livre-blanc ESR-30-05-2006
10 pages
Français

livre-blanc ESR-30-05-2006

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
10 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

LES BESOINS EN SERVICES ET RESEAUX DE TELECOMMUNICATIONS A TRES HAUT DEBIT DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DDEE RREECCHHEERRCCHHEE GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30 mai 2006 1 Les besoins en services et réseaux de télécommunication à Très Haut Débit des établissements d’enseignement supérieur et de recherche Préambule Préambule Les réseaux pour la recherche et l’enseignement (infrastructure nationale RENATER, réseaux de collecte régionaux) ont été pionniers en matière de développement de l’Internet en France dans les années 90. Aujourd’hui le modèle est appelé à évoluer, pour prendre en compte d’une part l’évolution du paysage des télécommunications, tant sous l’aspect économique, que juridique et technologique, d’autre part le développement des usages. L’environnement actuel est caractérisé par un investissement public massif en faveur du développement du haut débit (de l’ordre de 900 millions d’euros à ce jour et de 1,5 milliards sur la base des projets recensés, soit un facteur 10 par rapport aux marchés régionaux existants). Dans ce contexte, il importe de prendre la mesure des besoins spécifiques de l’enseignement supérieur et la recherche, afin d’en assurer la prise en compte dans les choix publics en matière d’infrastructures de télécommunication. Les éléments suivants rappellent que ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 118
Langue Français

Extrait

GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
1
LES
BESOINS
EN
SERVICES
ET
RESEAUX
DE
TELECOMMUNICATIONS
A
TRES
HAUT
DEBIT
DES
ETABLISSEMENTS
D’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
ET
DE
RECHERCHE
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
2
Les besoins en services et réseaux de télécommunication à Très Haut Débit
des établissements d’enseignement supérieur et de recherche
Préambule
Les réseaux pour la recherche et l’enseignement (infrastructure nationale RENATER,
réseaux de collecte régionaux) ont été pionniers en matière de développement de l’Internet en
France dans les années 90. Aujourd’hui le modèle est appelé à évoluer, pour prendre en
compte d’une part l’évolution du paysage des télécommunications, tant sous l’aspect
économique, que juridique et technologique, d’autre part le développement des usages.
L’environnement actuel est caractérisé par un investissement public massif en faveur
du développement du haut débit (de l’ordre de 900 millions d’euros à ce jour et de 1,5
milliards sur la base des projets recensés, soit un facteur 10 par rapport aux marchés régionaux
existants). Dans ce contexte, il importe de prendre la mesure des besoins spécifiques de
l’enseignement supérieur et la recherche, afin d’en assurer la prise en compte dans les choix
publics en matière d’infrastructures de télécommunication.
Les éléments suivants rappellent que ces infrastructures sont devenues un vecteur
incontournable des avancées de la recherche scientifique et qu’il est essentiel de favoriser
l’accès à des ressources en très haut débit à la communauté enseignement supérieur et
recherche.
1.
Contexte
1.1. Infrastructures européennes de télécommunications au service de
l’enseignement et la recherche
Le développement de réseaux large bande à très haut débit est l’un des principaux
objectifs de la stratégie «i2010 - Société de l'information 2010» élaborée par la Commission
européenne. « i2010 » vise à promouvoir la croissance et l’emploi en recourant aux
technologies de l’information et de la communication, conformément aux objectifs définis au
sommet de Lisbonne en 2000.
Chacun des pays européens s’est doté d’un réseau national, pour interconnecter
l’ensemble des établissements de recherche et d’enseignement. Ces réseaux sont fédérés par
l’infrastructure pan-européenne GEANT (
www.geant.net
), qui met en relation une
communauté de plusieurs millions d’utilisateurs issus de plus de 3500 sites universitaires et de
recherche répartis dans 34 pays d’Europe. GEANT est interconnecté en outre aux réseaux des
autres régions du monde, ce qui permet à cette communauté d’accéder à l’ensemble des
acteurs de la recherche et de l’éducation.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
3
1.2. Enjeux pour l’enseignement supérieur et la recherche
Les enjeux sont importants pour la communauté. Ils relèvent d’une part de l’efficacité
et de la modernisation du dispositif national, tant pour les fonctions éducation que recherche.
