FRANÇOIS-JOSEPH GARNIER (1750-1846), AUTEUR IMAGINAIRE D’UNE SUPERCHERIE « BOTANICO-LITTÉRAIRE » : LES SOUVENIRS DE FRANÇOIS GARNIER par Joseph BEAUJEAN (*) En 1884 paraissait, imprimé chez L. Grandmont-Donders, imprimeur- libraire en Vinâve-d’Île à Liège, et édité à compte d’auteur par le comte Xavier van den Steen de Jehay (Bassinnes 8/8/1820 - Bruxelles 24/7/1885), un ouvrage intitulé « Souvenirs de François Garnier jardinier- jubilaire au château de Jehay, y décédé le 16 décembre 1846, à l’âge de 99 ½ ans», dédié au baron Lambert Amand van den Steen de Jehay (Liège 22/1/1747 - Jehay-Bodegnée 26/6/1824), « bon et vénéré maître » de Fr. Garnier. Constitué de deux volumes, cet ouvrage tiré en peu d’exemplaires (50 ou 100 selon les sources), distribués seulement à des privilégiés, fut reti- ré lors de ventes publiques, par la famille van den Steen de Jehay, lorsque l’occasion s’en présentait. Ce serait une importante source de renseigne- ments, une « mine d’or » pour les historiens locaux, s’il n’était le fruit de l’imagination, fertile certes, mais combien douteuse de son véritable auteur. Les bévues et surtout les plagiats s’y rencontrent pratiquement à chaque page. Il faut toutefois reconnaître qu’un large fond d’authenticité existe dans l’ouvrage, mais les faits attribués à Garnier n’ont certaine- ment pas tous été vécus par lui.
FRANÇOIS-JOSEPH GARNIER (1750-1846),AUTEUR IMAGINAIRE D’UNE SUPERCHERIE« BOTANICO-LITTÉRAIRE » :LES SOUVENIRS DE FRANÇOIS GARNIERparJoseph BEAUJEAN (*)
En 1884 paraissait, imprimé che L. Grandmnt-Dnders, imprimeur-libraire en Vinâve-d’Île à Liège, et édité à cmpte d’auteur par le cmteXavier van den Steen de Jeha (Bassinnes 8/8/1820 - Bruxelles24/7/1885), un uvrage intitulé «Souvenirs de François Garnier jardinier-jubilaire au château de Jehay, y décédé le 16 décembre 1846, à l’âge de99 ½ ans», dédié au barn Lambert Amand van den Steen de Jeha(Liège 22/1/1747 - Jeha-Bdegnée 26/6/1824), « bn et vénéré maître »de Fr. Garnier.Cnstitué de deux vlumes, cet uvrage tiré en peu d’exemplaires (50u 100 seln les surces), distribués seulement à des privilégiés, fut reti-ré lrs de ventes publiques, par la famille van den Steen de Jeha, lrsquel’ccasin s’en présentait. Ce serait une imprtante surce de renseigne-ments, une « mine d’r » pur les histriens lcaux, s’il n’était le fruit del’imaginatin, fertile certes, mais cmbien duteuse de sn véritableauteur. Les bévues et surtut les plagiats s’ rencntrent pratiquement àchaque page. Il faut tutefis recnnaître qu’un large fnd d’authenticitéexiste dans l’uvrage, mais les faits attribués à Garnier n’nt certaine-ment pas tus été vécus par lui.Le manuscrit riginal de Garnier aurait été truvé, après sa mrt, dansles papiers de ce vieux serviteur et hmme de cnfiance du château deJeha, et publié «en laissant au style de l’auteur sa couleur et son toursincère et naïf. Si parfois ce dernier a été modifié on doit l’attribuer à la
(*) Jseph Beaujean : Institut de Btanique, B 22, Sart Tilman, B-4000 Liège,Belgique ; adresse actuelle : rue de Cléc, 67, B-4610 Bene-Heusa (Queue-du-Bis),Belgique. E-mail : beaujeanjseph@ah.fr
— 77 —copie manuscrite faite par M. le chanoine Bellehoste d’Assonville etJoseph Garnier, frère de François Garnier». En fait, nus dutns frtque ce dcument ait vraiment existé, cette assertin nus étant d’ailleurscnfirmée par Madame A. Stiernet : «En ce qui concerne FrançoisGarnier, j’avais effectivement consulté l’ensemble des archives conser-vées aux Archives de l’Etat à Cointe. Mais je n’ai pas trouvé trace dumanuscrit original, ce qui me fait effectivement douter de son existence».Nus devns à la vérité de dire que nus n’avns pas lu, dans leurentièreté, les 965 pages de cet uvrage, presque intruvable dans lesbiblithèques publiques, mais heureusement encre présent à la bibli-thèque centrale de l’ULg (CICB, réserve 403 B). Cet exemplaire est dédi-cacé de la main du cmte :A mon cher et excellent ami le DocteurAlexandre,faible hommage de gratitude et de très haute estime.L’Editeur reconnaissant et dévoué. Cte. X. v d Steen de Jehay. N° 1. Nuspensns que la persnne nmmée ici dit être : Jseph Alexandre (Liège3/7/1825 - Liège 17/7/1910), dcteur en médecine, archélgue,archiviste prvincial (1879-1895), membre de l’Institut archélgiqueliégeis, dnt il fut successivement trésrier, secrétaire