6 juin, au Sofitel

Abidjan Hôtel Ivoire à Cocody, a été présidée par le Chef de l’État Alassane Ouattara.

Le Chef de l’État Alassane Ouattara (au centre) a rehaussé la cérémonie d’ouverture par sa présence effective.(PHOTO : HONORÉ BOSSON)

a 9e édition de l’Afri- ca Ceo Forum, initiée par le groupe Jeune Afrique, en partenariat iv L oirien et la Société finan- avec le gouvernement cière internationale (SFI), se tient les 5 et 6 juin, au So- fitel Abidjan Hôtel Ivoire, à Cocody. Le thème de cette édition est : « Réussir mal- gré les crises, de 300 à 3 000 ou comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains ? ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Président de la République Alassane Ouattara. Il avait à ses côtés plusieurs personnalités du monde économique venues de divers pays. Le discours d’ouverture a

été prononcé par le Premier ministre Patrick Achi. Qui a proposé à l’occasion des so- lutions pour l’émergence des économies africaines. Pour lui, il faut un nouveau modèle d’État proactif, stratège et pi- lote. Des États capables de repenser certains modèles économiques. « Il nous faut un nouveau modèle d’État proactif, stratège et pilote, qui définit la vision, assure l’efficacité des services pu- blics, stimule la concurrence et régule une économie qui repose sur le secteur privé, comme moteur essentiel de création de richesses et d’emplois », a-t-il dévoilé. Selon lui, les États africains doivent s’inviter au ren- dez-vous des grandes mu- tations de l’histoire. Il estime

que ceux-ci, en partenariat étroit et structuré avec le secteur privé, doivent cogé- rer la transformation struc- turelle des économies. Il a souligné que le monde en- tier s’accorde à reconnaître que l’Afrique est le continent où le potentiel de dévelop- pement dans tous les sec- teurs économiques, de la construction, du transport à l’agriculture, des mines au tourisme et aux industries créatives et culturelles, en passant par la performance environnementale, regorge le plus d’opportunités encore largement inexploitées. « Nous devrons, par tout moyen, aider nos futurs champions à s’intégrer dans les chaînes de valeur mon- diales, par des mécanismes

novateurs, en facilitant leur accès au savoir, aux finan- cements et aux marchés », a-t-il insisté. « C’est aussi le prérequis pour que nous puissions favoriser les inno- vations et rendre possible l’absorption des nouvelles technologies dans des par- tenariats plus équilibrés avec les investisseurs étran- gers, indispensables à notre transformation et notre dé- veloppement. Nous devons poursuivre vigoureusement nos stratégies et exécuter rigoureusement nos pro- grammes de promotion du secteur privé», a-t-il ajouté. Le locataire de la Primature a révélé que le gouverne- ment ivoirien a réussi, sous le leadership du Président Alassane Ouattara, à as-

sainir son cadre macroé- conomique, à maintenir un taux de croissance moyen du PIB de 7% depuis 2012, à tripler le budget de l’État, à multiplier par 7 le volume des investissements publics et privés, à contenir l’ination et le niveau d’endettement, et à réduire significativement la pauvreté. « Ces perfor- mances saluées par la Com- munauté internationale nous ont permis de bénéficier d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire internatio- nal, d’un montant global de 3,5 milliards de dollars amé- ricains, un niveau historique jamais atteint par un État africain », a relevé le Premier ministre. Le Premier ministre a aus- si annoncé que pour les dix

prochaines années, le pays entend doubler à nouveau le PIB par habitant, réduire le taux de pauvreté de moi- tié, augmenter l’espérance de vie de 10 ans et créer 8 millions d’emplois pour notre jeunesse. « C’est la raison pour laquelle, il a déclaré l’année 2023 : ‘’Année de la Jeunesse’’ et mis en place un plan triennal de 1 100 mil- liards de F Cfa, unique dans notre histoire par son am- pleur et son volontarisme », a-t-il soutenu. Il a souligné que d’ici 2050, au moins 40 % de l’huma- nité sera africaine. L’Afrique deviendra par conséquent le sang neuf du monde. Le continent de notre siècle

