Goyim et Youpins, pogroms et peuple élu : les deux faces maudites d une même pièce et d une même tragédie – Réponse au « Goy expliqué aux goyim »
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Goyim et Youpins, pogroms et peuple élu : les deux faces maudites d'une même pièce et d'une même tragédie – Réponse au « Goy expliqué aux goyim »

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Goyim et Youpins, pogroms et peuple élu : les deux faces maudites d'une même pièce et d'une même tragédie – Réponse au « Goy expliqué aux goyim ». Janvier 2017. En réponse à :http://www.slate.fr/story/134390/goy-explique-goyim Pendant longtemps je me suis posé la question du pourquoi de ce blocage récurrent, de cette fixation antisémite, de ce "traitement" spécial de défaveur à travers les âges... Il me semblait y avoir là quelque chose d'absolument mystérieux et, non seulement, d'injustifiable (évidemment, puisqu'il n'est pas de haine (encore moins raciale) qui puisse se justifier ou se légitimer, mais il en est dont on peut faire la génèse et en décoder le mécanisme et les rouages), mais aussi d'incompréhensible pour l'intellect, d'impossible à saisir afin d'en rendre compte, dans son enchaînement de causes et de conséquences (en dehors du racisme ordinaire qui frappe toute minorité sans distinction justement). Puis, un jour, je me suis fait traiter de sale goy – et je me suis retrouvé avec mon statut d'inférieur, d'étranger jeté en plein visage, parce que la divine élection hébraïque ne coulait pas dans les veines et dans le sang impur que m'avait transmis ma mère, qu'elle n'était pas inscrite dans ma chair et que j'étais, dès lors, porteur de cette absence comme d'une tare. Comme d'une vilaine étoile jaune en fait. Et j'ai compris.

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Publié le 18 janvier 2017
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Langue Français

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Goyim et Youpins, pogroms et peuple élu : les deux faces maudites d'une même pièce et d'une même tragédie – Réponse au « Goy expliqué aux goyim ». Janvier 2017.
En réponse à :http://www.slate.fr/story/134390/goy-explique-goyim
Pendant longtemps je me suis posé la question du pourquoi de ce blocage récurrent, de cette fixation antisémite, de ce "traitement" spécial de défaveur à travers les âges... Il me semblait y avoir là quelque chose d'absolument mystérieux et, non seulement, d'injustifiable (évidemment, puisqu'il n'est pas de haine (encore moins raciale) qui puisse se justifier ou se légitimer, mais il en est dont on peut faire la génèse et en décoder le mécanisme et les rouages), mais aussi d'incompréhensible pour l'intellect, d'impossible à saisir afin d'en rendre compte, dans son enchaînement de causes et de conséquences (en dehors du racisme ordinaire qui frappe toute minorité sans distinction justement).
Puis, un jour, je me suis fait traiter de sale goy – et je me suis retrouvé avec mon statut d'inférieur, d'étranger jeté en plein visage, parce que la divine élection hébraïque ne coulait pas dans les veines et dans le sang impur que m'avait transmis ma mère, qu'elle n'était pas inscrite dans ma chair et que j'étais, dès lors, porteur de cette absence comme d'une tare. Comme d'une vilaine étoile jaune en fait. Et j'ai compris. J'ai vu ce que cela réveillait dans les tripes de celui qui le reçoit, ce crachat qui contient tout l'antisémitisme en creux et en suite logique en ce qu'il en partage en négatif la même essence d'exclusion et de dénégation de celui qui n'est pas de son clan ni de son sang. J'ai compris qu'on ne pouvait pas demander à tout le monde d'y réagir comme moi en refusant de rendre l'impolitesse et la pareille en retour – parce que les tripes mauvaises, leur réponse immédiate, instinctive, instantanée et bestiale à ce « sale goy » (ou à ce « goy » tout court), c'est bel et bien « sale juif » et qu'il faut se raisonner pour ne pas y verser, pour ne pas y sombrer, pour ne pas répondre à tant de bêtise par tant de bêtise. Pour ne pas donner la réplique à l'emballement programmé des situations et des pulsions identitaires et mortifères. Et pourtant la tentation y est...
