Introduction générale : La traduction est l’un des domaines les plus important sde la littérature comparée. Elle permet au comparatiste d’explorer une langue étrangère, mais aussi la pensée de l’Autre, son esthétique et sa culture : perspective tout autant anthropologique linguistique et littéraire C.’est ce qui fait dire à Paul Van Tieghem que les études de traduction sont « le 1préliminaire indispensable de la plupart des travaux de littérature comparée ».Cette discipline qui ne cesse de gagner du terrai npartout dans le monde, ne fait pas exception en Tunisie et ne finit pas d’être au cœur des séminaires, des colloques ,des débats, des rencontre sde, s congrès et des conférences organisés notamment tout au long de l’année 22008 ; baptisée à juste titre A, nnée nationale de la traduction. Aussi, est-il de bon ton de fouiller dans sa « Bibliothèque nationale » selon la formul ede Mohammed Dib afin de trouve querlque trésor. Et s’il est vra ique l’on ne devra itpas se prive der « goûter » aux délices de toute sles littératur edus monde, d’en explorer le fond et d’en tire rplaisir et profi til, n’en demeure pas moins vra ique « dans chaque particularité, qu’elle soit historique, mythologique ou provenant d’une fable, qu’elle soit inventée de manière plus au moins arbitraire, on verra de plus en plus l’universalité luire et transparaître 3à travers le caractère national et individuel.
Introduction générale :
La traduction est l’un des domaines les plus important sde la littérature comparée.
Elle permet au comparatiste d’explorer une langue étrangère, mais aussi la pensée de l’Autre,
son esthétique et sa culture : perspective tout autant anthropologique linguistique et
littéraire C.’est ce qui fait dire à Paul Van Tieghem que les études de traduction sont « le
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préliminaire indispensable de la plupart des travaux de littérature comparée ».
Cette discipline qui ne cesse de gagner du terrai npartout dans le monde, ne fait pas
exception en Tunisie et ne finit pas d’être au cœur des séminaires, des colloques ,des débats,
des rencontre sde, s congrès et des conférences organisés notamment tout au long de l’année
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2008 ; baptisée à juste titre A, nnée nationale de la traduction.
Aussi, est-il de bon ton de fouiller dans sa « Bibliothèque nationale » selon la formul e
de Mohammed Dib afin de trouve querlque trésor. Et s’il est vra ique l’on ne devra itpas se
prive der « goûter » aux délices de toute sles littératur edus monde, d’en explorer le fond et
d’en tire rplaisir et profi til, n’en demeure pas moins vra ique « dans chaque particularité,
qu’elle soit historique, mythologique ou provenant d’une fable, qu’elle soit inventée de
manière plus au moins arbitraire, on verra de plus en plus l’universalité luire et transparaître
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à travers le caractère national et individuel. » comme l’affirme Goethe, inventeur de l’idée
de littérature universell e(Weltliteratur). Le célèbre écrivain allemand semble tracer cette voi e
à suivre : il ne faut pas re noncer à sa particularit ébi,en au contraire il, faut la creuser, pour
ainsi dire j,usqu ’à ce que l’on y découvre l’universe l.
Pour nous ,c’est donc un sujet de prédilection que de commenter notre propre essai de
traduction d’une œuvre littéraire arabe, précisément tunisienne, qui engage les modestes
qualités de base résultant naturellement de la chance que nous avons eue (tout comme bon
nombre d’étudiant stunisiens) d’avoi rbénéficié d’une formation bilingue durant treiz eans
4(primaire et secondaire). Depuis, nous n’avons j amais cessé de nous intéresser à la littératur e
arabe et tunisienne des deux langues. C’est ce qui explique, en partie, notre choix de rédiger
1
TI EGHEM, Paul Van, cité par PAGEAU, Daniel Henri, La littérature générale et comparée , Paris, Arnaud
colin « Cursus », 1994, p. 42.
