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Quelle que soit la durée de votre séjour sur cette petite planète, et quoi qu’il vous advienne, le plus important c’est que vous puissiez, de temps en temps, sentir la caresse exquise de la vie. JEANBAPTISTECHARBONNEAU,Avis de passage(1957)
Je me demande ce qui a bien pu m’attirer jusqu’au jardin. Je revois la lumière estivale – les arbres, les buissons et l’herbe d’un vert lumineux, baignés par la douceur bienveillante du soleil de la fin de l’aprèsmidi. Étaitce la lumière, alors ? Mais il y avait aussi les rires provenant d’un groupe d’invités près de la pièce d’eau. Quelqu’un avait dû blaguer et provoquer l’hilarité générale. La lumière et les rires, donc. J’étais à l’intérieur, dans ma chambre, sur mon lit, fenêtre grande ouverte pour entendre le bavardage des hôtes, je m’ennuyais et, soudain attirée par les notes égrenées d’un rire enjoué, je me suis levée pour aller à la fenêtre observer les dames et les messieurs, la marquise, les tréteaux couverts de petits canapés et de grands bols de punch. Je me suis demandé pourquoi ils se dirigeaient tous vers la pièce d’eau. Quelle était la cause de tant de gaieté ? Je suis vite descendue les rejoindre. À peine arrivée au milieu de la pelouse, j’ai fait demitour pour retourner prendre mon appareil photo. Pourquoi ? Je crois que j’ai ma petite idée maintenant, après tant d’années. Je voulais cap turer ce moment, cet aimable groupe assemblé dans le jardin par un doux soir d’été anglais, le capturer et le garder prisonnier à jamais. Je sentais confusément qu’il était en mon pouvoir d’ar rêter la marche impitoyable du temps et de figer cette scène,