adjint et cnser-vateur des cllectins, membre fndateur et secrétaire de la Sciété desBibliphiles liégeis, membre de la Sciété rale de la Numismatiquebelge, sciétés dnt van den Steen faisait lui aussi partie.De la lngue étude de cet uvrage par Albin BoDy(Spa 17/10/1836 -Spa 18/12/1916), nus ne retiendrns que la partie btanique, cmmen-tée par Luis Piré (Bruxelles 3/3/1827 - Ixelles 16/7/1887) et dnt nusreprduisns ci-après quelques extraits du texte. Nus puvns déjà ajuter que dès la première ligne « écrite » par Garnier, il semblerait quel’erreur est présente, car il dit : «Je suis né le 24 juillet 1747 sous lerègne de Jean Théodore duc de Bavière, cardinal et prince-évêque deLiége, frère de l’empereur Charles VII. Mon endroit natal est Rabozée,hameau dépendant de la commune de Baillonville ou Bayonville, pas loinde l’endroit où le ruisseau d’Heure confond ses eaux avec celles de laMarchette pour devenir des affluents de l’Ourthe en vue du château deDeulin. Mon père Joseph Lambert Garnier et ma mère Marie Gaspardétaient de modestes villageois, cultivant leur petit patrimoine.[...]J’aiété baptisé dans la chapelle castrale de Baillonville, par le RévérendL. L. La Ruelle, curé de Waillet, desservant de Rabozée-Baillonville. J’aireçu les noms de François-Lambert, et je fus tenu sur les fondsbaptismaux par mon oncle Henri-Lambert Séverin et Marie François,une cousine de ma mère».
— 78 —La cnsultatin des registres de l’état civil de la cmmune de Jeha-Bdegnée, pur l’année 1846, nus a permis de retruver l’acte de décèsn° 53, daté du 17 décembre 1846 (A.E. Hu micrfilm n° 234) : « L’anmil huit cent quarante six, le dix sept décembre à quatre heures de rele-vée, par devant nus Burgmestre fficier de l’état civil de Jeha-Bdegnée, arrndissement de Hu, prvince de Liége snt cmparusNiclas Renard, cultivateur, âgé de quarante tris ans et Pierre JsephClinet, cultivateur, âgé de sixante tris ans tus les deux dmiciliés encette cmmune. Lesquels nus nt déclaré que le jur d’hier à neheures du matin, Françis Jseph Garnier, jardinier, âgé de nnante sixans, célibataire, dmicilié en cette cmmune, né à Seraing-Champs[= Serinchamps,prv. de Namur], fils de défunts Guillaume JsephGarnier et de Catherine Cllar, est décédé au château de Jeha, en cettecmmune. Lecture faite, les cmparants nt signé avec nus ».D’autre part nus avns cnfirmatin par les tables des baptêmes queFrançis Jseph Garnier est bien né à Serinchamps le 1/5/1750 et qu’il estle fils de Guillaume Jseph Garnier et de Marie Catherine Cllart, cecuple s’étant uni à Serinchamps le 26/11/1746.Nus puvns dnc cnstater de ntables différences entre ce qu’aécrit Garnier dans « sa » bigraphie et l’acte de décès.LA BOTANIQUE DANS L’ŒUVRE DE « GARNIER »Venns en maintenant aux remarques de Luis Piré (BoDy1888,p. 411-415) qui n’a lu que le tme 1, à prps « des bribes de btanique(?) et d’hrticulture (?) » :« Je vus dirai tut d’abrd que je cnsidère celui qui les a rédigées cmme cmplè-tement étranger à la btanique et à l’hrticulture. La plupart des nms de plantes snt tel-lement estrpiés qu’il est parfis impssible de décuvrir ce que l’auteur a eu en vue.Ainsi à la page 158, pur ne citer qu’un exemple, nus lisns ces mts : « Nus fîmes unehaie de clédiccias ». C’est prbablement deGleditschiaqu’il est ici questin. Je sais bienque de tut temps les jardiniers nt pris à tâche de défigurer les nms dnnés par les bta-nistes, mais ici c’est à un jardinier lettré que nus smmes censés avir affaire et de plusà un btaniste cmme il nus l’apprend lui-même p. 90. « Les premiers uvrages de bta-nique que j’étudiais furent ceux de Ddens et de Brunfils ; ce fut avec eux que je cher-chais à déterminer les plantes que je rencntrais. Je m’ccupais particulièrement de lacrptgamie de la Flre liégeise..... ». Ce ne fut certes pas dans les uvrages de Ddenset de Brunfils que le brave Garnier truva le nm du Dahlia qu’il mentinne à la page 104.« on remarquait dans les jardins (du barn de Bliia à ougrée) une nmbreuse cllectinde géraniums et de dahlia. » — or cette mentin figure dans les Suvenir de 1773 à 1778(chap. III, p. 69). – Le Dahlia n’a été nmmé ainsi par Cavanilles, qu’en 1789. Le genreDahlia a été dédié à cette épque à André Dahl [Varnheim 17/3/1751 - Turku 25/5/1789],démnstrateur de btanique à Ab [Åb est l’ancienne appellatin de Turku, en Finlande].
— 79 —Ce n’est guère que vers 1800 qu’n a cmmencé à cultiver les Dahlias en France et enBelgique. Je ne vus parlerai pas de la plante de Jannisbrd (p. 89), qui n’est autre quele Carubier et que le savant btaniste Garnier appelle une espèce de dattes. Ni du bana-nier et de sn fruit les Ceres serpentes (p. 89). Tut cela me cnduirait trp lin.J’appellerai seulement vtre attentin d’histrien sur ce que l’auteur des Mémires nusracnte de Din u plutôt Dssin. Il adpte tantôt l’une (p. 89) tantôt l’autre rthgraphe(pp. 152 et 153). C’est à ces dernières pages que nus lisns ceci : « Il me permit, afin depuvir herbriser, de m’asscier à M. Dssin, jeune emplé aux fficines de ce prince-évêque ; il s’adnnait d’une manière tute spéciale à l’étude de la btanique et ntammentde la Flre liégeise. « Nte, s’il vus plaît, que nus smmes au chapitre V, de 1784 à1788. or, Dssin, btaniste liégeis bien cnnu, est né le 7 février 1777. En 1788, il auraitété bien jeune en effet pur ccuper une place de pharmacien dans les fficines du prin-ce-évêque et pur s’adnner d’une manière tute spéciale à l’étude de la Flre liégeise.Du reste Garnier avait déjà herbrisé bien lngtemps avant cette épque avec Dssin.Ve chapitre IV, 1773 à 1778, p. 90 : « j’btins un cngé de huit jurs pur accmpa-gner à Spa M. Din. Il allait herbriser des incnia et des bssénées asterma. »Prenns la limite extrême de cette péride, sit 1778, Din allait herbriser à l’âge d’unan aux envirns de Spa. Vilà assurément un btaniste précce ! »Suivent des ntes et références aux travaux de Charles et EduardMrren cncernant Etienne Dssin, ntes que nus ne reprduirns pasici.Piré cntinue :« Rapprchns maintenant de ce qui précède le passage suivant dulivre de Garnier : « Du temps des Français, un jur M. le préfet Micud-D’Umns dînaità Jeha, il me fit l’hnneur de m’entretenir du dcteur Rin. Pur le (sic) cmplaire, jelui remis pur être cmmuniquée au célèbre btaniste de Candlle, une petite ntice cm-psée par Dssin et traitant de la petite duve (Ranunculus flammula) avec anntatinspar Rin. Mnsieur le préfet vulut bien me dire par après que M. de Candlle avait ététrès sensible à cet envi et en parlait en termes très laudatifs » (pp. 252 et 253). [La nti-ce sur les effets pernicieux de la petite duve, de Dssin, n’a été lue au Cmité d’agri-culture de Liège qu’en 1840 et publiée en 1851 !]. Les deux paragraphes qui précèdentcelui-ci, snt aussi dignes d’être ntés : « A Seraing, il (Dssin) me fit faire la cnnais-sance du médecin suédis Rin, qui séjurna lngtemps à Liège et plusieurs fis nusherbrisâmes ensemble. A l’aide de tutes ns bservatins et ntes, n a cmpsé lespremiers cahiers de l’Herbier prtatif. ». Ne perdns pas de vue que tut ceci se passaitavant 1788… Je m’abstiendrai, mn cher ami, de tirer les cnclusins de ce qui précède ;tut ce que puis dire, c’est que je cnsidère tut cela cmme une immense mstificatin.Tut ce que le si-disant Garnier nus racnte de Rin, de Dssin et de de Candlle, ill’a puisé dans la ntice de Ch. Mrren et il a eu la malchance de tmber justement sur laseule erreur que cette ntice renferme. Il faut avir du guignn en vérité. Après ces nm-breux échantillns des bévues, des anachrnismes de Garnier, dispense-mi, mn cherami, d’avaler le secnd vlume de l’œuvre indigeste que vus m’ave cmmuniquée.Cela irait en vrai crescend, sans dute. Luis PIRÉ ».C’est par erreur que Ch. MoRREN(1852) a cité E. Dssin cmme aantpris part à la publicatin de l’herbier prtatif de Rin, car il n’avait que14 ans quand ce livre parut (1791) et n’avait certainement pas encreétudié la btanique, auprès d’Antine-Laurent de Jussieu à Paris, dnt ilsuivit les curs et les herbrisatins. Il fut admis garçn pharmacien le30 janvier 1794 et reçut le diplôme de pharmacien le 20 aût 1808.
