La loi : du juridique à l institution du sujet1
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1 La loi : du juridique à linstitution du sujet Jacques FELICIAN Ainsi rédigé, le titre proposé de ce travail est porteur dune grave équivoque. Il laisse entendre que le sujet dont il sagit est le sujet de la parole. Lever cette équivoque sur le terme de sujet et en donner les raisons sera mon propos. Pour la lever, il suffit dajouter que le sujet quinstitue le juridique est le 2 sujet du droit, le seul sujet auquel lordre juridique ait à faire . Lénoncé devient alors : La loi : du juridique à linstitution du sujet du droit. Très schématiquement en effet, le terme de sujet peut sentendre de trois façons : 1.je pense donc jeLe sujet de la conscience, le sujet cartésien, celui qui dit  suis » et se pose aussi assuré de son existence que de ses pensées. Il se veut maître de ses pensées. Un philosophe lucide a pu dire que cétait là un fantasme et même le fantasme hégémonique de notre civilisation occidentale. Qui ne croit en effet articuler exactement ce quil veut, démontrer selon lordre des raisons quil en est bien ainsi jusquà ce quil achoppe malgré lui sur un lapsus qui infirmera ce quil vient davancer. Vous remarquerez quil se trouvera dailleurs toujours un contradicteur pour lui opposer logiquement des raisons parfaitement contraires. Cest bien la preuve que les hommes ne sont pas faits pour sentendre et que la dissonance est leffet le plus général
1 Je mappuierai sur La théorie pure du droit» de Hans Kelsen, Dalloz 1962. Kelsen est un juriste autrichien (1881-1973) à qui lon doit la première analyse objective du droit. Cest-à-dire les formulations, les propositions concernant le mode selon lequel le droit est construit, débarrassées de leurs présupposés idéologiques (religieux, moraux ou politiques). Non pas donc ce que le droit doit être ou pourrait être mais son mode de construction, sa logique, son fonctionnement : ce quil est. Il est probable que Kelsen fut  linterlocuteur impartial » avec lequel Freud dialoguait dans son texte sur la Laien analyse», lanalyse profane, exercée par des non-médecins. Kelsen nétait nullement un révolutionnaire. Les autrichiens lui doivent leur constitution actuelle. Il reste que sa pensée peut surprendre, voire choquer. Cest que nous ne sommes pas habitués à envisager le droit sous langle structural où se place Kelsen. Bien au contraire, nous sommes, comme par tout discours de maîtrise, divisés à son égard. Lire Kelsen demande donc une certaine conversion de la pensée. 2  Sujet de droit ou sujet du droit ? Bien que la première formulation soit consacrée par la tradition, cest à mon sens, la seconde qui est préférable. Comme nous le verrons, le droit nadmet pas de sujet  ayant des droits ». Dire donc  sujet du droit » et non de droit implique que  le sujet » en question est assujetti au droit.
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