Communiqué
Paris, le 23 juin 1999. 19 heures - Monsieur Jean-Marie Bockaert, président du Consistoire
national des Témoins de Jéhovah a rendu public cet après-midi un livre blanc intitulé " Le
Financement du culte des chrétiens Témoins de Jéhovah de France " lors d'une rencontre avec
la presse. Vous trouverez ci-après le texte des interventions du porte-parole et du président du
Consistoire.
Intervention de Jean-Claude Pons, porte-parole du Consistoire national des Témoins de
Jéhovah au Press Club de France
(Le 23 juin 1999 à 15 heures)
Je vous remercie d'avoir répondu à l'invitation
à cette rencontre avec la presse.
Le 29 janvier 1999, à l'occasion d'une
précédente rencontre avec la presse, une
enquête de la SOFRES a été rendue publique.
Cette enquête révèle que les chrétiens Témoins
de Jéhovah sont insérés dans la société
française, que leurs familles sont totalement
intégrées, que leurs enfants sont normalement
scolarisés dans les écoles publiques laïques et
qu'ils vont à l'hôpital comme tout un chacun quand des soins sont nécessaires.
Les 12 millions de tracts diffusés à cette occasion expliquaient aussi que les services fiscaux
réclament 300 millions de francs aux Témoins de Jéhovah, au titre de la taxation de leurs
offrandes à hauteur de 60 %.
Le Consistoire des Témoins de Jéhovah s'était alors engagé à publier l'ensemble des comptes
de ses associations, d'où la rencontre d'aujourd'hui, et ce que nous allons vous faire connaître
dans quelques instants.
Depuis le début de l'année, une commission d'enquête parlementaire a travaillé sur le thème
" Les sectes et l'argent " et, la semaine dernière, le rapport de cette commission a été publié.
Les travaux de cette commission ont été conduits par des élus et des administrateurs de
l'assemblée nationale. Nous ne souhaitons pas entrer dans une controverse avec ces personnes.
Dès le début, nous avons annoncé aux membres de la commission que nous agirions dans la
plus totale transparence.
Nonobstant notre regret d'être amalgamés avec les sectes, nous regrettons un défaut majeur de
méthode : les délais trop courts dont la commission disposait pour réaliser son travail de
synthèse. Nous avons reçu des questionnaires de la commission et y avons répondu
entièrement. Le délai de réponse était de quatre semaines et nous avons fait parvenir à la
commission environ 100 kilos de documents, qu'elle a dû traiter en moins d'un mois (fin avril
à fin mai) pour tenir compte des délais d'impression du rapport. Il faut plus de temps pour
appréhender le fonctionnement d'une confession chrétienne présente en France depuis un siècle et regroupant 250 000 pratiquants réguliers et occasionnels (à titre de comparaison,
l'Église réformée de France compte environ 350 000 membres).
Par ailleurs, il nous faut parler du contexte peu serein dans lequel nous évoluons. Depuis près
de cinq ans, à la suite des suicides survenus dans la secte de l'Ordre du temple solaire, les
chrétiens Témoins de Jéhovah font l'objet d'une campagne de diffamation constante et sont
amalgamés en permanence avec les sectes dangereuses. Le rapporteur de la commission
d'enquête parlementaire, M. Jean-Pierre Brard, a fait preuve d'une partialité constante envers
les Témoins de Jéhovah. Il réclamait même leur interdiction dès janvier 1996 et n'a pas cessé
de se répandre en critiques acerbes et infondées contre eux, montrant une aversion militante
contre les Témoins de Jéhovah.
Toutes les personnes qui ont fait un travail sérieux à propos des chrétiens Témoins de Jéhovah
reconnaissent le caractère désintéressé de leur activité religieuse. J'en veux pour preuve le
travail réalisé par le service Société de France 2 qui a consacré près de six semaines de
tournage à la réalisation d'un numéro d'Envoyé spécial diffusé le 2 avril 1998. Les journalistes
d'Envoyé spécial ont eu accès partout et sont venus à Louviers dans les locaux de notre
collectivité religieuse pendant près d'un mois. Nous n'aurions certainement pas présenté nos
croyances de la même manière qu'Envoyé spécial l'a fait. Toutefois, ce travail sérieux a révélé
la vie normale des Témoins de Jéhovah et montre qu'ils ne peuvent être assimilés à des
mouvements apocalyptiques, au sens péjoratif de ce mot. En fait, les organes sérieux de presse
savent éviter de tels amalgames hâtifs.
Comme tous les Français, nous craignons les mouvements sectaires dangereux et nous
refusons désormais de servir de boucs émissaires. Nos familles et nos enfants souffrent en
permanence de cet amalgame qui nous associe malhonnêtement à des groupes dangereux.
Le rapport de la commission d'enquête établit plusieurs critères à propos des activités
sectaires. Il s'agit de considérations générales à propos des sectes. Nous les avons regroupées
sur les tableaux ci-joints intitulés Critères retenus contre les sectes.
Les Témoins de Jéhovah n'entrent dans aucun de ces critères.
Pour ce qui est des Témoins de Jéhovah, le rapport relève quelques considérations
particulières. (Voir le tableau en annexe intitulé Les Témoins de Jéhovah) De tout temps, nous
avons voulu agir de manière ouverte et transparente. Nous souhaitons que les faits et
seulement les faits soient pris en compte quand on parle des Témoins de Jéhovah. Nous ne
prétendons pas être parfaits, mais nos activités chrétiennes ne correspondent en rien avec
celles de groupes dangereux qui abusent les gens de manière éhontée.
Nous voulons favoriser un accès simple à l'information nous concernant.
À cet effet, je vais laisser la parole au président du Consistoire, Monsieur Jean-Marie
Bockaert, qui a une déclaration à faire.
Déclaration de J.-M. Bockaert, président du Consistoire national des Témoins de
Jéhovah au Press Club de France
(Le 23 juin 1999 à 15 heures) J'adhère à ce qui vient d'être dit et je tiens à réaffirmer notre
souhait d'exprimer notre transparence. - À cet effet, en tant que
président du Consistoire national des Témoins de Jéhovah, je
rends public cet après-midi le présent document intitulé : Le
financement du culte des chrétiens Témoins de Jéhovah de
France.
Nous sommes une confession religieuse formée de familles
chrétiennes. Les épreuves que nous rencontrons depuis
quelques années, après plus de 95 ans de présence chrétienne en France, ne font que renforcer
notre détermination à aimer Dieu et à aimer notre prochain.
Nous continuerons à faire face sereinement à toute forme d'adversité et nous savons qu'il
faudra un peu de temps encore pour nous faire connaître pour ce que nous sommes
réellement.
Nous allons compléter ce travail de transparence. Nous avons
par conséquent commandé à un grand cabinet international
d'audit (l'un des dix premiers au monde) d'examiner l'ensemble
des comptes de nos associations. Nous vous présenterons les
résultats de cet audit une fois terminé, d'ici à quelques mois.
Par ailleurs, je vous invite à venir nous voir à Louviers. Vous
aurez ainsi le loisir de constater comment nous vivons et les
activités religieuses que nous conduisons.
Je vais maintenant redonner la parole au porte-parole du
Consistoire pour répondre à vos questions.
Questions des journalistes
J.-C. Pons : Merci monsieur le Président. La parole vous est donc donnée, si vous avez des
questions à poser sur l'exposé qui vient d'être présenté. Je voudrais ajouter que nous avons
reçu un document officiel américain attestant que des fonds des Témoins de Jéhovah de
France n'ont pas été envoyés vers les Etats-Unis.
Journaliste : De qui émane-t-il exactement ?
J.-C. Pons : Ce document a été reçu il y a quelques jours. Monsieur Brard avait eu l'occasion
de déclarer en décembre 98 que l'argent des Témoins de Jéhovah de France était renvoyé vers
les États-Unis. C'était l'une des déclarations un peu forcées qu'il avait faites devant la
Représentation nationale. Alors, non seulement la Commission a pris acte du fait qu'il n'y
avait pas de reversement d'argent vers les États-Unis, mais j'ai avec moi un document tout à
fait officiel qui porte le sceau l'État de New York, et qui atteste bien qu'il n'y a pas eu de
reversement de fonds vers les États-Unis. C'est donc une preuve supplémentaire que les flux
d'argent qui viennent des Témoins de Jéhovah de France vont exclusivement à destination de
populations désavantagées, des populations des pays en développement d'Afrique, et ne
retournent pas vers des pays nantis. Ce document est arrivé il y a quelques jours et apporte
une preuve supplémentaire de l'authenticité des déclarations que nous avons faites auprès de
la Commission d'enquête parlementaire. J'aurais aimé brièvement, pour vous montrer dans quel contexte le travail de l'Enquête
parlementaire a été effectué, vous faire passer un très bref enregistrement, de l'intervention de
Monsieur Jacques Guyard sur un plateau de télévision de France 3 - Île-de-France, il y a à
peine quelques jours, lorsqu'on lui pose une question sur la taxation des offrandes des
Témoins de Jéhovah.
Extrait du programme Vérité oblige, France 3 - Île-de-France. Monsieur Guyard : " Les
Témoins de Jéhovah en recueillent comme beaucoup d'organisations. Le problème est d'abord
qu'ils soient déclarés. Les services fiscaux ont récemment procédé à un redressement fiscal
très lourd sur les Témoins de Jéhovah pour absence de déclaration sur leurs propriétés
foncières, qui sont fort importantes. " Fin de l'extrait.
J.-C. Pons : Cette déclaration, on peut la qualifier de totalement erronée. Elle est gratuite et
elle est fausse. Pourquoi ? Parce que la taxation des offrandes des Témoins de Jéhovah n'a
absolument rien à voir avec leurs propriétés foncières. La taxation porte sur les offrandes
recueillies. Les propriétés foncières sont totalement distinctes. Et actuellement, dans le cadre
des propriétés foncières, il y a des recours devant les tribunaux administratifs pour
l'exonération de la taxe foncière. Mais les 300 millions réclamés portent excl