— 80 —S’il purrait paraître vraisemblable que le préfet du département del’ourte, Charles Emmanuel Micud d’Umns (Grenble 15/10/1753 -Paris 17/12/1817), nmmé à Liège le 17 avril 1806, ait pu dîner auchâteau de Jeha, il nus parait incncevable qu’il ait pu parler de Rin(celui-ci aant quitté Liège vers 1795, pur devenir prfesseur àBruxelles) avec le jardinier Garnier, et purqui passer par Garnier purtransmettre une brchure de Dssin (brchure qui n’avait pas encre étérédigée !) à A. P. De Candlle, celui-ci aant passé sa jurnée du 23 aût1810, sit 3 jurs après sn arrivée à Liège, à cnverser et « à virl’herbier de Dssin » ! (BEAUJEAN2008b, p. 37).Il nus paraît intéressant de reprendre ici quelques faits relatés parGarnier, cncernant ses débuts dans la carrière hrticle, ainsi qu’unedescriptin qui semble asse plausible des jardins et des serres du châteaude Seraing :P. 70 :« La semaine sainte(peneuse semaine), apprchant, je quittai Marche devant merendre à Liége, puis au château princier de Seraing, ù je devais ccuper la place dejardinier adjint ».Il fut engagé en 1773 et restera 5 ans.P. 88-89 :« Un pnt, dnt les culées représentaient des cariatides, mettait le château encmmunicatin avec les serres et la grande rangerie. Cette dernière renfermait des ran-gers de Prvence, des limniers, des bigaradiers, des grenadiers, des mrtes dubles etpanachés, des lauriers-thm, rses, ruges, sanguinlents d’Alexandrie, des jasmins deVirginie, des Açres et d’Arabie. Dans cette rangerie, n remarquait des alës, desfiguiers d’Inde, des figuiers cmmuns, la plante de pivre u pivrier rdinaire, mais sté-rile ; la plante deJoannisbrod, espèce de datte, de jeunes palmiers, le caféer u plantequi prte le café ; le bananier et sn fruit lescereos serpentes. Parmi les cédrats, plusieursétaient d’une prdigieuse grsseur ce qui indiquait leur grand âge ; chaque ranger pr-tait un nm indiquant sn rigine : il avait plusieurs Gérard de Gresberg 1560-1580,8 Ernest de Bavière 1581-1612, 6 d’Elderen 1655-1694, 10 cardinaux tréfnciers deLrraine, d’yck, de Lbbskwit et Haran de Harras. Dès mn arrivée à Seraing, mnncle, m’aant fait revêtir mn habit le plus cnvenable, me cnduisit che le grand chan-celier cmte de Hensbrech, cusin du seigneur de Baillnville. Ce dernier m’avait munid’une lettre de recmmandatin pur le grand chancelier. [...] Puis je fus présenté àM. Freingen, jardinier en chef, ingénieur hdrgraphe des jardins princiers. Le nmréel du dcteur Freingen était Charles Rheichard, mais cmme le cardinal Jean-Thédre de Bavière l’avait fait venir de Freingen, n lui avait cnservé le nm de snendrit natal. C’était un vieillard tut d’une pièce, unissant une grande science germa-nique à une brusquerie tudesque, qui n’était tempérée que pas une bienveillance peucmmune, mais dnt il fallait éviter d’abuser. Il agréa ma demande et m’infrma que, dèsce jur, j’étais engagé cmme jardinier rdinaire au service de sn Altesse Sérénissime,aux gages annuels de 32 patacns u 155 francs ».P. 94 :« Le prince Velbruck, à l’épque ù j’eus l’hnneur d’entrer à sn service, étaitâgé de 58 ans ».
