Témoignage de Jérôme MENDOUGA fait le 18 janvier 2014 au TGI de Yaoundé
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Plaidoirie de son Excellence Jérôme MENDOUGA dans le couloir de la mort « JE N'AI JAMAIS RIEN DETOURNE » VOTRE HONNEUR, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! ME VOICI DEVANT VOTRE TRIBUNAL, INCULPE DE DETOURNEMENTS DE DENIERS PUBLICS D’UN MONTANT DE $243.162,78 SOIT 121.581.180 F CFA. CETTE SOMME A ETE UTILISEE A SUPPLEER AU PAIEMENT DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DE NOTRE AMBASSADE A WASHINGTON. RIEN A MA CONNAISSANCE, N’AVAIT INTERDIT CETTE OPERATION. J’ETAIS ALORS AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE ET PLENIPOTENTIAIRE, DU CAMEROUN AUX ETATS-UNIS D’AMERIQUE, CHEF DE NOTRE MISSION DIPLOMATIQUE, REPRESENTANT PERSONNEL DU CHEF DE L’ETAT, INVESTI DE TOUTE L’AUTORITE NECESSAIRE POUR POUVOIR ASSUMER SES DEVOIRS ET RESPONSABILITES DANS L’ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS QUI M’ETAIENT ASSIGNEES AU SERVICE DE NOTRE PAYS. EN FAIT CETTE SOMME DE 121.581.180 F CFA CONSTITUAIT UNE PARTIE, LE « RELIQUAT » D’UN CREDIT DE 720 MILLIONS DE FCFA QUE LE GOUVERNEMENT M’A DELEGUE EN JANVIER/FEVRIER 2004, PAR L’ENTREMISE DU PERCEPTEUR DE L’AMBASSADE, MONSIEUR FRANÇOIS NGOUBENE. EFFECTIVEMENT LE PERCEPTEUR M’A REMIS EN DEUX CHEQUES QU’IL A ETABLIS EN MON NOM PROPRE, UN TOTAL DE US $ 1.262.289,14. CE RELIQUAT DE 121.581.180 F CFA REPRESENTE CE QUI RESTE DU CREDIT GLOBAL INITIAL, LORSQU’EN EST SOUSTRAITE LA SOMME DE US $ 1.019.

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Publié le 19 novembre 2014
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Langue Français

Extrait

Plaidoirie de son Excellence Jérôme MENDOUGA dans le couloir de la mort « JE N'AI JAMAIS RIEN DETOURNE »
VOTRE HONNEUR, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! ME VOICI DEVANT VOTRE TRIBUNAL, INCULPE DE DETOURNEMENTS DE DENIERS PUBLICS D’UN MONTANT DE $243.162,78 SOIT 121.581.180 F CFA. CETTE SOMME A ETE UTILISEE A SUPPLEER AU PAIEMENT DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DE NOTRE AMBASSADE A WASHINGTON.
RIEN A MA CONNAISSANCE, N’AVAIT INTERDIT CETTE OPERATION. J’ETAIS ALORS AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE ET PLENIPOTENTIAIRE, DU CAMEROUN AUX ETATS-UNIS D’AMERIQUE, CHEF DE NOTRE MISSION DIPLOMATIQUE, REPRESENTANT PERSONNEL DU CHEF DE L’ETAT, INVESTI DE TOUTE L’AUTORITE NECESSAIRE POUR POUVOIR ASSUMER SES DEVOIRS ET RESPONSABILITES DANS L’ACCOMPLISSEMENT DES MISSIONS QUI M’ETAIENT ASSIGNEES AU SERVICE DE NOTRE PAYS.
EN FAIT CETTE SOMME DE 121.581.180 F CFA CONSTITUAIT UNE PARTIE, LE « RELIQUAT » D’UN CREDIT DE 720 MILLIONS DE FCFA QUE LE GOUVERNEMENT M’A DELEGUE EN JANVIER/FEVRIER 2004, PAR L’ENTREMISE DU PERCEPTEUR DE L’AMBASSADE, MONSIEUR FRANÇOIS NGOUBENE. EFFECTIVEMENT LE PERCEPTEUR M’A REMIS EN DEUX CHEQUES QU’IL A ETABLIS EN MON NOM PROPRE, UN TOTAL DE US $ 1.262.289,14. CE RELIQUAT DE 121.581.180 F CFA REPRESENTE CE QUI RESTE DU CREDIT GLOBAL INITIAL, LORSQU’EN EST SOUSTRAITE LA SOMME DE US $ 1.019.126,78 QUE J’AI CONSACREE AUX DEPENSES LIEES A L’AVION PRIS EN LEASING DE LA COMPAGNIE BOEING POUR LES DEPLACEMENTS DU CHEF DE L’ETAT, ET QUI A ETE BAPTISE «ALBATROS».
LE MESSAGE-FAX CONVOYANT LES FONDS AINSI ENVOYES, ADRESSE AU PERCEPTEUR QUI M’EN A REMIS COPIE, ET QUE JE VOUS DEPOSE COMME PIECE A CONVICTION, PORTE NOTAMMENT LES PHRASES QUE JE CITE : -1°) « CREDIT DESTINE AUX DEPENSES A EFFECTUER PAR L’AMBASSADEUR SUR INDICATION DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE » ET, -2°) « VOUS EN AUTORISE UTILISATION EN ATTENDANT ARRIVEE TITRE AUTORISATION DE DEPENSE CORRESPONDANT ». S’AGISSANT DE LA PREMIERE PHRASE, IL Y A LIEU DE NOTER QUE LE MOT « INDICATION » EST ECRIT AU SINGULIER. QUE VEUT-IL DIRE EXACTEMENT DANS CE CADRE ? SE RAPPORTE-T-IL AU CREDIT, A L’ENVOI DU CREDIT, A L’UTILISATION DUDIT CREDIT PAR L’AMBASSADEUR, OU BIEN TOUT A LA FOIS AU CREDIT, A L’ENVOI ET A L’UTILISATION DUDIT CREDIT PAR L’AMBASSADEUR ? LAISSONS D’ABORD CES INTERROGATIONS ET ANALYSES A L’EXEGESE OU A L’ALCHIMIE. MAIS NOTONS QUE L’OBJET DU CREDIT N’EST PAS PRECISE. LE FAIT CONSTANT EST, QUELLE QUE SOIT LA REPONSE A CES INTERROGATIONS, QUE, EN CE QUI ME CONCERNE, JE N’AI REÇU NI INSTRUCTION, NI INDICATION SPECIFIQUE QUANT A L’UTILISATION DUDIT
CREDIT, ET CE A AUCUN MOMENT, NI AVANT, NI APRES, NI AU MOMENT DE LA RECEPTION DES FONDS.
