LE ROCHER DE L OURS
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LE ROCHER DE L’OURS Auto-édition À mon frère Hubert. 12.12.2012 À tous ceux qui m’ont supportée durant plus de deux ans, qui m’ont aidée, qui m’ont lue et relue. Un grand merci à mon mari Thierry et à mes enfants, Julie et Hubert. CHAPITRE 1 Paris, mai 2009 Ce livre n'est pas un livre comme les autres. L'histoire qui va suivre aurait bien pu vous arriver, car aujourd'hui l'aventure continue... Julien avait 13 ans et vivait à Paris sa plus grande passion : passer tous les jours de la semaine dans la boutique de jeux vidéo qui se trouvait au coin de sa rue. Il rêvait de devenir le héros du nouveau jeu tendance. Maître du monde grâce à ces manettes, il détruisait des monstres, terrassait les méchants sur leur terrain, gagnait la Coupe du monde de football. Dès son retour à la maison, lors du dîner en famille, c'était le même refrain : — Maman ? — Oui, mon chéri. — Maman, tu sais combien je t'aime ? — Oui, je sais. — Tu sais, maman, ce soir je suis passé au magasin de jeux vidéo. — Comme tous les soirs, mon chéri... — C'était super, ils avaient une démo du tout dernierXstrator Destruction Totale. — Ah oui, je vois. Et alors ? —Je veux que tu me l'achètes. — À ce moment précis, son père intervenait comme tous les soirs, donnant toujours la même réponse : — Julien, tu n'en as pas assez de passer la journée devant la télé à t'abrutir de jeux vidéo ? Il y a tellement de choses plus intéressantes.

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Publié le 25 février 2016
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Langue Français

Extrait

LE ROCHER DE L’OURS
Auto-édition
À mon frère Hubert. 12.12.2012 À tous ceux qui m’ont supportée durant plus de deux ans, qui m’ont aidée, qui m’ont lue et relue. Un grand merci à mon mari Thierry et à mes enfants, Julie et Hubert.
CHAPITRE 1
Paris, mai 2009
Ce livre n'est pas un livre comme les autres. L'histoire qui va suivre aurait bien pu vous arriver, car aujourd'hui l'aventure continue...
Julien avait 13 ans et vivait à Paris sa plus grande passion : passer tous les jours de la semaine dans la boutique de jeux vidéo qui se trouvait au coin de sa rue.
Il rêvait de devenir le héros du nouveau jeu tendance. Maître du monde grâce à ces manettes, il détruisait des monstres, terrassait les méchants sur leur terrain, gagnait la Coupe du monde de football.
Dès son retour à la maison, lors du dîner en famille, c'était le même refrain :
— Maman ? — Oui, mon chéri. — Maman, tu sais combien je t'aime ? — Oui, je sais. — Tu sais, maman, ce soir je suis passé au magasin de jeux vidéo. — Comme tous les soirs, mon chéri... — C'était super, ils avaient une démo du tout dernierXstrator Destruction Totale. — Ah oui, je vois. Et alors ? Je veux que tu me l'achètes. À ce moment précis, son père intervenait comme tous les soirs, donnant toujours la même réponse : — Julien, tu n'en as pas assez de passer la journée devant la télé à t'abrutir de jeux vidéo ? Il y a tellement de choses plus intéressantes.
— De toute façon, c'est toujours la même chose avec toi, tu veux m'empêcher de faire ce que j'aime. Tu as assez de jeux et si ceux-là ne te suïsent pas, tu seras privé de télé pendant une semaine. Je te garantis qu'après, tu seras ravi de retrouver les jeux que tu as déjà.
Et la discussion continuait comme cela. Et comme tous les soirs, Julien allait se coucher en boudant, sans dire bonsoir à ses parents et de préférence en claquant la porte de sa chambre pour bien manifester son mécontentement.
Mais, ce soir-là, tout était diFérent. Un silence étrange régnait dans l'appartement. D'habitude, Julien entendait ses parents parler dans le salon ou écouter de la musique. Mais ce soir-là, rien, pas un bruit.
Intrigué, Julien ouvrit doucement la porte de sa chambre et marcha à pas feutrés jusqu'à l'entrée de la cuisine dont la porte était fermée. Tout cela était inhabituel.
Il colla son oreille contre la porte. Et entendit la discussion de ses parents.
— Je n'ai malheureusement pas été pris par cette agence. Mon prol est soi-disant trop impressionnant pour eux. — Je ne m'en fais pas pour toi, tu as toujours su rebondir, j'ai conance en toi. — Oui, je sais, mais j'ai l'impression que cette fois-ci, je ne vais pas trouver un job sur Paris. — Pourquoi ? — La réponse est simple : les jeunes sont moins gourmands et plus dynamiques. — Mais tu n'es pas vieux, tu racontes n'importe quoi. Tu as le plus bel âge, l'âge de la sagesse, l'âge de la réexion. Aucune entreprise ne pourrait se passer d'un homme comme toi qui a autant d'expérience dans son domaine. — J'ai peut-être trop d'expérience, il n’y a plus de place pour moi ici. — Mais n'importe quoi. Je te connaissais plus combatif que ça. Peut-être, mais je n'ai plus envie de cette vie où je ne vois pas suïsamment ma famille.
Tous les jours, je pars à 6 heures du matin et rentre dans le meilleur des cas vers 20 heures, voire 23 heures en cas de réunion de dernière minute... Enn, tout cela pour te dire que j'ai rencontré Patrick Vansson.
— Patrick Vansson ? — Mais oui, je t'en ai déjà parlé, mon copain d’école. — Ah oui, Patrick, le Vosgien qui a rapporté un de ses fromages puants. — Du munster, ma chérie, du munster ! — Je me rappelle l'odeur dans ta voiture : un truc à mourir d'asphyxie. — Tu exagères.
— Non, pas du tout, même Gilles a refusé de faire du covoiturage avec toi pendant plus d’un mois. — Gilles le traître qui m’a laissé faire seul un long trajet. — Il avait bien raison. Et puis, vous ne vous lassez pas de raconter cette histoire à qui veut l’entendre ? — Quelle partie de rigolade, quand même, pour un petit bout de fromage… Et si nous parlions du projet de Patrick Vansson ? — Je t’écoute. — Il est possible, même certain que la destination ne te convienne pas. — Dis toujours… — Tu sais que Patrick est très attaché à sa région, qu’il fait le maximum pour la redynamiser. — Va à l’essentiel. Où ? — Les Vosges. — Les Vosges ! Tu n’es pas sérieux ! Et pourquoi pas le Cantal tant que tu y es ? — Je savais que tu allais réagir comme ça, mais tu as des idées toutes faites sur cette région, tu ne lui laisses aucune chance de te séduire. — Me séduire ? Paris me séduit, rien d’autre. — Paris, Paris ! Mais Paris n’est plus comme avant. Il devient impossible d’y vivre correctement, les gens sont froids, il n’y a pas d’entraide, c’est « marche ou crève »… Je n’en peux plus de cette mentalité. — Comme ça, du jour au lendemain ? Tu n’aimes plus Paris et ses habitants ? C’est nouveau, jamais tu ne m’en avais parlé. De toute façon, tu n’es qu’une snob…
La discussion dégénérait en dispute. Julien avait envie d’intervenir, mais il savait bien ce qu’il risquait s’il s’aventurait dans la cuisine.
— Laisse-moi au moins te parler du projet. — Mais je n’ai pas envie de parler de ton projet, je suis tropsnobpour comprendre tes nouvelles lubies. — Arrête, tu sais très bien que je ne pensais pas ce que je disais, c’est juste que je suis anxieux, j’ai besoin de changer de vie. — Et moi et Julien, tu nous demandes notre avis ? — C’est bien pour ça que je n’ai pas encore accepté le poste. Patrick m’a laissé quinze jours pour que nous y rééchissions. — Et c’est quoi, ce projet ? — Il y a une petite commune d’environ 1 600 habitants… — C’est mal parti ! 1 600 habitants ? Autant dire un bled pourri, où rien ne se passe ! Mortel ! — Tu veux bien me laisser parler et arrêter de m’interrompre ? Il nous faut une base de discussion pour décider. — À vos ordres, chef, mes oreilles vous sont acquises et ma bouche restera fermée. — Si seulement c’était possible… Donc, ce petit village a quand même deux stations de ski, qui ne peuvent fonctionner que si la météo est favorable. L’une des deux stations est quand même équipée de canons à neige. Un théâtre ouvre ses portes pour une à deux représentations par jour durant l’été, des stages de théâtre sont
proposés durant l’intersaison. Il y a un village de vacances pouvant accueillir plus de 400 personnes, un charmant camping quatre étoiles avec piscine, sauna, plusieurs restaurants et un casino.