CASIMIR DJEZOU

Mardi 6 juin 2023

N ation

3

• Les chefs de gouvernement ivoirien et marocain proposent des solutions e Royaume du Maroc trie. « Avoir des champions produits. Pour ce faire, Patrick et la République de nationaux dans ces domaines Achi a pris l’exemple du cacao. Côte d’Ivoire ambi- transforment la menace en « La chaîne de valeur mon- p L ortant dans les chaînes de valeur », a-t-il dit. Toutefois, talité des pays producteurs de tionnent tous deux de opportunités et offre des pos- diale du cacao est estimée à jouer un rôle plus im- sibilités d’intégrer la chaîne de 144 milliards de dollars. La to- valeur mondiales. pour Aziz Akhannouch, pour fèves dont la Côte d’Ivoire est Lors d’un panel, hier, au cours intégrer la chaîne de valeur, il le leader avec ses 40% de part du CEO Forum, les chefs de faut d’abord commencer par de marché, ne capte que 7% gouvernement de ces États une intégration régionale. Car, de cette chaîne de valeur, soit ont présenté leurs visions en a-t-il fait observer, à l’intérieur environ 10 milliards de dollars. vue de renforcer la souve- du continent, il n’y a seule- Ce qui est faible. En 2030, raineté économique de leurs ment que 16% des échanges de 144, on passera à environ pays respectifs. contre 60% en Europe et en 213 milliards de dollars. Si A cet effet, le Premier ministre Asie. L’intégration peut être notre pays peut capter 25% de marocain Aziz Akhannouch régionale ou continentale. cette chaîne de valeur, cela va a certes reconnu l’impact L’Afrique est un continent augmenter de 75% son Pro- de la Covid-19 sur la bonne qui se complète par les res- duit intérieur brut (PIB)», a-t-il santé de l’économie de son sources naturelles », a-t-il comparé. D’où la nécessité de pays. Toutefois, a-t-il décla-soutenu. Il a donc demandé parvenir à la transformation de ré, le royaume chérifien a que les obstacles à l’intégra- ce produit. réalisé des investissements tion soient levés, notamment Patrick Achi a aussi insisté importants dans le passé qui les barrières non tarifaires. sur le fait que le rôle de l’État Les deux chefs de gouvernement ont insisté sur l’importance de l’intégration régionale favorisent l’essor du secteur Sur cette question, le Premier est de créer le cadre pour pour booster leurs économies. (PHOTOS : SÉBASTIEN KOUASSI) privé. Il s’agit notamment de la ministre ivoirien a fait savoir permettre au secteur privé réalisation de 2000 km d’au-que le défi est la réalisation de faire des investissements un contexte inationniste.russo-ukrainienne. « Certes, chaîne de valeur mondiale», toroute, du plus grand port du d’infrastructures pouvant fa-nécessaires à la souveraineté Quant aux investissements notre pays est le premier pro- a-t-il affirmé. Selon le Premier continent sur la méditerranée ciliter la mise en œuvre de la économique et alimentaire. « privés, Patrick Achi a recon-ministre ivoirien, si la Côte ducteur mondial de fèves avec (Tanger Med 2), 16 aéroports Zone de libre échange conti-Lorsqu’au préalable, les in- nu que la Côte d’Ivoire est 2,2 millions de tonnes, premier d’Ivoire veut amorcer un déve- internationaux. En sus, a-t-il nentale (Zlecaf). Mais pour vestissements pour attirer les confrontée depuis plusieurs producteur mondial de noix de loppement intégré qui puisse souligné, il y a eu la signature Patrick Achi, de nombreux entreprises n’ont pas été ré- années à l’intégration des cajou avec plus d’un million de profiter aux différents seg- de la ‘’Charte de l’investis-alisés par l’État, il est difficileobstacles demeurent. Il s’agit chaînes de valeur mondiales, tonnes et 3e producteur mon- ments de son économie, il faut sement’’ en mars 2023 et la notamment des difficultés pour celles-ci d’investir », a-t-il à travers ses matières ma-qu’elle puisse accroître sa part dial de caoutchouc naturel. priorisation des domaines de d’obtention de financements mentionné tières, bien avant l’impact Mais, notre pays a un niveau d’intégration dans les chaînes la santé, de l’automobile, des en vue de la réalisation d’in- de la Covid-19 et de la crise d’intégration très faible dans la de valeur de ses différents fertilisants et de l’agro-indus-frastructures régionales, dans AHUA KOUAKOU

• Le potentiel d’investissements de la Côte d’Ivoire présenté aux investisseurs

a 9e édition de Africa Ceo Forum s’est ouverte, hier, au Sofitel Abidjan L Hôtel Ivoire, à Cocody. Saisissant l’occasion de ce rendez-vous, le Premier mi- nistre Patrick Achi a présenté les avantages de son pays aux investisseurs venus de plus de 70 pays. A l’ouverture de la session dénommée « Investir en Côte d’Ivoire », le chef du gouvernement a lancé un ap- pel aux investisseurs à s’inté- resser à la Côte d’Ivoire.  « Le secteur privé est d’ores et déjà un moteur structurel de l’investissement dans notre pays, puisqu’il constitue plus de 50% de l’investissement total. Cependant, pour soute- nir et atteindre nos ambitions 2030, il nous faut faire davan- tage. C’est pourquoi le gou- vernement s’engage à rendre le climat des affaires toujours plus attractif, à soutenir les Pme et les entrepreneurs via divers dispositifs dédiés à promouvoir les investisse- ments étrangers. Il s’engage également à développer des institutions de crédit robustes et dynamiques, afin de porter la contribution du secteur privé au Pib à 30 % d’ici 2030 », a-t- il fait savoir. Le Premier ministre a ajouté que la Côte d’Ivoire est dans une dynamique de développe- ment, à travers des secteurs tels que le tourisme, l’industrie culturelle créative, les trans- ports, les industries textiles et pharmaceutiques, le logement et l’énergie. « Le secteur des

