etude comparative roman&film
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Description

UMP, faculté de lettres Master : Littérature Générale et Comparée Etude comparative d’un extrait tiré Du roman Le the au harem d’Archimède De Mehdi CHAREF Adapté au cinéma par son auteur Et la séquence à laquelle il correspond Dans le film Rédigé par : Tarik LABRAHMI Direction de : Jamal El FERH 2012 ~ 1 ~ Etude comparée d’un extrait du film de Mehdi Charef Le thé au harem d’Archimède, avec son équivalent Dans le roman Dans cette étude, j’essayerai de respecter l’ordre chronologique des remarques tirées de la comparaison entre le texte et le film, ce que veut dire que je ne rassemblerai pas certaines remarques qui puissent être réunies sous un même titre. Par exemple, les paragraphes supprimés pour des raisons techniques. - Le titre du roman est « Le thé au harem d’Archi Ahmed », alors qu’il est devenu dans le film « Le thé au harem d’Archimède ». Si nous considérions le titre comme révélateur d’une identité ambiguë, du fait que le personnage a traduit en arabe, qui révèle son imaginaire, ce qui devrait être en français ; est-ce que ce changement d’un titre entièrement arabe à un titre où se manifeste un élément propre à la civilisation occidentale ne révèle-t-il pas une volonté de réconciliation entre les deux cultures si antagonistes dans le texte ?

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Publié le 13 juillet 2012
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Langue Français

Extrait

UMP, faculté de lettres Master : Littérature Générale et Comparée Etude comparative d’un extrait tiréDu roman Le the au harem d’ArchimèdeDe Mehdi CHAREF Adapté au cinéma par son auteur Et la séquence à laquelle il correspond Dans le film Rédigé par: Tarik LABRAHMI Direction de: Jamal El FERH 2012 ~ 1 ~
Etude comparée d’un extrait du film de Mehdi CharefLe thé au harem d’Archimède, avec son équivalentDans le roman Dans cette étude, j’essayerai de respecter l’ordre chronologique desremarques tirées de la comparaison entre le texte et le film, ce que veut dire que je ne rassemblerai pas certaines remarques qui puissent être réunies sous un même titre. Par exemple, les paragraphes supprimés pour des raisons techniques. - Letitre du roman est «Le thé au harem d’Archi Ahmed», alors qu’il est devenu dans le film «Le thé au harem d’Archimède». Si nous considérions le titre comme révélateur d’une identité ambiguë, du fait que le personnage a traduit en arabe, qui révèle son imaginaire, ce qui devrait être en français ; est-ce que ce changement d’un titre entièrement arabe à un titre où se manifeste un élément propre à la civilisation occidentale ne révèle-t-il pas une volonté de réconciliationentre les deux cultures si antagonistes dans le texte ? - «Il restent là un bon moment à regarder » :linguistiquement, ça n’a coûté que deux ou trois secondes, cependant dans le film, pour respecter cette consigne, le cinéaste a sacrifié plus de vingt secondes. Ce qui montre la supériorité de la langue grâce au privilège que lui donne ses temps et modes de conjugaison. Pourtant, le cinéma n’a que le présent. - «Guettant le sac à main propice ou le portefeuille qui dépasserait d’une poche» : dans le texte, cette information est exprimée par une seule phrase ; dans le film, elle s’est traduite par deux actions séparées l’une de l’autre, en faisant intervenir un nouveau personnage; car au cinéma, tout doit être montré.D’où, le langage cinématographique est un langage matériel. - «Puis, quand on est chômeur et pas aidé, on ne regarde pas aux moyens de se payer un sandwich et un paquet de cigarettes. Vivre au jour le jour et se taper le coquillard de ce que pourra être demain! Tels les animaux.» p. 100 Ce petit paragraphe développe toute une vision du monde, qui justifie les actes illégitimes, du point de vue judiciaire,des deux personnages principales. Mais dans le film, il n’y a pas ça. Ce qui fait que le récit perd sa portée philosophique ; on peut parler de vulgarisation du récit. Dans le texte c’est le narrateur qui dit cela, mais dans le film, on n’a pas de narrateur pour qu’il assume cette fonction. Et s’il mettrait ces mots dans la bouche des personnages, le spectateur ne sera pas tout à fait persuadé ; car on dirait des personnages qu’ils justifient seulement leurs paresse et crimes.- «sort d’une voiture stoppant au quai», ce qu’il dit dans le texte, or, dans le film, le gros et sa femme sortent dun train, pour reprendre un autre train. Ce changement ne modifie rien dans le sens, mais il nous montre les exigences techniques auxquels heurte le langage cinématographique, au contraire du langage textuel qui jouit d’une grande liberté. Car pour montrer ce personnage descend d’une voiture, il faut déplacer tous les matériels hors le quai. Mais dans son choix filmique, la caméra préserve la même position. Ce type de changement, selon des exigences techniques, on le verra dans plusieurs reprises. - «avec une énorme valise à la main droite », ce qui est dit dans le texte ; mais par des exigences techniques, dans le film, elle est dans sa main gauche, parce que la
