Livre-blanc-Algerie
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editoSommaireChiffres clés page 2L’édition page 3Le cinéma page 7La musique page 10La danse page 13Le théâtre page 15Les arts plastiques page 19Conclusion page 22La Fnac a lancé, dans le cadre de son opéra- Contrairement à Alger, elle a été relativementtion “Algérie, un autre regard”, un projet tout “épargnée” par les attentats des années 90.aussi ambitieux qu’inédit. Enfin, Béjaïa est la “capitale” de la BasseKabylie (Tizi Ouzou, celle de la Grande Kabylie).Alors même que “L’ Année de l’Algérie”, quiCompte tenu des récentes émeutes de Kabylietend à promouvoir la culture algérienne enet des troubles qui persistent, la Fnac souhaitaitFrance, bat son plein, comment ne pas sey envoyer ses reporters constater par eux-poser la question de l’état réel des infrastructu-mêmes la situation de la culture. res culturelles dans ce pays, ravagé par la guer-re civile depuis une décennie ? Tizi Ouzou, foyer de l’agitation sociale, n’avolontairement pas été choisie pour ne pasLa moisson de films, de pièces de théâtre, detomber dans un discours politique. Par ailleurs,livres ou d’expositions organisées dans le cadred’un point de vue strictement culturel, Béjaïade Djazaïr 2003 reflète-t-elle la créativité dessemble mieux “équipée”.artistes algériens ? Et si une quatrième ville devait être ajoutée àDans quelles conditions ces artistes travaillent-cet état des lieux, ce serait sans hésiterils chez eux, alors que la culture ne représenteConstantine. 1que 0,13 ...