— Un Casino… une supérette ? — Non, un casino avec des jeux d’argent. — Tu veux rire ? Dans un bled de 1 600 habitants, un casino ? — C’est là que se trouve mon intérêt pour le projet. — Un casino ? Mais tu n’y connais rien. — C’est la raison de la présence du casino qui nous intéresse, pas le casino en lui-même. — Continue car pour l’instant, je ne vois pas. — Pour avoir l’autorisation d’exploiter un casino, il faut se trouver soit dans une ville balnéaire, soit dans une ville thermale. — Je ne pense pas que ce village soit au bord de la mer, ou alors mes cours de géographie me font défaut. — Non, tu as raison, il y avait des thermes. Les Parisiens se bousculaient pour y venir. Comme les thermes ont été abandonnés, Patrick, avec l’aide de son groupe, souhaite ouvrir un complexe thermal haut de gamme. Et si je suis d’accord, j’en prendrai la direction. Sachant que l’étude de marché n’en est qu’à ses débuts, il y a tout à faire. — Et ça, ça te motive ? — Jamais je n’aurai une chance comme celle-là. Diriger un projet du début à la n, c’est un véritable rêve. — Et moi ? Où est le rêve pour moi là-dedans ? — Tu as toujours rêvé de diriger un grand hôtel. — Oui, mais ma place de secrétaire me convient aujourd’hui. — Tu n’as donc plus d’ambition ? — Ça fait trop longtemps, je n’ai plus les capacités. — Tu pourrais prendre des cours du soir pour te remettre en selle, je sais que tu en as toujours eu envie. — Il y a peu de chances pour que Patrick accepte de me donner le poste. — Tu es bien sûre de toi. Moi, je pense le contraire, je suis même persuadé qu’il est prêt à te donner ta chance. — Tu veux rire ? — Non, je lui en ai parlé et il est convaincu qu’avec nous deux, le projet ne peut qu’aboutir. Pour lui, il est important que le couple s’investisse. Laisse-moi y rééchir, tu me prends de court.
Julien n’en croyait pas ses oreilles : il allait devoir déménager et on ne lui demandait même pas son avis. Les adultes ne pensaient qu’à eux ; aucun respect pour les enfants. Ils me prennent pour un meuble, ces deux-là. Je n’ai pas du tout l’intention de les suivre dans ce village où je suis certain qu’ils ne connaissent même pas les jeux vidéo…
CHAPITRE 2
Bussang,février 1750
La neige avait recouvert toutes les montagnes environnantes de son blanc manteau. Il devait être 18 heures quand on sonna.
