Hannah Arendt, Jewish Writings ( fr - angl )
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Hannah Arendt, Écrits juifs Jerôme Kohn, Ron H. Feldman et Sylvie Courtine-Denamy (prés.), Sylvie Courtine-Denamy (trad.). Texte intégral en libre accès disponible depuis le 07 février 2013. 1Être pleinement présente au monde, et, selon le propos de K. Jaspers, « ne s'en remettre ni à l'avenir ni au passé », telle est la position éminente que Hannah Arendt, – dont Sylvie Courtine-Denamy rappelle qu'elle se définissait comme « indépendante du judaïsme et pourtant juive », – a défendue en tout moment de son existence au plus près des heures noires de son Peuple, et en son œuvre de philosophe et de rebelle. Nul n'ignore l'importance de son intervention dans le champ de la philosophie politique, de La condition de l'homme moderne à La crise de la culture, des Origines du totalitarisme à Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, etc., qui constitue un apport essentiel à la connaissance de notre temps, ses catastrophes et les moyens de les conjurer. Dans l'accomplissement de cette œuvre, une foison de textes y afférant, certains inédits, d'autres publiés en des revues peu accessibles, tous sollicités par l'insistance de la « question juive », en son urgence et sa complexité, des années 1930 aux années 1960, aujourd'hui réunis en ces Écrits juifs, par les éditeurs américains, J. Kohn et R. H. Feldman.

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Hannah Arendt, Écrits juifs
Jerôme Kohn, Ron H. Feldman et Sylvie Courtine-Denamy (prés.), Sylvie Courtine-Denamy (trad.).
Texte intégral en libre accès disponible depuis le 07 février 2013.
1Être pleinement présente au monde, et, selon le propos de K. Jaspers, « ne s'en remettre ni à l'avenir ni au passé », telle est la position éminente que Hannah Arendt, – dont Sylvie Courtine-Denamy rappelle qu'elle se définissait comme « indépendante du judaïsme et pourtant juive », – a défendue en tout moment de son existence au plus près des heures noires de son Peuple, et en son œuvre de philosophe et de rebelle. Nul n'ignore l'importance de son intervention dans le champ de la philosophie politique, deLa condition de l'homme moderneàLa crise de la culture, desOrigines du totalitarismeàEichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, etc., qui constitue un apport essentiel à la connaissance de notre temps, ses catastrophes et les moyens de les conjurer. Dans l'accomplissement de cette œuvre, une foison de textes y afférant, certains inédits, d'autres publiés en des revues peu accessibles, tous sollicités par l'insistance de la « question juive », en son urgence et sa complexité, des années 1930 aux années 1960, aujourd'hui réunis en cesÉcrits juifs, par les éditeurs américains, J. Kohn et R. H. Feldman. En cette longue séquence historique, où se joua le destin du peuple juif, Hannah Arendt ne cesse d'interroger la condition juive, ses épreuves, ses défis, ses silences souvent, ses insoumissions parfois. Dans cet ensemble d'interventions ponctuelles ou de considérations approfondies sur la présence, au vif de l'Histoire, des Juifs, leur culture diasporique, leur ancrage en des historicités/temporalités discontinues et hostiles, – trois thèmes prennent une importance particulière – la question séculaire de l'assimilation, de ses conditions et ses conséquences – l'exigence d'une affirmation politique, et les risques encourus de ne pas en avoir – le rapport équivoque du « peuple » à un territoire d'élection, et au pouvoir qui s'y installe et dure.
