La société i Matériel
158 pages
Français

La société i Matériel , livre ebook

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158 pages
Français

Description

La matière première de l'art dans une société de l'information se compose de gré ou de force d'informations diffusées dans les médias pour les détourner de leur stricte fonction communicationnelle et les interroger dans des appareillages critiques. À partir d'œuvres hypermédias diffusées dans des installations ou sur les réseaux, la Société i Matériel se déploie comme une entreprise virale pour s'infiltrer dans le système de l'art et sur ce nouvel eSPACE que nous côtoyons quotidiennement, inexorablement augmenté par les technologies numériques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336372105
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marc Veyrat
La Société i Matériel De l’information comme matériau artistique, 1
Série RETINA Collection Eidos
Préface de Gilles Rouet
La Société i Matériel De l’information comme matériau artistique, 1
Dirigée par Michel Costantini & François Soulages Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles),Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid, Sofia),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica), Taïwan(Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taïpei) Série RETINA 3 François Soulages (dir.),La ville & les arts11 Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence 12 Michel Gironde (dir.),Méditerranée & exil. Aujourd’hui13Eric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur 14 Eric Bonnet (dir.),Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image 17 Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage 18 Bernard Lamizet,L'œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l'image 30 François Soulages & Pascal Bonafoux (dir.),Portrait anonyme 31 Julien Verhaeghe,Art & flux. Une esthétique du contemporain 35 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou36 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou au cinéma37 Gezim Qendro,Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie38 Nathalie ReymondÀ propos de quelques peintures et d’une sculpture39 Guy Lecerf,Le coloris comme expérience poétique40 Marie-Luce Liberge,Images & violences de l'histoire41 Pascal Bonafoux, Autoportrait. Or tout paraît42 Kenji Kitayama,L'art, excès & frontières43 Françoise Py (dir.),Du maniérisme à l’art post-moderne.  À la mémoire de Laura Malvano-Bechelloni44 Bernard Naivin,Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil FacebookSuite des livres publiés dans la Collection Eidos à la fin du livre Secrétariat de rédaction: Sandrine Le Corre Publié avec le concours de
Marc Veyrat La Société i Matériel
De l’information comme matériau artistique, 1
Préface de Gilles Rouet
A Carole Brandon
© L’Harmattan, 20155-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05665-4 EAN : 9782343056654
Préface Un artiste du quotidien digital Bien entendu, la carte fait le territoire comme la pho-tographie fait l’événement… et alors est-ce que l’information fait l’art ? Le territoire, l’événement, l’esthétique sont (aussi) des construits, en conscience ou non. Même s’il ne s’agit pas que de cela, s’il est question dans ce livre de « matériaux », de contexte, d’environnement au moins autant que d’intention, de repré-sentations, de désirs et d’impressions, la relation entre l’information et l’art ne va pas de soi et explorer cette rela-tion est un projet passionnant. Marc Veyrat invite le lecteur à l’accompagner dans sa réflexion. Une réflexion qui repose, avant tout, sur une pratique, sur la réalité du quotidien, le sien, bien sûr, mais aussi de chacun d’entre nous. Dans un environnement d’écrans, de pixels, d’images, ce qui semble devenir compliqué, ce que chaque génération pratique selon ses spécificités, c’est pourtant bien de (se) construire une carte, sa carte. Chacun construit et utilise des modes d’emploi, ou bien en cherche, en par-tage. Notre quotidien est en particulier caractérisé par une banalisation d’objets et d’usages qui, plus ou moins de ma-