Ils concernent d’autre part l’intégration des choix nationaux dans le cadre global qui est
proposé à l’échelle européenne. S’en exclure serait courir le risque de rester à la marge de la
dynamique européenne dans ces domaines.
-
Infrastructures de recherche
Ces infrastructures de communication sont basées essentiellement sur des technologies
optiques, qui permettent de transmettre à la vitesse de la lumière d’énormes volumes de
données scientifiques et de mettre en oeuvre des applications multimédia.
Ainsi en France, le réseau RENATER migre progressivement d’un service de liaisons
louées aux opérateurs vers une infrastructure pérenne de fibres optiques activées par
RENATER. A terme, GEANT tout comme RENATER et les réseaux de collecte régionale et
locale sont amenés à évoluer vers une infrastructure entièrement optique.
Ce modèle de réseau est le seul qui permette à la communauté de disposer de façon
pérenne de l’infrastructure de communications nécessaire à ses activités, tant sur le plan de la
qualité que de la capacité en constante croissance. Cette croissance n’est que très
marginalement liée à l’augmentation naturelle des technologies Internet (WEB, Mail, etc…).
L’explosion des besoins en capacités provient essentiellement des grands projets de recherche
qui se développent grâce à ces perspectives nouvelles de communication. Elle s’explique aussi
par le développement d’outils de vidéoconférence à très haut débit, le besoin de rapatrier des
quantités toujours plus importantes de données pour l’enseignement, notamment dans le cadre
des partenariats interuniversitaires, la mise en ligne de base de données multimédia dans les
disciplines scientifiques et le support dynamique pour les organisations virtuelles de recherche
et d’enseignement.
-
Grands projets scientifiques
Les grands projets de recherche sont globaux mais aussi locaux. Un exemple de projet
global sous influence forte des technologies déployées dans les réseaux est le traitement des
données issues du LHC (« Large Hadron Collider ») au CERN. La communauté scientifique
de la physique des particules a fait un choix délibéré de traitement distribué, de grilles de
calcul et de stockage réparti au niveau mondial, parce que les progrès des réseaux le
permettaient. Sans cela, les peta-octets produits par le CERN auraient nécessairement dû être
traités et analysés localement, avec des ressources de calcul et de stockage inenvisageables.
Un autre exemple de projet dont la teneur scientifique est notablement affectée par les
possibilités nouvelles des réseaux de communication est la radio-astronomie. La corrélation
d’images captées par des radio-télescopes distribués dans toute l’Europe permet la
reconstitution d’une image globale dont la résolution serait celle d’un radio-télescope géant.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
4
L’acheminement des images élémentaires se faisait initialement par bandes magnétiques et
transports conventionnels et prenait de l’ordre du mois entre la prise d’image et la synthèse du
résultat. L’interconnexion de toutes les antennes reliées par des liaisons à très haut débit
permet aujourd’hui des temps de restitution de l’ordre de l’heure et ouvre ainsi de nouvelles
potentialités pour des observations en temps quasi-réel.
Dans le domaine médical, les infrastructures à très hautes capacités sont utilisées dans
des universités pour transmettre et analyser des images du cerveau à haute résolution à partir
de bases de données distribuées spécialisées en neurologie, ainsi que pour enseigner à distance
et en temps réel la chirurgie et l’anatomie.
Tous les projets ne sont naturellement pas de dimension internationale. Beaucoup sont
également de tailles nationales, régionales, voire locales comme à la dimension d’un campus
étendu. La globalisation des ressources informatiques, dont l’un des aspects les mieux
identifiés aujourd’hui est celui des grilles de calcul et de données, est certainement un facteur
important de modification des méthodes de travail des chercheurs, en même temps qu’un
moyen d’accès à des ressources informatiques de puissance considérable. Les réseaux
supportent les grands projets scientifiques, mais ils sont également le seul moyen de fournir
l’accès aux « grands instruments » à une communauté étendue de chercheurs. Ces « grands
instruments » peuvent être des moyens de calcul et de stockage concentrés ou distribués, des
expériences de physique, des bibliothèques, des bases de données, des réseaux de capteurs
pour l’observation de la terre ou du climat etc… De fait, les réseaux de communication sont
aujourd’hui partie intégrante et indissociable de tous les instruments et organisations
scientifiques.
-
Campus numériques, environnements numériques, organisations virtuelles
Par ailleurs, grâce aux réseaux, les enseignants et les chercheurs sont amenés à
repenser leurs modes de fonctionnement propres. L’accès aux données, quelles qu’elles soient,
est perçu comme un outil de travail permanent et constant, mais également instantané et
constitue un « cyber-environnement » de travail pour les scientifiques, tant sur leur lieu de
travail que lors de leurs déplacements professionnels. Les chercheurs ont besoin d’avoir accès
à leur boîte à lettre électronique, à leurs données bibliographiques, aux outils de recherche sur
Internet, à leurs bases de données propres ou partagées au sein des projets scientifiques
auxquels ils participent, et d’interagir entre eux en temps réel de manière authentifiée et
sécurisée, qu’ils soient sédentaires ou nomades.
Ces services ne peuvent pas être rendus par l’Internet. Les raisons en sont multiples :
elles s’appellent Authentification et Sécurité, Qualité de services, Service de bout en bout,
Mobilité et Nomadisme, Organisations virtuelles, Services sur mesure, etc.
Le concept d’organisation virtuelle, qui se développe aujourd’hui sur les réseaux pour
la recherche est certainement un facteur de progrès considérable, dans sa capacité à faire se
chevaucher, interagir et mutualiser les activités scientifiques autour d’outils communs. Si les
observatoires virtuels, la biologie, la physique des hautes énergies ou les sciences de l’homme
apportent des illustrations de ces nouvelles méthodes de travail pour les projets scientifiques, il
convient de souligner que de telles méthodologies et nouvelles formes d’organisations
touchent aussi largement le secteur de l’enseignement et de la formation.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
5
Les universités et campus numériques en sont les premiers exemples. Une modification
profonde des relations entre enseignants et enseignés, entre enseignés et organisations
pédagogiques est en train de se produire. Cette évolution nécessaire a pour but d’améliorer
l’efficacité du système de formation, en étendant son accessibilité. Formation continue,
formation en alternance sont des contextes exigeant une rénovation des modèles de
communication. L’accès au savoir s’appuie alors sur des outils collectifs, performants et
développés sur mesure pour les besoins de l’enseignement. Les environnements numériques
de travail en sont la réalisation d’aujourd’hui.
1.3. Pôles de compétitivité
La mise en place des pôles de compétitivité peut profiter également de ces
infrastructures de communications, en support de l’ensemble de leurs activités de recherche et
développement. Trois de ces pôles (SYSTEM@TIC, CAP-DIGITAL et IMAGES &
RESEAUX) portent sur des activités intrinsèques de l’activité de RENATER et des
laboratoires de recherche publique, tandis que les autres pôles ont besoin d’infrastructures de
communication très performantes, voire de services sur mesure analogues à ceux offerts par
RENATER à la recherche publique.
1.4. Projets européens
Cette dynamique autour du développement des infrastructures de communication, qui
permet de répondre au mieux aux besoins de l’éducation et la recherche, n’est évidemment pas
propre au contexte national. Elle s’inscrit de façon naturelle dans le projet politique de l’Union
Européenne, exprimé lors de la réunion de Lisbonne qui a lancé le principe d’une économie
compétitive basée sur la connaissance. L’une des conséquences de cette initiative a été un
renforcement accru du soutien au développement des technologies de l’information et de la
communication. Le déploiement d’une e-Infrastructure a été lancé, avec l’appui de différents
projets de R&D, financés par les PCRD comme GEANT, DEISA et EGEE.
DEISA est le regroupement des principaux supercalculateurs pour en faire une
ressource unique, EGEE est le déploiement d’un intergiciel (middleware) interopérable sur
l’ensemble des ressources informatiques distribuées, principalement dans la communauté de la
physique des particules pour le traitement des données des expériences du LHC au CERN.
Le trait commun à tous ces projets est la notion de services de bout en bout, c’est-à-dire
que la priorité est donnée à l’appropriation directe par l’utilisateur final des caractéristiques
avancées mises en oeuvre sur l’infrastructure. Cet objectif ne peut être atteint qu’à condition
que tous les éléments constituants de l’infrastructure soient de maturité technologique
comparable. Cela implique donc que tous les réseaux de collecte de RENATER soient
capables d’en acheminer les services avancés jusqu’aux utilisateurs finaux sur les campus et
dans les laboratoires.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
6
2.