QUANT A LA DEUXIEME PHRASE, CONCERNANT L’AUTORISATION DE FAIRE USAGE DES FONDS EN QUESTION, IL S’AGIT EN EFFET D’UNE NOTIFICATION QUE LESDITS FONDS SONT FORMELLEMENT LIBERES ET BONS POUR ETRE UTILISES. VOTRE HONNEUR, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! D’ENTREE DE JEU JE LE DIS HAUT ET FORT: JE N’AI PAS, JE N’AI JAMAIS DETOURNE D’AUCUNE MANIERE QUE CE SOIT, NI UN SEUL CENTIME DE CET ARGENT, NI UN SEUL CENTIME APPARTENANT A L’ETAT. PERMETTEZ-MOI DE VOUS LE DIRE : IL N’Y A PAS UNE SEULE FOIS DEPUIS PLUS DE TROIS ANS QUE DURE CETTE PROCEDURE, OU JE PUISSE ENTENDRE MON NOM ASSOCIE A UNE TELLE ACCUSATION, SANS EPROUVER UN CHOC, UN FREMISSEMENT JUSQU’AU PLUS PROFOND DE MOI-MEME, TANT IL EST QUE JE NE PEUX JAMAIS EN CE QUI ME CONCERNE IMAGINER, SUPPORTER ET ENCORE MOINS ACCEPTER UNE TELLE ENORMITE, MEME SI ELLE N’ETAIT MENTIONNEE QUE COMME UNE SIMPLE POSSIBILITE.
ET CE CHOC, CE FREMISSEMENT NE CESSERONT JAMAIS.
MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE, PERMETTEZ-MOI, BIEN QU’IL SOIT TOUJOURS DIFFICILE ET PLUTOT HAÏSSABLE POUR MOI DE PARLER DE SOI, QUE JE ME PRESENTE UN PEU A VOUS, PAR RAPPORT A CE QUI PEUT NOURRIR ET AFFERMIR VOTRE APPRECIATION DE CETTE AFFAIRE. A LA SUITE DE CELA, JE ME PROPOSE, EN UN PREMIER POINT, DE RAFRAICHIR LA MEMOIRE EN SITUANT LES CONTOURS DE LA FONCTION D’AMBASSADEUR QUE J’AI EU A EXERCER. JE VOUDRAIS EN UN DEUXIEME POINT, DONNER LE DESCRIPTIF DU CREDIT QUE J’AI REÇU EN CE QUI EST DE SES CARACTERISTIQUES ET DES CIRCONSTANCES PREVALANT ALORS, NON PAS TANT EN CE QU’ON APPELLERAIT « MA » VERSION, MAIS DANS LA VERITE DES FAITS, VERITE TETUE ET INFALSIFIABLE, VERITE NI CONTESTEE, NI CONTESTABLE, NI DEMENTIE PAR QUELQUE TEMOIN QUE CE SOIT DANS CETTE PROCEDURE, VERITE QUI EST VERITE QUELLES QUE SOIENT L’OPTION OU LA MANIERE DANS LAQUELLE ELLE EST EXPRIMEE. JE TERMINERAI EN UN DERNIER POINT PAR UNE PETITE DISCUSSION ET UNE ANALYSE SOMMAIRE DE QUELQUES ELEMENTS DE L’ACCUSATION SELON L’ORDONNANCE DE MON RENVOI DEVANT VOUS. MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! J’AI DEJA EU A LE DECLINER UN CERTAIN NOMBRE DE FOIS : JE SUIS NE LE 15 AOUT 1938 A EKYE, QUARTIER DE L’ARRONDISSEMENT DE YAOUNDE IV. C’EST CET ARRONDISSEMENT QUI ABRITE MA RESIDENCE ACTUELLE : LA PRISON CENTRALE DE KONDENGUI. JE SUIS DONC UN AUTOCHTONE DE LA VILLE DE YAOUNDE, UN PATRIARCHE DANS NOS TRADITIONS MVOG-BELINGA CHEZ LES BENE, AVEC TOUT CE QUE CELA COMPORTE, EN PAYS BETI TOUT AU MOINS… J’AI EFFECTIVEMENT EN AGE, EN CE MERCREDI 18 JANVIER DE L’AN 2012, JOUR POUR JOUR : 73 ANS REVOLUS, 5 MOIS ET 3 JOURS, SOIT 158 JOURS DANS MA 74EME ANNEE.
MON PERE, PLANTEUR ET CATECHISTE DE SON ETAT, EST MORT QUELQUES TROIS OU QUATRE ANS APRES MA NAISSANCE. SI JE LE RENCONTRAIS AUJOURD’HUI, JE NE LE RECONNAITRAIS PAS : LA CONDITION PLUS QUE MODESTE DE LA FAMILLE NE LUI AURA MEME PAS PERMIS DE LAISSER A LA FAMILLE UNE PHOTOGRAPHIE, CHOSE QUI REPRESENTAIT UN LUXE A CETTE EPOQUE-LA. MA MERE, ASSISTEE DE LA SEULE SŒUR DE SON MARI LUI-MEME UNIQUE GARÇON DE MA GRAND-MERE PATERNELLE, M’AURA DONC ELEVE EN FEMME SEULE, NON SCOLARISEE, MAIS DE FORMATION MORALE ET CHRETIENNE DE TRES HAUT NIVEAU. ELLE MODELAIT ET VENDAIT DE LA POTERIE EN ARGILE COMME MOYEN DE SUBSISTANCE. ET MOI-MEME, DEJA DEPUIS L’AGE DE 10 ANS ENVIRON, JE PARCOURAIS PLUSIEURS FOIS PAR SEMAINE LES 7 A 8 KM DE DISTANCE QUI NOUS SEPARAIT DE CE QUI ETAIT ALORS « LA VILLE », AVEC UN FAGOT SUR LA TETE, POUR VENIR VENDRE DU BOIS SEC A MVOG MBI, ETAM BAFIA, NKOL NDONGO OU ELOBI. PAR LA SUITE, J’AURAI ETE, ICI ET LA PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES, OUVRIER SOIT DANS LA FABRICATION DES BRIQUES DE TERRE OU DES PARPAINGS DE CIMENT, SOIT DANS LES CHANTIERS DE CONSTRUCTION OU J’ASSISTAIS LES MAÇONS TANTOT A LEUR PASSER DES MATERIAUX ET DU MATERIEL TANTOT A MALAXER DU MORTIER ET DU BETON. LE MOINS PENIBLE DE CES PETITS EMPLOIS PAR LESQUELS JE ME SUIS FAIT, AURA ETE CELUI DE PLANTON A LA CHAMBRE DE COMMERCE QUI ETAIT LOGEE ALORS DANS UN BUNGALOW ENCORE EN VUE EN FACE DE L’ACTUELLE BOULANGERIE ACROPOLE. C’EST DIRE D’OU JE VIENS, DE QUELLE CONDITION JE SUIS SORTI POUR ETRE CELUI QUI EST DEVANT VOUS AUJOURD’HUI, AYANT OCCUPE CE QUE JE CONSIDERE COMME DE GRANDS POSTES DE RESPONSABILITE DANS L’APPAREIL DE L’ETAT, MAIS ACCUSE AUJOURD’HUI D’AVOIR COMMIS UN CRIME ABOMINABLE.