Élisabeth ouvrit et se retrouva devant un homme d'une quarantaine d'années, visiblement essoué et fatigué par une longue marche dans la poudreuse. Élisabeth t entrer l'inconnu et s'empressa de lui proposer un siège où il s'installa, hagard, avant de prendre la parole :
— Va chercher ta maîtresse, s'il te plaît. — Elle n'est pas là pour l'instant, elle ne devrait pas tarder. — Ne peut-on aller la chercher ? — Elle est au village d’à côté, on est venu quérir son aide pour soigner les enfants du maire. La grippe, cette année, c'est eFroyable : nous avons déjà cinq morts. Mais pourquoi cet empressement ? — Ma femme est enceinte de sept mois. Nous devions rentrer chez nous et dans le col, la charrette s'est embourbée. Et pour couronner le tout, je pense que ma femme va accoucher. — Et vous l'avez laissée toute seule, avec le risque qu’elle soit attaquée par les loups ? — Mes deux enfants sont avec elle, et Yannick est déjà un jeune homme, c'est un bon garçon. — Je crois que j'entends ma maîtresse. Je vais la chercher tout de suite et l'informer de l'urgence. — Merci d'avance. Comme elle l’avait pensé, sa maîtresse était fatiguée. Cela faisait déjà plusieurs nuits qu'elle n'avait pas pu dormir tant les malades étaient nombreux, mais jamais elle n'aurait abandonné une femme enceinte dans la montagne. — Élisabeth m'a informée de votre problème, ne vous inquiétez pas, nous allons partir tout de suite. — Je ne sais comment vous remercier. Même si ce n'est pas mon premier, il y a toujours la peur de perdre sa femme. — Je vous comprends. Tout se passera bien, nous allons la chercher et nous avons assez de chambres dans cette grande maison pour y mettre au monde votre enfant. Élisabeth, donnez-moi ma trousse de voyage. Lorsque mon mari reviendra, expliquez-lui la situation.
Ce fut la dernière fois qu'Élisabeth vit sa maîtresse. À l'aube, personne en vue, la neige avait recouvert toutes les traces de pas. Archille était inquiet, sa femme n'avait pas pour habitude de le laisser sans nouvelles aussi longtemps. Malgré la neige, elle aurait dû rentrer depuis longtemps. Élisabeth, vous êtes sûre de ce que vous avez entendu ? Ils étaient bien bloqués dans le col ?
— C’est ce qu'il m'a dit, et vous connaissez Casiodre, elle ferait conance à n'importe qui. — Et cet homme, vous l’aviez déjà vu ? — Non, jamais ! — Que l'on me prépare un cheval. Je veux en avoir le cœur net, il doit y avoir un problème. Tout de suite, mon maître.
Il ne lui était pas possible de suivre les traces laissées par son épouse, la neige avait tout recouvert. C’est donc avec son cœur qu'Archille se mit en route pour retrouver sa bien-aimée. Le soleil eeurait la mince pellicule blanche qui scintillait de mille feux, aveuglant les hommes qui souhaitaient la braver. Seules les traces laissées par son cheval cassaient la pureté de ce lieu. Les maisons du village s'amenuisaient au fur et à mesure de son avancée. Un dernier virage et le village disparut ; seules la fumée des cheminées indiquait encore sa proximité. Le cheval peinait dans la neige épaisse tant celle-ci était lourde. Après une chevauchée de plus d'une heure, Archille distingua enn une silhouette allongée par terre.
Son coeur battait très fort. Il descendit rapidement de son cheval pour courir vers cette forme humaine. Plus il s'approchait, plus son coeur s’emballait. Ses yeux s'emplirent de larmes lorsqu’il reconnut les vêtements de sa femme. Il prit la masse inanimée dans ses bras ; dans ses yeux, on pouvait lire tout l'eFroi du monde. Une mare de sang maculait la neige blanche. Il dégagea le visage de sa femme, espérant sentir un soue de vie, mais il était bleu et de la neige avait gelé dans ses longs cheveux bruns. Elle était morte, mais il la serra contre lui en espérant lui rendre la vie. Rien n'avait plus d’importance. Il venait de perdre sa seule raison de vivre.
Les heures passèrent. Il ne bougea pas, animé par l’espoir de rendre la vie à son épouse en la gardant dans ses bras. Le soleil commençait à se coucher et plusieurs villageois arrivèrent, atterrés par le spectacle qui s'oFrait à eux : Archille immobile, tenant dans ses bras un corps sans vie.
Archille, que s'est-il passé ?
Aucune réponse. Ses yeux ne bougeaient pas et c’était à se demander s'il respirait encore.
Alerté par Élisabeth qui s'inquiétait de l'absence de ses maîtres, le prévôt du village était présent.
— Il y a eu lutte ici, dit-il, brisant ainsi le silence insupportable. — Oui, regardez, on dirait les traces d’un loup. — Non, pas avec d'aussi grandes empreintes, c'est beaucoup plus grand et surtout plus lourd.