2Au Juif de l'Aufklärung, cultivé ou/et opprimé, replié sur ses « vérités éternelles » parce que ressortissant de la seule raison, et par là « indifférent à l'égard du monde et de son histoire », Herder répliquait qu'il fallait s'inscrire en l'histoire, revendiquer sa différence plus que son égalité, s'assimiler en conservant sa singularité. Mais si le Juif assimilé s'engage ainsi dans le devenir historique, c'est, note Arendt, en « une histoire sans Dieu ». Les Juifs deviennent dans l'histoire « ceux qui n'ont pas d'histoire », et font ainsi exception. Mais qu'est-ce avoir une histoire propre, sinon se constituer comme acteur collectif politique. Il n'est d'histoire que dans l'ordre du politique. Si depuis deux siècles, observe l'auteur, l'histoire juive « n'est pas l'œuvre des Juifs mais celle des peuples environnants », les Juifs seraient-ils un « non-peuple » ? S'assimiler revient-il à se dissoudre dans un ensemble historique à la constitution duquel on n'a pas participé ? Peur d'énoncer sa différence, telle est « la peur juive », sa part maudite. Son dessein : « devenir un peuple comme les autres, non spécifique ». Là est le principe létal au centre de la question juive. Un double spectre menace la condition du peuple juif. Le spectre de l'assimilation au prix d'une perte de spécificité identitaire ; le spectre de la dissociation du monde réel, par retrait hors les cadres de l'histoire réelle. Double risque de dissolution à venir. H. Arendt analyse cette impossible maintenance d'un peuple en archipel, dont le sionisme, paradoxalement, confirmant son exceptionnalité, conforte la rétraction en deçà d'une historicité comprise comme ouverture à la différence. En effet, la théorie d'une « substance » juive éternelle, unifiée (défendue par Théodore Herzl et le sionisme allemand), parce qu'elle fut en adéquation avec les théories e également substantialistes au fondement de la culture de l'Allemagne du xix et de la e première moitié du xx siècle, précipita cette « haine des Juifs », forme anticipée de l'antisémitisme. Anhistorique, le sionisme fut ainsi « incapable de toute analyse réelle », et priva les Juifs d'une perception claire des menaces qui pesaient sur eux.
3Mais il convient de distinguer, dans le peuple juif, les figures opposées des « Juifs de cour », créanciers des États absolus, et les masses des Juifs de grande pauvreté, qui définissent deux modalités d'inscription en l'histoire. Les premiers, usuriers puis banquiers, passeront très vite comme « couche privilégiée », au plan économique, bourgeoisie profitant de « la liberté de commerce et de la mobilité de la propriété foncière ». Mais, ce faisant, victimes, selon la formule d'Arendt, de la « haine du peuple contre les Juifs d'exception », et par là, stigmatisées, mises à l'écart de l'univers du politique. Les seconds, il va de soi, plus encore déniés, plus encore apatrides : parias. Ici prennent en effet tout leur sens les catégories wébériennes dupeuple paria, ce « peuple-hôte vivant dans un environnement étranger dont il est séparé rituellement, formellement ou effectivement », réduit dès lors à « son ghetto volontaire qui a précédé de loin la réclusion qui lui a été imposée » (Max Weber,Sociologie de la religion,ASSR, 140). Ainsi donc éliminés de la vie nationale des peuples, et, à moins qu'ils ne soient « parvenus », « ni minoritaires ni prolétaires : en dehors de toute loi », les juifs comme peuple paria ne sont plus acteurs de leur histoire – mais les témoins passifs et déconcertés – sortis du concert du politique et de ses lois. Ghetto : fait social, fait symbolique. Où le peuple juif persiste à « se vouloir le “sel de la terre” », privilégiant « son être-Autre, son acosmisme » : telle est la cause, pour l'auteur, de tous ses maux. « Il est catastrophique, écrit-elle, de n'avoir jamais trouvé de réponse politique à l'antisémitisme ». Le repliement sur un quant-à-soi de si forte prégnance fut sans doute à la fois cause et conséquence de cette expulsion volontaire/contrainte hors du « jeu » politique.
4« L'émancipation des Juifs aurait dû être une admission des Juifs en tant que Juifs dans les rangs de l'humanité, plutôt qu'un permis de singer les Gentils ou une occasion de jouer les parvenus ». L'apostrophe est sévère, lucide, sans complaisance. Aussi bien les différents
types de parias figureront-ils la multiplicité des modes d'existence et de survie au sein d'un monde hostile qui dénie au peuple juif sa capacité d'action historique. La « tradition cachée » du paria relie le paria « malchanceux » (schlemihl), coupable de sa seule innocence, « seigneur des rêves », personnage central et merveilleux de Heine, porteur d'utopie, de joie de vivre, de générosité, défenseur de la liberté « naturelle » – au paria « grotesque et suspect », que figure Chaplin, forcément suspect, en effet, puisque témoignant de la sagesse juive ancestrale, et de l'ingéniosité humaine dans un monde dépourvu d'humanité. Kafka « représente » un autre type de paria, Juif solitaire au cœur d'un univers sans échappatoire, où se consomme le destin de l'homme de bonne volonté, qui ne s'intéresse qu'à « ce qui est universel », pour devenir le plus indiscernable des hommes, et survivre ainsi. Mais il est une autre forme de paria, le « paria conscient », qu'à l'évidence Arendt privilégie dans sa quête de l'homme juif comme acteur historique : Bernard Lazare sera cette haute figure qui voulut porter la question juive sur la scène politique. Figure aussi bien, et du même coup, du rebelle, qui s'insurge contre l'indifférentisme à l'endroit de la sphère politique et civique, de la masse de ses contemporains. Au risque d'être tenus pour responsables de « la souillure qui rejaillit sur l'humanité » quand viendront les temps de l'absolu malheur dont nul n'eut intelligence.
5Hannah Arendt, ou la passion du politique, seule chance pour le « peuple juif » de se dresser contre la barbarie, et, sans rien perdre de sa profonde singularité, désamarrée cependant de toute élection ou fantasme, de constituer son histoire comme partie exemplaire de l'Histoire universelle. Culture spécifique et irruption dans l'histoire se e conjuguèrent paradoxalement, au xvii siècle, dans le mouvement de Sabbataï Tsevi, que Gershom Scholem analysa dansLes grands courants de la mystique juive(trad. fr. 1983), et dont H. Arendt, dans le commentaire de cet ouvrage, tire un enseignement majeur. De la même façon que la science moderne, le mysticisme ne se réfère « ni à la révélation, ni au raisonnement pur, mais exclusivement à l'expérience ». L'un et l'autre attestent d'une « découverte opératoire de la réalité » – et de l'action qui en définit les modalités d'interprétation et de transformation. C'est à l'évidence cette quête obstinée de la réalité des choses du monde, et de leur signification, et cette volonté impérieuse d'agir au plein de ce réel, qui constitua le peuple juif comme soudain un acteur historique collectif dans la condition même de l'exil. Si l'exil est conçu comme punition, et dispersion, c'est à partir de cette dissémination même, et de cette « faute », que les juifs peuvent se produire agents d'historicité, une fois ramassées « les parcelles partout où elles se trouvent », et reconstitué le « peuple » en son archipel européen. Alors fait « corps politique » cette nouvelle configuration de signes et de prophéties, de mystique et d'insoumission sociale. On sait l'échec du mouvement sabbatéen, le retournement du « prophète », et le retrait en catastrophe du peuple hors de la scène publique et de l'histoire. Il n'empêche : le sabbatéisme, tout entier orienté vers l'action et la prise en charge des éléments contraignants du réel, a constitué ce « moment décisif dans l'histoire juive », dont l'auteur souligne avec force la leçon pour les temps présents. Qui sont temps où le « mal » prolifère. Non un mal que l'on a pu entendre – mais ce fut contresens – comme « radical », mais que Hannah Arendt dit « seulement extrême », et d'autant plus redoutable, que, ne possédant « ni profondeur ni dimension démoniaque », il se déploie, métastatique, commebanalitéenvahissante. Seul le bien, à cet égard, est véritablement profond et radical, ultime chance pour décider d'une réponse à la hauteur du défi de l'anéantissement.
6« Ce qui importe, ce n'est pas la foi, c'est le faire », écrivait Lévinas. De cette injonction de l'agir, toute l'œuvre d'Hannah Arendt se recommande, qui s'emploie à déchiffrer, dans les
prémisses de la Shoah, les manquements du « peuple juif » à ce principe de l'action dans l'histoire – sa résignation, son refuge dans les illusions mortelles. On sait combien cette interprétation de la question juive rencontra la plus vive hostilité de la part de lecteurs juifs et d'intellectuels parmi les plus éminents. Sans doute fallait-il porter le fer jusqu'en cette plaie, pour témoigner de la possibilité de reprendre l'histoire à son étiage. L'auteur ne le peut qu'en distinguant la judéité, ce « donné existentiel auquel on ne peut échapper », et le judaïsme, ce « système de croyances que l'on peut accepter ou rejeter », et que pour sa part elle rejette. Se fonder donc sur ce « donné » pour conquérir le plein droit de cité, cette instance politique que la pensée juive trop longtemps occulta, toute à son « enthousiasme pour le ghetto ». Disjoindre le « culturel », du réel de l'existence juive, permet alors à Arendt, toute affiliation revendiquée dans les limites d'une maîtrise rationnelle de sa signification politique, de plaider pour la formation en Palestine d'un « foyer national juif » (leYchouv), assez précaire et « artificiel » pour ne pas injurier les peuples arabes, et de dénoncer avec force les violences qui présidèrent à la constitution d'un État, qu'elle eût voulu bi-national. Telle est en effet la voie triomphale du politique, qui autoriserait le peuple juif, en ses diversités propres, et sa différence « existentielle », à faire sécession au sein même de son héritage. Sécession : liberté. Hannah Arendt : « Il existe toujours un espace pour la liberté d'action et de décision » – quels que soient les épreuves, les contraintes et les dispositifs d'oppression, c'est à cette volonté d'agir et de surprendre le monde, qu'invite cette lecture engagée de la condition juive entrée en rébellion.