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localisation de l’appareil de prise de vues exigeque la valise soit portée par la main gauche afind’être vue. - «Pat le voit et le montre à Madjid ». Dans le film c’est le contraire, c’est Madjid qui ordonne à Pat de suivre le gros. Dans le texte, l’auteur montre le personnage de Madjid comme éduqué, et que son ami Pat qui le transforme peu à peu en criminel. Dans le film, au contraire,l’image du personnage change, en essayant de l’« héroïser ».c’est ce qu’on trouve par exemple à la fin du film quand Pat dit à l’un de leurs camarades : «c’est lui qui fait les plans, moi j’exécute», alors que dans le roman, il dit autre chose, «Lui, il peut dormir, je lui ai déjà raconté». Ainsi, en passant du texte au film, les rôles des deux personnages sont inversés. On peut dire que dans le texte c’est la morale qui l’emporte; dans le film c’est l’héroïsme qui l’emporte. Ce qui montreque quand on change de domaines, les valeurs elles-mêmes changent aussi. - «Le gros suant et sa femme se dirigent vers le couloir de correspondances. Madjid et Pat aussi. La valise semble lourde pour le type, il change souvent de main. Visiblement sa femme a de lapeine pour lui. Elle profite qu’il s’arrête pour lui passer un coup de mouchoir sur le front. Madjid et Pat les suivent à distance, marquant le pas quand il faut, faisant mine de regarder les affiches publicitaires sur les murs du couloir. » p. 101 La scène qui correspond à ce paragraphe dans le film a respecté ou repris mot à mot ce qui est dit dans le texte. On ne parle pas de fidélité, mais d’équivalence; c’est-à-dire comment deux langages qui sont essentiellement différents l’un de l’autre,ont pu, dans ce passage, nous montrer à quel point ils puissentse rencontrer. La seconde chose qu’on tire de cette correspondance étroite entre le récit écrit et le récit filmique, c’est qu’on peut parler d’une esthétique nouvelle du roman beur. Si Zola par exemple, pour décrire une fenêtre, il sacrifie dix pages pour cela, le roman beur, au contraire, ne tient que l’indispensable. Chaque mot renvoie à un acte bien précis et qu’on ne peut pas supprimer sans altérer l’ordre du récit. Si le roman beur est apparu dans un temps qui se qualifie par sa vitesse, on pourrait dire du roman beur la même chose, un roman de vitesse, ou tout simplement d’un roman d’action où la description tient elle-même un rôle d’action.- «Pat arrive seul et s’assoit sur la banquette juste derr». Dans le texte,ière le gros c’est qui est arrivé le premier, et Madjid ce n’est qu’après, parce que c’est Pat qui joue, dans le texte, comme je l’avais indiqué tout à l’heure, le rôle de leadership. Cependant, dans le film c’est Madjid qui arrive le premier et c’est lui qui suit le gros de près; toujours dans le but de l’héroïser.- «La rame stoppe, quelques voyageurs descendent», c’est ce que l’écrivain a imaginé, mais le cinéaste n’a pas cette liberté totale de faire présenter tant de personnages qu’il veut, parce que ça coûte de l’argent et n’ajoute pas quelque chose de très important au film. Ce qui fait du langage cinématographique un langage soumis aux contraintes de la réalité, particulièrement financières; au contraire de l’écrivain qui ne se sert que des mots lesquels sont gratuits, et toujours disponibles.- «Le gros monte, suivi de sa femme ». Ce qui est écrit dans le roman, puis il continue à décrire comment Pat et Madjid lui ont tiré le portefeuille. Mais dans le film, et pour des raisons du temps, il a juste inversé cette phrase en faisant la femme qui précède, ce qui a permis aux deux autres de tirer le portefeuille; ce qui s’est passé dans un moment. Donc à côté des contraintes techniques, le langage cinématographique se heurte aussi à des contraintes de nature temporelle. Il y a là l’une des ~ 3 ~
caractéristiques de ce langage: la double temporalité. Le temps du récit et celui de l’histoire; ce que le roman n’a pas, lequel n’a que celui de l’histoire et qui peut varier selon la toutlibre imagination de l’écrivain.Ainsi que la suppression du paragraphe qui suit qui décrit comment Madjid a fait passer le portefeuille à Pat. L’acte qui est inclus, l’autre aussi, dans ce seul acte d’entrée.- «Madjid regarde le couple reflété dans la vitre», en lisant cette phrase, automatiquement, on imagine Madjid tourné vers la vitre sur laquelle est reflété le couple ; mais on passe au film, pour des raisons techniques, ce détail est supprimé au profit d’une vue directe, selon une localisation fixe.- «Je suis sûr que je l’avais: j’y ai mis mes tickets de métro.» Parce que le premier hémistiche relève surtout du code écrit, l’acteur s’est permis de le remplacer par une formule plus facile et plus utilisée dans le code oral, « non, non: j’y ai mis mes tickets de métro». Là, il se révèle l’originalité du personnage, être vivant qu’il est, jouit d’une certaine liberté par rapport au personnage du roman, qui n’est qu’un être de papier; donc il peut s’intégrer pour changer,ajouter, nuancer les paroles, le timbre, et mêmes des actes quand il le peut. - «Il le dévisage de haut en bas et sans se gêner : un Arabe ! » ; «Il prend l’arabe par le colbac et l’attire vers luiça y est» ; « Mais: ils voient un Arabe, c’est un voleur! ». Cette portée idéologique qui régit presque tout le texte se trouve entièrement exclue dans le film.D’abord, on peut conclure, nous qui avons lu le texte, que la parole du gros « un Arabe !» est remplacée par le fait qu’il a regardé d’abord Pat qui est plus proche de lui et s’est avancé vers Madjid qui est plus loin. Cela peut être comme un signe, mais qui reste très faible. Ensuite, on doit se demander pourquoi l’auteur a supprimé cette touche raciste. Est-ce que parce que quand on écrit, on est seul, donc plus libre ; mais une fois passé au cinéma, on est au sein des français ; et le fait de les qualifier de racistes est un peu gênant, donc plus contraint ; ou parce que le cinéma est un moyen de communication plus direct et proche des gens, donc il faut être le plus possible neutre, si on veut en fait attirer plus de public. Car pour chaque genre de la littérature, il y a un public précis, par contre le cinéma est pour tout le monde. Du fait qu’il est un pur produit commercial, il faut penser au public avant tout.- «Le gros le plaque contre la portière et Madjid se laisse fouiller tout en protestant. » Cela au niveau textuel où l’information compte au premier niveau. Mais dans le film, on ne raconte pas mais on montre; alors à côté de l’information, on doit faire attention à lavraisemblance. N’oublions pas que le cinéma est l’art de l’illusion par excellence. Pour cette raison, en passant au film, le cinéaste s’est trouvé obligé de faire intégrer un nouveau personnage ayant pour fonction d’aider le gros à fixer Madjid, afin qu’il puisse le fouiller. Ce qui n’est pas le cas dans le roman.- «Madjid, jouant le jeu à fond, l’insulte une dernière fois du quai». Dans le récit écrit, on est dans un monde imaginaire, où seul l’écrivain se promène; il peut y fait tout ce qu’il lui vientà l’imagination. Mais une fois on passe au récit filmique, on n’est plus seul, on se confronte au monde réel, et par conséquent on doit mesurer nos comportements. Ainsi, si dans le texte, le fait d’insulter le gros de l’extérieur est normal ;dans le film, il faut s’adapter à la culture des gens; et le fait d’insulter quelqu’un de cette manière est une chose un peu bizarre pour les français. C’est pourquoi, je crois, qu’il l’a exclu du film. - «Tu parles d’un fauché!! On ira pas loin, avec ça». L’une des caractéristiques du roman de Charef est l’utilisation du langage parlé tel qu’il se parle dans la rue. Si on a ~ 4 ~
déjà mentionné que le roman beur s’adapte à son temps par la rapidité de son rythme, on peut lui ajouter ce respect qu’il montre à la langue parlée. D’où, à mon avis, s’il y a un roman qui mérite bien le nom de roman réaliste, il serait sans doute le roman beur, qui traduit fidèlement l’état d’esprit de son temps.A partir decette étude comparative entre le film et le roman d’où il est dérivé, on a soulevé pas mal de points de disjonction entre le langage écrit et le langage cinématographique, et les spécificités de chacun d’eux. Par exemple, le langage écrit est plus libre par rapport au langage cinématographique qui connait plusieurs types de contraintes: techniques, financières, temporelles relevant de la nature double de sa temporalité (le temps du récit et celui de l’histoire),ainsi que son contact avec le monde réel qui lui arrache de la liberté dont jouit le texte écrit, qui se tient pour un monde clos sur lui-même. De même, on a vu que le récit écrit est plus philosophique et idéologique, alors que le récit filmique se veut montrer plus neutre. Ce qui nous a conduits à parler de vulgarisation du récit écrit. Et ce qu’on a rattaché aux conditions de production, laquelle exige un public plus large quant au cinéma. Ajoutant la différence concernant l’acteur en tant qu’être vivantdont la présence peut conduire à certaines modifications. Cette comparaison nous a conduits à relever même certaines caractéristiques du roman beur, comme son réalisme fort réaliste que le réalisme dont parle la critique littéraire. Rédigé par : Tarik LABRAHMI
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