Une étude au Danemark. La présence des pères à l’accouchement
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Article« Une étude au Danemark. La présence des pères à l’accouchement » Svend Aage Madsen et Hanne MunckSanté mentale au Québec, vol. 26, n° 1, 2001, p. 27-38. Pour citer cet article, utiliser l'adresse suivante :http://id.erudit.org/iderudit/014509arNote : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.htmlÉrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documentsscientifiques depuis 1998.Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Document téléchargé le 20 September 2011 10:5704-Madsen et Munck:04/Madsen et Munck 05/02/07 07:47 Page 27Santé mentale au Québec, 2001, XXVI, 1, 27-38 27Une étude au Da ne mark. La pré sencedes pè res à l’ac cou che mentSvend Aage Mad sen*Hanne Munck**Dans une sous-étude du pro gramme de re cher che « Re la tions des pè res avec leurs nour ris -sons » (Fa thers’ re la tion to their in fants), une en quête a été me née sur les pè res et l’ac cou -che ment au Da ne mark. ...

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Article« Une étude au Danemark. La présence des pères à l’accouchement » Svend Aage Madsen et Hanne MunckSanté mentale au Québec, vol. 26, n° 1, 2001, p. 27-38.   Pour citer cet article, utiliser l'adresse suivante :http://id.erudit.org/iderudit/014509arNote : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.htmlÉrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documentsscientifiques depuis 1998.Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Document téléchargé le 20 September 2011 10:57
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/Santé mentale au Québec, 2001, XXVI, 1, 27-38 70 :774  aPeg2 7Une étude au Da ne mark.La pré sencedes pè res à l’ac cou che mentSvend Aage Mad sen*Hanne Munck**72Dans une sous-étude du pro gramme de re cher che « Rel at ions des pèr es avec leurs nourr is -sons » (Fat hers’ rel at ion to their inf ants), une en quête a été me née sur les pèr es et l’ac cou- che ment au Da ne mark. Les pèr es étaient pré sents dans 88,1 % de tous les ac cou che ments(N=698). Les rai sons in vo quées pour la non-participation de 11,9 % d’entre eux étaient liéesaux con vict ions rel i gieu ses (isl a mi ques) (6 %), aux cir const an ces part i cul ièr es de l’ac cou che -ment, ou au fait que la mère était cél i bat aire. Dans les ré pon ses à un quest ion naire avant l’ac -cou che ment (N=165), les pèr es ont aff irmé qu’ils dé sir aient être pré sents non seul e ment poursout e nir leurs part e nair es mais pour eux-mêmes ; et à un deuxième quest ion naire, après l’ac- cou che ment (N=116), ils ont ré pondu être heur eux d’y avoir as sisté (98 %). Quatre-vingt septpour cent des pèr es ont part i cipé à des con sult at ions pro phyl act i ques. La maj or ité d’entre euxont est imé que l’ex pér ience leur a été bé néf i que. Les deux tiers des ré pon dants se sent aientper son nell e ment im pli qués mais 54 % ne se sont pas sent is dir ect e ment in vit és ; 40 % n’ontpas est imé qu’ils avaient été dir ect e ment int er pell és par les sage-femmes au cours des con- sult at ions. Les ré sult ats in di quent la né ces sité d’ap port er des chan ge ments dans les fa çons defaire des hô pit aux afin de les ajust er aux dé sirs act uels des fa milles.uj ourd’hui, une grande maj or ité de pèr es au Da ne mark sont pré- Asents à la nais sance de leurs enf ants. Bien qu’il s’agisse d’un dé ve- lop pe ment im port ant, com mencé au dé but des an nées 1970, il ne sem- ble pas y avoir eu d’en quête syst é mat i que sur l’éten due de la pré sencedu père à l’ac cou che ment.Une des quel ques étu des fait es en Scan di na vie dans ce do maine,«The Birth Mil ieu Study 1976-1977 », dé crit les prat i ques et le fonc- tion ne ment des dé part e ments d’obst ét ri que du Da ne mark. On y con clutque « prat i que ment part out le père/part e naire peut être pré sent à part irdu mo ment où la femme est ame née à la salle d’ac cou che ment. Saufpour un seul dé part e ment, le mari/part e naire peut touj ours être pré sent àl’ac cou che ment » (Kamper-Jørgensen et al., 1979; 1989).*Ph.D., chef de la Cli ni que de psy chol o gie, de thér a pie par le jeu et de tra vail so cial, au Cen -tre Jul iane Mar ie de l’Hô pit al uni ver sit aire de Co pen ha gue.**Prof es seur as so cié et chef du Cent re pour enf ants à la Cli ni que uni ver sit aire et au Dé part e- ment de psy chol o gie de l’U ni ver sité de Co pen ha gue.