Hannah Arendt, Jewish Writings
Jerome Kohn, Ron H. Feldman and Sylvie Courtine-Denamy (Chair), Sylvie Courtine-Denamy (trans.).
Full text available in open access since 07 February 2013.
1Être fully present in the world, and, according About K. Jaspers, "does not rely in the future or the past," this is the prominent position that Hannah Arendt - whose Sylvie Courtine-Denamy remember it was defined as "independent of Judaism and Jewish yet" -defended at any moment of his existence closer to the dark hours of his people, and his work as a philosopher and rebellious. Everyone knows the importance of intervention in the field of political philosophy, the human condition in modern crisis of culture, The Origins of Totalitarianism Eichmann in Jerusalem. Report on the Banality of Evil, etc.., Which is an essential contribution to the knowledge of our time, its disasters and how to avert them. In the accomplishment of this work, an abundance of texts relating thereto, some unpublished, some published in journals inaccessible, all requested by the insistence of the "Jewish question" in its urgency and complexity, years 1930 to 1960, gathered today in the Jewish Writings by American publishers, J. Kohn and R. H. Feldman. In this long historical sequence, which played the fate of the Jewish people, Hannah Arendt continues to question the Jewish condition, its trials, its challenges, often silences his insubordinations sometimes. In this set of specific interventions or extensive considerations on the presence, vivid history, Jews, diasporic culture, their roots into historicities / discontinuous temporalities and hostile -
three themes are especially important - question secular assimilation, its conditions and consequences - the requirement for a political statement, and the risks of not having - the report unequivocally "the people" in a territory election, and power settles and lasts.
2In the Jewish Enlightenment, grown and / or oppressed, withdrawn its "eternal truths" because the only reason citizen, and thus "indifferent to the world and its history," he replied Herder must enroll in history, claiming his difference more than his equal, assimilate maintaining its uniqueness. But if the assimilated Jew is committed in the historical, that is, Arendt notes, in "a story without God." Become Jews in history "who have no history," and thus make exception. But what have its own history, otherwise constitute themselves as a collective actor policy. It is history in the political order. If the last two centuries, the author observes, Jewish history "is not the work of the Jews but the surrounding peoples," the Jews would they be a "non-people"? Assimilate it returns to dissolve in a historic building in which it did not participate? Afraid to express his difference, this is "fear Jewish" her accursed share. His purpose: "to become a people like any other, non-specific." That is the principle at the center of lethal the Jewish question. A double threat spectrum condition of the Jewish people. The spectrum of the assimilation at the expense of a loss of specificity identity, the specter of dissociation from the real world by removing frames out the real story. Double risk of dissolution to come. H. Arendt discusses this not maintaining a people archipelago, Zionism, paradoxically, confirming its exceptionality, confirms the shrinking below a historicity understood as openness to difference. Indeed, the theory of a "substance" Jewish eternal unified (defended by Theodore Herzl and Zionism German), because it was in line with theories substantialist also the foundation of the culture of Germany in the nineteenth and the first half of the twentieth century precipitated the "hatred of Jews" early form of antisemitism. Ahistorical, and Zionism was "incapable of any real analysis" and deprived the Jews of a clear perception of threats to them.
3Mais should be distinguished in the Jewish people, the opposing figures of "court Jews" absolute creditors States, and the masses of Jews from extreme poverty, which define two terms of enrollment history. The first, usurers and bankers pass very quickly as "privileged stratum", in economic terms, bourgeoisie enjoying "freedom of trade and the mobility of the land." But in doing so, victims, according to the formula Arendt, "hatred of the people against the Jews of exception" and thus, stigmatized, ostracized from the world of politics. The latter, of course, denied more, more stateless: outcasts. Here are indeed any sense of Weberian categories pariah people, this "host people living in a foreign environment which it is separated ritually formally or actually" reduced when "its voluntary ghetto preceded by far the confinement which was imposed on him "(Max Weber, Sociology of Religion, ASSR, 140). Thus eliminated from the national peoples, and unless they are "managed", "neither minority nor proletarians: outside of any law," the Jews as a pariah people are more players in their history - but passive witnesses and bewildered - out of the concert of politics and laws. Ghetto social fact, symbolic. Where the Jewish people persists to "want" salt of the earth "," focusing "being-Other, his acosmism": this is the case, the author of all his troubles. "It is catastrophic, she writes, have never found a political response to anti-Semitism." Folding on itself as to such strong influence was probably both a cause and consequence of this voluntary deportation / stress out of the "game" policy.