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nière transparente, modifient radicalement notre rapport à l’information, nos réceptions. L’image photographie, par exemple, n’impressionne plus, elle-même n’est d’ailleurs plus non plus une impres-sion. Et les objets nouveaux sont à la fois fermés et à l’usage intuitif. La plupart de nos contemporains n’ont pas plus envie (ou la nécessité) de tenter de comprendre com-ment fonctionne un ordinateur qu’une voiture. Une posture qui n’est pas nouvelle, mais qui se généralise, et pas seule-ment avec la complexification des mécanismes internes des objets usuels. Nous avons intégré une époque digitale. De nombreux objets, anciens, nouveaux, renouvelés, peuplent nos intérieurs comme nos extérieurs. Prenons l’exemple des appareils photo, après un changement radical de technologie, du chimique à l’électronique, les fabricants et les distributeurs vendent toujours des appareils photo alors même que la fonction photographique est désormais intégrée à toutes sortes d’appareils, du smartphone jusqu’à la tablette numérique. L’appareil photo n’est pas seulement un objet pra-tique à offrir en cadeau : une photographie prise avec un tel appareil ne sera pas la même que celle prise avec un smart-phone. Non pas parce que l’opérateur sera devenu, d’un coup, un artiste ou un reporter (même si l’outil peut déter-miner en partie la production) : dans le premier cas, se mu-nir d’un appareil photo revient à concrétiser une intention, celle de prendre des photos, justement, par rapport à des circonstances, des événements, des relations – une inten-tionnalité préméditée, parfois ritualisée – tandis que dans le deuxième cas, la fonction étant disponible chaque jour sur un simple smartphone, l’intentionnalité comme la prémédi-tation est différente. Il reste qu’une évolution est évidemment possible, qu’à terme le smartphone ou tout autre objet capable de photographier supplante l’appareil photo qui peut dispa-raître en tant qu’appareil mono-usage. Actuellement, l’appareil photo s’inscrit dans une démarche, quand il sort du placard bien sûr, sans que cela ne détermine pour autant de différenciations quant à l’avenir des productions réali-
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sées et à leur réception : en dehors du souvenir, éventuel-lement raconté, du preneur d’images, les photos ne portent pas de manière évidente, au niveau de leur réception, la trace de l’appareil qui a servi à les réaliser. Cependant, le rapport à l’objet reste fondamental et les usages témoignent des formes d’appropriations pra-tiques, mais aussi symboliques, affectives, et il convient de distinguer la relation à l’objet d’autres perceptions… en particulier dans cette « société de l’information » où les objets restent omniprésents. Au travail comme à la maison. Les appropriations sont multiples et complexes, le clavier induirait d’autres manières d’écrire, l’écran, de voir. Tous les sens sont concernés, comme toutes les démarches, 1 les postures, les attitudes . Alors vraiment, écrit-on, lit-on, pense-t-on différemment désormais et quelles sont les évo-2 lutions de nos perceptions esthétiques ? Extrapolons l’exemple de la production d’images photographiques à l’ensemble des pratiques information-nelles. La production d’informations s’est bien banalisée, pour chacun. En même temps que la réception, l’appropriation, la transparence des technologies. Avec ces technologies, on ne répare plus, on constate un état de marche (ou non). Dans les usages aussi le numérique (ou mieux, le digital), ces 0 et 1, ces vrais ou faux, ces différen-ciations radicales, ont supplanté l’analogique, le progressif, le nuancé. Dans le même temps, l’impression est perma-nente. Avec l’Internet, les réseaux dits « sociaux », la géné-ralisation d’outils de communication à une grande partie de la planète, les productions d’images, d’écrits, de dessins, plus généralement d’informations au sens de mise en forme, s’accompagnent désormais d’activités d’édition, de 1 . Cf. Serge Dufoulon (dir.),Internet ou la boîte à usages,Paris, L’Harmattan, Collection Local & Global, 2012. 2 . Cf. sur ces thématiques, Serge Dufoulon & Jacques Lolive (dir.),Esthé-tiques des espaces publics,Paris, L’Harmattan, 2014 & Thierry Côme & Gilles Rouet (dir.),Esthétiques de la ville, équipements et usages, Paris, L’Harmattan, Collection Local & Global, 2014. 7
diffusion, de reprises, de transformations. Chacun peut accéder à de nouveaux espaces « publics ».Facebookest devenu une gigantesque salle virtuelle de partages, de com-mentaires, de retouches. Il s’agit d’une culture de l’information installée avec et par ces pratiques qui valori-sent aussi la créativité et les relations ludiques. Dans ce contexte, et alors que l’« information art » désigne un art « digital » et donc surtout lié à des usages de technologies et d’objets, la question de la relation entre l’information et l’art prend une nouvelle pertinence. On sait bien, en particulier avec les travaux d’Abraham Moles, que l’information, matérialité de la communication (car il s’agit bien de développer une théorie de l’information), peut être 3 à l’origine d’une esthétique nouvelle . Pour cet auteur, c’est bien la communication intersubjective qui remet l’œuvre d’art au cœur du social, par sa valeur de création de sensa-tions. Alors que la communication fait exister l’information, cette dernière est bien un « matériau artistique », mais pas dans l’exception ou l’exclusif, ni dans l’officiel ou le sacré, dans le quotidien. L’intention artistique se conjugue alors aux perceptions esthétiques. Voici quelques éléments du contexte de la réflexion que Marc Veyrat livre dans cet ouvrage. Sa Société i Matériel est une vraie entreprise, un pro-jet artistique déposé à l’INPI « conçu sur le modèle de l’entreprise… et organisée en réseau ». Nous sommes dans du concret et de l’entrepreneuriat (il n’est d’ailleurs pas question de tenter toute différenciation entre « virtuel » et réel). Des choix sont assumés, expliqués, revendiqués : principalement de pouvoir, efficacement, collectivement développer une activité artistique. La Société i Matériel est un outil et un résultat, un ancrage concret dans le social. Peut-être même que c’est
3 . Abraham Moles,Théorie de l’information et perception esthétique,Paris, De-noël Gonthier, 1972.
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cette société qui permet la cohérence de l’ensemble des démarches esthétiques des membres du réseau. Cet ouvrage non seulement en raconte l’histoire, en explique l’intention, mais aussi justifie avec pertinence la démarche. Marc Veyrat est un artiste, mais pas un créateur d’entreprise artistique, car il ne s’agit pas du tout de cela. L’inscription dans le contexte est fondamentale. L’auteur est lucide. Il mesure les risques et les accepte. Il s’installe et anime un réseau dans cet espace public d’aujourd’hui à la fois espace concret des formes urbaines accessibles au public (public space), ou bien espace ou cybe-respace de dialogue (public sphere) d’échange, de réalisation. Un espace public,a priori ouvert à tous, qui ne peut plus être mis facilement en opposition à l’espace privé. Les fron-tières ont été bousculées et la délimitation entre les espaces privés et publics n’est pas (plus ?) évidente, notamment en matière d’art, car la vie privée est désormais « publicisée » et 4 les espaces publics sont « privatisés » , au point où il con-vient, maintenant, d’interroger l’intime pour tenter de com-prendre les articulations entre privé et public. Cet ouvrage est donc une analyse et un témoignage, d’un projet réalisé et en devenir, mais aussi d’une démarche personnelle, et partagée. Ainsi, il convient d’encourager le lecteur à parcourir les sites cités, à explorer l’univers artistique des artistes du réseau et à s’interroger sur ses perceptions, ses impressions. Il faut entrer dans le vif du sujet de ce livre, et tenter de s’approprier la démarche à partir des développements et des analyses. Cette expérience ne sera pas neutre, car, après tout, c’est aussi un peu la nôtre, chaque jour. Gilles Rouet Chaire Jean Monnetad personam en études interdisciplinaires sur l’Union euro-péenne, est professeur de sciences de l’éducation à Reims et des relations internationales à Banská Bystrica (Slovaquie) et membre du Laboratoire de Recherche en Manage-ment (LAREQUOI) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelinese. 4 . Cf. Marc Veyrat (dir.),Arts et espaces publics,Paris, L’Harmattan, Collec-tion Local & Global, 2013. 9
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