J'ai compris que non, tout le monde ne respirerait pas un grand coup comme je le faisais, que tout le monde ne ferait pas l'effort de prendre de la hauteur, de rester au-dessus de tout cela, de ne pas verser dans la même aberration d'essentialisation discriminatoire de l'autre et, si ce n'est de tendre l'autre joue, en tout cas de ne pas prendre l'oeil ni la dent en contrepartie, de ne pas rendre les coups de l'exclusion et du mépris à l'identique – comme je m'escrimais à le faire. De ne pas participer au mensonge de l'existence d'une essence raciale bonne ou mauvaise, supérieure ou inférieure, élue de Dieu ou prédestinée à servir les élus en les jalousant – et de ne pas participer à la détestation de l'autre et à la guerre contre l'autre, incontournable, inévitablement gravée dans ce mensonge et qui en est la conséquence la plus évidente et la plus immédiate. Puis j'ai vu un goy être accueilli et traité comme un frère et un fils par une famille juive, et j'ai compris que l'intégralité paie toujours pour la partie gangrénée – qu'elle soit majorité ou poignée. J'ai su que beaucoup s'arrêteraient à la première expérience probablement bien plus répandue que la seconde, et que tout le monde ne se contenterait pas de dire « pardonne-leur, seigneur, ils ne savent pas ce qu'ils font » comme moi je le faisais (pour citer le « givré » destinataire de vos quolibets). Il faudrait, pourtant... Mais on ne peut pas poser la sagesse ni la sainteté pour deux comme exigence dans une relation. Parce qu'il le rend mauvais, le goy, ce terme de « goy » – qui, quoi que vous en disiez, est une insulte, une injure et un crachat. Sachez-le. Nietzsche disait qu'il n'est pas de chose que l'homme pardonne moins et qui le rende plus malveillant que l'humiliation – bien plus prompte encore à susciter le ressentiment que la jalousie. L'Histoire, ayant montré ce que le goy en colère a fait de son humiliante et dépréciante goyité ne saurait le contredire – triste histoire en vérité, où beaucoup de laideur a engendré beaucoup de laideur, et où deux aberrations idéologiques se sont mutuellement renforcées et sinistrement donné la réplique, dans une escalade d'anathèmes, de dénigrements et de jugements qui, dans un sens comme dans l'autre, est une insulte au cœur et à l'intelligence. Un intellectuel Juif antisioniste – donc dissident – me racontait un jour qu'il est une prière à faire chaque matin où l'on remercie Dieu de nous avoir fait Juif et pas goy. Il suffit d'en inverser les mots pour en mesurer le degré de racisme et savoir tout le mal qu'il faut en penser – et au rang de quelles inepties il faut le reléguer, et le degré de respect avec lequel il convient de l'aborder...
Ce terme, par cette distinction et cette fracture qu'il porte en étendard, ceux d'entre vous qui le répandent font croire au goy qu'il y a deux essences raciales distinctes – la vôtre, et la sienne, avec en bonus l'idée que la sienne est destinée par décret divin à se prosterner devant la vôtre et à la servir. L'antisémite, c'est celui à qui vous parvenez à vendre cette mauvaise salade et que vous faites adhérer à cet odieux mensonge – mais à moitié seulement. Il n'en valide que la première partie sur l'existence d'une essence raciale juive (que vous dites supérieure, lui objectera l'inverse), mais décide de ne pas jouer le jeu de vos divins décrets et d'en inverser la conclusion ; il refuse de servir et de recevoir le mépris en baissant la tête et sans y répondre à l'identique. Sachez-le. Il faudrait qu'il y parvienne, à rester invariablement bon et aimant en retour, ce goy récalcitrant qui refuse de manger le pain ranci de sa goyité sans le recracher en plein visage de ceux qui l'en empoisonnent (parce que toute dépréciation est nécessairement un poison). Evidemment, qu'il le faudrait – c'est en tout cas mon avis. En bon « givré » pétri de pardon et d'amour de l'Homme sans condition, il lui faudrait résister à la tentation de s'abaisser à mépriser et à détester en retour. Mais le principe de réalité, hélas, valide plus en retour du réel ce retour de bâton et la récolte en fruit bon ou mauvais des graines semées que les Golgothas consentants et consentis...
