Colonisation économique en Afrique
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ATTENTION A UNE COLONISATION ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE 1 /8 Vers une colonisation économique de l’Afrique ??? Le terme colonisation signifie littéralement « action de transformer un territoire en une colonie ». Et une colonie c’est soit un territoire occupé par une nation en dehors de ses propres frontières, soit un ensemble d'individus d'une même nation et qui vivent à l'étranger, dans une même région ou une même ville. La colonie peut encore signifier une réunion d'animaux souvent d'une même espèce. Nous utiliserons "colonie" dans ce document selon son sens premier. L’Afrique, nous le savons tous, a connu la colonisation pendant la période 1880-1950. Puis vint le vent de la démocratie suivie du néocolonialisme et de l’impérialisme. Ensuite ce fut les aides au développement les prises de participation dans les entreprise Africaines et autres. Bref vous l’aurez compris, l’Europe n’a jamais quitté l’Afrique. Aujourd’hui, face à la frénésie que suscitent les marchés et l’économie Africaine bien portants, il est important de tirer la sonnette d’alarme sur une possible « colonisation économique » qui serait en gestation depuis les années 2000. La colonisation économique pourrait se définir comme « une action de transformer un territoire en une colonie financière ». Elle vise à avoir une main mise sur la majorité des activités financières et économique du territoire convoité.

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Publié le 15 octobre 2012
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Langue Français

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ATTENTION A UNE COLONISATION ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE
1/8
Vers une colonisation économique de l’Afrique ???
Le terme colonisation signifie littéralement « action de transformer un territoire en une colonie ». Et une colonie c’est soit un territoire occupé par une nation en dehors de ses propres frontières, soit un ensemble d'individus d'une même nation et qui vivent à l'étranger, dans une même région ou une même ville. La colonie peut encore signifier une réunion d'animaux souvent d'une même espèce. Nous utiliserons "colonie" dans ce document selon son sens premier.
L’Afrique, nous le savons tous, a connu la colonisation pendant la période 1880-1950. Puis vint le vent de la démocratie suivie du néocolonialisme et de l’impérialisme. Ensuite ce fut les aides au développement les prises de participation dans les entreprise Africaines et autres. Bref vous l’aurez compris, l’Europe n’a jamais quitté l’Afrique. Aujourd’hui, face à la frénésie que suscitent les marchés et l’économie Africaine bien portants, il est important de tirer la sonnette d’alarme sur une possible « colonisation économique » qui serait en gestation depuis les années 2000.
La colonisation économique pourrait se définir comme « une action de transformer un territoire en une colonie financière ». Elle vise à avoir une main mise sur la majorité des activités financières et économique du territoire convoité. En faisant l’analogie avec une entreprise nous pouvons dire que la colonisation économique n’est ni plus ni moins qu’une Offre Publique d’Achat (une offre publique d'achat ou OPA est une offre d'acquisition payable au comptant à un prix donné de la totalité du capital d'une entreprise cible.) d’un groupe sur une entreprise en vue d’en acquérir la majorité, de la diriger et de lui imposer une orientation stratégique donnée. C’est exactement ce qui risque d’arriver à l’Afrique si rien n’est mis en place pour contrer cette arrivé massive d’investisseurs étrangers sur notre continent. La colonisation économique en somme est donc une OPA a ceci près que l’entité qui subit l’OPA dans une colonisation économique est une nation ou une zone économique et l’influence qui est exercé sur l’entité est une influence politico-économique, la plus grande des influences. (Cas de l’Ukraine qui est actuellement en proie à une colonisation économique russe)
Comme souligné plus haut, cet état des choses se prépare depuis près de 10 ans au travers des Investissement Directs Etrangers (IDE). Selon l’enquête réalisée en 2011 par le
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cabinetYoungErnst & l’attractivité de l’Afrique, les investissements annuels des sur partenaires émergents ont progressé en moyenne de13 % par an depuis dix ans.
Comme nous le montre la figure suivante, la majorité des IDE se concentre autour des pays exportateurs de pétroles (les pays du Maghreb) en vue d’avoir une main mise sur le pétrole de ces régions.
Figure 1 : Rapport entre IDE pays exportateurs /pays importateurs de pétrole
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
2000
2001
2002
Source :Africaneconomicoutlook
Pays exportateurs de pétrole
Pays importateurs de pétrole
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010 2011e 2012 f
Certes les IDE ont aidé les pays exportateurs de pétrole à équilibrer leurs balances de paiement mais ce fut assorti de conditions. De plus ce faisant, les pays Européens se sont assuré d’avoir la main mise sur le secteur du pétrole en Afrique. Et ceci ce fait depuis plus d’une décennie sans que nous nous en rendions compte.
Selon le rapport sur les IDE d’africaneconomicoutlook.org, l’évolution des IDE varie beaucoup d’une région à l’autre. L’Afrique australe a été le premier bénéficiaire des investissements du continent depuis 2008. Mais selon le FMI, l’Afrique de l’Ouest devrait la rejoindre en 2012, grâce notamment au démarrage de l’exploitation du pétrole et d’autres ressources naturelles au Ghana et au Nigeria. Encore une fois les pays qui en bénéficient sont des pays disposant de gaz naturel et/ou de pétrole.
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Mais cette colonisation ne passe pas que par les IDE dans le secteur du pétrole, Elle se traduit aussi par les Fusions Acquisitions. (Les fusions et acquisition sont un outil utilisé par les entreprises dans le but d’accroître leurs activités économiques et d’augmenter leur profit. On parle alors de croissance externe). Les fusions et acquisitions (F/A) ont décollé en Afrique sur la période 2006-2010, atteignant une valeur totale de 120 milliards USD, contre 42.5 milliards pour la période 2000-2005. Selon les données de Dealogic, les F/A internationales en Afrique en 2010 ont été valorisées à 29.6 milliards USD, soit plus du double du niveau de 2009 (11.1 milliards) mais en deçà du record de 2008 de 36 milliards. La valeur moyenne des opérations a doublé, de 329 millions USD (2000-2005) à 675 millions USD (2006-2010). Selon Standard Bank les activités de F/A entre l’Afrique et la Chine avaient augmenté de 90 % en 2011, atteignant 5 milliards USD. Elles devraient continuer de progresser en 2012, malgré le ralentissement économique.
Dans le domaine des Télécommunication aussi nous assistons à une véritable colonisation de l’Afrique par des opérateurs étrangers à l’exemple d’Orange, comme nous le montre la figure suivante.
Figure 2 : Présence d’Orange France Telecom en Afrique
Sources :Ecofin Telecom au 28/12/2011
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Dans la plus part des pays que couvre Orange-France Telecom, ils sont le premier opérateur téléphonique mobile et parfois aussi dans la téléphonie Fixe (cas de la Sonatel au Senegal). Dans la fourniture de l’internet aussi, ils détiennent le monopole. En un mot toute les communications des résidants passent par l’aval de France Télécom. Il suffirait qu’il menace, de quitter le pays, ou d’augmenter le coût de la téléphonie, ou de retirer leurs apports logistique que les Etats seraient obligés de céder à toutes leurs revendication de peur de ne voir leurs pays plongé dans un « black out téléphonique ». De plus comment peut-on se soustraire de l’entreprise de celui qui nous fournit notre principal moyen de communication ?
En 2008, Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération française, déclarait « L’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités » (lejdd.fr, le 20 mai 2008) ; ou encore : « On veut aider les Africains, mais il faut que cela nous rapporte » (Libération, le 24 juin 2008). Et oui, il faut que cela leur rapporte et il faut aussi qu’ils puissent contrôler les pouvoirs en place. Et ils y sont très présents. Avec une « préférence » pour les pays en manque de démocratie comme nous pouvons bien le constater sur la figure 3.