— C’est la Bête des Vosges, dit un villageois paniqué. — Du calme, nous allons tirer tout cela au clair dès notre arrivée au village. Il ne faut pas tarder, la nuit commence à tomber.
Le sang de la victime était répandu sur plus de deux mètres à la ronde et des lambeaux de vêtements étaient disséminés un peu partout. Mais nulle trace d'un chariot ; seuls les signes de lutte étaient encore visibles malgré la neige récemment tombée.
— Archille, lève-toi, nous devons ramener Casiodre au village avant que la bête ne revienne nir sa victime. — Je n'en ai pas la force, laissez-moi ici avec elle, je n’ai plus aucune raison de vivre. — Tu n'as pas le droit de dire cela, il te reste un ls, tu ne dois pas l'oublier, il aura besoin de toi.
Archille regarda son interlocuteur et le dévisagea avec haine. Lui qui n'avait pas envie de vivre devait penser à son ls ; lui qui souFrait de la perte de son grand amour était obligé de penser à son enfant. Un cri de douleur rendit l’atmosphère encore plus lugubre. Toute sa colère sortit d'un seul coup et il hurla qu'il allait tuer ce loup.
Les jours passaient et Archille ne se remettait pas. Son ls était un fardeau dont il aurait voulu se débarrasser.
Heureusement, Élisabeth était là pour s'occuper de lui.
Mon maître, il faudrait vous remettre au travail, les gens ont besoin de vos soins, la grippe fait des ravages. S'il vous plaît, reprenez-vous.
Le regard glacial d'Archille lui t comprendre que le moment n'était pas venu.
— Ma femme vient d'être mise en terre et vous, vous me parlez de malades, de personnes qui se plaignent de petits maux ! Je n'en ai que faire, qu'ils aillent tous au diable ! Élisabeth, choquée par les paroles de son maître, se signa dans l'espoir de faire fuir le mauvais esprit qui avait pris possession de ces lieux.
— Madame n'aurait jamais laissé de pauvres gens mourir. Je ne vous reconnais plus. Elle doit être bien triste de vous voir aussi sévère. — Élisabeth, je n'ai plus besoin de vous, vous pouvez rentrer chez vous, je me débrouillerai tout seul avec mon ls. — Mais Monsieur... — Il n'y a pas de « mais », je ne vous supporte plus avec vos jérémiades. Vous pourrez vivre dans le hameau, je ne fais cela qu'en souvenir de ma femme qui avait beaucoup d'estime pour vous. Élisabeth aurait voulu répondre, mais le fait de rester dans le hameau lui permettrait de garder un oeil sur le petit.
— Si c'est ce que vous voulez… — Oui, c'est ce que je veux. Débarrassez-moi le plancher au plus vite : d'ici ce soir, je ne veux plus vous voir dans cette maison.
À cet instant, on frappa à la porte. Élisabeth regarda son maître, dans l'attente d'un mot ou d’un signe.
— Allez donc ouvrir. Après cinq minutes, elle revint avec un courrier. — De qui est ce mot ? Le coursier n'en savait rien.
Archille ouvrit la lettre. À sa lecture, ses yeux s’embuèrent et ses mains se crispèrent sur le papier. Il t une boule du courrier, prit son manteau et partit. Élisabeth ne put se retenir de lire la lettre.
Mon cher ami, Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes vus. J'ai appris avec beaucoup de douleur la mort de Casiodre, mais il fallait que je te le dise : elle m'a résisté bien longtemps. Elle a même refusé de te quitter pour moi. Si seulement elle l'avait fait, elle serait encore en vie. Nous sommes deux aujourd'hui à porter le deuil, mais comme je te l’avais déjà dit, je la préfère morte que de la savoir avec toi. Ton dévoué, Salgorme
Les yeux pleins de larmes, elle comprit où était parti son maître. Elle frémit à l’idée de le voir au château de ce Salgorme, réputé pour ses pouvoirs maléques. Personne n'était jamais ressorti vivant de cet endroit. On disait même entendre les hurlements d'un loup les soirs de pleine lune.
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