— 81 —En 1797, les plantes d’rangerie, au nmbre de 250 envirns, citéespar Garnier, furent destinées à la créatin d’un jardin btanique attaché àl’Ecle centrale du département de l’ourte, mais malgré que les terrainseussent été chisis, le plan dessiné par B. J. Dumnt, des devis établis etdes sumissins pur l’exécutin des travaux lancées, malgré l’inter-ventin au Cnseil d’agriculture, du cmmerce et des arts, en séance du26 mai 1802, de l’abbé Ramux (BEAUJEAN2009, p. 30-37) ce jardinbtanique ne fut que partiellement créé et la destinatin finale de cesplantes reste incertaine, bien que MACoURS(1961, p. 365) nus dise à pr-ps des cllectins de végétaux du Jardin btanique : « Il fallut se cnten-ter d’une cllectin d’envirn 250 plantes et arbres extiques (rangers,figuiers, grenadiers, mrtes) prvenant du château des princes-évêques àSeraing et du mnastère de Saint-Laurent ».P. 103 :« Je ne tardai pas à faire de bnnes et prfitables cnnaissances avec lesjardiniers les plus en renm des châteaux et maisns de plaisance avisinant Seraing. ».P. 117-119 :« Pendant tut l’été, à dater de la fête de laSaint-Pierre, les jardins deSeraing étaient uverts au public. Le dimanche surtut, une partie de la classe élevée et dela burgeisie de Liége et des envirns envahissait Seraing pur se répandre dans les pr-menades, les allées et les quincnces. Ce qui attirait particulièrement la jeunesse curieuse,c’étaient la ménagerie, la faisanderie, les serres, l’rangerie. Les serres extiques passaientdans ce temps-là pur être des plus belles de l’Eurpe. Cmmencées sus le cardinal prin-ce Jean-Thédre de Bavière, c’était le prince de Velbruck qui en avait augmenté la riches-se et les principaux embellissements. Ce prince, ami des arts et des sciences, n’avait riennégligé pur se prcurer les graines des plantes les plus rares des quatre parties du mnde.Il avait envé un nmmé Mathieu Humblet en Hllande, pur acquérir la cnnaissancede l’éducatin des plantes extiques. Hguer avait même visité les jardins de Hamptn-Cur et de Kiew en Angleterre. Le prince de Velbruck cultivait le caféer. Sn plaisir étaitd’en faire servir le prduit lrs de ses grands repas de cur. [...] Le prince, après aviradressé la parle avec sn amabilité rdinaire, à diverses persnnes de sa cnnaissance,mnta la grande terrasse, ù m’avisant, ccupé à émnder un ranger, lui et sn escrte sedirigèrent vers mi. Et, à ma grande cnfusin, m’adressant la parle,coram populo, il medit :François, mon enfant, je suis content de vos services, je vous veux du bien. Mais dansvotre intérêt, si le poste vous convient, je vous autorise à solliciter la place de jardinier auchâteau de Jehay où le titulaire, fort âgé, va recevoir ses invalides. Allez au Belvédère,vous en apprendrez davantage.Interdit, ému, je balbutiai quelques parles inchérentesvulant témigner à mn Maître et Suverain, ma peine de quitter sn service, ma recn-naissance pur l’intérêt qu’il daignait me prter. Ce bn prince s’était déjà éligné lrsque,revenant sur ses pas, il me dit avec la plus grande bienveillance :Il est entendu, François,que si vous contractez à Jehay, vous reviendrez souvent à Seraing où tous, nous vous rever-rons toujours avec plaisir !Ces parles achevèrent de m’émtinner ; mn âme déjàébranlée par une si grande bnté, s’en émut prfndément !... Mes larmes culèrent et jebaisai la main de mn bienfaiteur. [...] Quine jurs après, j’entrai en service à Jeha.P. 164 : A prps de la mrt de Velbruck, survenue à Hex le 30/4/1784.« Durant la nuit du lundi au mardi 2 mai, le crps fut ramené du château de Hex. Il était
— 82 —minuit et quelques minutes, lrsqu’une estafette apprta la nuvelle que les vituresdescendaient la mntagne Sainte-Walburge. [...] J’aidai à descendre la bière, cuchefunèbre dans laquelle drmait de sn dernier smmeil mn bn et regretté maître.Nus n’avns, à l’exemple de BoDyet de PIRÉ, pas lu entièrementle vlume 2 desSouvenirs, car à la fin du vlume il a une table desnms cités dans l’uvrage ; cependant au hasard de quelques nmscnnus de la btanique, il ne fut pas trp difficile d’ relever d’autresanmalies :P. 300 :« M. Edmnd [Edmnd Fn] a été le dernier de cette très ancienne et illustrefamille de Verviers ; c’était tujurs avec jie que je vais revenir M. Edmnd quim’hnrait beaucup en me prenant avec lui pur faire de lngues et instructives prme-nades ù nus allins herbriser sur les mntagnes et les alunières d’Ama et d’Ampsin.Il a daigné me nmmer dans sn savant uvrage du Cmpendium flrae Belgicae,réalisé en partie par l’érudit btaniste Curtis ; c’est M. Edmnd de [sic] Fn, cmmen sait, qui a créé le beau dmaine de Juslenville. A la fin de 1810, aant été infrméfficieusement que la reine Hrtense de Hllande désirait habiter en villégiature Juslen-ville, il me fit cnnaître sn désir de lui prcurer le plus pssible d’hrtensias ; à cet effet,mn maître m’enjignit de déférer à la demande de M. de [sic] Fn. Je me hâtai, encnséquence, de faire quatre-vingt plants de ces saxifragées, je les multipliai de butureavec facilité ; mais la terre de bruère leur fut abslument nécessaire. J’btins le curieuxphénmène de clrer ces fleurs en bleu : j’atteignis artificiellement cette nuance enenturant le pied de la plante d’ardise pilée et mêlée de limaille de fer. La reine, envenant de Spa, s’arrêta à Juslenville ù M. le chevalier de [sic] Fn lui fit une réceptinqui la tucha jusqu’aux larmes : partut ù elle passa, les chemins étaient brdésd’hrtensias que l’n avait été chercher à grands frais de tus les côtés… ».S’il a bien été aidé par R. Curtis dans la rédactin duCompendium,c’est le dcteur A. L. S. Lejeune (Verviers 1779 - Verviers 1858) qui estl’auteur du Cmpendium Flrae belgicae (1828-1836) et nn EdmndFn (Verviers 10/6/1750 - Juslenville (Theux) 23/3/1825) et nus avnsvainement cherché la référence à Garnier dans cet uvrage édité en1828 ! Autre chse curieuse, Garnier parle du Cmpendium dans snchapitre treiième 1804-1815, dnc bien avant 1828. on purrait, dèslrs se demander s’il n’a pas tut simplement cnfndu le Cmpendiumet la Flre des envirns de Spa (1811-1813), mais là nn plus Garniern’est pas cité !Si Edmnd Fn, maire de Theux et frère du général Jean-JsephFn, fut bien le prpriétaire du château de Juslenville, c’est à Pierre-Jseph Michel (Nessnvaux 20/7/1788 - olne 13/11/1854), jardinier-pépiniériste, que l’n dit l’aménagement du jardin à la française, un despremiers de ce genre dans la prvince de Liège, ainsi que l’idée de laplantatin d’Hortensia,lrs de la visite de la reine Hrtense, en 1810che Fn.
— 83 —P. 378 :« Cette année [1823 ?], mn maître vulut bien me permettre d’aller herbriserdans la prvince, en sciété de M. Michel de Nessnvaux. on sait qu’il est un bserva-teur intelligent, mdeste et silencieux : il aime la science, nn pur la glire qu’il peut enretirer, mais pur les services qu’il crit lui rendre. D’une cmplaisance extrême, il faitgénéreusement part de tutes ses décuvertes et se met tujurs à la dispsitin des per-snnes qui nt recurs à ses lumières. Ce fut à Nessnvaux que nus nus réunîmes,Messieurs Davreux, Defssé, Leclercq, Rbert et mi. Nus visitâmes les brds del’Emblève et le pas de Baëlen, nus signalâmes ntamment le mélèe, larix eurpaea, lagraminée Michelaria brmïdea, des graminées, des cpéracées et des jncées qui cris-sent spntanément dans la Belgique.Peu de temps après cette petite excursin, aussi instructive qu’agréable, M. le dcteurLejeune de Verviers, btaniste très distingué, me fit l’hnneur de m’adresser le prgram-me d’un uvrage qu’il se prpse de publier, cnsistant à décrire tutes les plantes quicrissent spntanément dans le pas de Liége, avec des ntes furnies par Rucel,Hcquart, etc. J’ai été invité, à cncurir, prpsitin trp flatteuse et trp hnrablepur ne pas l’agréer, quique très peu susceptible de répndre à l’pinin qu’n a de mnfaible savir.[Ce n’est pas très aimable de la part du dcteur Lejeuned’avir « ublié » de citer Garnier dans ses différentes publicatins !].Nus venns d’avir ntre première réunin à Liège. Mnsieur Lejeune a lu un savantmémire sur la crptgamie, M. Michel a fait la descriptin des brds de l’Amblève ; ledcteur Henr de Champln [Jean-Baptiste Henr Champln 17/7/1777 - Champln23/10/1853, btaniste amateur], des herbacées de la Famenne ; Mademiselle Libert adécrit et analsé la flre de Malmed ; Messieurs Dethier, Wlff et Leprc [mrt en1817 !] la pmlgie [?] de Spa et ses envirns ; les saxifrages nt truvé leurs histriensen Messieurs Haenen et Nst de Maestricht ; il en a été de même pur la Campine et laMeuse inférieure, par M. l’abbé Vittu.A l’effet de cnduire ce travail à bnne fin, de nmbreuses herbrisatins snt indispen-sables : n dit visiter avec sin presque tutes les lcalités de la prvince. Ces cursesvariées peuvent devenir utiles sus beaucup d’autres rapprts ; elles ffrent l’ccasinde recueillir un grand nmbre de faits et de renseignements du plus haut intérêt. »Encre bien des chses biarres dans cet extrait du texte de Garnier : àntre cnnaissance, le dcteur Lejeune ne s’est pas beaucup ccupé decrptgamie, laissant cette partie de la btanique à sn amie Marie-AnneLibert ; curieuse chse encre, lrsqu’il signale le Mélèe d’Eurpe (LarixdeciduaMill.), riginaire des Alpes et Carpathes, c’est à P.J. Michel,qu’est due la multiplicatin de cet arbre dans ns cntrées. Seln MoRREN(1848, p. 275), cette essence avait été intrduite de graines, en Belgique,en 1745 à Bruges (MoRREN1848, p. 275). Garnier aurait fait partie desbtanistes qui décuvrirent le très célèbre brme des Ardennes : est-cevraisemblable, cela justement en 1823, date de la première réclte decette plante par P.J. Michel ? Il signale également « des graminées, descpéracées et des jncées qui crissent spntanément dans la Belgique ».Cette phrase nus fait directement penser à une autre publicatin deP. J. Michel :Agrostologie-Belgique ou herbier des Graminées, desCypéracées et des Joncées qui croissent spontanément dans la Belgi-que…, dnt la première centurie parut en 1823 !