Technologies
2.1. Supports fibres optiques
Les besoins de la recherche nécessitent de disposer d’un certain nombre de
fonctionnalités spécifiques, notamment d’accéder aux très hauts débits (plusieurs dizaines de
Gigabits par seconde aujourd’hui) avec une qualité de service et une sécurité très élevées.
Les besoins de la recherche /innovation en raison de leur spécificité n’ont pas vocation
à être intégrés dans l
’e-administration
. Ils nécessitent de disposer de ressources spécifiques.
Le développement de liens optiques contrôlés de bout en bout, sur des infrastructures
interconnectées au niveau européen et mondial, est une nécessité pour répondre aux demandes
de la communauté scientifique en lui fournissant des services de haut niveau. L’accès à la fibre
est ainsi devenu un enjeu majeur pour le développement des grands projets de recherche qui
nécessitent la mise à disposition de capacités de transport illimitées.
Le marché des télécommunications lie de façon très étroite la capacité transportée avec
le prix des circuits. La seule façon réaliste de supprimer cette dépendance (financièrement
insupportable pour notre communauté) est évidemment d’accéder aux infrastructures
physiques (fibres noires) et d’en assurer l’ingénierie et l’exploitation des services d’activation,
conformément aux besoins des utilisateurs. A titre d’exemple, l’infrastructure pan-européenne
GEANT consomme 75% de son budget pour fournir 25% de sa capacité de transport (location
de circuits aux opérateurs), et donc réciproquement, 25% du budget pour 75% de la capacité
(location et activation de fibres optiques). Il est attendu que cette différence s’accentue encore
à l’avenir. L’option « fibre noire » pour supporter les infrastructures des réseaux pour la
recherche ne doit donc pas être remise en question, d’autant plus que la stratégie industrielle
des opérateurs de télécommunications s’appuie sur le développement des marchés d’accès, et
pas sur celui des coeurs de réseaux.
2.2. Capacités illimités
Les besoins en capacité des organismes de recherche et d’éducation ne suivent
absolument pas les courbes de croissance quasi linéaire que l’on rencontre en observant par
exemple les évolutions de l’Internet. Même si la part des usages concernant le trafic de
commodité suit un comportement classique (avec un taux de croissance soutenu compris entre
10 et 20% par an), les besoins réels pour la recherche croissent par palier, en accompagnement
de progrès de la technologie et de la disponibilité des nouveaux services. Les passages
successifs de 2 Mb/s, puis 10, puis 100, puis 1 000 et aujourd’hui 10 000 Mb/s en sont de
parfaites illustrations. Les besoins de la recherche sont constamment sous-exprimés et ne se
matérialisent que lorsque la technologie est disponible à un coût abordable. Le passage de la
technologie de 1 à 10 Gb/s a été en ce sens, exemplaire. Les chercheurs se sont précipités sur
cette nouvelle technologie, alors qu’ils n’osaient pas exprimer de besoins correspondants avant
son déploiement par RENATER.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
7
2.3. Qualité de service
La fourniture de bande passante illimitée est un élément déterminant pour la réponse
aux besoins spécifiques de la communauté, mais ce n’est pas tout. Il est également nécessaire
de fournir des services avancés qui n’existent pas encore dans les offres commerciales des
opérateurs de télécommunications. Ces services vont des protocoles (IPv6, multicast) aux
services avancés (sécurité, authentification, nomadisme) déployés de façon homogène au
travers de toute l’Europe et dans le monde.
2.4. Réseaux privés virtuels
Parmi les services spécifiques, celui de constitution de réseaux privés virtuels est
prioritaire pour les projets de recherche. Il constitue un moyen efficace de partager la bande
passante en l’affectant à un groupe d’utilisateurs ou de sites. Il constitue également le support
nécessaire pour les organisations virtuelles qui se créent pour structurer les communautés
scientifiques autour d’outils et de moyens partagés.
2.5. Réseau de communautés
Cet ensemble de services spécifiques, qui ne sont pas et ne seront pas disponibles dans
les catalogues des opérateurs de télécommunications et de l’Internet, justifient pleinement le
concept de réseaux de communautés, qui s’organisent pour se doter des infrastructures de
communication nécessaires leurs activités. Ces communautés sont prédéfinies et régies par
leur propre charte d’usage, qui en limite ainsi l’extension thématique (recherche et éducation).
Ces réseaux, dont l’ingénierie et les services restent sous le contrôle direct ou indirect de leurs
utilisateurs, sont gouvernés par la notion de bout en bout, et impliquent nécessairement
l’homogénéité des technologies sur toutes leurs composantes : coeurs de réseaux et réseaux de
collecte.
3.
Mobilisation
des
ressources
publiques
3.1. Opportunité des CPER
Le développement d’un haut niveau d’éducation et le dynamisme de l’innovation sont
des enjeux essentiels pour assurer le développement économique et social d’une région.
Pour tenir leur place dans la communauté scientifique mondiale, il importe que
l’ensemble des établissements Enseignement supérieur et recherche puissent accéder à
l’infrastructure nationale dans des conditions optimales sur un plan technique,
indépendamment de leur localisation. A cette fin il est nécessaire que des liaisons optiques
puissent être établies d’extrémité à extrémité pour éviter la constitution de goulots
d’étranglement sur les accès. Or la volonté d’essaimer des établissements d’enseignement
supérieur et de recherche sur l’ensemble du territoire, a conduit à créer des sites de recherche
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
8
et d’enseignement supérieur distants des grandes agglomérations, à qui il convient de fournir
un service de même qualité que les grands centres.
Pour ce faire il est indispensable que les actions nationales (RENATER) et
européennes (GEANT) soient relayées au niveau régional pour prolonger les infrastructures,
d’autant que l’échelle de coûts pour assurer une mise à niveau des liaisons d’accès par rapport
aux liaisons nationales est environ de dix pour un. L’établissement de partenariats entre les
collectivités territoriales et l’Etat, établis sur la base d’objectifs ambitieux, pour assurer
l’irrigation de l’ensemble des établissements universitaires en très haut débit s’avère
indispensable pour éviter une fracture numérique entre établissements.
Les contrats de projets entre l’Etat et les régions doivent absolument intégrer cet
objectif, pour impulser l’innovation en région. Les réseaux de télécommunication établis pour
l’Enseignement supérieur et recherche constituent eux-mêmes des infrastructures de recherche
essentielles et doivent faire l’objet d’engagements conséquents.
Ainsi, les CPER doivent favoriser le développement d’infrastructures régionales, mises
à la disposition des utilisateurs de la communauté Enseignement supérieur et recherche et des
pôles de recherche. Quelle que soit la forme juridique retenue : marchés de services,
groupements de commandes, GIP régionaux, délégations de service public, l’accès à la fibre
noire doit être l’objectif partout où c’est possible. Il importe que ces réseaux régionaux,
interconnectés à RENATER, assurent la continuité de bout en bout des services disponibles
sur celui-ci, le cas échéant en installant des points de présence de RENATER supplémentaires
pour collecter les flux au plus près des utilisateurs.
3.2. Poids croissant du rôle des collectivités territoriales dans les réseaux
L’intervention
publique en matière de télécommunications a profondément évolué
depuis 10 ans. Alors que le réseau téléphonique avait été déployé par l’Etat, le développement
du haut débit s’est inscrit dans un contexte d’ouverture à la concurrence du marché des
télécommunications. La concurrence entre opérateurs, notamment entre les nouveaux acteurs
nés de la libéralisation et l’opérateur historique, est un moteur du développement numérique et
de la société de l’information.
Toutefois, il est apparu que le seul jeu concurrentiel ne suffirait pas à réduire la fracture
numérique dès lors qu’un seuil critique de rentabilité limitait les investissements des
opérateurs alternatifs à une couverture partielle du territoire. Les collectivités territoriales ont
de ce fait investi massivement dans de nouvelles infrastructures, notamment pour relier les
répartiteurs de France Télécom, afin de développer les offres alternatives.
Les collectivités territoriales, qui étaient il y a deux ou trois ans de simples acheteurs
de prestations achetées à des opérateurs pour leurs propres besoins, jouent aujourd’hui elles-
mêmes un rôle central dans le développement des réseaux. Elles sont ainsi amenées à orienter
de façon importante l’offre de services télécoms sur leur territoire. Dès lors il convient qu’une
priorité nationale comme le développement de la recherche, de l’enseignement et de
l’innovation soit pris en compte dans ces projets.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
9
3.3. Amélioration des dispositions en faveur des acteurs Enseignement supérieur
et recherche
Certaines collectivités choisissent de traiter tant les utilisateurs de réseaux
indépendants que les opérateurs sur un strict pied d’égalité, en accordant les mêmes conditions
aux uns et aux autres. Si le choix de l’égalité de traitement entre les utilisateurs publics et les
opérateurs paraît en première analyse éviter la discrimination, il n’est pas exclu qu’elle crée en
fait des conditions défavorables pour l’utilisateur public.
En effet, les offres proposées dans les catalogues des délégataires sont bien souvent des
produits banalisés destinés au marché entreprise, peu innovants sur un plan technologique et
ne répondant pas aux besoins de la communauté enseignement supérieur et recherche. Les
tarifs de commercialisation de la fibre sont souvent inaccessibles pour l’acheteur public
(universités, GIP RENATER, etc).
Lorsqu’elles établissent des réseaux d’initiative publique, les collectivités réservent en
général des fibres pour leurs propres services publics, le périmètre de ceux-ci variant selon les
cas : connexion des bâtiments municipaux, de services culturels ou touristiques,
d’établissements scolaires ou hospitaliers. Chaque collectivité choisit, en fonction de critères
propres liés à sa politique locale, l’étendue des établissements auxquels elle fournit la
connectivité.
La mise à disposition va de soi dès lors que le service public s’inscrit dans le domaine
de compétence de la collectivité concernée ou lorsque le réseau est peu étendu. Pour ce qui
concerne la communauté enseignement supérieur/recherche, les réseaux métropolitains
assurent généralement la desserte des établissements qui ne sont pas trop excentrés :
universités, grandes écoles, centres de recherche. En revanche la situation peut être très
défavorable dans le cas d’un réseau plus étendu géographiquement, par exemple dans le cas
d’une infrastructure départementale.
Il est souhaitable que, dans tous les cas, le raccordement des établissements
universitaires et des centres de recherche et notamment l’accès à la fibre, dans des conditions
acceptables constitue une priorité dans la mise en oeuvre du service public, que celle-ci soit
déléguée ou non.
3.4. Organisation de la concertation en amont des projets
Les conditions de la mise à disposition de ressources pour l’Enseignement supérieur et
recherche doivent être définies en amont des projets, en concertation avec les acteurs
concernés, et notamment avec les universitaires concernés au plan local, et RENATER au plan
national. Une telle concertation doit permettre aux établissements de décliner leurs besoins en
termes de services. Elle doit conduire à capitaliser le savoir faire des équipes techniques,
préserver la maîtrise de leurs ressources par les établissements Enseignement supérieur et
recherche, leur assurer l’accès à la fibre et aux fourreaux.
GIP RENATER- infrastructures de réseaux pour l’enseignement supérieur et la recherche -30
mai 2006
10
Il est souhaitable d’établir des conventionnements entre les acteurs concernés, ceux-ci
pouvant se décliner sous des formes variées, en fonction des environnements locaux, selon les
besoins, les configurations de réseau, les acteurs concernés etc :
Les conditions financières
doivent être établies sur la base d’une concertation qui
permette à la communauté Enseignement supérieur et recherche d’accéder à la ressource sans
pour autant porter atteinte à l’équilibre du marché. Diverses formes peuvent être envisagées
par les partenaires : co-investissement dans l’infrastructure facilitant l’accès à la fibre,
réservation de fibre avant délégation, conditions spécifiques de mise à disposition de la fibre
au catalogue du délégataire, etc. Conformément à leur rôle, il revient aux régions de
coordonner les initiatives des collectivités territoriales en faveur de la communauté
Enseignement supérieur et recherche pour assurer la cohérence des projets départementaux et
locaux.
--------------------------------
En conclusion, il importe, dans les projets publics et dans les évolutions
réglementaires, de prendre en compte les spécificités des réseaux Enseignement Supérieur et
Recherche, afin de donner à la communauté universitaire et à la recherche publique, la
compétence et les moyens de développer elle-même les services dont elle a besoin et
d’accéder aux ressources qui lui sont nécessaires. Dans le cas contraire, la partie de la
communauté scientifique qui n’aurait accès qu’à des offres de type entreprise courrait le risque
de renoncer à des expérimentations ambitieuses et innovantes et de se marginaliser dans
l’environnement scientifique mondial.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents