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• Publié par: Thoem
• Nombre de lectures: 105
• Langue: Français

Extrait

Un projet de photographie documentaire e l n o u r . n e t / p h o t o g r a p h i e d o c u m e n t a i r e
SOMMAIRE
Page 1 Couverture
2 Sommaire
3 introduction
4 Lectures mode d'emploi
5 Chapitres 1-2-3
-Nilotique
-Khartoum
-Archives de studios
6 Chapitres 4-5 6
- Production photographique actuele
- Kordofan rural et urbain
- MontS Nouba

7 Chapitres 7-8-9
-Transhumance
-Darfour
-Darb al Arba'ïn
8 Biographies
-Claude Iverné
-Fouad Hamza Tibin
-Mohamed Yahia Issa
9 Carte du Soudan
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INTRODUCTION
J’ai entrepris en 1999 un travail Documentaire sur les traces d’une ancienne piste transsaharienne, dans le désert libyen du Kordofan
et du Darfour, qui relie l’Egypte et le Soudan. À mesure que je progressais sur la « Route des quarante » se substituait aux clichés de
la presse occidentale et des ouvrages spécialisés l’histoire complexe d’une terre aux multiples influences.
Il m’est alors apparu essentiel, que pour comprendre, et transmettre sa mémoire il me fallait plus encore que pour tout autre, la
désencombrer des leitmotivs réducteurs, dont la nourrit l’occident. Il me fallait partir à la rencontre de ses héritiers, exprimer leurs
propres mots dans leur propre langue, consigner leurs propres annales en marge de celles qui s’écrivaient loin de chez eux, et sans
eux depuis deux siècles. Je commençais à comprendre que l’itinéraire n'était pas de papier, qu’il m’appartiendrait de le tracer, à pied.
Depuis, j’y ai recensé près de 80 tribus, indifféremment métissées par le jeu des mutations climatiques, politiques, économiques et
religieuses, comme autant de stigmates d’une histoire, figée par son éloignement du tumulte mondialiste du XXIe siècle. J’ai exploré
Les lieux communs, les liens, majeurs ou ponctuels au sein desquels resurgissaient ces influences, l’islam, la terre arable, le désert, le
commerce, l’eau.
La piste, s’y est avérée encore plus expressive, tant par son passé, par les jours qu’elle égrène aujourd’hui, que par l’incertitude de son
devenir. La piste, cette piste aux multiples tracés rassemble toutes les pistes. Elle est le lien, le lieu où se concentrent et s’expriment les
lieux communs, l’ensemble des liens sociaux humains sur ce territoire. La «piste des quarante» me guide entre Arabie, Méditerranée
et Afriques, vers les sources profondes de son passé.
Elle porte encore aujourd’hui les empreintes originelles de tous les peuples qui s’y sont mélangés et autant de nouvelles scarifications
nées à ses croisements, Elle a foulé les récoltes des premiers paysans, les pâturages des pasteurs, qu’elle menait aux mêmes puits.
Les peuples arabes en marche vers l’Ouest y véhiculèrent l’islam, à dos de chameau et à cheval. Veine de négoce au XIXe siècle,
marchands et pèlerins en route vers l’orient y ont jalonné en marge du Nil la brève indépendance du Darfour. Sur leurs pas, on peut
toujours y lire les cicatrices des convoitises de l’Europe chrétienne coloniale, comme la genèse d’ardentes conquêtes politiques et
économiques à venir. Depuis quarante ans, les pluies d’été s’y raréfient, et avec elles le territoire nourricier, que partagent malgré eux
nomades et sédentaires, natifs noirs africains, peuples nilotiques et métis arabes
La piste des quarante court toujours. Elle a résisté au temps. Même si les réalités économiques et climatiques ont dévié le pas lent des
chameaux, vers d’autres pierres martelées au galop ; même si les chameaux ne transportent plus d’autre denrée que leur propre chair
; leur sillage préserve fragilement les traits oubliés des premiers conquérants connus de l’Afrique.
Le prix du sang s’y est récemment indexé sur celui du baril de brut, fixé quelque part entre Washington et Pékin. Des ragots m’ont
dit, que le pétrole n’empruntait pas la piste, comme l’avaient toujours fait de mémoire d’anciens les richesses qui quittaient le pays,
car de lui, ils n’avaient jamais vu la couleur. L’un d’entre eux me raconta que, depuis la guerre coulait des veines des martyrs morts
au combat, comble d’un arabe, du sang noir; que même si la paix arrivait un jour d’une piste au delà du désert, il faudrait beaucoup
de Haboubs, de pluies et des générations de palabres pour recouvrir les traces brûlantes du passé.
La piste entretient la rumeur, celle qui, mi-légende, mi-ragots, rassemble l’histoire du peuple, et fait fi de celle des manuels scolaires
passés et à venir. Voici ici restitués les mots, et maux, qu’elle véhicule, glanés à flancs de dromadaires à fleur de peaux, entre deux
siestes, confiés aux oreilles de passage.
Claude Iverné
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Il m’importe de restituer les choses juste telles qu’elles apparaissent, sans obstruer le projecteur par l’égo.
Photographier ou écrire trahit bien suffisamment l’auteur. Inventer est Présomptueux. Le style est vulgaire, la découverte exitante.
LECTURE
Je consigne depuis 1998 en images et en mots les échos des territoires du Nord, Kordofan
et Darfour, au Soudan
Le mode photographique se rapproche du factuel. Des clichés au moyen et grand format à
main levée, à hauteur de regard adulte, en focale standard restituent une vision normale voire
banale sans effets ni urgence.
Mes notes en arabe enregistrent, datent, méticuleusement les noms des hommes, leurs
paroles, lieux, tribus, et clans. Leur verbe, les maux, espoirs, et indices qu’ils véhiculent tissent
la trame de mon enquête.
Avec ces empreintes comme vocabulaire, et leur montage comme grammaire, Une écriture
tente d’allier précision et lyrisme
à fin de reproduire une immersion à hauteur humaine. Il s’agit de représenter et nommer au plus
près ce que mon œil a perçu ; de répéter ce que mon oreille a entendu.

