La ville, ressource de son développement
27 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La ville, ressource de son développement

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
27 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La ville, ressource de son développement

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 50
Langue Français

Extrait

La ville, ressource de son développement Paul BOINOà l’Institut d’Urbanisme de Lyon, Université Lumière Lyon II,, maître de conférence février 2005.
Parler de métropoles et de stratégies métropolitaines renvoie à des fonctions de commandement ou de régulation publiques et privées : sièges sociaux, organismes internationaux ; ou encore à l’économie de l’innovation (R & D, laboratoires de recherche, etc.). Dans cette perspective, le tourisme semble être un choix second que l’on opère à défaut de pouvoir briguer les activités véritablement métropolitaines.
Non seulement le tourisme semble être décalé, mais les atouts emblématiques qui agissent sur l’attractivité de la ville dans l’un et l’autre cas semblent a priori de natures différentes : d’un côté le haut niveau de qualification de la main d’œuvre, la qualité du tissu économique, la co-présence d’instance de régulation ou encore d’innovation ; de l’autre l’animation, l’événementiel, le patrimoine… Seule la question des infrastructures de communication semble faire lien, créer un pont entre ces deux types d’activité.
L’examen des politiques de développement mises en œuvre par la plupart des métropoles européennes, tout comme les dynamiques territoriales économiques et sociales par rapport auxquelles elles se déploient montrent toutefois que le hiatus apparent entre tourisme et fonctions métropolitaines est en large part illusoire. Les deux sont étroitement liées.
A partir des années 1980 et surtout 1990, la plupart des villes européennes ont eu tendance à développer des politiques touristiques, pour en faire non pas une idée neuve, mais plutôt une idée forte du développement métropolitain, c’est-à-dire un axe, un levier stratégique à part entière. Au cours de ces années, les gouvernements locaux ont renouvelé en profondeur leur mode d’actions sur la ville. Ils ont renversé la perspective en faisant du territoire dont ils ont la charge, non plus seulement l’objet problématique de leur intervention, mais aussi la source de son propre développement ou plus
1
précisément encore une ressource stratégique au service de leur action1. C’est dans ce renversement dialectique que s’inscrit l’essor du tourisme. Il permet l’essor d’un nouveau secteur d’activités urbaines ainsi qu’une valorisation d’ensemble de la ville tant pour ses habitants que pour l’extérieur, renchérissement qui abonde ipso facto au positionnement international de la cité.
C’est ce renversement dialectique que nous proposons de questionner ici. Sa prise en compte nous permettra de mieux saisir l’intérêt et le rôle actuel du tourisme dans les stratégies de développement métropolitaines, ainsi que d’en pointer certaines limites ou risques. Nous nous appuierons pour ce faire sur les cas de plusieurs grandes villes européennes.
1. Développement, internationalisation et renouvellement des activités La plupart des stratégies de développement métropolitain mises en œuvre par les villes européennes sont fortement marquées par les considérations économiques. Les objectifs poursuivis sont souvent analogues, ce qui s’explique en partie de part l’existence de réseaux de coopération comme INTERACT ou les EUROCITES, en partie par un contexte politico-économique (mondialisation, construction européenne, etc.) relativement similaire, en partie enfin par la généralisation d’un cadre de pensée libéral.
Cet intérêt des collectivités locales pour les questions économiques est relativement nouveau du moins en France. La plupart des villes de ce pays ne se sont dotées de services de développement économique qu’à compter de la fin des années 1970 et leur ambition n’était encore que de participer à la mobilisation générale contre la montée du chômage2. Il faut attendre la fin des années 1980, voire le début de la décennie suivante pour que s’affiche la volonté de développer une stratégie globale de développement et ce dans une perspective d’internationalisation3.
La montée du chômage, la mobilité croissante des activités et des ménages, les incertitudes qui en découlent4ont participé de cette évolution ; d’autant plus fortement que dans le même temps, l’Union Européenne a eu tendance à considérer les villes                                                                 1Healy P., 2002, 2 ; Novarina G., Martin S., 1990,Noisette P., 1990 3Bonneville M., Buisson M.A., Commerçon N., Rousier N., 1992, 4Bouinot J.(dir), 1987,
2
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents