La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer
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Dans l'histoire en général, et surtout en temps de guerre, il est impossible de piétiner sur place. Il faut ou avancer ou reculer. Il est impossible d'avancer dans la Russie du XX° siècle (...) sans marcher au socialisme (...). Et craindre d'avancer équivaut à reculer.

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Langue Français

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Lénine












La catastrophe imminente et les
moyens de la conjurer















Septembre 1917 Lénine : la catastrophe imminente et les moyens de la conjurer
Table de matières l i

La famine approche ............................................................................................................................3
Inaction totale du gouvernement .......................................................................................................4
Les mesures de contrôle sont universellement connues et faciles à réaliser................................5
Nationalisation des banques..............................................................................................................6
Nationalisation des syndicats patronaux..........................................................................................8
Suppression du secret commercial...................................................................................................9
Le groupement forcé en cartels.......................................................................................................11
Réglementation la consommation..13
Sabotage de l’activité des organisations démocratiques par le gouvernement...........................15
La faillite financière et les moyens de la conjurer ..........................................................................17
Peut-on aller de l’avant si l’on craint de marcher au Socialisme ?................................................19
La guerre et la lutte contre la débâcle économique .......................................................................21
Démocratie révolutionnaire et prolétariat révolutionnaire.............................................................23
Page 2 / 2 Lénine : la catastrophe imminente et les moyens de la conjurer
La famine approche
La Russie est menacée d'une catastrophe certaine. Les transports ferroviaires sont incroyablement désorganisés, et cette
désorganisation s'aggrave. Les chemins de fer vont n'arrêter. Les arrivages de matières premières et de charbon pour les usines
cesseront. De même, les arrivages de céréales. Sciemment, sans relâche, les capitalistes sabotent, (gâchent, arrêtent, sapent,
freinent) la production dans l'espoir que cette catastrophe sans précédent entraînera la faillite de la République et de la démocratie,
des Soviets, et, en général, des associations prolétariennes et paysannes, en facilitant le retour à la monarchie et la restauration de
la toute-puissance de la bourgeoisie et des grands propriétaires fonciers.
Une catastrophe d'une ampleur inouïe et la famine nous menacent inéluctablement. Tous les journaux l'ont dit et mille fois. Un
nombre incroyable de résolutions ont été adoptées par les différents partis et par les Soviets des députés ouvriers, soldats et
paysans; ces résolutions reconnaissent que la catastrophe est certaine, qu'elle est imminente, qu'il faut la combattre
énergiquement, que le peuple doit faire des « efforts héroïques » pour conjurer le désastre, etc.
Tout le monde le dit. Tout le monde le reconnaît. Tout le monde l'affirme.
Et l'on ne fait rien.
Six mois de révolution ont passé. La catastrophe s'est encore rapprochée. Un chômage massif pèse sur nous. Songez un peu :
le pays souffre d'une pénurie de marchandises, le pays se meurt par manque de denrées alimentaires, par manque de main-
d’œuvre alors qu'il y a en suffisance du blé et des matières premières; et c'est dans un tel pays, dans un moment aussi critique,
que le chômage est devenu massif ! Quelle preuve faut-il encore pour démontrer qu'en six mois de révolution (une révolution que
d'aucuns appellent grande, mais que pour l'instant il serait peut-être plus juste d'appeler une révolution pourrie), alors que nous
sommes en république démocratique, alors que foisonnent les associations, organisations et institutions qui s'intitulent fièrement «
démocratiques révolutionnaires », rien, absolument rien de sérieux n'a été fait pratiquement contre la catastrophe, contre la famine
? Nous courons de plus en plus vite à la faillite, car la guerre n'attend pas et la désorganisation qu'elle entraîne dans toutes les
branches de la vie nationale s'aggrave sans cesse.
Or, il suffit d'un minimum d'attention et de réflexion pour se convaincre qu'il existe des moyens de combattre la catastrophe et la
famine, que les mesures à prendre sont tout à fait claires, simples, parfaitement réalisables, pleinement à la mesure des forces du
peuple, et que si ces mesures ne sont pas prises, c'est uniquement, exclusivement parce que leur application porterait atteinte aux
profits exorbitants d'une poignée de grands propriétaires fonciers et de capitalistes.
C'est un fait. On peut affirmer en toute certitude que vous ne trouverez pas un seul discours, un seul article de journal de
quelque tendance qu'il soit, une seule résolution d'une assemblée ou d'une institution quelconque, qui ne reconnaisse en termes
parfaitement clairs et précis la nécessité de la mesure de lutte fondamentale, essentielle, propre à conjurer la catastrophe et la
famine. Cette mesure, c'est le contrôle, la surveillance, le recensement, la réglementation par l'État; la répartition rationnelle de la
main d’œuvre dans la production et la distribution des produits, l'économie des forces populaires, la suppression de tout gaspillage
de ces forces, qu'il faut ménager. Le contrôle, la surveillance, le recensement, voilà le premier mot de la lutte contre la catastrophe
et la famine. Personne ne le conteste, tout le monde en convient. Mais c'est justement ce qu'on ne fait pas, de crainte d'attenter à
la toute-puissance des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, aux profits démesurés, inouïs, scandaleux qu'ils réalisent
sur la vie chère et les fournitures de guerre (et presque tous « travaillent » aujourd'hui, directement ou indirectement, pour la
guerre) profits que tout le monde connaît, que tout le monde peut constater et au sujet desquels tout le monde pousse des « oh ! »
et des « ah ! ».
Et l'État ne fait absolument rien pour établir un contrôle, une surveillance et un recensement tant soit peu sérieux.
Page 3 / 3 Lénine : la catastrophe imminente et les moyens de la conjurer
Inaction totale du gouvernement
Partout c'est le sabotage systématique, incessant, de tout contrôle, de toute surveillance et de tout recensement, de toute
tentative faite par l'État pour organiser ce travail. Et il faut être incroyablement naïf pour ne pas comprendre - ou profondément
hypocrite pour feindre de ne pas comprendre - d'où vient ce sabotage, par quels moyens il est perpétré. Car ce sabotage exercé
par les banquiers et les capitalistes, ce torpillage par eux de tout contrôle, de toute surveillance, et de tout recensement, s'adapte
aux formes d'État de la République démocratique, à l'existence des institutions « démocratiques révolutionnaires ». Messieurs les
capitalistes se sont merveilleusement assimilé une vérité que reconnaissent en paroles tous les partisans du socialisme
scientifique, mais que les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires se sont efforcés d'oublier dès que leurs amis ont reçu des
sinécures de ministres, de sous-secrétaires d'État, etc. A savoir que la nature économique de l'exploitation capitaliste n'est
aucunement affectée par la substitution de formes de gouvernement démocratiques républicaines aux formes monarchistes; et
que, par conséquent et inversement, il suffit de modifier la forme de la lutte en faveur de l'intangibilité du sacro-saint profit
capitaliste pour le sauvegarder en régime de république démocratique avec le même succès que sous la monarchie autocratique.
Le sabotage sous sa forme moderne, la plus récente, le sabotage démocratique républicain de tout contrôle, de tout
recensement, de toute surveillance, consiste en ceci : les capitalistes (de même, bien entendu, que tous les mencheviks et
socialistes-révolutionnaires) reconnaissent «avec ardeur », en paroles, le « principe » du contrôle et sa nécessité, mais ils insistent
sur son application « graduelle », méthodique, « réglée par l'État ». Or, pratiquement, ces belles paroles masquent le torpillage du
contrôle qui est réduit

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