4 "The emancipation of the Jews would have been an admission of Jews as Jews in the ranks of mankind, rather than permit the Gentiles singer or an opportunity to come play." The apostrophe is severe, lucid, without complacency. Both types of outcasts they included the
multiplicity of modes of existence and survival in a hostile world that denies the Jewish people's ability to historical action. The "hidden tradition" of the pariah pariah connects "unlucky" (Schlemihl), guilty only of his innocence, "lord of dreams," the central character and wonderful Heine, carrying utopia, joie de vivre, generosity defender freedom "natural" - the outcast "grotesque and suspect" that appears Chaplin, inevitably suspect, in fact, as evidence of the ancient Jewish wisdom, and human ingenuity in a world devoid of humanity. Kafka "represents" another kind of outcast, lonely Jew at the heart of a world without escape, which consumes the fate of the man of good will, who is only interested in "what is universal," for become more indistinguishable from men, and thus survive. But there is another kind of pariah, the "conscious pariah," as Arendt clearly favors in his quest for the historical Jewish man as an actor: Bernard Lazare is this high figure would bring the Jewish question on stage policy. Figure as well, and at the same time, the rebel who rises up against the indifference to the place of politics and civic mass of his contemporaries. At the risk of being held responsible for "staining that reflects on humanity" when will the time of the absolute misfortune which had no intelligence.
5Hannah Arendt, or the passion of politics, the only chance for "Jewish people" to stand against barbarism, and without losing any of its profound singularity, however undocked any election or fantasy, to establish its history as part of copy Universal History. Specific culture and burst into history now combined paradoxically, in the seventeenth century in the movement of Sabbatai Zevi, as Gershom Scholem analyzed in the mainstream of Jewish Mysticism (trans. fr. 1983), which H. Arendt, in the commentary on this book takes an education major. The same way that modern science, mysticism does not refer "or revelation, nor pure reasoning, but only experience." The both show a "discovery operative reality" - and the action that defines the terms of interpretation and transformation. This is clearly obstinate quest of the reality of things in the world, and their meaning, and this will be compelling to a lot of this reality, which constituted the Jewish people as a sudden collective historical actor in the condition even exile. If exile is designed as punishment, and dispersion is from the same release, and this "fault" that the Jews may occur historicity agents, once collected "plots wherever they are "reconstituted and" the people "in the European archipelago. So is "political body" this new configuration of signs and prophecies, mystic and social disobedience. Known failure Sabbatean movement, turning the "prophet", and withdrawal of disaster people out of the public arena and history. Nevertheless: Sabbatianism, the whole action-oriented and support binding elements of reality, it has been "decisive moment in Jewish history," which the author strongly emphasizes the lesson for present time. Are times when the "evil" thrives. Not an evil that has been heard - but it was nonsense - as "radical", but that Arendt's "only extreme" and more formidable, that, possessing "neither depth nor demonic dimension" it unfolds, metastatic, invasive as commonplace. Only good in this regard, is truly profound and radical, last chance to decide on a response to the challenge of annihilation.
6 "What matters is not faith, it's done," writes Levinas. This injunction of the act, all the work of Hannah Arendt recommends that seeks to decipher, in the premises of the Holocaust, the shortcomings of the "Jewish people" to the principle of action in the history - his resignation, his refuge in illusions death. We know how this interpretation of the Jewish question met the greatest hostility to Jewish readers and intellectuals among the most prominent. No doubt he was wearing the iron until the wound, to testify to the possibility of resuming the story to its lowest. The author can only do distinguishing Jewishness "existential given which one can not escape" and Judaism, "belief system that can accept or reject," and that for its part it
rejects . Therefore be based on this "given" to win full citizenship, the political body that Jewish thought too long occulta, all his "enthusiasm for the ghetto." Sever the "cultural" of reality of Jewish existence, then allows Arendt claimed affiliation within a rational control of its political significance, advocate for training in Palestine of a "Jewish national home" (the Yishuv) rather precarious and "artificial" not to insult the Arab peoples, and strongly condemn the violence that eventually led to the establishment of a state, she wished bi-national. This is indeed the triumphal way of politics, which would allow the Jewish people in its own diversity, and difference "existential" to secede within its heritage. Secession freedom. Hannah Arendt: "There is always a space for freedom of action and decision" - whatever trials, constraints and mechanisms of oppression, it is this willingness to act and surprise the world that invites this reading of the Jewish condition engaged into rebellion.
http://assr.revues.org/24230
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