UNE QUESTION M’A ETE POSEE IL N’Y A PAS TRES LONGTEMPS DE SAVOIR COMMENT J’AI ETE FORME ET COMMENT J’AI PU ATTEINDRE CES GRANDS POSTES DE RESPONSABILITE. MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE, JE VIENS DE VOUS DONNER UN APERÇU DE LA MODESTIE DE LA CONDITION DE MA FAMILLE QUI NE POUVAIT PAS OFFRIR GRAND-CHOSE AU-DELA DE LA PITANCE ET DE MA SUBSISTANCE DE BASE. EN FIN DE COMPTE C’EST CE PAYS, NOTRE PAYS, L’ETAT DU CAMEROUN, QUI M’A AIDE, QUI M’A OUVERT LES CHEMINS ET M’A SOUTENU. C’EST ESSENTIELLEMENT GRACE AUX BOURSES D’ETUDES QUE M’A ACCORDEES LE CAMEROUN, QUE J’AI PU FAIRE LES BONNES ETUDES QUI M’ONT AMENE A CES NIVEAUX. DANS CET ORDRE D’IDEES, JE VAIS RELEVER QUE LE CAMEROUN INDEPENDANT, MIEUX QUE LES SIMPLES BOURSES D’ETUDES DONT J’AVAIS BENEFICIE JUSQUE LA, A FAIT DE MOI, EN L’ANNEE DE NOTRE INDEPENDANCE EN 1960, LE TOUT PREMIER CAMEROUNAIS TANT A ETRE ENVOYE PAR LE GOUVERNEMENT POUR DES ETUDES AUX ETATS-UNIS D’AMERIQUE, QU’A ETRE FORME DANS UN CYCLE REGULIER D’ETUDES SUPERIEURES POUR LA DIPLOMATIE. C’EST AINSI QUE J’AI PU ETRE FORME DANS DE PRESTIGIEUSES UNIVERSITES AMERICAINES, NOTAMMENT A GEORGE WASHINGTON ET AMERICAN UNIVERSITY. C’EST AINSI QUE JE SUIS DEVENU DIPLOMATE, NON SEULEMENT DE CARRIERE, C’EST-A-
DIRE PAR LA FORCE D’UN DECRET D’INTEGRATION DANS LA FONCTION PUBLIQUE, MAIS AUSSI ET JE LE SOULIGNE, PAR FORMATION AU METIER DE LA DIPLOMATIE. ET J’AJOUTERAI PAR VOCATION.
EN RAISON DE TOUT CELA, JE ME SUIS TOUJOURS SENTI REDEVABLE A NOTRE PAYS, A L’ETAT DU CAMEROUN. JE SENS QUE JE LUI DOIS, AU-DELA DU DEVOIR REPUBLICAIN NORMAL POUR TOUT CITOYEN, UNE GROSSE DETTE DE RECONNAISSANCE. ET CELA A CONDITIONNE FONCIEREMENT MON ATTACHEMENT AU SERVICE PUBLIC ET MON ENGAGEMENT A TOUJOURS BIEN FAIRE, A ETRE EFFICACE ET PERFORMANT AU SERVICE DE L’ETAT. A CETTE QUESTION DE SAVOIR CE QUI M’A AMENE AUX HAUTS NIVEAUX OU J’AI ETE, JE REPONDS QU’AU MIEUX DE MA CONNAISSANCE, C’EST DEUX CHOSES :
1°) LES BONNES ETUDES QUE J’AI PU FAIRE ET, 2°) MON TRAVAIL.
ET CERTAINEMENT AUSSI LA PROVIDENCE.
MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! JE VOUDRAIS AJOUTER QU’UN CERTAIN NOMBRE DE FAITS ET EVENEMENTS ONT PARTICULIEREMENT CONCOURU A MA FORMATION PENDANT QUE J’ETAIS AUX ETUDES. PERMETTEZ QUE J’EN EVOQUE DEUX OU TROIS QUI, IL FAUT LE DIRE, ONT EU UN IMPACT CONSIDERABLE SUR MOI. DANS LE CURSUS DE MES ETUDES DE DIPLOMATIE, LES COMPORTEMENTS ET LES ACTES DES DIPLOMATES RECEVAIENT UNE GRANDE ATTENTION. DANS CET EXERCICE, J’AI ETE PARTICULIEREMENT FRAPPE PAR CE QUI M’EST APPARU COMME D’EMINENTES MANIFESTATIONS D’ESPRIT D’APOSTOLAT, D’ABNEGATION ET DE PATRIOTISME DE LA PART DE NOMBRE D’AMBASSADEURS, D’ENVOYES ET EMISSAIRES SPECIAUX (AMERICAINS SURTOUT) QUI SONT SOUVENT ALLES JUSQU’A INVESTIR DE LEURS RESSOURCES PERSONNELLES POUR FINANCER LEUR MISSION DANS LE SOUCI D’EN OBTENIR LE SUCCES AU PROFIT DE LEUR PAYS. TOUJOURS EN RAPPORT AVEC MA FORMATION, QUELQUE CHOSE S’EST PASSE A L’ONU, A NEW YORK, EN 1961, AU PALAIS DES NATIONS UNIES OU JE ME SUIS RENDU, EN TANT QUE JEUNE DIPLOMATE EN FORMATION, PENDANT LA SESSION DE L’ASSEMBLEE GENERALE. C’EST LA SESSION AU COURS DE LAQUELLE S’EST DECIDE LE DOSSIER DE CE QUI ETAIT ALORS LE CAMEROUN SOUS LA TUTELLE BRITANNIQUE DE L’ONU. PENDANT QUE SE DEBATTAIT LA QUESTION A LA SUITE DU REFERENDUM QUE L’ON SAIT, ET QUE LES MANŒUVRES DE COULOIR BATTAIENT LEUR PLEIN, JE ME TROUVAIS AU SALON DES DELEGUES DANS CE PALAIS DES NATIONS. NON LOIN DE MOI SE DEROULA UNE SCENE DES PLUS INSOLITES EN DE TELS LIEUX: JE VIS EN EFFET NOMBRE DE MEMBRES DE LA DELEGATION CAMEROUNAISE S’ACTIVER ET S’AGITER AUTOUR DE QUELQU’UN. EN FAIT C’ETAIT POUR RETENIR UN DES LEURS VISIBLEMENT EN COURROUX, EN LA PERSONNE DE MONSIEUR VICTOR KAMGA, QUI ETAIT ALORS NOTRE MINISTRE DES FINANCES ET QUI AVAIT ETE