40M-daes nte82M nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :7Santé mentale au Québec74  aPeg2 8Cette étude port ait spé cif i que ment sur l’off re faite par les dé part e- ments d’obst ét ri que aux pèr es qui dé sir aient être pré sents. Des mét ho- des très hét ér o gè nes de coll ecte des don nées ont été util i sées alors etelles étaient ba sées sur les est i mat ions de ces dé part e ments.Les re cher ches qui ont tenté de ré vél er la pré sence des pèr es sontcar act ér i sées par le fait qu’elles sont ba sées sur les est i mat ions du per- son nel. Dans une étude scan di nave (Bru dal, 1980), 2 % des dé part e- ments d’obst ét ri que du Da ne mark aff ir maient que les pèr es ne pou vaientpas part i ci per, alors que c’ét ait une prat i que cour ante dans les aut res.Quant à la pré sence des pèr es, 2 % des inst it ut ions est i mait qu’ils étaientpré sents à tous les ac cou che ments, 89 % qu’ils étaient pré sents pres queneuf fois sur dix, tan dis que 10 % est i mait qu’ils l’ét aient en vir on deuxfois sur cinq. Bien qu’il n’y ait pas de chiff res pré cis quant au dé vel op pe ment dela part i ci pat ion des pèr es, une vér it a ble ré vol ut ion s’est faite au coursdes 30-40 der nièr es an nées.En Suède, on est ime la pré sence du père à quelque 95 % (Hwang,1994) alors que les chiff res pour des pays comme l’An glet erre et l’Aus- tral ie étaient dans les an nées 1980 d’en vir on 60-80 % (Rich man, 1982).Dans une étude int er nat io nale ré cente faite au près de 33 pèr es et de 194mèr es, la pré sence pat er nelle à l’ac cou che ment était de 63 % et 68 %pour les pèr es canadiens-anglais et canadiens-français et de 52 % et19% pour les pèr es ja po nais vi vant à Montr éal et à To kyo (Stein berg etal., 2000).Au cune aut re étude port ant sur la pré sence des pèr es à l’ac cou che- ment ne sem ble être dis po ni ble.Au Da ne mark, au cune re cher che n’a en core été eff ect uée sur l’ex- pér ience de part i ci pat ion des pèr es dé crite par eux-mêmes à la nais sancede leurs enf ants ou sur leurs dé sirs et att ent es con cer nant leur part i ci pa- .noitLes obj ect ifs de not re étude étaient 1) de me sur er le taux exact dela pré sence des pèr es à l’ac cou che ment, à part ir d’un son dage des re gis- tres (N=698), 2) d’in vest i guer les att ent es des pèr es et leurs ex pér ien cesde part i ci pat ion dans les pré par at ifs, par un quest ion naire avant l’ac cou- che ment (N=165) et 3) d’exa mi ner leurs ex pér ien ces de part i ci pat ionavec un quest ion naire après l’ac cou che ment (N=116). Mét ho des et mat é rielsCette étude-ci fait part ie du pro gramme de re cher che « Les rel a- tions des pèr es avec leurs nourr is sons » (Fat hers’ rel at ions to their in-
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :774  aPeg2 9Une étude au Danemark.La présence des pères à l’accouchement29fants, Mad sen et Munck 1997) sout enu par le mi nist ère de la Santé etpar les Con seils de re cher che gou ver ne ment aux. L’obj ect if pre mier était d’obt e nir des inf or mat ions pré ci ses sur lenom bre de pèr es pré sents aux ac cou che ments à part ir d’un enr e gist re- ment syst é mat i que.Au cours d’une pér iode de trois mois en 1999, une ins cript ion sys- té mat i que a été faite au rap port mé di cal de la pré sence du père à tous lesac cou che ments sur ve nus au dé part e ment d’obst ét ri que de l’Hô pit al uni- ver sit aire de Co pen ha gue. L’étude com pre nait 698 ac cou che ments con- sé cut ifs, soit un quart de tous les ac cou che ments à cet hô pit al (2800 par.)naSi le père était ab sent à l’ac cou che ment, le cas était anal ysé à par- tir d’un