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Camille BerneMaster II CELGJCompte-rendu du festival d'AngoulêmeDu 27 au 30 janvier 2011Jeudi 27 janvierC'est le premier jour du festival et après quelques cafouillacghaes,c un récupère son bille t.Je commence ma visite par le Nouveau Monde où exposent les éditeurs indépendants et les petitséditeurs. Je ne m'attarde qu'une heur—em on programme m'appelant ailleur—s mais je suis do rset déjà frappée par deux cho se: sla grvèe de l'Association, premier stand croisé sous la tente (videde livres et simplement recouvert de tracts expliquant le point de vue des employés) et l'effetvisuel surprenant créé par l'accumulation d'albums du même éditeur, comme par e xempleCornélius où l'unité est tout à fait manifeste.En tant qu'auditrice fidèle je ne peux pas éviter d'assister au Fou du Roi, émission de F ranceInter qui est pour l'occasion délocalisée à l'espace Franquin. Les invités sont Baru, préside nt dufestival, Van Hamme, scaérniste de Largo Winch, Nine Antico pour l'album Gir ls don't cr yet Berbérian pour Juke Box. Si ce n'est le nombre d'albums de bandes-dessinées publié en 2010(5165) et quelques anecdotes révélant la personnalité des invités, je ne prends pas conn aissanced'informations capitales. Mais le ton est donné : la lumière est sur le président du jury, à qui uneexposition est consacrée, et sur la jeune Nine Antico, dont le travail est très comme nté et quidonnera plusieurs conférences/rencontres tout au long du festival.Dans l'après-midi, ...

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Publié le 06 juin 2011
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Langue Français

Extrait

Camille Berne Master II CELGJ
Jeudi 27 janvier
Compte-rendu du festival d'Angoulême Du 27 au 30 janvier 2011
C'est le premier jour du festival et après quelques cafouillages,chacun récupère son billet. Je commence ma visite par le Nouveau Monde où exposent les éditeurs indépendants et les petits éditeurs. Je ne m'attarde qu'une heure —mon programme m'appelant ailleurs— mais je suis dors et déjà frappée par deux choses : la grève de l'Association, premier stand croisé sous la tente (vide de livres et simplement recouvert de tracts expliquant le point de vue des employés) et l'effet visuel surprenant créé par l'accumulation d'albums du même éditeur, comme par exemple Cornélius où l'unité est tout à fait manifeste. En tant qu'auditrice fidèle je ne peux pas éviter d'assister au Fou du Roi, émission de France Inter qui est pour l'occasion délocalisée à l'espace Franquin. Les invités sont Baru, président du festival, Van Hamme, scénariste de Largo Winch, Nine Antico pour l'albumGirls don't cry et Berbérian pourJuke Box. Si ce n'est le nombre d'albums de bandes-dessinées publié en 2010 (5165) et quelques anecdotes révélant la personnalité des invités, je ne prends pas connaissance d'informations capitales. Mais le ton est donné : la lumière est sur le président du jury, à qui une exposition est consacrée, et sur la jeune Nine Antico, dont le travail est très commenté et qui donnera plusieurs conférences/rencontres tout au long du festival. Dans l'après-midi, Elsa Wolff et moi-même rencontrons Daniel Pellegrino, l'un des deux éditeurs d'Atrabile avec Ben Chevalier. Du catalogue de quatre-vingts albums, je ne connais que deux albums de Frederik Peeters :Pilules bleues, une œuvre très touchante à la narration bien travaillée, etChâteau de sable, dévoré en une heure à la librairie des Volcans, dont la tonalité fantastique met en valeur la narration virtuose cette fois-ci. J'apprends quePilules bleuesen est à 35000 exemplaires vendus etChâteau de sable àplus de 10000, ce qui dépasse de beaucoup la moyenne de 2000 exemplaires. Clairement, Frederik Peeters est un auteur important, voire un étendard pour la maison, dont la ligne éditoriale ne dépend que des goûts et des amitiés des éditeurs. Sincérité donc pour cette équipe de trois personnes qui gère à elle seule toute la production : graphisme, suivi de fabrication, lettrage etc. et qui sort une dizaine d'albums par an. Le rapport avec les auteurs se construit sur le long terme et les artistes sont accompagnés sur plusieurs albums. L'impression aussi est empreinte d'une certaine éthique: en effet, elle n'est jamais délocalisée en Asie, car le transport serait bien trop coûteux en énergie; les éditeurs, basés en Suisse, préfèrent travailler avec des imprimeurs français, dont la maîtrise dans le traitement des images et les tarifs leur conviennent.