FAIT MEMBRE DE LA DELEGATION A L’ONU A CETTE OCCASION. MONSIEUR VICTOR KAMGA AVAIT EFFECTIVEMENT RETIRE SA VESTE POUR, PROFERAIT-IL, «FAIRE LA LEÇON, CASSER LA FIGURE » A UN AMBASSADEUR D’UN PAYS AFRICAIN QUI BATTAIT CAMPAGNE AU PROFIT DU CAMP OPPOSE AU NOTRE, ET CE PARCE QU’IL A TROUVE CE HAUT DIGNITAIRE EN TRAIN DE « MAL PARLER » DU CAMEROUN. IMAGINEZ CELA DANS LE SALON DES DELEGUES DU PALAIS DE L’ONU, VECU PAR UN JEUNE DIPLOMATE. ET TOUJOURS DANS LE MEME CONTEXTE, LORSQUE L’ON ANNONÇA LES RESULTATS DU VOTE QUI CONSACRA LA PERTE POUR NOUS DU CAMEROUN ANGLOPHONE SEPTENTRIONAL AU PROFIT DE NOTRE GRAND VOISIN, LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE NOTRE PAYS, GRAND MINISTRE S’IL EN FUT, ET D’UN PHYSIQUE GENEREUX COMME ON SAIT QU’IL EN AVAIT, S’EST EFFONDRE, EN LARMES, EN SANGLOTS. ET C’EST SOUTENU COMME UNE VEUVE EPLOREE CONDUITE AU LIEU D’INHUMATION DE SON MARI AU VILLAGE, QUE LE MINISTRE, SON EXCELLENCE OKALA CHARLES RENE GUY – PUISQUE C’EST DE LUI QU’IL S’AGISSAIT – A ETE «AMENE » PAR NOS DELEGUES DANS LA CONSTERNATION, AU SORTIR DU PALAIS DE L’ONU. DANS UN CAS COMME DANS L’AUTRE, LE JEUNE DIPLOMATE EN FORMATION QUE J’ETAIS, A VECU ET A ETE PARTICULIEREMENT MARQUE PAR CES MANIFESTATIONS EMOUVANTES DE L’AMOUR DE LA PATRIE, DE LA DEFENSE DE LA PATRIE CAMEROUNAISE, ETALES SUR LA SCENE INTERNATIONALE ET DANS LE MILIEU DIPLOMATIQUE. UN DERNIER MOT A CET EGARD. PENDANT QUE JE POURSUIVAIS ENCORE MON CYCLE D’ETUDES ET, ETANT DEJA EN SERVICE A L’AMBASSADE, J’EUS LA BONNE OCCASION D’ETRE TRES SOUVENT EN CONTACT DIRECT AVEC LES HAUTS RESPONSABLES DE NOTRE DIPLOMATIE ET D’EN PROFITER POUR MA FORMATION. AINSI UN AUTRE DES GRANDS MINISTRES QUE NOUS AVONS EUS AU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ME FIT UN JOUR UNE LEÇON QUE JE N’AI JAMAIS OUBLIEE. JE L’ASSISTAIS EN EFFET PENDANT QU’IL TRAVAILLAIT DANS SON APPARTEMENT D’HOTEL A NEW YORK. J’EUS ALORS A LUI PASSER UN APPEL TELEPHONIQUE DE NOTRE DELEGATION QUI RESTAIT SUIVRE LES TRAVAUX AU PALAIS DES NATIONS. LA DELEGATION DEMANDAIT DES INSTRUCTIONS A PROPOS D’UN VOTE QUI ETAIT IMMINENT.
LE MINISTRE REPONDIT VOLONTIERS MAIS JE PERÇUS COMME UN GRAND AGACEMENT DANS SON EXPRESSION ET IL SE RENDIT COMPTE QUE JE VOULAIS BIEN COMPRENDRE. IL ME RACONTA ALORS QU’IL A DU UN JOUR SE RENDRE AU PALAIS A YAOUNDE EN GRANDE URGENCE ET SANS RENDEZ-VOUS, POUR ETRE REÇU PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. IL A TROUVE QUE CELUI-CI VENAIT DE RENTRER DANS SES APPARTEMENTS PRIVES, MAIS IL A INSISTE POUR LE RENCONTRER. IL A ETE INTRODUIT ET S’EST FAIT RECEVOIR. IL A EXPLIQUE AU CHEF DE L’ETAT QUE NOTRE REPRESENTANT A L’ONU DEVAIT EMETTRE UN VOTE ET DEMANDAIT EN URGENCE LA CONDUITE A TENIR. IL ME DIT QUE LE PRESIDENT AHIDJO – C’EST DE LUI QU’IL S’AGISSAIT – S’EST LEVE ET LUI A LANCE DANS UNE DES TRES RARES OCCASIONS OU IL A UTILISE UNE LANGUE QU’IL CONNAISSAIT POURTANT BIEN, D’UN TON EXASPERE ET MENAÇANT : « BINDZI A YEGAN DZE MU ! » ENTENDEZ « QU’Y A-T-IL QUE BINDZI NE SACHE DE CE QUE NOUS FAISONS ICI!
» BINDZI BENOIT EST CELUI QUI APPELAIT DE NEW YORK… L’ENTRETIEN AVEC LE PRESIDENT N’A PAS DURE LONGTEMPS PAR LA SUITE, ME DIT LE MINISTRE, SON EXCELLENCE JEAN FAUSTIN BETAYENE, GRAND MINISTRE S’IL EN FUT. ET IL ME DONNA EN CONCLUSION LA MORALE DE L’HISTOIRE : « NE PAS AGACER A POSER DES QUESTIONS POUR LESQUELLES ON EST EN FAIT DE PAR SA POSITION, DE PAR LES DIRECTIVES ANTERIEURES, DE PAR SA QUALIFICATION ET DE PAR SON EQUATION, EN POSSESSION DES ELEMENTS DE REPONSE POUR ASSUMER SES RESPONSABILITES , AGIR ET TRAVAILLER». MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! JE CROIS AUSSI D’INTERET DE VOUS PRESENTER A GRANDS TRAITS, MON CURSUS PROFESSIONNEL. EH BIEN JE SUIS ENTRE AU SERVICE DE L’ETAT DU CAMEROUN LE 19 MARS 1960 A LA DIRECTION DE LA COOPERATION ET DE LA MUTUALITE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE DE CE TEMPS-LA. JE SUIS HORS DU SERVICE ACTIF DEPUIS LA FIN DE MON SEJOUR COMME AMBASSADEUR AUX ETATS-UNIS, LE 6 NOVEMBRE 2008. J’AI DONC ACCOMPLI EN ACTIVITE UN TOTAL DE 48 ANS DE SERVICE PUBLIC POUR L’ETAT, POUR NOTRE PAYS. EN LONGEANT LE PARCOURS DE CE SERVICE DONT LA QUASI-TOTALITE S’EST DEROULEE DANS LA DIPLOMATIE, ON CONSTATE QUE JE SUIS MONTE PROGRESSIVEMENT D’ATTACHE D’AMBASSADE, POSTE LE PLUS SUBALTERNE DANS LA HIERARCHIE D’ADMINISTRATION DIPLOMATIQUE, JUSQU'A DEVENIR AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE ET PLENIPOTENTIAIRE COMME ON DIT, POSTE AU SOMMET DE CETTE ADMINISTRATION. ATTACHE D’AMBASSADE A WASHINGTON EN MARS 1961, JE SUIS PAR LA SUITE NOMME PREMIER SECRETAIRE PUIS CONSUL GENERAL CHARGE, EN 1964, DE CREER NOTRE NOUVELLE AMBASSADE AU CANADA, A L’AGE DE 26 ANS. PAR LA SUITE, J’OCCUPERAI TOUR A TOUR DIFFERENTS POSTES DE RESPONSABILITE DANS L’ADMINISTRATION CENTRALE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES PUIS DE CONSEILLER D’AMBASSADE DANS DIVERS PAYS EUROPEENS ET AFRICAINS, AVANT D’ETRE CHEF DE LA MISSION ECONOMIQUE DU CAMEROUN A BRUXELLES EN 1981. EN CULMINATION DE CE PARCOURS, JE SUIS AMBASSADEUR EN 1984, CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE D’ABORD A DAKAR OU JE CREE, LA AUSSI, NOTRE NOUVELLE AMBASSADE, PUIS EN 1989 A KINSHASA, ET ENFIN, EN 1993, REVENANT AINSI EN POSTE POUR LA DEUXIEME FOIS LA OU J’AVAIS COMMENCE MA CARRIERE DIPLOMATIQUE ET OU JE L’AI CONCLUE, A WASHINGTON DC. LA J’AURAI SERVI PENDANT ENVIRON 15 ANS, SUR UN TOTAL DE PRES D’UN QUART DE SIECLE COMME CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE, ET J’Y AURAI ETE VICE DOYEN DE TOUT LE CORPS DIPLOMATIQUE. MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE,
J’AI PASSE, COMME JE VENAIS DE LIRE DIRE, 48 ANS DE MA VIE AU SERVICE ACTIF DE NOTRE PAYS, CE PAYS QUI M’A TANT DONNE. OUI, AYANT MEME CHOISI DE DECLINER DE MIROBOLANTES OFFRES VERS D’AUTRES HORIZONS, J’AI PASSE 47 DE CES 48 ANS A ALLER A TRAVERS LE MONDE DEFENDRE, DIRE, CLAMER ET TEMOIGNER EN PAROLES ET EN ACTIONS, QUE : OUI LE CAMEROUN, IL EST BEAU! IL EST GRAND! IL EST BIEN ! LES CAMEROUNAIS SONT DES GRANDS ! ILS SONT SERIEUX, ILS SONT BIEN !
ILS SONT …ILS SONT …ALIGNEZ TOUS LES SUPERLATIFS ! PENDANT TOUT CE TEMPS JE N’AI EU POUR SOUCIS CONSTANTS, POUR SEULS SOUCIS, QUE D’ASSURER, PROMOUVOIR ET DE DEFENDRE L’IMAGE, LA DIGNITE ET L’HONNEUR DU CAMEROUN, NOTRE PAYS, ET DE FAIRE TRIOMPHER NOS INTERETS AU MIEUX DE MES CAPACITES ET RESSOURCES. J’AI ETE AMBASSADEUR ICI, AMBASSADEUR LA, ET PARTICULIEREMENT PENDANT PRES DE 15 ANS AUPRES DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE, LA PLUS GRANDE PUISSANCE DE NOTRE MONDE. PERMETTEZ MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE, QUE JE DONNE LES GRANDS CONTOURS DE CE QUE C’EST QU’UN AMBASSADEUR COMME JE L’AI ETE.
JE SAIS AVOIR QUELQUE PART DIT, EN REALITE PARCE QU’EN QUELQUE SORTE J’ETAIS EN EXASPERATION, QU’UN CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE, UN AMBASSADEUR N’EST NI UN FACTOTUM, NI UN PLANTON, NI UN DACTYLO. CELA A ETE CONSIGNE JE PENSE, DANS UN DES PROCES-VERBAUX D’AUDITION. CE SONT EFFECTIVEMENT CES CONTOURS QUE JE VOULAIS ALORS EVOQUER.
MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! POUR UN MEILLEUR ECLAIRAGE, PERMETTEZ-MOI ENTRE AUTRES REFERENCES QUI ABONDENT, D’EVOQUER ICI TROIS D’ENTRE ELLES, A SAVOIR : - LA CONVENTION DE VIENNE DE 1961 SUR LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ; - LE DECRET N° 87/1198 DU 7 SEPTEMBRE 1987 ORGANISANT LES SERVICES EXTERIEURS PERMANENTS DU MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES, ET - LE TEXTE DES LETTRES DITES « DE CREANCES », C’EST-A-DIRE LES LETTRES PAR LESQUELLES LES AMBASSADEURS SONT INTRODUITS PAR LES CHEFS D’ETAT QUI LES MANDATENT, AUX CHEFS D’ETAT AUPRES DESQUELS ILS SONT ACCREDITES, LETTRES QUI CONSACRENT LEUR QUALITE ET LEUR CONFERENT AUPRES DE CEUX-CI, TOUTE LEUR AUTORITE. EN SON ARTICLE 3, LA CONVENTION DE VIENNE STIPULE : « LES FONCTIONS D’UNE MISSION DIPLOMATIQUE CONSISTENT NOTAMMENT A : - A) REPRESENTER L’ETAT ACCREDITANT AUPRES DE L’ETAT ACCREDITAIRE ; - B) PROTEGER DANS L’ETAT ACCREDITAIRE LES INTERETS DE L’ETAT ACCREDITANT ET DE SES RESSORTISSANTS, DANS LES LIMITES ADMISES PAR LE DROIT INTERNATIONAL ; - C) NEGOCIER AVEC LE GOUVERNEMENT DE L’ETAT ACCREDITAIRE ; - D) S’INFORMER PAR TOUS LES MOYENS LICITES DES CONDITIONS ET DE L’EVOLUTION DES EVENEMENTS DANS L’ETAT ACCREDITAIRE ET FAIRE RAPPORT A CE SUJET AU GOUVERNEMENT DE L’ETAT ACCREDITANT ; - E) PROMOUVOIR DES RELATIONS AMICALES ET DEVELOPPER LES RELATIONS ECONOMIQUES, CULTURELLES ET SCIENTIFIQUES ENTRE L’ETAT ACCREDITANT ET L’ETAT ACCREDITAIRE. »
AUX TERMES DU DECRET QUE CI-HAUT REFERENCE, LES AMBASSADES FONT PARTIE DES SERVICES EXTERIEURS PERMANENTS DU MINISTERE DES
RELATIONS EXTERIEURES. CE SONT DES STRUCTURES DE L’ETAT ET CE QU’ON Y FAIT RELEVE DU SERVICE PUBLIC.