Le Premier ministre Patrick Achi a invité les investisseurs internationaux à investir dans son pays.

télécoms et du digital sont très orissants et ils représentent déjà près de 5% de notre Pib, ainsi que la dizaine d’autres secteurs stratégiques priori- taires sur lesquels nous dispo- sons d’avantages comparatifs, de besoins importants où des champions nationaux peuvent émerger et où les investisse- ments étrangers doivent pou- voir facilement se concentrer. Je suis convaincu que grâce à vos investissements avec votre appui, nous consolide-

rons notre ambition ; à savoir être ce hub majeur au cœur du continent africain », a déclaré Patrick Achi. A l’en croire, cette forte ambi- tion en matière de réforme est réaffirmée dans le Pnd 2021- 2025 dont l’objectif est clair : faire entrer la Côte d’Ivoire dans le groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Vantant les performances de son pays, Patrick Achi a indiqué que de- puis 10 ans, la Côte d’Ivoire a

su garder et gardera le cap. « Ce n’est pas un hasard si après un taux de croissance annuel moyen de 7 à 8% sur la période 2012-2019, la Côte d’Ivoire, malgré les incertitudes liées aux chocs multiformes depuis 2020, a su maintenir un taux de croissance positif de 2% en 2020, réaliser un rebond de 7,4 % en 2021 et maintenir la dynamique de croissance à 6,8% en 2022. Les projections pour cette année tablent sur une croissance de 7,2% ; soit

deux fois la moyenne africaine », s’est-il félicité. Le chef du gouvernement s’est aussi réjoui de la pré- sence des chefs d’entreprise, investisseurs, preuve de leur confiance en une économie ivoirienne dynamique et ré- siliente. Abondant dans son sens, Diarrassouba Souley- mane, ministre du Com- merce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, a invité les acteurs du secteur privé à se tourner vers la Côte d’Ivoire au regard des énormes poten- tialités qu’elle offre. « La Côte d’Ivoire vous appelle car quand on investit en Côte d’Ivoire, on a la chance d’avoir le retour sur investissements. La Côte d’Ivoire reste ouverte sur le monde ; nous avons au- jourd’hui un niveau de volume d’échanges commerciaux de plus de 21 000 milliards de F Cfa en hausse de 16% par rapport à celui de 2021. Nous croyons à la dynamique de la Côte d’Ivoire qui a un taux de commerce intra-africain de 22% au- dessus de la moyenne africaine qui est de 16%. Tout ceci, pour vous dire qu’il y a de nombreuses oppor- tunités d’affaires, donc d’inves- tissements en Côte d’Ivoire », a indiqué Souleymane Diar- rassouba. La rencontre d’hier a été mar- quée par un panel de haut ni- veau animé par le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly ; celui de la Culture et de la Francophonie, Françoise, Remarck ; Ersin Gu-

ney, Directeur général d’Uniwax ; Jean Luc Konan, fondateur de Cofina ; Olivier Buyoya, Direc- teur régional Afrique de l’Ouest d’Ifc. Les deux membres du gouvernement ont rassuré les investisseurs quant au climat des affaires très favorable pour leurs investissements. Il ont souligné que la Côte d’Ivoire a entrepris des re- formes qui contribuent à la solidité et l’attractivité du pays. « Le taux d’ination a été maî- trisé en dessous de la norme communautaire qui est de 2% sur toute la période. Le déficit budgétaire en 2019 était de 2,9% avec les crises succes- sives, nous sommes engagés à la norme communautaire qui est de 3%. L’endettement est sous contrôle, le risque est modéré. Nous avons un cadre macroéconomique solide. Nous avons une économie qui est prête à accueillir les inves- tisseurs », a lancé Adama Cou- libaly à l’endroit d’un parterre d’investisseurs présents à ce panel. La ministre Françoise Remarck a indiqué que l’indus- trie culturelle créative est vec- teur de création de richesses partagées et d’emplois inclu- sifs. « C’est un secteur à très fort potentiel. Nous attendons des investissements dans la réhabilitation et la construction de biens culturels », a-t-elle laissé entendre.

EMELINE P. AMANGOUA

SUITE PAGE 4