— 84 —La fin de sa vie et sa sépultureP. 447-448 :« En traçant ces derniers mts, ce 17 de septembre 1846 (Fête de saint-Lambert), ma fenêtre qui dnne sur les jardins du château est uverte. Il est six heures dumatin ; j’aperçis la lune pâle et élargie ; elle s’abaisse vers les bis de la Paix-Dieu àpeine révélés par le premier ran dré de l’orient : n dirait que l’ancien mnde finitpur mi et que le nuveau cmmence pur d’autres. Je vis les reflets d’une aurre dntje ne verrai pas se lever le sleil. Il ne me reste qu’à m’asseir au brd de ma fsse ; aprèsqui, je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité ! ».Quel stle purun murant !Dans le vieux cimetière qui enture la chapelle castrale, dédiée à Saint-Lambert, tut à côté du château de Jeha, une dalle tumulaire, encastréedans le mur de l’église prte l’épitaphe suivante :Ici repseFRANCoIS GARNIERJardinier - Hmme de cnfiancede la famille van den Steen de Jehapendant 70 ans. Décédé le 16 Xbre 1846à l’âge de 99 ½ ansCe serviteur charitableunissait un savir sérieux et mdesteà une rare élévatin de sentimentsLe suvenir de sn attachement à ses maîtressn remarquable curage à défendreleurs intérêts mérite d’être transmisaux génératins futureset de leur servir de mdèle.R. I. P.Nos conclusionsA l’instar d’Albin Bd et de Luis Piré, Marcel FLoRKIN(1954, p. 90)écrit :« Cet uvrage, supercherie littéraire due au cmte Xavier van den Steen de Jehaest, cmme n le sait, burré d’inventins fantaisistes et de flagrantes inexactitudes etaucun histrien sérieux ne sngerait à lui accrder la mindre créance ».Jean PURAyE(Saint-Niclas-Waes 28/8/1913 - Liège 5/10/2000), (1964, p. 98-101),histrien liégeis, émet lui aussi des réserves sur lesSouvenirs:« Parmi lessuvenirs du règne du prince-évêque de Velbruck, nus vudrins faire état de ceux quint été rapprtés par Françis Garnier ; mais les suvenirs de ce persnnage snt telle-ment sujet à cautin qu’il imprte d’abrd de les présenter [...] Nus regretterns, une fisde plus, le dessein de l’éditeur [X. van den Steen de Jeha] qui nus a prbablement frus-tré d’un témignage simple et attachant pur nus présenter deux frts vlumes justementtaxés de supercherie, ù il nus est particulièrement difficile de faire la part du vrai et du
— 85 —faux. Cmpte tenu des renseignements que nus cnnaissns et qui prviennent desurces authentiques, ne puvns-nus utiliser quelques détails rapprtés par Garnier ?[...] Nus ne le suivrns pas nn plus dans le récit de ses anecdtes u de ses descriptinsqui visent à un merveilleux u à une éruditin empruntée. Mais lrsque Garnier parle desjardins [au château de Seraing], – ù il travaillait, – sn texte prend un accent de simpli-cité et de vérité qui nus paraît difficile de réfuter ».Nus nus rallins bien sûr aux cnclusins de ces quatre éminentshistriens, quant à la dénnciatin de cette supercherie littéraire. Trp defaits sensément rapprtés par Garnier, qu’ils sient histriques, scienti-fiques, littéraires, etc. (et nus n’avns examiné que la partie btaniqueet hrticle de l’uvrage) snt, sit défrmés, sit errnés, sit simple-ment recpiés d’autres auteurs, bien sûr sans les citer, même avecquelques mdificatins dans le libellé des textes.De nmbreuses questins peuvent se pser sur ce que ntre jardinier-littérateur n’a pas écrit : purqui le prince-évêque Velbruck, dntGarnier se dit si prche, n’a-t-il pas fait appel aux nmbreuses cmpé-tences de sn « prtégé » pur la créatin des jardins de Hex, en 1772 ?Purqui lui, le jardinier si érudit, qui a côté les plus grands persn-nages de sn épque et qui était si suvent en visite à Liège, ne cnnaît-il pas l’imprtante publicatinL’Esprit des Journaux, fndée à Liège en1772 ? Purqui ne