La maladresse dans l art contemporain
134 pages
Français

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La maladresse dans l'art contemporain , livre ebook

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134 pages
Français

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Description

Ce livre analyse l'esthétique inattendue de la maladresse. Celle-ci implique l'inexpérience, la gaucherie, le handicap, le hasard... L'auteur montre l'intégration de la maladresse, en tant que technique, dans la pratique artistique, qui finit par générer un nouvel académisme. L'auteur montre l'affirmation d'une nouvelle sensibilité réhabilitant le burlesque, l'idiotie et le monstrueux, qui contribuent au désenchantement du monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 53
EAN13 9782336365930
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Victoria Lacombe







La maladresse dans l’art
contemporain

Vérité du geste ou illusion esthétique ?



Postface de Christophe Ronel
Du même auteur
Une expérience d’art-thérapie : la Halte-Femmes de Paris (postface de Yann BENOIST), L’Harmattan, à paraître.

Photographies : Victoria Lacombe
Couverture : Victoria Lacombe
Formatage : Bwéni / Y@m Pukri / Ouagadougou
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71604-6
Propos de l’éditeur
Ayant eu le mémoire sur la maladresse de Victoria entre les mains, il nous a semblé que le traitement original qu’elle faisait d’une question paradoxale de la créativité artistique méritait d’être retravaillé en vue de cette publication.
Un hasard de mise en page ayant produit de nombreuses pages de gauches blanches, nous avons utilisé des photographies de ce mémoire comme illustrations.

Nous remercions personnellement le peintre RONEL d’avoir bien voulu rédiger une postface à cet ouvrage. Puisant dans son expérience de peintre et d’enseignant, il donne un ancrage particulier aux questions soulevées par Victoria.

Par ailleurs nous sommes sensible à l’honneur qu’il nous fait de nous avoir proposé deux dessins de ses carnets de voyages, de son travail spontané sur le terrain : ils ne représentent non pas tellement deux objets saisis sur le vif, que des sujets saisis “à cru”, comme il nous le disait. Captés par l’imaginaire autant que par le pinceau, ils sont emblématiques de son travail comme de sa maîtrise de techniques intégrant la maladresse – celle même dont nous parle Victoria.

Et ici, en l’occurrence, celle du peintre se jouant de celle de la mer et de son travail qui, au fil des tempêtes, corrode et sculpte les pieux du Sillon de Saint-Malo, donne un sens à ces sentinelles des sables.

Devant les poupées de fécondité guiziga fabriquées avec soin, amour et respect par ses confrères sculpteurs camerounais, le pinceau du peintre se plait à traduire ce que l’œil voit afin de nous dévoiler, derrière l’objet fini, sa charge de sacré.

Denis PRYEN
Directeur des Éditions L’Harmattan


Couverture du mémoire et sa pochette à documents graphiques
Remerciements
Le présent ouvrage est tiré d’un mémoire de Master 2 soutenu à l’ École supérieure d’art et de design (ESAD) d’Orléans.

Je remercie MM. Ludovic DUHEM & Maxence RIFFLET, professeurs de l’ESAD d’Orléans, qui, ayant compris que ce thème me tenait à cœur car il sortait de ma pratique esthétique d’artiste, ont accepté que je le traite pour mon mémoire de fin d’études.

Ce mémoire (page de gauche) était imprimé sur une seule feuille de grandes dimensions (84x176 cm) et pliée de telle manière que l’on prenne connaissance des pages en ouvrant selon la pliure qui apparaissait perpendiculairement à la précédente. Y étaient jointes des figures et cahiers d’illustrations, de format carte postale dans une pochette.

Naturellement, les illustrations que je pouvais utiliser dans le cadre universitaire et le mode d’exposition de ce mémoire encouragé par le travail académique, ne peuvent être reprises dans le cadre du présent ouvrage.
Note sur les illustrations tirées d’extraits de vidéos
Ne pouvant illustrer cet ouvrage des nombreuses reproductions présentées dans l’original universitaire, l’auteur donne en illustrations quelques extraits de vidéos personnelles réalisées lors d’interventions visant à produire de la créativité par la maîtrise de gestes d’apprentissage en artthérapie ou des vidéos “d’essais de maladresse” réalisées pour le mémoire ; ces vidéos furent présentées lors de sa soutenance à l’École supérieure d’art et de design d’Orléans.

Ces vidéos procèdent de l’invention de procédés permettant une mise en danger et une distanciation du geste contrôlé ; elles visent à se dessaisir de la maîtrise du mouvement en l’entravant. Au final, le travail donne une liberté plastique en créant une contrainte, souvent inattendue, qui handicape le geste mais libère en quelque sorte l’esprit en le forçant à trouver une issue à la contrainte, pour réaliser le projet.

Par des situations absurdes, des gestes idiots et imprévus, sont ainsi créés des objets qui, pour inattendus qu’ils soient, interpellent par leur créativité burlesque.
Avant-propos
L’idée de travailler sur la maladresse et de m’interroger sur ce qu’elle impliquait vient de ma propre expérience plastique. Je revois encore un de mes professeurs me dire que le trait de mon dessin était maladroit, mais que cette imperfection lui donnait une fragilité qui en faisait sa force. Dès lors, je me suis bien gardée de m’acharner à pallier mes lacunes en dessin académique. Sa réflexion a provoqué en moi un soulagement : était-ce finalement si important de ne pas avoir les capacités techniques requises, puisque ce dessin maladroit pouvait être autant considéré comme chargé de sens qu’un dessin impliquant la maîtrise des techniques, et qu’il me permettait d’être satisfaite – sans complexe – de mon travail ?
La maladresse est alors devenue pour moi une stratégie consciente que j’ai développée tant dans ma démarche que dans mon travail : au lieu de m’appliquer à l’adresse et à l’habileté, je m’appliquais à la maîtrise de la faute ; désormais, j’exploitais le geste spontané tout en cherchant des stratagèmes pour le provoquer. Un paradoxe qui m’a permis de réintroduire dans mon travail une vivacité et une spontanéité que je ne parvenais pas à saisir auparavant. La notion de maladresse implique également celle du hasard, processus tout autant utilisé dans mes collages. Car au hasard d’une superposition de fragments j’ai exploité la découpe, l’assemblement, l’imbrication des éléments pour former un tout esthétiquement cohérent. L’exploitation de ce hasard m’a permis de développer cette technique qui est finalement aujourd’hui très maîtrisée.
Cependant, pour moi le risque était de tomber dans une sorte de paresse, un confort facile trouvé dans un “système qui fonctionnait” et pouvait m’attirer la faveur des jugements. C’est pourquoi, je me suis interrogée sur l’intérêt de la faute, mais aussi sur la redondance du geste et la lassitude que cela peut provoquer autant chez le créateur que chez le spectateur.
Il n’est pas question ici de conclure mes années d’études et de recherches sur ce principe, mais il me permet d’ouvrir un questionnement sur l’art et sur ses considérations, sans avoir la prétention de donner une solution, étant tiraillée entre l’avantage d’utiliser la maladresse comme principe créatif et la facilité, comme la normativité, qu’elle peut impliquer. Ainsi, je vois l’objet de ce livre que je tire de mon mémoire comme une réflexion d’étape dans ma pratique artistique.
Ce sujet m’avait permis également d’aborder des notions qui sont pour moi de réels questionnements pour mon avenir, tels que l’art-thérapie – profession vers laquelle je m’oriente –, soit l’art comme résilience, fondés sur des principes qui écartent tout jugement plastique et donnent une valeur humaine à l’acte pictural/plastique dont la finalité peut alors être plus adaptée démarches particulières.
Je dois cependant remarquer une maladresse parfaitement involontaire dans cet ouvrage : avant de penser réaliser un jour et ce mémoire à l’université d’Orléans et ce livre, je me suis intéressée à la maladresse et ai réalisé de nombreuses lectures et recherches sur internet et couru des expositions où cette question était mise en valeur, même quand je n’en étais trop consciente. J’ai pris des notes et gardé en désordre ces bouts de papiers qui parfois ne sont pas bien référenciés ; je prie le lecteur de m’excuser de n’avoir pu réaliser un travail parfaitement académique en laissant certaines citations sans référence très précise. Par ailleurs, si dans un travail universitaire il est admis q

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