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Extrait

edito
Sommaire
Chiffres clés page 2
L’édition page 3
Le cinéma page 7
La musique page 10
La danse page 13
Le théâtre page 15
Les arts plastiques page 19
Conclusion page 22
La Fnac a lancé, dans le cadre de son opéra- Contrairement à Alger, elle a été relativement
tion “Algérie, un autre regard”, un projet tout “épargnée” par les attentats des années 90.
aussi ambitieux qu’inédit. Enfin, Béjaïa est la “capitale” de la Basse
Kabylie (Tizi Ouzou, celle de la Grande Kabylie).
Alors même que “L’ Année de l’Algérie”, qui
Compte tenu des récentes émeutes de Kabylie
tend à promouvoir la culture algérienne en
et des troubles qui persistent, la Fnac souhaitait
France, bat son plein, comment ne pas se
y envoyer ses reporters constater par eux-
poser la question de l’état réel des infrastructu-
mêmes la situation de la culture.
res culturelles dans ce pays, ravagé par la guer-
re civile depuis une décennie ? Tizi Ouzou, foyer de l’agitation sociale, n’a
volontairement pas été choisie pour ne pasLa moisson de films, de pièces de théâtre, de
tomber dans un discours politique. Par ailleurs,livres ou d’expositions organisées dans le cadre
d’un point de vue strictement culturel, Béjaïade Djazaïr 2003 reflète-t-elle la créativité des
semble mieux “équipée”.artistes algériens ?
Et si une quatrième ville devait être ajoutée à
Dans quelles conditions ces artistes travaillent-
cet état des lieux, ce serait sans hésiter
ils chez eux, alors que la culture ne représente
Constantine.
1que 0,13 % du budget de l’Etat ?
Pour balayer les différents champs culturels, les
Après la grande époque du “tout Etat”, quel est
reporters se sont penchés méthodiquement sur
aujourd’hui le rôle du Ministère de la
six secteurs : le cinéma, l’édition, le théâtre, la
Communication et de la Culture ? Qu’en atten-
danse, la musique et les arts plastiques. À
dent les artistes ?
chaque fois, directeurs de théâtre, comédiens,
Quelles sont les conséquences d’une guerre éditeurs, danseurs, écrivains, réalisateurs, chan-
civile où les intellectuels ont été les cibles privi- teurs, peintres... les ont reçus avec générosité,
légiées des terroristes ? se prêtant volontairement au jeu des questions
et laissant de côté la langue de bois. C’est pour tenter de répondre à ces questions,
et dépasser le “politiquement correct”, que la A quelques exceptions près : “aussi surprenant
Fnac réalise ce Livre blanc. que cela puisse paraître, seul le Ministère de la
Communication et de la Culture n’a pas jugéPour l’établir, elle a envoyé deux reporters en
utile de répondre à nos questions ni de nousAlgérie : Catherine Graciet, journaliste, et Nadia
communiquer les chiffres en leur possession. EtFerroukhi, photographe, pendant trois semaines
ce malgré des demandes répétées”, expliqueen mars 2003.
Catherine Graciet.
Au programme, trois villes : Alger, Oran et
Pourtant, le silence ne semble pas être la règleBéjaïa, dans lesquelles elles ont pu évoluer en
dans l’administration. Ainsi : “l’ONDA (Officetoute liberté.
National des Droits d’Auteurs) a accepté, après
Alger et Oran s’imposaient d’elles-mêmes. La avoir souligné que nous étions les premiers
première, capitale et centre névralgique de la journalistes français à les contacter, de nous liv-
culture, agit comme un aimant sur les artistes. rer quelques chiffres, tout comme le directeur
La seconde est la deuxième agglomération du de culture de la wilaya d’Oran qui nous a accor-
pays. C’est aussi la capitale du raï et de la fête. dé une longue interview”.
1. Ni le Ministère de la Communication et de la Culture ni l’ambassade d’Algérie en France n’ont confirmé ce chiffre communiqué par plu-
sieurs personnes interviewées.
livre blancs
é
cl
chiffres
chiffres
cl
Superficie Taux d'inflation
22 381 741 km . 1,4 % en 2002.
Population : Taux de chômage
er31,54 millions d'habitants au 1 janvier 2003. 27,30 % en 2001.
Nombre d'habitants à Alger : 2 562 428 en Salaire moyen
1998.
9 000 dinars/mois (105,9 euros/mois).ants à Oran : 1 213 839 en Budget de fonctionnement de l'Etat d'après
1998.
la Loi de Finances 2003
Nombre d'habitants à Béjaïa : 856 840 en 1 097,39 milliards de dinars (+ 4,18 % par rap-
1998. port à 2002).
Monnaie Part attribuée à la Culture : 0,13 %.
Dinar algérien.
Le Ministère de la Communication et de la
Sur le marché officiel : 1euro €= environ 85 Culture n'a pas confirmé ce pourcentage. À
dinars. titre indicatif, la part revenant aux Anciens com-
battants est de 9,44 %.Au marché noir : 1euro = 100 dinars.
PNB par habitant en dollars
1 698 $ en 2001.
Taux de croissance du PIB (en volume)
2,1 % en 2001.
2l'
é
dition
Avec une librairie pour 210 267 habitants et la littérature : “les professeurs n'incitent pas leurs
400 ouvrages parus en 2003 (hors Année de élèves à lire. De surcroît le commentaire composé,
l'Algérie), le secteur de l'édition traverse une fondamental pour acquérir une culture littéraire,
crise gravissime. Pour ne rien arranger, en n'existe pas dans le système éducatif algérien”.
2002, les droits de douanes sur les livres
Une aabsence dd'initiation àà lla llecture aavant ll'éco-importés ont été multipliés par trois, entraî-
le pprimaire. Selon la présidente du SPL, Radianant une baisse des importations de livres
Abet, “en Algérie, les enfants passent directe-français, qui se vendent pourtant correcte-
ment de la crèche ou des jardins d'enfants à l'é-ment.
cole primaire. Les maternelles à la française, où
l'on enseigne les bases de la lecture et où l'onPlusieurs facteurs expliquent la grave crise que
éveille leur curiosité à partir de livres et d'ima-traverse le secteur de l'édition et du livre.
giers, n'existent pas. Le premier contact des
Un manque d'intérêt pour la lecture enfants avec le livre se fait donc en primaire,
par le biais de manuels scolaires”.Première cause de la crise du secteur, il se
manifeste entre autres par : La hausse des droits de douane sur les
importations de livres! Des librairies fréquentées par les plus de 40
ans qui ont étudié en français ou qui pratiquent Suite à la Loi de Finances de 2002, les droits
le français au travail. de douane pour les importations de livres mais
aussi de papier ou d'encre sont passés de 5 à! Des romans qui, dans leur grande majorité, ne
15 % et atteignent 30 % pour les livres derencontrent pas de public et ne représentent
coloriages. À ces taxes douanières, il faut ajou-que 5 % des livres édités.
ter des frais de douane (2 %) et une TVA de
Plusieurs causes à ce phénomène. 7 % pour les livres.
Une aabsence dde ppolitique dde llecture ppublique. L'impact de ces décisions n'a pas donné lieu à
Les bibliothèques municipales et scolaires, dont une étude sérieuse mais l'association des librai-
beaucoup sont fermées, n'acquièrent plus de res ASLIA estime que la récente hausse du prix
livres depuis longtemps par manque de du livre est en partie à l'origine de la crise que
moyens. La seule bibliothèque à mener une traverse le secteur.
politique d'acquisition sérieuse est la biblio-
Le monopole des importateurs de livresthèque nationale du Hamma, située à Alger.
Pour importer des livres, une entreprise algé-Une aabsence dde ppolitique dde llecture ddans lles
rienne doit posséder un capital social de écoles. Selon le président du SNEL, Smaïn
100 000 dinars (1 176 euros). “Faute deAmziane, 80% des lycéens n'auraient jamais lu
moyens, les libraires ne peuvent importer lesun livre autre qu'un manuel scolaire dans sa
ouvrages de leurs choix alors qu'ils sont lestotalité. En effet, explique-t-il, “les programmes
seuls à connaître la demande. De plus, le nom-scolaires ne font étudier les auteurs que par
bre d'importateurs diminue, entraînant une uni-extraits et sur photocopies”.
formisation et une baisse de l'offre” déplore
Selma Hellal, directrice des Editions Barzakh, Fatiha Soual, présidente de l'association des
dénonce également l'incapacité de l'école libraires ASLIA.
publique à transmettre l'amour de la lecture et de
3l'
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Les conséquences d’une dé

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