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ANALYSE DU RISQUE RELIÉE À L’INTRODUCTION DE LA MALADIE DÉBILITANTE CHRONIQUE DES CERVIDÉS AU QUÉBEC Par Manon Racicot Présenté au Dr Martineau Dans le cadre du cours Vétérinaire, faune et environnement Faculté de médecine vétérinaire Université de Montréal Avril 2006 Table des matières Introduction…………………………………………………………………………………….3 Évaluation du risque - Identification d’un danger potentiel………………………………………………..4 - Caractérisation du danger…………………………………………………………..5 - Caractérisation de l’exposition……………………………………………………..7 - Conséquences de l’exposition……………………………………………………...8 - Caractérisation du risque…………………………………………………………...9 Gestion du risque……………………………………………………………………………..10 Communication du risque…………………………………………………………………….13 Références…………………………………………………………………………………….14 Annexe 1………………………………………………………………………………...……15 2Introduction Les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) incluent entre autres l’encéphalopathie spongiforme bovine (vache folle), la tremblante du mouton, la maladie de Creutzfeldt-Jacob chez les humains et la maladie débilitante chronique (MDC) des cervidés. La MDC est la seule variante transmissible des EST chez les espèces de cervidés vivant en liberté. C’est pourquoi il est si difficile de décrire la distribution de la maladie et de la circonscrire. La souche de prions qui est responsable de la MDC n’a été reliée à aucun cas de maladie chez ...

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ANALYSE DU RISQUE RELIÉE À L’INTRODUCTION DE LA MALADIEDÉBILITANTE CHRONIQUE DES CERVIDÉS AU QUÉBEC       ParManon Racicot        Présenté au Dr MartineauDans le cadre du cours Vétérinaire, faune et environnement          Faculté de médecine vétérinaireUniversité de MontréalAvril 2006
Table des matières Introduction…………………………………………………………………………………….3  Évaluation du risque- Identification d’un danger potentiel………………………………………………..4 - Caractérisation du danger…………………………………………………………..5  Caractérisation de l’exposition……………………………………………………..7- - Conséquences de l’exposition……………………………………………………...8 - Caractérisation du risque…………………………………………………………...9
 Gestion du risque……………………………………………………………………………..10 Communication du risque…………………………………………………………………….13 Références…………………………………………………………………………………….14 Annexe 1………………………………………………………………………………...……15
 
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IntroductionLes encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) incluent entre autresl’encéphalopathie spongiforme bovine (vache folle), la tremblante du mouton, la maladie deCreutzfeldt-Jacob chez les humains et la maladie débilitante chronique (MDC) des cervidés.La MDC est la seule variante transmissible des EST chez les espèces de cervidés vivant enliberté. C’est pourquoi il est si difficile de décrire la distribution de la maladie et de lacirconscrire. La souche de prions qui est responsable de la MDC n’a été reliée à aucun cas demaladie chez les humains. Le public s’inquiète tout de même des conséquences d’uneexposition à la MDC. Ces interrogations sont fondées sur l’exposition massive des européensaux prions de la vache folle, qui a apparemment été responsable d’approximativement 150 casde la variante de Creutzfeldt-Jakob (Bollinger et coll., 2004). C’est en 1967 au Colorado que la MDC des cervidés a vu le jour chez un cerf mulet encaptivité pour ensuite se disperser dans le Nord du Colorado et le Sud du Wyoming chez lescerfs et les wapitis sauvages et captifs (Salman, 2003). Ce n’est qu’en 1977 que la conditionfut reconnue comme une encéphalopathie spongiforme transmissible. En 1974, cette maladiea été introduite dans le zoo de Toronto au Canada par un cerf mulet importé d’un parczoologique du Colorado. Aucun autre animal n’a été infecté, mais en 1996, un deuxième casest déclaré. En effet, un wapiti d’élevage de Saskatchewan importé du Dakota du sud en 1989était infecté (Sullivan, 1998). L’Alberta a aussi déclaré un cas confirmé en 2002 chez unwapiti à l’abattoir. Pour ce qui est de la faune, on dénombra deux cerfs mulets positifs àl’automne 2000 et au printemps 2001. Le premier âgé de quatre ans a été tué par deschasseurs au sud de la Saskatchewan et le deuxième âgé de deux ans a été diagnostiqué dessuites d’un programme d’échantillonnage réalisé par les autorités fauniques de laSaskatchewan et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les deux animauxse trouvaient dans un périmètre de trois kilomètres. De plus, deux autres cerfs mulets de lamême région que les deux précédents ont été testés positifs en 2002. Jusqu’au mois dedécembre 2005, l’ACIA dénombre dans la faune 100 cas en Saskatchewan dont 32 ont étédétectés par des chasseurs ayant observé les signes cliniques et 9 cas en Alberta. Il s’agit desespèces susceptibles confondues, soit le cerf mulet, le cerf de Virginie et le wapiti. AuQuébec, il n’y a aucune évidence que les cervidés soient affectés par la MDC, pour le moment(MAPAQ). 
 
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Au Québec, les élevages de cervidés servent principalement à l’exportation de bois de velourset d’autres produits ou sous-produits de wapitis et de cerfs destinés à la chaîne alimentairevers les pays asiatiques dont la Corée. Le bois de velours est utilisé comme ingrédientmédicinal. Il sera donc question d’élaborer une analyse du risque reliée à l’introduction de la MDC descervidés au Québec. Le sujet sera divisé 1) en évaluation du risque dont l’identification d’undanger potentiel, la caractérisation du danger, la caractérisation de l’exposition, lesconséquences de l’exposition et la caractérisation du risque, 2) en gestion du risque et 3) encommunication du risque. Évaluation du risque Identification d’un danger potentiel Il s’agit d’un risque biologique associé à une protéine anormale (PrPcwd), le prion. Un prion(PrP) est une protéine cellulaire normale impliquée dans les fonctions synaptiques et seretrouvant chez tous les mammifères et les oiseaux. Les prions causant la MDC sont résistantsà la protéase et transmettent cette résistance aux prions normaux. En effet, ils peuventéchapper au catabolisme cellulaire à l’intérieur des neurones occasionnant la formationd’agrégats insolubles dans les lysosomes des neurones. Il en résulte l’éclatement des neuroneset la libération des prions pathogènes ayant la faculté d’infecter d’autres cellules. Les tissusnerveux prennent donc l’aspect d’une éponge, ce qui correspond à la vacuolisation desneurones atteints et aux espaces laissés par leur disparition. De plus, des plaques d’amyloïdessont remarquées dans les espaces intercellulaires correspondant à des dépôts protéiques(Prusiner, 1995). Le cerf mulet (Odocoileus hemionus), le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et le wapiti(Cervus elaphus nelsoni) sont les seuls hôtes naturels connus de la MDC. Ceux-ci seretrouvent tous en Amérique du Nord (Miller et William, 2002). La MDC atteint les cervidéscaptifs et sauvages, mais ne semble pas affecter les ruminants domestiques comme la chèvreet le mouton (Salman, 2003). En effet, ces derniers ne sont expérimentalement infectés quelorsqu’ils sont inoculés de façon intracérébrale. Aucune preuve ne permet de déterminer si cesanimaux peuvent être malades suite à l’ingestion de tissus cérébraux infectés ou suite à des
 