Cette dialectique propose au lecteur Une errance initiatique sur mes pas et ceux des
photographes et poètes soudanais. Il prend la piste, à pied, à dos de dromadaire, de cheval, de
camion et explore lui même la société soudanaise. Le sol lui transmet intuitivement son histoire,
un peu plus à chaque foulée. La signalétique l’égare volontairement sur un jeu de pistes visuelles
et verbales, en terres musulmanes, entre Arabie, Méditerranée et Afrique. de la capitale aux step-
pes désertiques. Des nomades arabes, aux paysans noirs, vers une réalité du désert, par la piste
des quarante jours, vers le Nil.
Il y relève à sa façon les indices, les marques collectés par l’auteur qui façonnent
l’itinéraire reconstitué: reflets du racisme historique en terre de métissage, repères
d’asservissements culturels, traces d’islam africain, d’animisme musulman, signes de la
condition des sexes, séquelles des enjeux et influences écoomiques, que religieuses, depuis les
colonies jusqu’au pétrole. effets des rapports confus qu’entretiennent croyances traditions et
pouvoir en contrées illettrées. L’inertie de l’hospitalité de survie…
Le Soudan évolue, Ce travail avec lui et avec lui sa forme. je saisis ce prétexte à reflexion
sur les différents modes de représentations d'un même territoire. j'illustre ce débat par le choix
délibéré de montrer a chaque chapître de l'exposition les différentes étapes de transformation
de ma vision. je présente ainsi les brouillons ponctuels d'un travail en permanente mutation.
La première approche de type reportage au leica et panoramique, est présentée en diaporamas
sonorisés ( prises de son réalisées sur place ) ( reproduction de l'exposition multimédia
parisienne à la maison des métalos en 2003 ). Une maquette de livre réalisée par Xavier Barral
est parralèlement épinglée aux murs. je la corrige manuscritement durant l'exposition. Enfin, des
tirages grands formats sur papier pour plans ponctuent le parcours, qui illustrent mon dernier
point de vue tant à laprise des clichés, qu'à leur choix, recadrage puis mise en espace.
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ITINÉRAIRE
REMONTÉE DU NIL, LE SOUDAN RURAL NORD ...............(n pointill&