Robert delord répond à Michel Lussault sur la réforme de l orthographe
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Robert delord répond à Michel Lussault sur la réforme de l'orthographe

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Polémique sur la réforme de l'orthographe :cui bono ? M. Lussault, Dansle JDD en ligne daté du 4 février 2015, à la question : « Qui aurait intérêt à entretenir la confusion sur le sujet ? », vous répondez: «Je pense que ceux qui font ressurgir cette réforme ont des arrières-pensées politiques.

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Publié le 15 février 2016
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Langue Français

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Polémique sur la réforme de l'orthographe :cui bono ?
M. Lussault,
Dansle JDD en ligne daté du 4 février 2015, à la question : « Qui aurait intérêt à entretenir la confusion sur le sujet ? », vous répondez: «Je pense que ceux qui font ressurgir cette réforme ont des arrières-pensées politiques. Je vois beaucoup de professeurs de lettres classiques s’opposer à cette révision comme si elle était nouvelle et je note simplement que ceux qui se manifestent maintenant sont les mêmes que ceux qui sont contre la réforme du collège. » On pourrait être en droit de demander d’un président du CSP qu’il mette en pratique les fondements du domaine 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de [1] cultures qu’il a contribué à construire . Non, M. Lussault, ce ne sont pas les « professeurs de lettres classiques » qui ont lancé cette polémique mais le 13h de TF1 du 29 janvier. Le Figaro et le SNALC l’ont effectivement relayée, et certains enseignants - déjà ulcérés par une réforme du collège qu’ils perçoivent comme hostile et inefficace - ont fort légitimement craint qu’une nouvelle contrainte leur soit imposée (après le changement de programmes des 4 niveaux du collège, le nouveau livret de compétences, le nouveau brevet, …). Mais pourquoi parler des professeurs de lettres classiques en particulier, encore une fois ? On pourrait à l’inverse penser que cette polémique renvoyant les enseignants qui contestent la réforme dans le camp des réactionnaires sert le ministère. Depuis mars 2015, les enseignants de langues et cultures de l’antiquité (qui sont aussi professeurs de français et heureux de l’être) sont systématiquement associés dans le discours de la ministre à l’immobilisme, à l’élitisme et à la réaction(« conservateurs, réactionnaires, corporatistes, privilégiés, pseudo-intellectuels immobiles... » a-t-on pu entendre de la bouche de certains représentants du peuple jusqu'au sommet de l'état) [2] alors même qu’ils ont profondément renouvelé leur pédagogie depuis trente ans , par contrainte certes (quelle discipline en France à part la nôtre n’existe aujourd’hui que par le souhait des élèves de s’y inscrire ?) mais aussi par plaisir. Malgré des conditions difficiles, l’enseignement des langues et cultures de l’antiquité s’est maintenu dans les zones d’éducation les plus défavorisées, en REP+ comme dans les campagnes, intégrant au quotidien depuis bien longtemps ce qui est présenté comme novateur dans les textes de la réforme : interdisciplinarité, numérique, Histoire des arts, différenciation, travail de groupes, pédagogie de projet, réflexion sur l’identité et la notion de civilisation, … L’associationArrête Ton Charpour vocation de promouvoir ce dynamisme et cette a actualité vive des Langues et Cultures de l’antiquité, elle ne polémique pas contre une réforme qui a déjà 26 ans, elle conteste cette réforme du collège qui n’aidera pas nos élèves les plus fragiles et met au contraire à mal tout le travail accompli pour démocratiser et ouvrir l’enseignement des langues anciennes au plus grand nombre.
Robert Delord, pour l'association Arrête Ton Char !
[1] « Réflexion et discernement L'élève est attentif à la portée de ses paroles et à la responsabilité de ses actes. […] L'élève vérifie la validité d'une information et distingue ce qui est objectif et ce qui est subjectif. […] Il sait remettre en cause ses jugements initiaux après un débat argumenté, il distingue son intérêt particulier de l'intérêt général. »
[2] Le siteEduscolfait écho à ces bouleversements, dans les programmes, dans les rencontres académiques, dans les associations régionales et vous ne pouvez sans doute pas les ignorer.
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