EN SON ARTICLE 2, ALINEA 1, CE DECRET, REPRENANT EN CELA LES DISPOSITIONS DES TEXTES ANTERIEURS TEL LE DECRET N° 85/129 DU 21 JANVIER 1985, TERMES SUBSEQUEMMENT REAFFIRMES DANS DIVERS AUTRES TEXTES, STIPULE : « L’AMBASSADE EST PLACEE SOUS L’AUTORITE D’UN CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE REPRESENTANT PERSONNEL DU CHEF DE L’ETAT ET DEPOSITAIRE DE L’AUTORITE DE L’ETAT CAMEROUNAIS DANS LE PAYS D’ACCREDITATION. » L’ALINEA 2 DU MEME ARTICLE DE CE DECRET AJOUTE QUE: « LE CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE REPRESENTE A LA FOIS LE GOUVERNEMENT ET CHACUN DES MINISTRES ». ET C’EST A CE TITRE QUE L’AMBASSADEUR AGIT TANT AU REGARD DES TIERS QU’AU SEIN DE LA STRUCTURE ADMINISTRATIVE QU’EST L’AMBASSADE. QUANT AUX LETTRES DE CREANCES, DANS LEUR LANGAGE CONSACRE UNIVERSELLEMENT, Y COMPRIS DANS CELLES ETABLIES PAR NOTRE CHEF D’ETAT A L’ADRESSE DE SES HOMOLOGUES, ELLES DISENT NOTAMMENT EN PRESENTANT L’AMBASSADEUR, LE CHEF DE MISSION DIPLOMATIQUE : « LES QUALITES PERSONNELLES QUI LE DISTINGUENT, SON ZELE ET SON DEVOUEMENT A MA PERSONNE ME DONNENT LA CERTITUDE QU’IL SAURA JUSTIFIER MA CONFIANCE ET GAGNER LA VOTRE ». ET LE TEXTE CONTINUE :
« JE VOUS PRIE EXCELLENCE, D’ACCUEILLIR MON AMBASSADEUR AVEC BIENVEILLANCE ET - C’EST MOI QUI SOULIGNE - D’AJOUTER FOI ET CREANCE ENTIERE A TOUT CE QU’IL VOUS DIRA DE MA PART »… C’EST DIRE, EN SYNTHESE, QUE L’AMBASSADEUR EST LE PORTEUR, CERTAINS VONT JUSQU’A DIRE « L’INCARNATION » DE L’ETAT A L’ETRANGER ET, A CE TITRE, IL EST LE « CHAMPION » AYANT LA RESPONSABILITE, MIEUX LE DEVOIR, AINSI QUE L’AUTORITE D’EN PRESERVER, PROMOUVOIR ET PROTEGER LES INTERETS DANS LE PAYS DE SON ACCREDITATION ET, DANS TOUS LES CAS, DANS TOUT ENVIRONNEMENT OU IL SE TROUVE. Y-A-T-IL PLUS FORTE INTERPELLATION POUR UN AMBASSADEUR ? Y-A-T-IL PLUS SAISISSANTE EXPRESSION DU CODE D’HONNEUR, DE RESPONSABILITE, DE DIGNITE QUI, POUR L’AMBASSADEUR, EXIGE EN TOUTES CIRCONSTANCES DE VEILLER A LA PROMOTION ET A LA SAUVEGARDE DE TOUT CE QUI EST « INTERET » POUR SON PAYS? VOILA LE CODE DE VIE QUI A ETE LE MIEN TOUT AU LONG DE MA VIE D’AMBASSADEUR ET QUE J’AI HONORE SANS REPIT; AVEC LEQUEL JE NE ME SUIS PERMIS AUCUNE FAILLE, AUCUNE LIBERTE. COMMENT ET SUR QUOI, CONCRETEMENT, SE TRADUIT ET SE FAIT ALORS CE TRAVAIL QUE JE VIENS DE PRESENTER PAR REFERENCE A L’ARTICLE 3 DE LA CONVENTION DE VIENNE DE 1961 ? COMMENT FONCTIONNE, COMMENT OPERE UN AMBASSADEUR ? MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! AU MOMENT DE REJOINDRE SON POSTE, L’AMBASSADEUR REÇOIT
DIRECTEMENT DU CHEF DE L’ETAT LUI-MEME DES INSTRUCTIONS ET DIRECTIVES, PLUS PRECISES, POINTUES ET CONTRAIGNANTES. IL REÇOIT AUSSI DES ORIENTATIONS, DES INDICATIONS TOUT COMME DES CONSEILS, PLUTOT GENERAUX, LACHES ET SANS CONTRAINTE EN TANT QUE TELLE POUR LE TRAVAIL QU’IL AURA A FAIRE. IL EN REÇOIT EGALEMENT DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT AINSI QUE DES TIERS LEGITIMES ET HABILITES POUR LE FAIRE AU NOM DU CHEF DE L’EXECUTIF. PENDANT QU’IL EXERCE SES FONCTIONS, L’AMBASSADEUR EST CONTINUELLEMENT ET DE LA MEME MANIERE NOURRI, DE VIVE VOIX COMME PAR TOUS LES MOYENS DE COMMUNICATION EN USAGE. SUR UN AUTRE PLAN TOUT ACTE, TOUTES PRISES DE POSITION ET DECLARATIONS DU CHEF DE L’ETAT ET/OU DU GOUVERNEMENT, COMPORTENT AUTOMATIQUEMENT UNE DIMENSION IMPLICITE D’INSTRUCTIONS, DIRECTIVES, ORIENTATIONS ET INDICATIONS POUR LE TRAVAIL A FAIRE POUR L’AMBASSADEUR. ET L’AMBASSADEUR, AVEC LA CONNAISSANCE DE SON METIER ET SON DISCERNEMENT DANS LES DIFFERENTES EVOLUTIONS ET SITUATIONS, ŒUVRE A REPONDRE AUX PREOCCUPATIONS INDIQUEES OU IDENTIFIEES EN COURS DE ROUTE, A POURSUIVRE LES OBJECTIFS DEFINIS ET A POURSUIVRE LE SUCCES DES MISSIONS A LUI CONFIEES. AINSI SE CONSTRUIT ET S’ACTUALISE LE TABLEAU DE SES MISSIONS, DANS UN MOUVEMENT DYNAMIQUE ET CONTINU. NATURELLEMENT, EN CAS DE NECESSITE AVEREE ET RESSENTIE PAR L’AMBASSADEUR QUE, POUR AVANCER, IL MANQUE QUELQUES ELEMENTS, INFORMATIONS, RESSOURCES OU CONCOURS, IL LES SOLLICITE DE LA HIERARCHIE. DANS LA POURSUITE DES OBJECTIFS ET L’ACCOMPLISSEMENT DE SA MISSION, TANT QUE « NIHIL OBSTAT », RIEN NE S’Y OPPOSE, L’AMBASSADEUR FAIT CE QU’IL Y A A FAIRE. EN TOUT CAS, L’AMBASSADEUR A POUR MISSION DE DEFENDRE LES INTERETS DE SON PAYS, INTERETS GENERAUX OU PARTICULIERS, PERMANENTS OU PONCTUELS, CERTAINS EVIDENTS ET D’AUTRES MOINS EVIDENTS MAIS REELS ET IDENTIFIABLES, CERTAINS DEFINIS PAR LA HIERARCHIE ET D’AUTRES IDENTIFIES LOCALEMENT PAR LUI-MEME AVEC SES SERVICES. IL A POUR MISSION, EN UN COMME EN MILLE MOTS, DE DEFENDRE ET DE PROMOUVOIR TOUT INTERET DE SON PAYS QUI SE TROUVE OU APPARAIT SUR SON TABLEAU DE BORD DANS LE PAYS DE SON ACCREDITATION. DANS CET EXERCICE ET DANS TOUS LES CAS DE FIGURE Y COMPRIS DANS LES SITUATIONS OU IL N’A PAS D’INSTRUCTIONS, DE DIRECTIVES OU MEME DE SIMPLES INDICATIONS SPECIFIQUES, IL EST D’UNE NECESSITE QUI CONDITIONNE LA QUALITE ET LE SUCCES DU TRAVAIL D’UN AMBASSADEUR, QUE CELUI-CI, POUR SON ACTION, SACHE TOUJOURS « LIRE » SON GOUVERNEMENT, C’EST A DIRE AVOIR UNE BONNE LECTURE, UNE LECTURE JUDICIEUSE DE LA PENSEE ET DE LA LIGNE POLITIQUES DU CHEF DE L’ETAT DONT IL EST LE REPRESENTANT PERSONNEL. ET ON N’EST PAS REPRESENTANT PERSONNEL DE QUELQU’UN PENDANT PRES D’UN QUART DE SIECLE, SANS CETTE BONNE LECTURE, DANS LES SITUATIONS SOUVENT LES PLUS DELICATES ET DIFFICILES, COMME JE L’AI ETE DE NOTRE CHEF DE L’ETAT, DONT PERSONNE N’A JAMAIS CONTESTE LA RICHESSE DE LA PENSEE ET DE LA DEMARCHE POLITIQUES QUI RATISSENT TOUJOURS TRES LARGE.
AMBASSADEUR, VOUS EXERCEZ NATURELLEMENT EN USANT DES MOYENS ET RESSOURCES A VOTRE DISPOSITION AVEC DISCERNEMENT ET EN TOUT CAS EN « BON PERE DE FAMILLE » ! ET C’EST TOUT CELA QUE JE ME SUIS ATTELE A FAIRE EN TOUTES CIRCONSTANCES, Y COMPRIS ET JE DIRAIS MEME SURTOUT, A WASHINGTON DC. UN FAIT MERITE D’ETRE SOULIGNE. AMBASSADEUR A WASHINGTON DC, J’OPERAIS DONC A DIX MILLE LIEUES DU CAMEROUN, LOIN DE LA BASE, LOIN DU CAMEROUN, SANS CONNEXION AUTRE QUE PROFESSIONNELLE AVEC LE PAYS, SANS INTERET NI PARTAGE AVEC CE QUI POUVAIT OU NON SE PASSER DANS LES ESPRITS OU AILLEURS ET QUI NE POUVAIT NULLEMENT M’INTERESSER.
PLUS SPECIFIQUEMENT, QUE FAIT L’AMBASSADEUR CONCRETEMENT AU PLAN DE LA GESTION FINANCIERE DE SON POSTE ? MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! AU PLAN DE LA GESTION FINANCIERE, OUTRE LE FAIT QU’IL REPRESENTE LE CHEF DE L’ETAT, LE GOUVERNEMENT ET CHACUN DES MINISTRES, CE QUI LUI CONFERE LE DEVOIR AU MOINS THEORIQUE DE VEILLER A LA BONNE MARCHE DE TOUS LES SERVICES DE L’ETAT PLACES SOUS SON AUTORITE, Y COMPRIS CEUX CHARGES DES FINANCES, (DEVOIR QU’IL NE LUI EST PAS TOUJOURS LAISSE LA LATITUDE D’EXERCER VRAIMENT), L’AMBASSADEUR EST GESTIONNAIRE DES CREDITS QUI LUI SONT DELEGUES. CHAQUE CREDIT COMPORTE NORMALEMENT UN MONTANT ET L’OBJET POUR LEQUEL IL EST DELEGUE. L’AMBASSADEUR INITIE, DANS LA LIMITE DUDIT CREDIT, ET SELON LA NATURE DE L’OBJET DE CELUI-CI, LES DEPENSES DONT IL APPRECIE L’OPPORTUNITE ET LA MORALITE ET CE DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE GENERALE A EXECUTER EN VUE DE LA BONNE MARCHE DE SA MISSION, LE BUDGET ETANT L’EXPRESSION EN TERMES FINANCIERS D’UNE POLITIQUE ET DANS CE CAS, DE LA POLITIQUE QU’IL DEFINIT ET MENE POUR LE SUCCES DE SES MISSIONS. L’EXECUTION DU BUDGET, L’UTILISATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES TRADUIT LA MISE EN ŒUVRE DE CETTE POLITIQUE. EN SOMME L’AMBASSADEUR EST LE JUGE DE L’OPPORTUNITE ET L’INITIATEUR DES DEPENSES. UNE FOIS QUE L’AMBASSADEUR, JOUISSANT DES PREROGATIVES LIEES A SA QUALITE, A DECIDE ET ENGAGE UNE DEPENSE, TOUT LE RESTE DE LA PROCEDURE DANS LE PAIEMENT, L’EXECUTION DES DEPENSES AINSI ENGAGEES RELEVE DES SERVICES FINANCIERS, ET PLUS PARTICULIEREMENT DU PERCEPTEUR. C’EST DIRE QUE GENERALEMENT L’AMBASSADEUR NE TOUCHE PAS A L’ARGENT. EH BIEN ! SORTIR DE LA EST UNE SITUATION D’EXCEPTION OBEISSANT A DES CIRCONSTANCES ET EXIGENCES EXCEPTIONNELLES QUI AURONT MOTIVE LA DECISION SOUVERAINE DE LA HIERARCHIE, DU GOUVERNEMENT. C’EST UN ACTE DE GOUVERNEMENT. C’EST DIRE QUE LA SORTIE DES CANONS DE L’ORTHODOXIE DE GESTION FINANCIERE DE L’AMBASSADE PAR LA REMISE DES FONDS A L’AMBASSADEUR DANS LE CAS DE CE CREDIT DE 720MILLIONS F CFA A ETE UNE DECISION DISCRETIONNAIRE ET EXCEPTIONNELLE DU GOUVERNEMENT DANS UN CONTEXTE QU’IL NE FAUT PAS AUJOURD’HUI MINIMISER ET ENCORE MOINS IGNORER. L’AMBASSADEUR NE POUVAIT QU’EN PRENDRE ACTE, S’EXECUTER ET FONCTIONNER EN CONSEQUENCE DANS L’ESPRIT DES DECISIONS ET DES ACTES DU GOUVERNEMENT SE RAPPORTANT A CETTE OPERATION.