Parce que, malheureusement pour vous, l'antisémite est bien plus enfant du Talion que de la joue tendue, c'est à dire non seulement de la dépréciation raciale inversée et en miroir, mais aussi des coups rendus – avec, dans les cas les plus extrêmes, des intérêts à des taux élevés jusqu'à la démence, où le vent devient tempête, le soufflet coup de maillet, l'humiliation expulsion, dans une distorsion où n'ont plus cours les lois de la Raison, mais où il est toujours question de faire payer le sentiment d'un affront premier plutôt que de s'astreindre à le dépasser, dans le culte d'une vendetta face à une dette (réelle ou fantasmée) étendue à l'échelle de la tribu bien plus talionique et tissé de malédictions aux allures vétérotestamentaires qui courent sur des générations qu'évangélique ; et que ledit antisémite se réclame en apparence et en prétention du « givré » refusant de répondre au glaive par le glaive et d'être un maillon du cycle de la violence perpétuellement renouvelée ou non n'y change rien par ailleurs (il n'aurait jamais représenté un problème pour vous s'il l'avait effectivement été. Malheureusement...). Et si de croire en l'existence d'une essence raciale élue (donc supérieure) et d'une inférieure (ou d'une maudite) doit être considéré comme faisant intrinsèquement partie de la pensée juive au même titre que la Loi du Talion et le « ni oubli, ni pardon » – de cela, je vous laisse seul juge, j'en ai personnellement, à tort ou à raison, une idée plus élevée –, alors on peut dire que, selon cette conception que j'appellerais du judaïsme d'en-bas, tissé de racialisme et de tribalisme, dont le concept de « goy » est une illustration et que j'opposerai personnellement à un autre judaïsme d'En-Haut, universaliste, humaniste et fraternel, en lequel je crois à tort ou à raison et qui en est l'antithèse et la négation, l'antisémite, en dehors du fait d'être un goy qui n'a pas l'âme chrétienne, charitable et pardonnante, c'est simplement un Juifd'en-bas (la nuance est essentielle) qui n'est pas casher – si vous me pardonnez l'expression ; son « youpin » n'est pas étranger à votre « goy », loin s'en faut, et il n'a pas grand chose à lui envier. Je renvoie quiconque en serait choqué à ces passages du Talmud qui, selon Israël Shahak (et cités par lui), disent du goy qu'il est un intermédiaire entre l'animal et le Juif et appellent à l'extermination physique des héritiers et suiveurs de l'hérétique et traître Jésus, comme d'autres passages de la Torah appellent à l'éradication par le fil de l'épée, femmes et enfants inclus, de non-hébreux vivant sur la Terre d'Israël au motif de leur appartenance ethno-raciale non conforme à l'idéal de pureté de la Nation.
Merci d'avoir à ce point, dans un seul article (au second degré fort douteux et confortable qui, sincère et de coeur ou de façade et d’apparat, n'en est pas moins certainement pas partagé par tous, loin s'en faut), merci donc d'avoir à ce point su synthétiser toute l'essence mauvaise de ce concept ignoble qu'est celui de goy – qui aurait du, depuis bien longtemps, être relégué aux poubelles de la pensée et réduit en cendres au feu supérieur et éclatant de l'humanisme de tant de penseurs juifs, précisément. Merci d'avoir su en rendre toute l'incompréhension entre les hommes qu'on lui doit de par l'Histoire. Et toute la fracture entre les peuples, et tout le gouffre qu'on lui doit, incessamment creusé encore et encore. Et tout le sang qu'on lui doit. Et toute la triste et sinistre histoire qu'on lui doit – qui, toute d'épines qu'elle soit, n'en est certainement pas pour autant celle d'une couronne de royauté. Parce que ce concept de goy n'est pas, définitivement pas (en tout cas certainement pas uniquement) fils de 3000 ans d'exclusion et d'oppression comme vous le sous-entendez – mais bel et bien, aussi, dans un cercle ironiquement vicieux jusqu'à la nausée et jusqu'à l'abîme, père et co-créateur (et co-scénariste) de ces 3000 ans, et
essence idéologique d'auto-exclusion par tous ceux qui y prêtent foi en pensée et en actes qui, heureusement, sont loin d'être une généralité ; pour la supériorité dans le domaine morale d'une telle essence idéologique, je laisse chacun libre juge. Et encore une fois, quiconque n'en est pas persuadé n'a qu'à ouvrir un Ancien Testament ou un Talmud pour cela (ou lire Israël Shahak, pour gagner du temps).
