Sublimation
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les jours passent et Abbie n’a toujours aucune nouvelle de Vita... Désespérée, la première tente d’oublier son chagrin en faisant la fête tandis que l’autre prend des vacances. Lorsque les cours reprennent, Abbie est plus résolue que jamais : elle trouvera le moyen de reconquérir le cœur de la jolie professeure, coûte que coûte !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 164
EAN13 9782819101581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

cover.jpg

 

 

 

Sublimation

 

De Lexa Adler

 

 

 

img1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »

 

©2017Les Editions Sharon Kena

www.leseditionssharonkena.com

ISBN : 978-2-8191-0158-1


 

 

ABBIE

 

— Trois... Deux... Un... Bonne année !

Les cris s’élèvent dans toute la maison. Mes pieds se mettent à sautiller sur le parquet, presque contre mon gré, emportés par la frénésie générale. Maddie et Jo sont à mes côtés, leurs bras calés sur les miens – pour un peu, on ressemblerait à des joueurs de rugby – et nous continuons de crier et de marteler le sol pendant un long moment. Autour de nous, la plupart des invités nous imitent ; certains s’étreignent ou s’embrassent. D’autres, plus timides, sont restés prostrés près de la table faisant office de buffet et se servent en cochonneries. C’est comme ça que vous commencez la nouvelle année ? Bande de gros lards ! je leur crie dans ma tête. Ou bien à voix haute ? Allez savoir, il y a tellement de bruit. Du coin de l’œil, j’aperçois la crinière rousse d’Hannah. Je ne suis pas surprise de la voir emballer un type à lunettes, près de la fenêtre. Cette fille est pire qu’un Dom Juan. Après avoir roulé une dernière pelle à son binoclard, elle nous rejoint, le pas titubant.

— Bonne année, les filles ! s’exclame-t-elle d’une voix traînante.

Je lui réserve le même traitement que ces dernières semaines : je me contente de l’ignorer et de lui tourner le dos, me dirigeant à mon tour vers les gourmandises que nous avons nous-mêmes préparées durant l’après-midi. La voix de ma traîtresse d’amie retentit derrière moi.

— Abbie !

Sérieusement ? Elle veut pas me lâcher, un peu ? Le jour même où Vita a reçu l’e-mail empoisonné, j’ai contacté Hannah et ai passé deux bonnes minutes à la traiter de tous les noms avant qu’elle ne me raccroche au nez. Je lui ai également envoyé un long message lui expliquant en détail pourquoi elle était une amie épouvantable. Après s’être rendu compte de sa « bêtise » – comme elle la nomme –, elle a passé quelques jours à me harceler d’appels et de SMS, jusqu’à ce que je ne décide de la bloquer sur tous mes réseaux sociaux. Quand quelqu’un dépasse les bornes, il vaut mieux que cette personne se tienne éloignée de moi. J’ai tendance à avoir des envies de meurtres. Et rien de ce qu’Hannah aurait pu me dire, aucune de ses explications – ou dirais-je, justifications – n’aurait pu affaiblir ma colère. Une garce. Voilà ce qu’elle est.

— Ab’s !

Je me retourne, cette fois-ci, pour lui jeter un regard noir. N’insiste pas... ou tu vas t’en prendre une. Mes pas m’emmènent à l’étage, où je crois pouvoir m’isoler. Sauf que la salle de bain est occupée. Et que des gémissements s’échappent de derrière la porte. Je frappe violemment contre cette dernière dans un élan de rage et me blesse la main. La douleur qui me traverse le poignet ne fait que décupler ma fureur. Je me retourne enfin pour faire face à Hannah.

— Quoi ?!

Son courage semble éclater sous le coup de ma colère et à ma plus grande surprise, elle se défile :

— Laisse tomber, on discutera quand tu auras rentré les griffes...

Alors qu’elle se retourne, je l’attrape par l’épaule et la plaque contre le mur du couloir. On se défie du regard pendant plusieurs secondes : le sien, appréhensif et méfiant ; le mien, noir et sans pitié.