dit-il pas un mt du jardin btanique créé en 1770,près de la prte Vivegnis par Jean-Niclas Demeste, mais qui n’est pasrepris dans les textes de l’épque (BEAUJEAN2009) ? Purqui ne parle-t-il pas de Jean Demeste, fils du précédent, qui avait étudié la btanique àLuvain et à Rme, réalisant un herbier (LG), qui avec l’abbé Gilles-Jseph Ramux, l’un des fndateurs actifs, en 1779, de la Sciétéd’Emulatin de Liège, sciété qui au vu de la « ntriété » de Garnieraurait au mins dû le cmpter parmi ses membres hnraires ! ; tujursà prps de Ramux (Suvenirs de Françis Garnier, vl.I, p. 318) :« Depuis deux ans, venait asse fréquemment M. Ramux, curé de Glns, accmpagné desn frère, le dcteur Ramux, qui habitait Ama »: à ntre cnnaissance, l’abbéRamux avait déjà des difficultés à se rendre à Liège, retenu par ses fnc-tins de curé de Glns et ses implicatins dans l’industrie de la paille dela vallée du Geer, purqui dès lrs serait-il allé fréquemment à Jeha, etsans même parler btanique avec Garnier ? ; il a, dit-il, herbrisé avecDssin, dnt il ne cite qu’un article (publié en 1840 !), mais pas un mtsur leCatalogue des plantes qui croissent spontanément aux environs deLiége(1807), qu’il dédia à sn ami l’abbé Ramux, mais qui est restémanuscrit ; etc., etc.Même si un fnd de vérité existe dans l’œuvre, il n’est pas difficile dese cnvaincre qu’elle est due à l’esprit fertile et au plagiat du véritable
— 86 —auteur de ces pages, le cmte Xavier van den Steen de Jeha, et que lepauvre Françis Garnier n’est certainement pas pur grand-chse dans larédactin de celles-ci. D’ailleurs, si Garnier avait réellement vécu tutesles aventures lui attribuées : ses rencntres avec des persnnagesillustres, les vages qu’il effectua pur u avec sn « maître » et au fildu temps, ses fnctins de gestinnaire du patrimine, d’hmme decnfiance du barn, gardien du château, défenseur des biens appartenantà ses maîtres, transprteur de fnds et garde-champêtre, cmment aurait-il pu encre truver le temps d’écrire ses mémires, et de ... jardiner ?Pur terminer, citns une dernière fis BoDy(1888, p. 389) : « Ehbien, franchement, cette ingénisité descriptive est-elle du crû de Garnier,et cela entre-t-il dans les habitudes d’un jardinier, fut-il La Quintine uLe Nôtre ? Nus ne le pensns pas », et de cnclure (p. 417) par cesmts : « on aura certes remarqué que dans les actins racntées, dans lesfaits mis à jurs, dans les suvenirs persnnels du cmplaisant jardinier,tut se rapprtait en fin de cmpte à l’auteur et à sa famille, qu’il s’agis-sait bel et bien d’une glrificatin. Il eut été peu décent de se préparer àsi-même cette apthése. Mais attribuer un rôle de thuriféraire, d’adula-teur à un vieux serviteur, sauvait les apparences. C’est là ce qu’a cmpristut le premier l’éditeur, et ce qui explique qu’il ait mis cet acte de dév-tin psthume sur le cmpte de Garnier. Le digne hmme ne puvait pr-tester… et pur cause ».
RemerciementsNs plus vifs remerciements s’adressent à Mnsieur Jacques Lambinn,prfesseur hnraire de btanique à l’ULg, qui a accepté, une fis encre derelire, crriger et annter ntre manuscrit ; à Madame Carmélia opsmer,ancienne respnsable du service des manuscrits à l’ULg, grâce à qui nus avnspu btenir une phtcpie de l’uvrage étudié ici ; à Madame Anne Stiernet,attachée scientifique au Musée de la Vie wallnne ; à Messieurs Patrick Wieerset Philippe Dewnck, généalgistes qui nus nt aidé dans la recherche de ladate du baptème de Françis Garniers ; ainsi qu’à Mademiselle Nathalie deHarle de Deulin, auteur d’uvrages très fuillés sur l’histire des jardins deWallnie, dnt la lecture nus fut très utile pur évquer l’histire des jardins deschâteaux de Seraing et de Hex.