On ne peut pas passer sa vie à rejeter le monde extérieur avec mépris et dédain parce qu'il n'est pas, par naissance, de la prétendue essence supérieure (même si, pour les plus amicaux de ceux qui communient dans ce mépris et qui, Dieu merci, sont en nombre décroissant au sein du monde juif et se dissolvent avec le temps dans la communion générale et grandissante du genre humain, on saupoudre ce dédain d'un peu de bienveillance paternaliste et de condescendance) et attendre en retour de la part dudit monde extérieur qu'il vous couvre de fleurs et vous ouvre grand les bras et la porte de sa maison dans un sentiment de fraternité partagé – précisément parce qu'à la base, partagé, ce sentiment ne l'est pas. Et parce que la guerre est inscrite dans l'exclusion de l'autre et dans l'érection des murs qui sont condamnés, par nature, à voir un jour les flèches, les lances puis les missiles voler au-dessus d'eux. Malheureusement, à ce triste jeu-là, ceux d'entre les Juifs qui n'ont pas épousé cette triste et sinistre vision du monde ont payé pour les autres, avec les autres – et, en partie, à cause des autres. Ca ne signifie pas que ce qui fut ait été pour autant mérité ni qu'on puisse le justifier, loin de là, mais simplement qu'aucun camp n'est exempt d'examen de conscience ni ne doit faire l'économie de la question de sa propre participation aux circonstances favorisant l'avènement d'un odieux événement.
Il en va de l'évolution des peuples comme de celle des corps : ils possèdent leur programmation génétique (pour les seconds, ça s'appelle l'ADN, pour les premiers l'idéologie) qui en dessine à l'avance, en partie, la funeste ou l'éclatante destinée. Bien triste programmation, bien triste conditionnement, en vérité, que de voir le monde à travers le prisme de ce "eux et nous", ce "les élus par le sang de la mère (que nous sommes ou qu'ils sont) et les goyim". Conditionnement qui n'a pas fini de faire parler de lui et de maculer les pages de tragédies sans nom – puisqu'il n'a pas fini, non plus, visiblement, d'habiter et de dessécher les cœurs, d'un côté comme de l'autre. A n'en point douter, quiconque pense le monde en ces termes ne fait pas partie de la solution – mais bel et bien du problème – et participe à sa mesure à la programmation à venir de toujours plus de murs, d'incompréhension, de rejet et de bains de sang.
Heureusement que pour faire mentir toutes les généralisations stupides dont on fait les antisémitismes (et qui sont aussi nauséabondes que celles dont on fait les philo-sémitismes), ils sont tant (et de plus en plus me semble-t-il), parmi les héritiers de la filiation hébraïque, à piétiner admirablement tout cela. Tant à faire tomber les cloisons et les barricades, à briser les chaînes du « devoir tribal » ou prétendu tel et de la tradition faiseuse de murs et de morts, à faire voler en éclat les prisons mentales des anciens sanhédrins et à désobéir aux bégaiements de l'Histoire pour lui rendre à nouveau cette éloquence de coeur qui fait les rares lendemains qui chantent. Tant à prouver qu'on n'est pas conditionné par je ne sais quelle essence ni par la race (qui, de toute façon, pour le peuple juif contemporain, est un leurre et une aberration) à quelque façon de penser ou d'agir que ce soit – à commencer par le fait de traiter l'autre qui, ethniquement et/ou culturellement, n'est pas soi en inférieur et en paria. On ne peut que regretter qu'ils n'aient pas eu hier l'assise ni la force de peser suffisamment de poids et de créer suffisamment de ponts au-dessus des murs érigés par d'autres – goyim comme « élus » – pour empêcher les funestes tragédies. Ils ont, en tout cas, participé de ce qui aurait peut-être pu les empêcher ou les atténuer, et qui sait si on ne leur doit pas, sans le savoir, certaines pages qui auraient pu être écrites de plus de sang innocent et qui ont su en rester vierges...
Que grâce soit donc rendue aux fils d'Israël qui brisent l'héritage millénaire de ces pensées et visions faiseuses de mort pour épouser l'universalité réconciliatrice qui, seule, saura faire cesser le jugement et l'effusion sang. Et heureusement, leur nombre ne cesse de croître – même si le cancer moderne de l'âme juive dans ce qu'elle a d'élevé qui en gangrène si funestement et si odieusement la belle essence, représenté par le phénomène étatique nommé Israël, les met à rude épreuve (et représente, en fait, leur plus grande et leur plus terrible épreuve). Car eux seuls portent, à mes yeux, les promesses et prophéties messianiques d'un monde et d'une humanité unifiés dans la célébration ultime de la Volonté d'un Dieu d'Amour où l'on aura cessé de dire « eux et nous » pour finir par ne plus dire que « Nous »...
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