cert ain nom bre de ca ract ér ist i ques : a) le stat ut mar it al de lamère, b) l’or i gine eth ni que, c) la dur ée de l’ac cou che ment, d) les com- pli cat ions, e) les int er vent ions.Le deuxième obj ect if était de con naît re les ex pér ien ces de pré pa- rat ion des pèr es à l’ac cou che ment, leurs sent i ments et leurs att ent es parrap port à l’ac cou che ment et à l’as sist ance du per son nel. Deux-centquest ion nair es ont été re mis aux pèr es lors des con sult at ions avec lessage-femmes, à la 38ese maine de gros sesse, à l’hi ver 1998-99. Le quest ion naire a été re mis dans une en vel oppe scell ée à l’int en- tion du père par les sage-femmes soit dir ect e ment aux pèr es lors de lacon sult at ion soit aux fem mes en ceint es ve nues seul es. Les mèr es re ce- vaient inst ruct ion de re mett re l’en vel oppe au père sans l’ou vrir. Le ques- tion naire fut re mis à tout es les con sult at ions pen dant un mois. On de- man dait aux pèr es de re tour ner le quest ion naire à l’hô pit al après avoirré pondu aux quest ions. Cent-soixante-cinq pèr es (82,5 %) ont ré ponduet ont posté le ques tion naire dû ment rem pli aux cher cheurs, avantl’accou che ment.Le troi sième obj ect if de la re cher che était d’étu dier l’ex pér ience depart i ci pat ion du père à l’ac cou che ment. Les 165 pèr es qui avaient ré- pondu au pre mier quest ion naire de vaient en rem plir un deuxième, aprèsl’ac cou che ment. Ils ont reçu ce quest ion naire par la poste la se mainesui vant la nais sance. On leur de man dait de le ret our ner com plété. Cent-seize pèr es (70,3 %) ont ré pondu et ont posté ce quest ion naire de suiviaux cher cheurs.Cha cun des deux quest ion nair es cont e nait une int ro duct ion pré ci- sant l’obj ect if de l’étude et des inst ruct ions pour ré pon dre aux 147 ques- tions fer mées, avec un es pace prévu pour des com ment air es. Les pèr es
40M-daes nte03M nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :7Santé mentale au Québec74  aPeg3 0n’ont pas tous ré pondu à tout es les quest ions. Les rai sons pourr aient enêtre la lon gueur des ques tion nair es et le fait que les pèr es ne veuillentpas ré pon dre à cert ai nes quest ions ou qu’ils est i maient y avoir déjà ré- pondu par des com ment air es ailleurs dans le quest ion naire. Enf in, dix sage-femmes choi sies de fa çon aléat oire parmi en vir on50 de l’Hô pit al uni ver sit aire de Co pen ha gue ont été int err o gées quant àleur point de vue sur la part i ci pat ion des pèr es à l’ac cou che ment (Mad- sen et al., 1999).Ré sult atsLe nom bre de pè res pré sents à l’ac cou che mentDans 615 des 698 ac cou che ments (= 88,1 %), le père était ins critcomme pré sent. Ta bleau 1La pré sence des pè res à l’ac cou che mentNom bre Pour cent agePèr es pré sents61588 %Pèr es ab sents8311,9 %Tot al des ac cou che ments698100 %Le Ta bleau 2 mont re les anal y ses de 83 des 698 ac cou che ments oùle père était ab sent. Dans 43 de ces ac cou che ments, la femme pro ve naitd’un pays isl a mi que (40 fem mes) ou d’un pays en voie de dé vel op pe- ment (3 fem mes) où il n’existe pas de tra dit ion de pré sence du père àl’ac cou che ment. Des 40 aut res ac cou che ments où le père était ab sent, des cir cons- tan ces part i cul ièr es à 20 ac cou che ments fai saient qu’il était diff i cilevoire im pos si ble qu’il soit pré sent : cas de cé sar ienne, ac cou che ment enmoins de deux heur es du dé but du tra vail, cas de pré mat uré ou d’enf antmort-né.Fi nal e ment, l’anal yse a dé mont ré qu’au sein du groupe de 20 fem- mes où le père était ab sent à l’ac cou che ment, 9 fem mes n’étaient pasmar iées et 4 étaient di vor cées.
