Fraternité Matin n°17560 - du 11/07/2023
32 pages
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Fraternité Matin n°17560 - du 11/07/2023 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Lutte contre la corruption
Pourquoi
le sport est
Mardi 11 juillet 2023 / N° 17 560 www.fratmat.info Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € dans le viseurPREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
P. 5
N’Dotré, après la réalisation des canalisations
Toutes les peurs
Pp. 2-3-4
La nouvelle vie
des populationstombent
AprèsAvant
P.32Football / Ligue 1 Crise au Conseil de l’Entente
Un véhicule remis Faure Gnassingbé dépêche
au meilleur joueur un émissaire à Abidjan P. 5
Reportage
PHOTOS : JOSEPHINE KOUADIOR eportage Mardi 11 juillet 20232
Abobo-N’Dotré
Pourquoi les grandes pluies ne font plus peur
Le faubourg au nord d’Abobo souff rait d’une carence en infrastructures. Le gouvernement a décidé d’y intervenir en commençant
par le plus urgent. De gros ouvrages de drainage des eaux pluviales ont été construits au bénéfi ce des milliers d’habitants.
epuis bientôt deux
heures, il pleut sur
N’Dotré. Des éclairs
déchirent le ciel as-Dsombri. Le tonnerre
gronde tandis que la
toiture des maisons reprend
en chœur les staccatos des
trombes d’eau qui tombent
comme de petites bombes.
Un vent frais se fraie un
chemin entre les couloirs du
faubourg. La pluie est intense
ce lundi 3 juillet. Et pourtant,
Amy et sa petite sœur Aïcha
sont en train de jouer dehors,
à côté de la cour. Sous cette
forte pluie, les deux fi llettes
sautent, crient, courent, se
trainent sur le sol argileux
et mouillé, visiblement
heureuses de goûter à ce
bonheur infantile de s’amuser
sous la pluie. De loin, Karidja,
leur grand-mère, assise sous
le petit apatam devant la
cour, qui fait offi ce de cuisine,
garde un œil sur elles. Mais
son attention est plus portée
sur le repas de midi qui est
au feu et dont elle s’emploie
à achever la préparation.
C’est bientôt l’heure du
déjeuner. Karidja ne montre
aucun signe d’inquiétude pour
ses petits-enfants qui jouent Les grandes canalisations construites à l’intérieur du quartier ont mis les populations riveraines à l’abri du danger . (PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO)
sous la pluie.
Il y a tout juste un an, une les années passées, quand cet espace où nous sommes ces travaux étaient urgents. par ici. Ça a été construit ré- mondiale et mis en œuvre par
telle scène ici à N’Dotré était il pleuvait, l’eau coulait telle- aurait été inondé. Mais grâce Il fallait endiguer les torrents cemment, et depuis que les le ministère de l’Hydraulique,
inimaginable. Dans ce gros ment fort ici et sur toutes les à Dieu, aujourd’hui, tout ça, d’eau et les risques qu’ils pluies ont commencé, tout de l’Assainissement et de la
quartier précaire au nord de se passe bien. Même quand ruelles du secteur que si que c’est le passé. » faisaient courir aux popula- Salubrité. N’Dotré qui compte
la commune d’Abobo, on re- tu avais le malheur de glisser, tions riveraines en saison la grosse pluie de la dernière près d’un demi-million
d’habidoutait la saison des pluies tu pouvais être emporté par Des centaines de milliers pluvieuse.fois est tombée, il n’y a rien tants souffrait, en effet, d’un
comme la peste. Pour les l’eau. Il y a deux ans de cela, de vies sécurisées Les travaux qui ont démarré eu comme dégâts ici. Merci manque criant
d’infrastruchabitants, elle s’assimilait on a enregistré, je crois, huit en mars 2022 sont achevés à au gouvernement qui a pen- tures : aucune voie bitumée,
à une période de deuil. En morts dans le quartier. Pour Le gouvernement a pensé presque 100%. Ils constituent sé à nous pour une fois. », des réseaux d’électricité et
effet, chaque année, on dé- aller à la mosquée, j’étais aux populations de N’Dotré la première phase d’un projet dit Karidja, tout en rabattant d’adduction d’eau potable
nombrait des morts, même obligée de faire le grand tour. en construisant de grandes plus vaste dénommé Projet sur elle son voile noir et se défaillants, absence
d’ous’il n’y a pas de statistiques C’était épuisant, vu mon âge. canalisations destinées aux d’assainissement et de rési-rapprochant du foyer pour se vrages d’assainissement etc.
précises, mais aussi d’impor- Je n’aurais même pas pu eaux pluviales dans cette lo- lience urbaine (Paru) fi nancé réchauffer. Le quartier qui enregistre de
tants dégâts matériels. Des La septuagénaire ajoute : « m’asseoir ici, puisque tout calité. Plus qu’une nécessité, par le Groupe de la Banque fortes précipitations du fait
personnes étaient emportées de sa proximité avec la
luxupar les eaux pluviales, dont le riante forêt du Banco, s’est
débit s’est progressivement étalé anarchiquement sur
intensifi é à mesure que les un plateau accidenté. Le
reravinements s’agrandissaient lief est inégal. A certains
enet s’approfondissaient. Les droits, la pente est fortement
inondations et éboulements inclinée, ce qui accélère le
étaient fréquents. Le quar- débit des eaux pluviales.
tier non bitumé ne disposait Les bosses, les trous et les
d’aucun système de drainage amoncellements pierreux
aussi bien des eaux usées rendent pénible la
circulaque celles de pluie. Personne tion en voiture. Autant garer
ne voulait donc se retrouver notre 4X4 et continuer notre
dehors en temps pluvieux, parcours à pied, surtout que
car le danger était perma- grâce aux canalisations
réanent. Encore plus pour les lisées, l’équipe de reportage
enfants. Mais cette année, ne risque pas d’être
emporune solution semble avoir été tée par l’eau qui coule à fl ots.
trouvée. Ce qui explique la Elodie Gomez, spécialiste
sérénité de Karidja. communication au Paru,
ren« A part peut-être tomber et contrée sur place à la base
se blesser, elles ne courent vie du projet, décide elle
auspas vraiment de danger en si de braver la pluie qui a
léjouant là sur la voie, surtout gèrement baissé en intensité,
pas d’être emportées par en nous accompagnant dans
l’eau puisque toute l’eau qui notre reportage. Se joignent
tombe s’écoule en bas. Il y également trois membres de
a un grand caniveau sous la mission de contrôle.
le sol, depuis la grande voie « La réalisation de ces
ouVoilà à quoi ressemblait le quartier par le passé quand il pleuvait. (PHOTO : DR)au loin là-bas et qui passe R eportageMardi 11 juillet 2023 3
», regrette-il.
vrages était une urgence Aujourd’hui, en lieu et place
pour ce quartier. Les dimen- de ces passerelles de
forsionnements des caniveaux tune, on a mis des dalots, de
ont été bien étudiés et adap- solides ouvrages de
franchistés au terrain. La profondeur sement en béton armé suffi -
minimum est de 1,5 mètre et samment grands pour laisser
la largeur atteint 12 mètres passer tous types d’engins,
vers l’exutoire. Ces canali- même les camions poids
sations mettent à l’abri du lourd. Il y en 13 au total,
disdanger plus de 280 000 per- posés à intervalles réguliers
sonnes. Notre objectif est sur la canalisation et aux
qu’on ait désormais zéro vic- points critiques pour faciliter
time pendant la saison des le passage d’un secteur du
pluies. Pour l’instant, il est quartier à un autre.
atteint. » Se targue Elodie,
en nous montrant tout ce qui Totale adhésion au projet
a été fait. Les canalisations
ont été construites dans le Kouman Ouattara qui a sa
passage naturel de l’eau. « maison à proximité de ce
Nous n’avons pas créé de grand caniveau a dû céder
nouvelles routes pour l’eau, une partie de son terrain pour
afi n de limiter les dommages faciliter la réalisation de
l’ouaux populations. Nous avons vrage. Le vieux retraité qui
juste suivi les sillons déjà vit là depuis 2009 affi rme
laissés sur le sol. Il y a quatre l’avoir fait de gaieté de cœur,
points de départ des cana- « conscient » qu’il est des Les ouvrages de drainage des eaux pluviales réalisés sont suffi samment grands pour contenir les eaux de ruissellement.
lisations. Le premier point enjeux pour le quartier. Mais
est dans le quartier d’Anon- pesants et prudents au milieu née dans le quartier, j’ai failli meuble puisqu’il a été creusé. voiture. Avec les moyens du à vrai dire, il n’avait pas le
koua-Kouté à côté du Lac Il prend facilement l’eau. Ce de la voie en enjambant les être emporté par l’eau aux bord, les riverains avaient choix. Car la nature allait lui
aux Caïmans ; le deuxième qui explique les nombreuses fl aques d’eau. Même s’il s’est alentours du pont Hamed Ba- créé des passerelles de for- forcer la main. « Je crois que
au carrefour Radio Arc en préparé en conséquence – il kayoko. Là-bas, l’eau coulait fl aques d’eau sur la voie. Il y tune aux endroits critiques c’est moi qui suis le gagnant
Ciel ; le troisième au carre- porte une paire de basket à un fl euve », se souvient-il. en a à tous les deux mètres. pour relier les deux parties dans cette affaire, parce que
four Kobakro et le dernier semelle épaisse - il fait atten-La boue arrive à la cheville. du quartier, dont le petit pont c’est sûr qu’avec le temps,
au niveau de la cité Sotra- tion à ne pas glisser et tom- Des dalots en lieu et place Ce qui impose la prudence. métallique qu’ils ont baptisé l’érosion allait fi nir par
dépim. Tous ces itinéraires se ber dans la boue. Pour lui, des passerelles de fortuneAu pied des murs non crépis Hamed Bakayoko en hom- truire ma cour. Et j’allais être
croisent à un point donné et c’est quelque chose qu’il faut qui bordent cette voie, les pe- mage au défunt maire d’Abo- obligé de déménager. Je
se jettent dans l’exutoire de corriger pour que les travaux L’endroit dont Yannick parle tites herbes sauvages et la bo. Cette solution précaire dormais la peur au ventre,
la forêt du Banco », explique- réalisés soient parfaits à ses se trouve à 300 mètres plus moisissure verdâtre rebutent étalait ses limites à chaque depuis que la clôture de mon
t-elle. A certains endroits, les tout passant. L’endroit n’est yeux. au sud, dans le bas-fond. Ici, saison pluvieuse. voisin s’est effondrée. C’était
canalisations sont construites pas agréable à voir. Et laisse « Je ne sais pas si à la longue, le caniveau qui passe est le Ahmed Ouédraogo, répara- l’an dernier. Il y a beaucoup

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