Enfin, nous demandons aux éditeurs si les festivals sont financièrement rentables. La réponse est non, mais en termes de contacts et de rencontres, il reste intéressant pour eux de continuer à participer à ces réunions. Le reste de la journée se poursuit avec le visionnage d'un film appeléSounds in Slumberland. Passionnée par les aventures de Little Nemo, le héros de Windsor McKay, j'ai été attirée par la thématique. Plus précisément, il s'agit d'un documentaire sur un groupe de musicien de free jazz improvisant et composant à partir de la bande-dessinée, essayant de recréer le caractère étrange et onirique de l'œuvre à travers le son. Nétant pas amatrice de Little Nemoetde free jazz, j'ai eu un peu de mal à suivre le fil créatif des artistes, mais j'ai cependant trouvé intéressante cette démarche. Il faut une certaine humilité pour soumettre son art à une telle contrainte d'inspiration, et j'ai admiré les musiciens pour cela. Plus tard, j'ai eu la chance de discuter avec un jeune auteur américain, Dash Shaw, présent sur le stand des éditions Çà et là, où il a publiéBottomless Bellybutton(Nombril sans fond), un long récit sur une famille déstabilisée par un divorce que j'ai d'ailleurs eu l'occasion de lire récemment. Je reçois quelques dessins photocopiés en cadeau, et apprends que l'auteur dédicacera son dernier album,Body Worldsur le stand de Delcourt le lendemain. Curieuse de voir letravail récent de cet artiste qui me semble assez particulier, je note l'heure pour éventuellement discuter de ce travail.
Vendredi 28 janvier
Au diable la chronologie puisque je reprends le fil de mon récit là où il s'est arrêté la veille. Comme prévu, aux alentours de 16 heures, je me rends sur le stand de Delcourt pour voir de plus près ce fameuxBody World. Et je ne suis pas déçue : le titre s'affiche en magenta sur la tranche, la couverture est pleine d'effets de brillance et le format à l'italienne se lit en fait à la française! La première page se déplie pour faire apparaître un plan quadrillé, que l'on peut utiliser tout au long de la lecture. En quatrième de couverture, une courte citation de David Mazuchelli (l'auteur du magnifiqueAsterios Polyp) parle de l'album comme une révolution du genre, ce qui ne peut qu'intriguer une personne en quête de nouveaux types de récits et d'images. À l'intérieur, un style graphique unique, laissant très peu de place au blanc et augurant d'une histoire desplus psychédéliques commence à me faire considérer un éventuel achat. C'est le moment que choisit une libraire pour me parler du livre. Elle connaît bien son travail et finit donc de me conquérir... Mais avec sincérité puisque je la vois plus tard se faire dédicacer le livre! Puis Dash Shaw essaye de cerner mes centres d'intérêt pour adapter sa dédicace, assez peu conventionnelle puisque qu'il ouvre des pages au hasard et «gribouille »par-dessus, les pages de gardes imprimées ne lui laissant pas la possibilité de faire une dédicace classique. Plus tard, je pus me rendre compte du caractère assez spécial de l'œuvre. L'action se passe sur un campus de lycée américain où un étrange professeur fait la découverte d'une plante qui, une fois absorbée, permet de ressentir soi-même ce que ressent(ent) la/les personne(s) voisine(s). Cela permet au dessin de devenir très audacieux : les visages et les corps se mélangent pour mieux recréer les impressions des personnages, par exemple. Les mots se mêlent parfois au dessin et
viennent en toute liberté décrire les actes à même le trait: modestie de l'auteur peut-être? Impossible malheureusement de le savoir une fois le festival terminé... Le reste de la journée se concentre sur des expositions : celle du pavillon Jeunes Talents notamment, où des dessinateurs encore en formation se sont exprimés sur trois planches. Les histoires sont originales, les chutes souvent réussies et les techniques très variées : aquarelle, encre de chine, crayon, mine de plomb et d'autres sont représentés. Quelques travaux sortent du lot, peut-être les retrouvera-t-on en librairie dans quelques années... Tout près se trouve l'exposition « Les derniers dinosaures ». Elle rassemble les gravures sur bois réunies dans l'ouvrage éponyme, œuvres de Simon Liberman et Olivier Bron. Les deux illustrateurs, anciens des Arts Déco ont créé les éditions 2024 pour publier le livre, qui bien que réalisé avec art souffre de la comparaison avec les très beaux originaux, mis en scène avec un très grand soin dans le cabinet de curiosité d'un certain docteur Lecoq (sic), narrateur de l'histoire dans le livre. Difficile de quitter les lieux mais la suite est tout de même alléchante: il s'agit d'une exposition de sérigraphies (une technique que j'affectionne tout particulièrement) sur le thème « Luxeet beauté». Point d'éloge du maquillage ici mais des regards souvent acérés et ironiques sur le rapport de notre société à ces thèmes. Superpositions, gammes de couleurs violemment contrastées ou en camaïeu, jeu de société détourné ou jeu de mot : la créativité est vraiment au rendez-vous. En bref, cette journée de vendredi a été l’occasion de nombreuses découvertes, aussi enthousiasmantes les unes que les autres, en bande-dessinée comme en arts graphiques. La créativité bouillonnante des artistes présentés dans ces expositions est, d’une certaine manière, assez revitalisante, tout comme la découverte de ce neuvième art que je n’avais jusqu’à présent qu’aperçu de loin, à travers quelques artistes seulement.