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contacts étroits avec les cervidés atteints. Une infection expérimentale a récemment étéconfirmée chez un orignal, mais on ne dispose d’aucune donnée à ce sujet dans le cas ducaribou. Le bison ne semble pas être à risque de MDC. Ainsi, il existe une barrière interespècequi protège contre la MDC. Cette barrière d’espèces correspond au gène codant pour laprotéine du prion. Par exemple, des souris transgéniques exprimant le gène des hamsters sontsusceptibles au prion des hamsters tandis que les souris non transgéniques sont résistantes.Les souris n’exprimant pas le gène de souris - les sourisknock-out - sont insensibles à lamaladie. Le gène du prion est donc un facteur de susceptibilité essentiel. La susceptibilité de l’animal à l’infection semble influencée par le polymorphisme du gènenormal codant pour la protéine PrP. L’analyse de la séquence du gène PrP démontre unsimple polymorphisme : un acide aminé change de méthionine à leucine au niveau du codon132. Au sein d’un groupe expérimental composé de wapitis inoculés oralement avec lecerveau de wapitis infectés, les homozygotes pour le codon 132-Met (M/M) étaient positifs àla maladie tout comme quelques wapitis hétérozygotes M/L. Par contre, aucun wapitihomozygote L/L n’a été trouvé positif (Hamir, 2006). Ainsi, il pourrait y avoir une associationentre le génotype du gène codant pour le PrP et la résistance du wapiti à la maladie.  Caractérisation du dangerLa répartition de la maladie est un facteur inquiétant par rapport à l’introduction de la maladieau Québec étant donné la proximité géographique. En effet, dans la faune, la MDC seretrouve au Nord du Colorado, au Sud du Wyoming, au Sud-ouest du Nebraska, au Dakota duSud, au Wisconsin, au Nouveau-Mexique, dans l’Utah, au Kansas, en Saskatchewan et enAlberta. De plus, on peut retrouver des animaux malades dans les élevages de cervidés duColorado, de l’Oklahoma, du Kansas, du Nebraska, du Dakota du Sud, du Montana, del’Utah, du Minnesota, du Wisconsin, de la Saskatchewan et de l’Alberta. D’après Miller, en2005 il y aurait eu d’autres cas dans l’état de New York autant chez des cervidés sauvagesqu’en captivité (Annexe 1). Il s’agit donc d’une maladie affectant l’Amérique du Nordexclusivement. Par contre, un cas a été recensé en Corée du Sud suite à l’importation de 1994à 1997 de wapitis en provenance du Canada (Sohn et coll., 2002). C’est ainsi le premier casdéclaré hors du Canada et des États-Unis. De surcroît, certains cervidés ont des comportements favorisant la propagation de la MDC.Par exemple, les cerfs de Virginie sont sociaux occasionnant donc des contacts étroits entre
 
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les animaux et de fortes densités de population pouvant contaminer l’environnement (Salman,2003). Il en résulte une pression d’infection augmentée particulièrement en hiver, puisque cesanimaux se regroupent en troupeaux de quelques dizaines à plusieurs centaines d'individus.Au Québec, le Musée canadien de la faune dénombre la population de cerfs de Virginie en1993 à 121 000 sur l'île d'Anticosti (15,2/km2) et 155 000 au Québec, concentrés dans le sud-ouest de la province, c’est-à-dire en Estrie (13,1/km2). L’inquiétude est évidemment au niveaudes contacts entre les animaux du Québec, plutôt qu’au niveau de l’île d’Anticosti. Par contre,des mouvements de cervidés du Québec vers l’île d’Anticosti est une voie possibled’introduction à ne pas négliger. Les situations augmentant le risque de propagation provenant des cervidés sauvages sont lorsde capture et de remise en liberté de ces animaux par les éleveurs ou lorsque ces cervidéss’échappent des installations. Il faut aussi considérer la migration naturelle comme moyen depropagation de la MDC. En effet, le Ministère des ressources naturelles et de la faune duQuébec évalue le domaine vital des cerfs de 20 à 150 hectares (0,2 à 1,5 kilomètre carré). Depar leurs déplacements sur de longues distances, le risque de rencontre avec des animauxinfectés augmente. Par ailleurs, des contacts sont possibles entre les animaux sauvages et lesfermes d’élevage comme ce fut le cas au Colorado où des cervidés sauvages ont été relâchés.Ceux-ci ont propagé la MDC dans la nature et ont infecté des élevages de wapitis. Au niveaudes cervidés d’élevage, les risques sont plutôt reliés aux transports de wapitis ou de cerfsinfectés. Par exemple, lors de la flambée en Saskatchewan, l’origine de l’infection des 38 surles 42 fermes était le transport des animaux infectés par camion.  Par ailleurs, les prions causant les encéphalopathies spongiformes transmissibles sontextrêmement résistants dans l’environnement, tout comme le prion causant la MDC. Ainsi, leprion résiste aux dommages environnementaux et chimiques (Lupi, 2005). Il peut persisterplus de deux ans dans un environnement contaminé (Miller et coll., 2004). Selon Kahn et sescollaborateurs, le prion résiste à la formaline, à l’oxyde d’éthylène, à un passage dans unautoclave à 121 degrés Celsius pendant 15 minutes, aux hautes doses d’ionisation et auxirradiations par les ultraviolets. 
 
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Caractérisation de l’expositionLa présence du prion anormal a été démontrée par immunohistochimie au niveau du cerveau,des amygdales, des nœuds lymphatiques viscéraux et régionaux, des plaques de Peyer, de larate et des autres tissus lymphoïdes du petit et du gros intestin (Salman, 2003). La transmission de la MDC n’est actuellement pas connue avec certitude. Des observationsépidémiologiques suggèrent une transmission horizontale entre les animaux et unetransmission via l’environnement. En effet, le prion s’accumule dans les tissus lymphoïdes dutractus gastro-intestinal suggérant que celui-ci peut se retrouver dans les fèces et la salive. Unenvironnement contaminé par des excréments ou des carcasses décomposées sembleimportant pour maintenir une épidémie. (Miller et coll., 2002). De plus, la plupart descervidés ingèrent de la boue afin de supplémenter leur diète par des minéraux. Si l’on supposeque le prion anormal se retrouve dans les fèces et dans la salive, ce comportement risqued'accroître la possibilité de transmission. Par ailleurs, il n’y a aucune évidence de transmissionverticale, puisque le prion anormal n’a pas été trouvé dans les placentomes, les ovaires et lestissus fœtaux de femelles infectées. Par contre, cette possibilité ne peut pas être exclue. Latransmission semble se faire au sein de la même espèce et entre les différentes espècessusceptibles. (Salman, 2003). Omar Lupi soupçonne un autre mode de transmission (Lupi, 2005). Il tente de faire unparallèle entre le fait que des larves de mouches peuvent transmettre la tremblante auxhamsters et l’implication théorique possible des ectoparasites dans la transmission de la MDC.Brièvement, la peau et les membranes muqueuses des humains et des animaux sont des ciblesnaturelles des parasites et expriment en grande quantité la protéine PrP. Théoriquement, il estpossible que ces parasites soient impliqués dans la propagation de la MDC entre les animaux,mais des preuves expérimentales sont nécessaires pour appuyer cette hypothèse. Il importe dene pas négliger cette voie de transmission et ce possible réservoir de prions, puisque lesectoparasites peuvent être gérés contrairement à la persistance du prion dans l’environnement. 
 
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Conséquences de l’expositionTout d’abord, les animaux exposés sont les cervidés en liberté tout comme les cervidésd’élevage. En effet, si les animaux de la faune sont atteints de la MDC, ils propageront leprion de par leurs déplacements. Il en résulte un risque élevé de contact avec les animauxd’élevage. Ainsi, le réservoir de la MDC représenté par les cervidés sauvages aura un impactsignificatif et surtout persistant sur l’industrie des cervidés d’élevage. Dans la phase clinique de la maladie, l’animal peut présenter une sévère émaciation, une pertede poids, un changement de comportement comme l’isolement des autres animaux ou perte dela peur des humains, perte de coordination, une dépression, de la difficulté à avaler, unesalivation excessive et une pneumonie par aspiration. Les signes cliniques peuvent durer dequelques semaines à huit mois avant que l’animal ne succombe. Parfois, le cervidé peutdémontrer seulement une pneumonie et des difficultés respiratoires. Cette pneumonie paraspiration est due à la perte du contrôle moteur sur la déglutition suite aux lésions nerveusescentrales. Elle est aussi associée avec la régurgitation et la rumination (Williams, 2005). Lessymptômes sont progressifs malgré l’usage d’antibiotiques ou de fluidothérapie. Ces signessont caractéristiques, mais non spécifiques pour la maladie débilitante chronique (Sohn etcoll., 2002). En général, les signes en phase terminale sont plus subtils chez les wapitis queles cerfs. Il est possible que les animaux présentent durant cette phase de la polydipsie et de lapolyurie. La maladie est inévitablement fatale. La mort apparaît typiquement dans les quatremois, mais certains animaux ont survécu aussi longtemps qu’une année. Le décès desanimaux cliniquement atteints est favorisé par un stress environnemental comme les périodesde grand froid. Il est difficile de déterminer le temps d’incubation, mais en moyenne il se situeentre deux et quatre ans (Williams, 2005). Chez la plupart des animaux, les signes semanifestent vers l’âge de trois à cinq ans, mais ils ont été observés aussi tôt qu’à 17 mois ouaussi tard qu’à plus de 15 ans (Salman, 2003). Par ailleurs, aucune réponse immunitaire ne semanifeste chez les hôtes atteints de la MDC. D’autres conditions peuvent démontrer dessimilarités dans les signes cliniques telles que la malnutrition, des intoxications, des maladieshémorragiques et des parasitoses (Williams, 2005). À l’échelle nationale, l’ACIA dénombre jusqu’au premier mars 2006 un cumulatif de 233 casconfirmés sur 9320 cervidés d’élevage testés dont 31 animaux avaient des signes cliniques(Christiane Allard, responsable des EST pour l’ACIA, 5 avril 2006, communicationpersonnelle). Ainsi, 87% des cervidés ne démontraient pas de signes cliniques. En effet, des
 
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animaux positifs au niveau des ganglions rétropharyngiens ne présentent pas nécessairementde la dégénérescence spongiforme dans les noyaux de la substance grise du tronc cérébral auniveau de la région de l’obex. On peut donc conclure que la maladie est fréquemment sous-clinique. Pour appuyer cette assertion, l’étude de 2005 de Williams estime les cas sous-cliniques à plus de 97%. Une autre conséquence de l’exposition est un impact économique négatif. En effet, la ventedes permis de chasse aux cervidés risque de diminuer suite à l’introduction de la MDC auQuébec. Par exemple, en 1996, les Canadiens ont dépensé plus de 800 millions de dollarsdans le cadre de la chasse aux animaux de la faune, ce qui démontre l’ampleur de ce sport(Bollinger et coll., 2004). De plus, les coûts pour les quarantaines des troupeaux d’élevagesuspects ainsi que les coûts pour compenser les fermiers pour la mise à mort de leurs bêtesseront probablement très élevés. Si le Québec est touché par la MDC, on doit s’attendre à une diminution de la population decervidés. Il en découle des conséquences dont la sélection de nouvelles proies par lesprédateurs comme les loups, les couguars, les coyotes, les ours, les corvidés et les aigles. Ons’attend aussi à des changements au niveau des espèces animales victimes de collisions avecdes véhicules. De surcroît, une implication de la santé publique est à prévoir. Actuellement, il n’existeaucune preuve de la transmission de la MDC aux humains. Par contre, l’OrganisationMondiale de la Santé recommande de ne pas consommer les produits animaux provenant decervidés infectés. Par ailleurs, il a fallu un certain temps avant de faire un lien entre la variantede la maladie de Creutzfeldt-Jacob et l’encéphalopathie spongiforme bovine. Donc, enattendant les preuves scientifiques, le principe de précaution est de mise. Caractérisation du risqueLe risque d’introduction de la MDC au Québec est considéré élevé pour les raisons suivantes :la proximité géographique des animaux infectés au niveau de la faune, la haute densité despopulations de cervidés au Québec, les comportements sociaux de ces animaux, la résistanceet la persistance dans l’environnement du prion. De plus, il n’existe pas de traitement, ni devaccin pouvant aider à prévenir ou à circonscrire le problème. Par ailleurs, le fait que lediagnostic sur des animaux vivants soit difficile, que la période d’incubation de la maladie
 
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soit longue et que les signes cliniques au stade primaire soient subtils, cela accentue lescraintes d’une vaste propagation avant d’avoir la possibilité de détecter le problème etd’intervenir rapidement. Le mode de transmission impliquant l’environnement est un autre facteur inquiétant. En effet,il n’existe pas de test pour confirmer la présence du prion dans le sol. Ainsi, il sera impossiblede s’assurer du retrait de toutes les sources infectieuses dans le cas d’un environnementcontaminé. Gestion du risqueSelon Salman (2003), un plan de surveillance devrait inclure une observation des cervidéscaptifs et des cervidés de la faune de manière interdépendante. Au niveau des animauxd’élevage, toute mort suspecte devrait être rapportée aux autorités et tous les animaux destinésà l’abattoir devraient subir des tests de dépistage. De plus, le cheptel devrait être identifié defaçon individuelle dans le but de faire un recensement annuel. Au Canada, il n’y a pas de surveillance active en cours. Par contre, l’Agence canadienned’inspection des aliments a interdit de 1990 à 1999 l’importation de cervidés des États-Unis.Quant aux wapitis, ils peuvent être importés des États-Unis au Canada avec un permis del’ACIA (site de l’ACIA). Dans le but d’éradiquer la maladie, la MDC est depuis 2001 unemaladie à déclaration obligatoire. Pour éviter la propagation de l’agent, l’ACIA assure ladestruction des troupeaux d’élevage positifs. Par exemple, 9000 cervidés ont été détruits enSaskatchewan et en Alberta. Les éleveurs reçoivent une indemnité pour les animaux abattus.Au niveau des cervidés d’élevage, lorsqu'un animal est confirmé infecté, une enquête est faitepour déterminer la nature de l’introduction de la MDC dans le troupeau. Tous les cervidésexposés à cet animal durant les 36 mois précédents sont retracés et détruits, même ceux quiont quitté la ferme. Lorsque la dernière exposition à un animal infecté remonte de 36 à 60mois, ces animaux sont mis sous surveillance par l’ACIA jusqu'à l’écoulement d’une périodede 60 mois depuis la dernière exposition. L’ACIA déterminera ensuite une zone desurveillance selon les limites de la municipalité et des routes principales. L’ACIA s’assure dene pas permettre la mise en place de nouvelles fermes de gibier dans les zones touchées ets’assure que ces zones ne soient pas accessibles aux animaux sauvages pour une période decinq ans. Elle oblige donc les producteurs à se munir de clôtures afin de minimiser lescontacts avec la faune.
 
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De plus, les vétérinaires de districts de l'ACIA visitent les troupeaux d'ongulés en captivitépour leur statut en regard de la tuberculose et de la brucellose. Lors de ces visites, cesvétérinaires examinent les animaux et si un cervidé semble suspect de la MDC, il sera être missous observation ou abattu et échantillonné. Au niveau des abattoirs au Québec, les cervidésreçoivent l'inspection ante et post mortem vétérinaire, mais il n'y a pas de programmesurveillance de la MDC à l'abattoir. Cependant un cas suspect serait mis sous retenue. Le Québec a un plan de surveillance passif qui consiste en l’examen post-mortem des cerfs etdes wapitis expédiés dans les laboratoires de pathologies animales faisant partie du Réseaunational de laboratoires de diagnostic vétérinaire des encéphalopathies spongiformestransmissibles. Ces animaux morts proviennent de fermes d’élevage (l’éleveur envoie la têtedu cervidé) ou de la faune via le Réseau d’alerte et d’information zoosanitaire (RAIZO) et leschasseurs qui envoient volontairement la tête de leurs carcasses pour les faire analyser. Lesprélèvements analysés sont le tronc cérébral avec l’obex et les ganglions lymphatiquesrétropharyngiens. Les épreuves de laboratoire disponibles sont l’immunohistochimie (IHC),l’immunobuvardage de Western blot et le test ELISA. Parmi ces techniques, c’est l’IHC quiest considéré comme le test de confirmation de la MDC. De 1993 à 2000, le MAPAQ aanalysé 559 cervidés d’élevage et 686 cervidés sauvages. Aucun animal n’était suspect. Parailleurs, lorsque des cas sont déclarés au niveau de la faune, des permis de chasse sontaccordés de façon intensive dans un certain rayon dans le but d’éviter la propagation de laMDC. Le problème est que d’autres cervidés éliront domicile dans ces régions dépeuplées etprobablement contaminées. De plus, tout déplacement de cervidés nécessite un certificat sanitaire pour les cervidés enprovenance des autres provinces et ce, depuis le 25 avril 2001. L’autorisation est valide pour30 jours suivant la signature du vétérinaire responsable. Parallèlement, il existe un programmede certification volontaire visant à établir le statut des troupeaux de cervidés du Québec. Laparticipation à ce programme informe les acheteurs d’animaux des risques que le troupeausoit infecté par la MDC. Les propriétaires s’engagent à envoyer la tête de tous les cervidés deplus de douze mois qui meurent, à entretenir les installations et les clôtures, à tenir desdossiers sur tous ses cervidés contenant l’information sur les arrivées et les départsd’animaux, les résultats d’épreuves, les permis de déplacement, le transport des embryons etdu sperme, les morts, les ventes, à employer un vétérinaire accrédité et à effectuer desinventaires annuels. Les propriétaires doivent aussi signaler au vétérinaire toute maladie
 
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