— Qu’est-ce que tu crois, Hannah ? Que j’ai envie d’écouter tes conneries ? Qu’on va redevenir potes comme si de rien n’était ?

Elle baisse les yeux.

— Que tu me dises comment je peux me faire pardonner. Je ferais n’importe quoi !

— Tu comprends pas que c’est trop tard ? Tu as tout gâché ! Vita ne m’adressera plus jamais la parole, par ta faute !

— J’ai fait que lui dire la vérité, Abbie ! Je sais que ça ne justifie rien, mais elle l’aurait découvert tôt ou tard. Je ne pensais pas qu’elle comptait à ce point pour toi, que tu étais amou...

— Qu’est-ce qu’il se passe, ici ?

Jo nous fait face à l’autre bout du couloir, les bras croisés et l’air confus. Maddie débarque au même moment et se met à tambouriner contre la porte de la salle de bain.

— Hé ho ! Sortez de là immédiatement ! C’est pas un baisodrome, ici !

Le loquet finit par tourner et la porte par s’ouvrir sur un couple – façon de parler – éméché. La nana rajuste sa jupe et Maddie les chasse d’un geste du bras.

— Je vous jure que si je trouve des traces...

— Les filles, qu’est-ce qu’il se passe, à la fin ? Ça fait un petit moment que vous êtes bizarres, toutes les deux !

Peu désireuse d’avoir cette confrontation maintenant, je me dirige vers mes deux amies, pas pour leur donner des explications, mais pour redescendre les escaliers.

— Abigail Turner, n’essaie pas de t’échapper ! gronde Maddie en me retenant par le col de mon crop-top.

Et avant que je ne comprenne ce qui se passe, je suis poussée vers la chambre de cette dernière par deux paires de bras déterminées.

— Hé ! Lâchez-moi !

— Toi aussi ! s’écrie Jo en entraînant Hannah.

Nous nous retrouvons à quatre sur le lit géant de Maddie. Je m’assois de mauvaise grâce ; non pas parce que je compte obtempérer, mais parce que le sol commençait à tanguer dangereusement et qu’il me faut une minute afin de retrouver mon équilibre.

— Bon alors, c’est quoi, l’embrouille ?

Je jette un regard peu amène à Jo, notre médiatrice improvisée.

— On a capté qu’il y avait de l’eau dans le gaz depuis quelque temps et on n’a pas insisté, mais y en a marre, là ! ajoute la pin-up.

— Ça vous regarde pas, maugrée-je en me laissant tomber sur le matelas.

L’attrape-rêves rose bonbon accroché au plafond se met à tournoyer.

— Hannah ?

— C’est pas à moi de raconter.

— T’as la langue bien pendue, pourtant... je lâche en ricanant.

Personne ne dit rien pendant quelques secondes. Je me redresse d’un coup.

— J’ai soif.

Je titube vers la porte, mais je me suis levée trop vite et m’écroule au pied du lit. Des rires fusent autour de moi.

— Abbie, assieds-toi, merde !

Je reste prostrée par terre, incapable de me redresser.

— On devrait peut-être la mettre au lit... suggère maman Jo.

— Non, elle joue la comédie pour qu’on arrête de lui poser des questions...

— C’est à propos de Vita.

Je rouvre les yeux en entendant son prénom.

— La ferme.

— Elles finiront bien par le découvrir !

— J’ai dit, la ferme !

— Abbie... insiste Maddie. C’est quoi, le délire ? Tu nous avoues tout ou je t’étouffe avec un coussin ?

La menace m’arrache un nouveau ricanement. Puis, ma langue se délie sans que je puisse l’en empêcher :

— J’ai couché avec Vita.

— Calligaris ? s’exclame Mad, comme si on côtoyait trente-six Vita différentes.

— Ouais, notre prof de chimie. Et pas qu’une fois.

— Attends... c’est une blague ?

J’y crois pas. Elles sont réellement sur le cul. Hannah ne leur avait donc rien dit... quel retournement !

— Donc, elle est lesbienne ?

Comme si la terminologie importait, là, tout de suite ! Ou comme si elle importait tout court.

— Et qu’est-ce qu’il s’est...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents