Ecole: PARIS VIII Niveau: BAC + 7 Lorsque Bruno m'a demandé d'écrire un texte sur l'événement chez Derrida[1], j'ai tout de suite accepté tout en sachant qu'il était difficile d'en parler, tout en sachant que chez Derrida l'événement n'est pas. Il n'est pas, mais il hante, il hante ses textes comme leur réponse à la fois attendue et inconnue, comme l'ouverture dans laquelle et depuis laquelle la pensée s'avance. C'est pourquoi la question de l'événement n'y est jamais abordée d'emblée, comme une chose objectivable et déterminable par un concept. La question de l'événement y apparaît toujours comme une question. C'est une question à laquelle seul l'événement peut répondre, une question qui n'a, dans la pensée, aucune réponse. Elle hante le texte d'une apparition paradoxale, insaisissable : l'événement est toujours à venir, il vient « depuis le passé comme avenir absolu ».