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L ’événement a été accueilli comme il se doit ,à savoir la création d’un centr enational de la traduction et,
évidemment, la mise en place d’une stratégi enationale dans ce domaine, à commencer par l’élaboration d’un
programme laborieux définissant les titre straduisible ssur les troi asnnées : 2008, 2009, 2010.
Des appels à une telle initiative ont déjà été lancés depuis les années quatre-ving etn, l’occurrenc ec,elui de
Jalloul Azouna. I lsemble que la réponse positive à de telles propositions a rencontr l’éécho escompté.
3
GOETHE, Johann Wolfgang Von, cité par TODOROV, Tzveta,n « Le croisement des culture s». I n:
Communications , 43, Paris, Seuil, 1986, p. 19.
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un mémoire de mastère qui relève du domaine de la traductologie. Cette discipline tout
comme celle de la traduction, nou stiennent particulièrement à cœur parce qu’elles nous
permettent d’effectue rune sort ede voyag ecertes ,passionnant, mais, dans le même temps,
une travers éseouvent périlleuse entre deux langues et deux culture sà la fois convergent es,
divergent ets parfoi sdiamétralement opposées.
À cette motivation partiellement subjective s’ajoutent des raisons tout à fait objective s.
En effet ,l’activit éde la traduction, aussi vieille que les plus antique scivilisations et dont la
production ne cesse de s’affirmer, n’a rien perdu de son actualité et reste parmi les sujets les
plus brûlants et débattus aujourd’hui. E n outre e,n Tunisie, ce domaine demeure en friche et
quasiment inexploré.
Avant d’entamer ce travail, il est utile de rappeler que ,tout comme la pensée n’est pas
toujours communicable au sein même d’une seule communauté linguistique, elle n’est pas
forcément traduisible d’une langue à l’autre D.ans la profusion des livre squi peuvent faire
l’obje tde cette activité un, tri est nécessaire. Cependant, faut-il note rque nous n’avons que
l’embarras du choix quant aux œuvre tsunisiennes arabophones susceptibles d’être traduite set
pensées dans la perspective de la traductologie.
Mustapha El Fersi est l’une des figure sde proue de la littérature tunisienne moderne ,
autant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Traduit en plusieurs langues, il était un ardent
défenseur de la traduction qu’il considérait comme un vecteur indispensable à l’échange entre
les culture set les peuples. D’ailleurs, c’est lui-même, nou sapprend Mansour M’henni,
6
qui « revendique le droit à la traduction ». Il dit expressément dans une émission
7radiophonique «Il faut qu’on nous rende justice, que nos œuvres soient traduites » car, il est
vra ique plusieurs œuvre des mérite n’ont pas dépassé les frontière des leurs pays, ni de leur
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Au reste ,fair efi de la traduction sous prétexte que personne ne peut maîtriser les deux langues comme le
faisaient les Anciens ou enfourch ecrontinuellement comme cheval de bataille la méconnaissance de la langue
arabe n’est donc plus justifiable.
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La traductolog i(eun terme utilisé par certains chercheur esn la matière comme Jean René Ladmiral, Antoine
Berman et autre s; la poétique ou la théorie de la traduction est le terme utilisé par d’autre sthéoriciens tels que
Henri Meschonnic). L’adoption de l’une ou l’autr edes deux dénominations a fait l’obje tde débats, parfoi s
houleux, entr eles deux partisans des deux parties mentionnées ci-dessus. Ce débat nous renvoi àe un autr eplus
générique c,elui qui a opposé d’une part ceux qui soutiennent la thèse selon laquelle cette discipline serait une
science, d’autr paert, ceux qui la considèrent comme étant un art .
6
El FERSI ,Mustapha, Mouvements, tradui prt, éfac eét annot épar M’henni , Mansour, Tunis, Cenarta, Centr e
National de Traduction, 2008 (Année Nationale de la Traduction) C,oll. (Dhad), (dit-i là Habib Belaîd au micro
de Radio Tunis Chaine International e(RTCI) dans un entretien réalisé en 1998 pour l’émission Chronique de fin
de siècle
7
Idem.
2langue alors que d’autre sont bénéficié d’une audience universel lesouvent difficile à
expliquer.
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Parmi ses œuvre nous, savons opté pour Haraket (Voyelles et mouvements) , publiée
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en mai 1978, suite aux confrontati onssanglantes qui ont opposé l’Etat tunisien à l’U.G.T.T.
Ce livre qui émerge du lot littérair ede l’époque et par les sujets qu’il traite et par les genres
littéraire asuxquels il appartient ,a été saisi dix ans durant Ce. n’est qu’en 1988 que la saisie
fut levée.
Depuis son apparition, Haraket était unanimement reconnue comme une œuvre
littéraire à part entière ,en cela qu’elle échappe aux classifications. « A la limite des genres
traditionnels, au carrefour des sentiers de la création littéraire, se situe Voyelles » dit Jean
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Fontaine. En effet ,plusieurs genres s’y entremêlent. Il y a, à la foi sun pastiche du Coran
dans sa musicalité et son rythme et un pastiche des hadiths prophétiques.
A côté des traces d’une littérature arabe ancienne qui s’appuie, entre autres ,sur un
style recherché, l’abondance d’un langage dialectal dans certains passages, la prépondérance
de la pensée primitive ,ingénue et simpliste, de certains personnages nous rappellent les
légendes de jadi set la littérature populaire d’antan.
C’est aussi un roman philosophique. De plus, sa composition en actes, la présence des
monologues, des dialogues et des références à des pièces de théâtre rapprochent le texte du
genre dramatique.
En somme, ce livre qui regorge également de sujets varié set actuels, mérite, à notre
sens, d’être traduit d,’autant plus qu’il n’est pas connu du lectorat tunisien francophone ou du
lectorat occidental et qu’il ne répondra ipats, en outre à, l’« horizon d’attente » de ce lectorat .
Et si, jusque-là ,des écrivains tunisiens tels que Jalloul Azzouna ,Mahmoud Tarchouna, Adam
Fathi ou Mansour M’Henni s’accorde ntà dire que le livre n’a pas bénéficié de l’intérêt qu’il
mérite ni sur le plan médiatique ni sur le plan critique la, traduction proposé paer ce dernier,
revue par Mohammed Kamel Gaha, semble lui rendre justice. Mise en circulation, cette
traduction permettr ad’étendre le champ des lecture spotentielles de cette œuvre et par
conséquent d’accroître le nombre de ses lecteurs .Cela dit ,le reve rsde la médaille est qu’elle
n’a pas vraiment été le frui dt’un choix délibéré de la part du traducteur. Ce choix qui
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Nous allons travailler sur l’édition de 2004 pour les raisons que nous évoquons dans la not en°16, p 4.
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Union Générale des Travailleur sTunisiens.
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FONTAINE, Jean, Le roman tunisien a cent ans, Tunis, Arabesques, 2009, p. 128.
3constituerait a, priori l’,une des conditions sine qua non pour qu’il s’agisse, bel et bien, d’une
œuvre de création ou plutôt de recréation. En tout cas, c’est ce qu’Henri Meschonnic semble
nous apprendre « On serait presque plutôt choisi par ce qu’on traduit comme par ce qu’on
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écrit. » Dans le même sens, Jean-luc Moreau dit « On ne traduit bien que ce qu’on a
12longtemps porté en soi. »
Par ailleurs, outre la forme « trans-générique » de cette œuvre le, fond « trans-
historique » nou sa également poussé à la choisir en tant que corpus de notre travail, car c’est
l’un des premiers livre tsunisiens qui veuille « détruire le ghetto du dire » selon l’expression
13de Abdelwahhab el Meddeb et prenne à bras-le corps tous les non-dit s.Liberté, progrè s,
engagement, et révolt ceontre la léthargie et le manque de renouvellement qui assujettissent
les peuples arabo-musulmans, en général, et tunisien, en particulier, sont des thèmes
universe lsoù l’