Samedi 29 janvier
Le moment n’est peut-être pas très bien choisi mais après deux jours consacrés aux éditeurs indépendants et à la bande-dessinée alternative —mise à part une petite incursion chez Delcourt la veille— il est temps de s’attarder sur les stands des grandes maisons d’édition. Au Monde des Bulles, tout est démesuré : la longueur des files d’attentes où les « stars » dédicacent leurs albums à la chaîne, le nombre de mètres carrés et de libraires par stand, mais aussi l’espace entre eux, pour permettre au public de circuler aux heures d’affluence. L’espace dédié aux éditions Soleil se démarque tout particulièrement: intégralement tendu de tissu noir, sa taille immense laisse deviner que le festival est un moment important pour la maison, en termes d’image mais aussi de ventes. Les tables de dédicaces sont occupées en permanence et le public y afflue, n’hésitant pas à patienter plusieurs heures pour obtenir un précieux dessin de son auteur préféré. L’espace mangas est lui aussi très grand, bien que moins impressionnant que celui de la Japan Expo, qui selon Nicolas Grivel est le rendez-vous le plus prisé des amateurs de mangas. Cependant, on peut aisément mesurer la popularité de ce type de bandes-dessinées au nombre de personnes déambulant sous cette partie de la bulle, comme on appelle les tentes dressées lors du festival.
En fin de journée nous attendait une très belle rencontre puisque nous avions arrangé, par l'intermédiaire de Nicolas Grivel, un rendez-vous avec Edward Gauvin, le traducteur deLucille de Ludovic Debeurme. C'était un projet assez spécial puisque c'est le premier album dont Nicolas Grivel négociait les droits à un éditeur américain, mais aussi la première expérience de traduction de bande-dessinée pour Edward. Aujourd'hui, il a traduit une trentaine d'albums du français à l'anglais, ainsi que trois livres de prose dont un de fiction. Il est aussi un médiateur du livre puisqu'il publie des critiques sur le site Words Without Borders (un magazine en ligne de littérature internationale), place des extraits de nouvelle et de bande-dessinée dans des revues et propose à des éditeurs américains les travaux d'auteurs français. Il écrit aussi des nouvelles. À propos du travail de traducteur, Edward estime qu'il n'est pas nécessaire d'être écrivain pour cette tâche mais avoue tout de même que le fait d'écrire lui donne une certaine habileté plastique avec la langue. Il n'a pas de formation de base ou de parti-pris théorique et choisit d'être sourcier ou cibliste en fonction des cas de figure auxquels il est confronté. Il a aussi préféré se concentrer, lors du travail sur Lucille, sur la préservation de l'ambiance européenne et française, afin que les lecteurs y trouvent étrangeté et dépaysement. Il a aussi souligné l'importance de traduire des nouveautés vers l'anglais car il y a un certain déséquilibre en la matière, ce qu'il nous prouve en avouant que le dernier mouvement littéraire français connus aux États-Unis est le Nouveau Roman! Je retiens aussi la définition très belle et personnelle qu'Edward nous a donnée de la traduction : pour lui, il s'agit d'un jeu technique avec la langue s'apparentant à la construction d'un pont. Il réfute l'idée selon laquelle elle est un espace de perte, il y voit plutôt quelque chose de conquis puisque ce sont des lecteurs que l'on gagne. Nous avons aussi beaucoup appris sur les relations entre bande-dessinée française et bande-dessinée américaine, notamment avec le déclic qu'a été la traduction dePersépolis en anglais. Bien que la plupart des lecteurs étaient persuadés que l'auteure était américaine, les éditeurs ne s'y sont pas trompés et ont commencé à partir de ce moment-là à faire appel à des dessinateurs de France et d'ailleurs, alors que les artistes américainsunderground avaientdepuis longtemps l'estime d'un certain lectorat français. À propos de son vécu personnel des relations avec la France, il nous a dit qu'il n'avait pas toujours communiqué avec les auteurs dont il traduisait le travail par peur de les aborder, mais qu'aujourd'hui il prenait l'initiative de leur écrire afin de collaborer le plus étroitement possible afin d'arriver au meilleur résultat possible. La disponibilité d'Edward et sa facilité à parler de son travail sont telles qu'il est impossible de rapporter l'intégralité de ses propos. Je garde de cette rencontre le souvenir de sa générosité, mais aussi du point d'honneur qu'il mettait à employer le mot le plus juste et le plus proche possible de sa pensée, exigence qu'en tant que francophone il m'arrive, je l'avoue, de ne pas toujours appliquer.
Dimanche 30 janvier
Ayant lu quelques jours plus tôt l’albumChâteau de sableà la librairie des Volcans ― car il était difficile de lâcher le livre une fois commencé― je décide d’assister à une rencontre avec son auteur, le Suisse Frederik Peeters. Les personnages de cet album sont prisonniers d’une plage où la réalité bascule. Il est délicat d’en dire plus au risque de gâcher une future lecture,mais il faut savoir que ce scénario à idée fonctionne très bien en BD. En effet, comme l’a expliqué l’auteur, un roman aurait nécessité des descriptions dommageables au rythme, et une adaptation cinématographique aurait été quelque peu étouffée sous la débauche d’effets spéciaux nécessaire. Le côté fantastique et onirique de l’histoire fait émerger les personnages avec force, et ce grâce au talent du scénariste, Pierre Oscar Lévy. Ce dernier a livré à Peeters un scénario «de cinéma », avec des indications du type «extérieur nuit, 23 heures», et le tout a permis au dessinateur de voir mentalement les images qu’il allait apposer à l’histoire. Il a été séduit par le jeu avec les tabous du scénario (il est question de sexualité adolescente) qui donne au livre un tour décomplexé, jouisseur et léger alors que le contexte est plutôt angoissant. Le reste de la journée a été occupé par les inévitables achats d’albums repérés au cours des derniers jours, ainsi que par trois expositions: les Peanuts de Charles M. Schultz, Baru et la nouvelle bande-dessinée belge francophone. Je m’attarderai sur cette dernière, car les choix novateurs faits par les commissaires m’ont beaucoup séduite. Ici, un artiste brode son dessin sur une toile, là, un autre utilise des stylos Bic rouge, bleu, noir et vert pour créer d’immenses fresques, et aux murs sont projetés les dessins qu’une mère a faits de sa fille etvice-versa au rythme d’un par semaine pendant une dizaine d’années, expérience aux multiples dimensions que l’on pouvait aussi apprécier sous forme de livre. J’ai aussi été très intéressée les carnets de croquis, foisonnant de créativité, et la fresque constituée par l’assemblage d’une centaine de dessins au même format (15x15 si mes souvenirs sont exacts) de thème libre donnés par les dessinateurs exposés. Le festival s’est donc clôturé sur une exposition très réussie et inspirante. Comme le reste du festival, elle m’a permis de réaliser que ce neuvième art que je connaissais si peu malgré quelques jours en tant que libraire lors de la version 2007 d’Angoulême est en fait en pleine effervescence. Il s’agit véritablement un lieu de créativité inouï tant du point de vue narratif que graphique et plastique, et cette découverte a été, je l’ai déjà dit, des plus enthousiasmantes. D’un point de vue plus professionnel, il a aussi été intéressant de réaliser quel écart il y a entre les maisons d’édition présentes au Monde des Bulles (comme Dargaud, Dupuis, ou Casterman) et celles du Nouveau monde : les moyens sont tout à fait différents, et il faut l’avouer, même si la qualité n’est pas au rendez-vous sur tous les stands, que l’audace se situe, sans surprise, du côté des éditeurs indépendants. Bien sûr, il y a des exceptions (Body World chez Delcourt, Asterios Polyp chez Casterman), mais en creusant un peu, on s’aperçoit que leurs auteurs ont été respectivement découverts par… Çà et Là, Actes Sud et Cornélius, des maisons de taille variable, mais toujours indépendantes.
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