Figure 3 : Présence des entreprises françaises en Afrique (2008)
Sources :Survie
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Sur la figure 4, nous pouvons constater la présence Chinoise dans nos économies et sur le continent. Ces données datent de 2008 et avec la crise de 2008 qui a touché les Etats unis et l’Europe, on se doute bien que les regards se sont plus tournée vers l’Afrique, cette chère Afrique qui reçoit tout sans analyser et négocier les conditions dans les quelles ces Investissements nous sont accordés.
Figure 4 : Présence chinoise en Afrique
Source : RFI
 L’accaparement des terres en Afrique est un signe d’occupation aussi comme nous pouvons le constater sur la figure 5. L’accaparement des terres consiste en ceci que des Etats, des Entreprises et tout dernièrement des Universités étrangère viennent acheter nos terres à coup de millions ; soit pour en faire des ères de cultures de biocarburants ou de cultures vivrières. A la différence de la colonisation qu’a connue l’Afrique, dans le cas de l’accaparement des terres africaines, les territoires occupés ne sont pas usurpées, elles ont été vendues et par conséquent elles sont la propriété exclusive de ceux qui l’ont acheté. A moins de recourir à une expropriation abusive des terres nous assisterons d’ici peu (si cela continue) 6/8
à un phénomène assez déroutant : les Africains n’auront plus assez de terres pour eux-mêmes en Afrique parce que toute terres cultivables aura été vendu à des groupes européens, asiatiques et américains. Je crois qu’il est grand temps d’appliquer ces accords de lutte contre l’accaparement des terres en Afrique que nos gouvernements ont signée. Il est grand temps que nos Etats cessent de brader les terres Africaines (qui ne sont pas leurs propriétés personnelles) pour quelques milliers d’Euro. L’avenir de toute une nation, de tout un continent et de tout un peuple en dépend. A l’heure de l’éclosion de l’industrie agro-alimentaire et du retour aux cultures bios et naturelles, ces terres sont de vraies « mines d’or ». Il faut non pas les vendre, mais d’abord les exploiter de façon à atteindre l’autosuffisance alimentaire et ensuite l’exportation.
Figure 5 : Carte des terres Africaines appartenant à de grands groupes étrangers
Source :Notre planète
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Au regard de tout ceci et à la lecture de cette phrase prononcée par la Secrétaire d’Etat des Etats Unis d’Amérique Hillary Clinton : «Je veux que tous mes compatriotes américains, et particulièrement les entrepreneurs, entendent ça : l'Afrique offre le meilleur taux de retour sur investissements indirectes dans le mondeque cela sonne comme un « A » Je trouve l’abordage » en direction de l’Afrique. Surtout que le Président OBAMA déclare «Au moment où nous regardons vers l'avenir, il apparaît clairement que l'Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les Etats-Unis en particulier». Il est clair que les USA veulent se lancer à une conquête plus agressive de l’Afrique et par la même occasion contrer la progression de l’Europe et de la Chine sur le continent. Avec cette dernière, le montant des transactions est passé de 20 Milliards en 2001 à 120 Milliards en 2011.
Ce regain d’intérêt pour l’Afrique en ces temps favorables pour elle n’est pas mauvais. Il est même salutaire mais il serait souhaitable que nos autorités s’assurent que les IDE ne soient rien d’autres que des Investissements Directs Etrangers et non le moyen d’une « colonisation économique ». Il faut que nos dirigeants, mais pas seulement qu’eux ; refusent cette colonisation économique. « Éviter cette colonisation, ce n'est pas empêcher les étrangers de s'implanter. Bien au contraire, c'est avant tout mettre en place des politiques incitatives en faveur des ingénieux locaux » souligne Jean-Patrick Ehouman dans unarticle sur la colonisation digitale. Il faut que l’Afrique prenne exemple sur la Chine, le Brésil et les autres pays émergents qui ont su garder leur indépendance, leurs cultures tout en bénéficiant d’apports étranger en termes de technologies (transfert de technologie) et aussi en termes financiers. Il faut que les Africains réussissent le pari de construire durablement ce continent en utilisant des moyens humains et financiers africains. C’est là, le remède le plus efficace pour lutter contre la colonisation économique.
Eli KPOGO EKLU Conseiller en création d'affaires8/8
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