MONSIEUR LE PRESIDENT, HONORABLES MEMBRES DE LA COLLEGIALITE ! OUI, J’AI EFFECTIVEMENT REÇU DU PERCEPTEUR DE L’AMBASSADE, UNE SOMME DE US $1.262.289,14 CORRESPONDANT A 720 MILLIONS FCFA, POUR, EST-IL ECRIT A L’ADRESSE DUDIT PERCEPTEUR, « DEPENSES A EFFECTUER PAR L’AMBASSADEUR SUR INDICATION DE LA PRESIDENCE ». ET QUEL EST LE CONTEXTE DANS LEQUEL CES FONDS M’ONT ETE REMIS ? OUI, IL FAUT CONTEXTUALISER LA RECEPTION ET L’UTILISATION DES FONDS QUERELLES. LORSQUE LES FONDS ME SONT REMIS EN FEVRIER 2004, NOUS SOMMES DANS UN CONTEXTE RECELANT DE TRES SERIEUSES, SENSIBLES ET URGENTES PREOCCUPATIONS POUR LE CAMEROUN AUX PLANS NATIONAL ET INTERNATIONAL. LE TRAVAIL D’UN AMBASSADEUR N’EST PAS ET NE SE FAIT PAS COMME CELUI D’UN VENDEUR A LA CRIEE. JE NE SAURAIS DONC ICI N’ETRE QU’ILLUSTRATIF ET NON POINT EXHAUSTIF : IL FAUT PROTEGER L’ETAT. TOUT LE MONDE, LE PEUPLE AU NOM DUQUEL LA JUSTICE EST RENDUE, LE COMPRENNENT BIEN. EN FEVRIER 2004, NOUS SOMMES EN TRAIN DE POURSUIVRE, LABORIEUSEMENT, LE POINT D’ACHEVEMENT DANS NOTRE RELATION AVEC LE FMI QUI, IL FAUT BIEN LE SOULIGNER, A SON SIEGE A WASHINGTON. SONT EN OBSERVATION NOTRE CAPACITE DE BONNE GOUVERNANCE, LE RESPECT ET LA SATISFACTION DES CONDITIONNALITES CONTRAIGNANTES DE L’AJUSTEMENT STRUCTUREL. CETTE PERIODE DE 2004 A 2006 CORRESPOND DES LORS A UN TEMPS DE GRANDE SENSIBILITE ET DELICATESSE DANS LA RELATION CAMEROUN-BAILLEURS DE FONDS, CEUX-CI ETANT LES DECIDEURS SUR DES SUJETS VITAUX POUR NOTRE ECONOMIE ET NOTRE PAYS. NOUS POUVONS LE DIRE AUJOURD’HUI : NOS GESTES ETAIENT ALORS GENERALEMENT SUIVIS, EPIES ET SCRUTES, ET PLUS PARTICULIEREMENT AU REGARD DES RUMEURS QUI CIRCULAIENT DEPUIS UN CERTAIN TEMPS, ET CE BIEN AVANT QUE L’AMBASSADEUR MENDOUGA N’AIT MEME ETE INFORME QU’IL Y AVAIT EFFECTIVEMENT UNE AFFAIRE D’AVION PRESIDENTIEL EN TRAITEMENT. NOUS ETIONS, MURMURAIT-ON, DANS UNE AFFAIRE D’ACQUISITION D’AVION SANS LE FEU VERT DES INSTITUTIONS QUI VEILLAIENT A CE QUE NOTRE PROGRAMME EN VUE D’ATTEINDRE LE POINT D’ACHEVEMENT, NE FUT D’UNE QUELCONQUE MANIERE, ENTACHE DE DELINQUANCE FINANCIERE OU ADMINISTRATIVE. ALORS CE SONT LES EPITHETES « D’ETAT TRICHEUR », « ETAT MENTEUR », « ETAT VOYOU » ETC… QU’IL NOUS FALLAIT ABSOLUMENT CONJURER. ET IL ETAIT DE RIGUEUR ET DE CONSTANCE DE VEILLER A NE FAILLIR NI AU PLAN FINANCIER, NI AU PLAN ADMINISTRATIF POUR QU’IL N’Y AIT NULLE PART LE MOINDRE SIGNE DE DELINQUANCE. TOUT AUSSI BIEN, LES QUALIFICATIFS DE « REPUBLIQUE BANANIERE », « FOLKLORIQUE » ET AUTRES SEMBLABLES ETAIENT DE CEUX QU’IL FALLAIT NECESSAIREMENT NE PAS RISQUER DE MERITER. PAR AILLEURS, NOUS SOMMES AU LENDEMAIN DE L’ADOPTION DU PATRIOT ACT, CONSEQUENCE DU 11 SEPTEMBRE DE TRISTE MEMOIRE AUX USA ; QUI RESULTAIT EN LA COMPLEXIFICATION DES RELATIONS FINANCIERES INTERNATIONALES ET LA NOUVELLE ORGANISATION DU SUIVI DES FLUX ET MOUVEMENTS DE FONDS. SUR UN AUTRE PLAN, NOUS AVIONS GAGNE DEJA LA BATAILLE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE SUR BAKASSI. MAIS COMBIEN DE BELLES
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