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :774  aPeg3 1Une étude au Danemark.La présence des pères à l’accouchementTa bleau 2Ac cou che ments où le père était ab sent 1338=N1. Fem mes pro ve nant de pays isl a mi ques43ou d’un pays en voie de dé vel op pe ment* 2. Pré sence im pos si ble à cause de cir const an ces spé cial es 20(il peut y avoir plus d’une com pli cat ion)cé sa rienne9ac cou che ment en moins de 2 heu res5pré mat u rité4mort-né73.stat ut ci vil de la mère20cél i bat aire9di vor cée4ma riée 7*Tur quie (5), Mar oc (5), So mal ie (5), réf u giée (5), Pa kist an (4), Iraq (4), Iran (3),Jorda nie (2), Li ban (2), You gosl a vie (2) Rou ma nie, Ko weit, Af gha nist an, Éthio pie,Sri Lanka (1) et Égypte (1). Les att it u des des pè res face à leur pré sence à l’ac cou che mentDans le quest ion naire avant l’ac cou che ment, nous avons de mandéaux pèr es les rai sons pour les quell es ils voul aient être pré sents (tous lespèr es ayant reçu le quest ion naire avaient prévu être pré sents). Le ta bleau3 in di que leurs ré pon ses.Ta bleau 3Rai sons de la pré sence du père à l’ac cou che ment(plus d’une rai son pos si ble)(de man dée avant lac cou che ment)N : 165%Parce que je voul ais être pré sent16098Parce que cest quelque chose que lon fait159Parce que ma femme le dé sire7747Après la nais sance, nous avons de mandé aux pèr es en core une foiscom ment ils dé crir aient leur part i ci pat ion à l’ac cou che ment. Les ré pon- ses sont in di quées au ta bleau 41.
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :774  aPeg3 232Santé mentale au QuébecTa bleau 4Points de vue du père sur sa pré sence à l’ac cou che ment(plus d’une ré ponse pos si ble)(de man dée après lac cou che ment)N: 115%Jétais cont ent dêtre pré sent10995Cétait corr ect dêtre pré sent54Jaur ais préf éré ne pas y être11Je naur ais pas raté une telle ex pér ience5749Cétait une ex pér ience dé plai sante54Au tres65Les points de vue des pè res sur les sage-femmes et les mé de cins gé né ral ist esLa plu part des pèr es avaient part i cipé aux vi sit es pré nat al es chez lemé de cin gé nér al iste, un grand nom bre avaient part i cipé aux cours pré- nat aux, prat i que ment tous étaient pré sents aux exa mens ultra-sons etune grande maj or ité avaient part i cipé aux con sult at ions avec les sage-femmes. (Voir ta bleau 5.)Ta bleau 5Pè res pré sents aux con sult at ions des sage-femmes%NPré sents14087,5Ab sents2012,5La plu part des pèr es ont in di qué que d’as sist er aux con sult at ionsleur avait été bé néf i que. Les att it u des des pèr es vis-à-vis des con sult a- tions chez les sage-femmes sont illust rées au Ta bleau 6.Ta bleau 6Était-ce bé néf i que pour vous d’être pré sent ?%NOui1269379noNLes pèr es ont aussi pré cisé être très sat isf aits des sage-femmes etdes inf ir mièr es après l’ac cou che ment. Ent re 80 % et 90 % des pèr es ontré pondu que la cont ri but ion du per son nel au cours de l’ac cou che ment etdes soins post nat aux étaient sat isf ai sante. Un grand nom bre ont ajoutédes com ment air es au quest ion naire tels que : « Une belle ex pér ience
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :774  aPeg3 3Une étude au Danemark.La présence des pères à l’accouchement33avec la sage-femme », « Le per son nel du dé part e ment de mat er nité a ététrès gent il et ai dant, à la fois pen dant et après l’ac cou che ment », « Ilsétaient gent ils et com pré hen sifs », « Je suis très im pres sionné par le tra- vail et le com port e ment de la sage-femme pen dant l’ac cou che ment ». Il est aussi car act ér ist i que que les pèr es, à la fois avant et aprèsl’ac cou che ment, aient aff irmé que les sage-femmes de même que les in- fir mièr es avaient une att it ude po sit ive face à leur part i ci pat ion aux con- sult at ions et aux ac cou che ments.Quant aux mé de cins gé nér al ist es, en vir on la moit ié des pèr es est i- mait que le mé de cin avait une att it ude po sit ive face à leur pré sence et unquart est i mait que le mé de cin qual if iait leur pré sence d’ac cept a ble. Au- cun père n’a senti qu’il n’ét ait pas bien venu.Au cours des con sult at ions avec les sage-femmes, les deux tiers sesont sent is bien ve nus et un cin quième sent ait que l’ex pér ience était cor- recte alors qu’un cin quième ne s’est pas senti bien venu.Tout ef ois, aux con sult at ions chez le gé nér al iste du rant la gros- sesse, 77 % des pèr es ne se sent aient pas per son nell e ment in vit és et plusde la moit ié ne se sent aient pas dir ect e ment in vit és aux con sult at ions dessage-femmes. (Voir ta bleau 7.) iuOnoNTa bleau 7Vous sentiez-vous di rect e ment in vité ?N: 144%64664587Les pèr es vien nent aux con sult at ions dur ant la gros sesse bien quela moit ié d’entre eux ne sent ent pas qu’ils soient dir ect e ment in vit és. Ici,nous const at ons une con duite où les fa milles ont dé vel oppé une prat i queet des dé sirs aux quels les aut or it és de la santé ou l’éta blis se ment n’ontpas ré pondu par une att it ude claire et off i cielle. Il n’y a pas d’in vit at ionex pli cite du père aux con sult at ions. La même la cune se const ate dans lespro cé dur es et inst ruct ions du Con seil nat io nal de santé, qui ne sont doncpas conf or mes aux idées des fa milles qui voient, elles, l’ac cou che mentcomme un pro ces sus lar ge ment part agé par le cou ple.Ce pro blème est conf irmé par le fait qu’en vir on la moit ié des pèr esont est imé que le mé de cin gé nér al iste ou la sage-femme ne s’adres sait pasà eux dir ect e ment au cours des con ver sat ions pen dant les con sult at ions.Le Ta bleau 8 in di que les ré pon ses des pèr es au suj et des sage-femmes.
40M-daes nte43M nukc0:/4iuOnoNaMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :7Santé mentale au Québec74  aPeg3 4Ta bleau 8Vous sentiez-vous di rect e ment int er pellé ?N : 137%06280455Dis cus sionLes ré sult ats de ce son dage échel onné sur trois mois dé mont rentque la plu part des pèr es as sist ent à la nais sance de leurs enf ants. Ce sem- ble être une me sure val ide pour une ville da noise avec une po pul at ionmixte car la pré sence du père fut enr e gist rée pour tous les ac cou che- ments sur une pér iode de trois mois. D’aut res étu des in di quent qu’ils’agit de la sit uat ion gé nér ale au Da ne mark mal gré que leurs ré sult atsaient été obt e nus à part ir de mét ho des in dir ect es.Le taux de ré pon ses aux quest ion nair es étant élevé (87,5 % et 70,3%), les ré sult ats pourr aient être con si dér és comme re pré sent at ifs. Tout e- fois, nous ne som mes pas en me sure de conf ir mer que les pèr es ont rem- pli les quest ion nair es par eux-mêmes ni dans quelle me sure les pèr es etles mèr es ont co opéré et dis cuté entre eux des quest ions et des ré pon ses.Tout ef ois, des ent re vues semi-structurées avec 23 pèr es vus seuls, avecsen si ble ment les mê mes quest ions in clu ses aux quest ion nair es avant etaprès l’ac cou che ment, ont donné des ré pon ses sem bla bles (Mad sen etal., 1999). Tous les pèr es re crut és pro ve nant de la même ville ; la gé nér al i sa- tion pourr ait être li mit ée même si le Da ne mark est un pet it pays avec unepo pul at ion très ho mo gène de 5 millions et demi d’ha bit ants. Fi nal e ment, il est im port ant d’éval uer les ré sult ats à part ir d’unepers pect ive plus glo bale sur la quest ion des pèr es et de l’ac cou che ment.Leur part i ci pat ion aux soins du nourr is son est en plein dé vel op pe mentet fait l’obj et de dé bats au Da ne mark. Ces dé vel op pe ments et dis cus- sions sem blent in di quer qu’on se dir ige vers une plus grande part i ci pa- tion des pèr es.Les ré pon ses aux quest ion nair es ont mont ré que les pèr es étaientpré sents parce qu’eux-mêmes voul aient être pré sents et étaient cont entsd’être pré sents. La plu part ont aussi part i cipé aux con sult at ions pro phy- lact i ques où ils se sent aient per son nell e ment bien ve nus. Les pèr es ontaussi trouvé que le per son nel fait un bon tra vail con cer nant l’ac cou che- ment et les soins de la mère et du nourr is son. Les ré sult ats réf lèt ent queles pèr es per çoi vent la nais sance d’un enf ant comme un évé ne ment fa-
40M-daes nteM nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :774  aPeg3 5Une étude au Danemark.La présence des pères à l’accouchement35mil ial, et la part i ci pat ion des pèr es à l’ac cou che ment, comme nat ur elleet évi dente. Tout ef ois, les pèr es n’ont rien senti dans les int er vent ionsdes aut or it és mé di cal es qui mont re un int ér êt pour leur rôle ou leur pré- sence, et la plu part d’entre eux ne se sent ent pas dir ect e ment in vit és ouint er pell és lors des con sult at ions. Nos ré sult ats in di quent une di ver- gence évi dente entre les aut or it és de la santé (The Da nish Health Board)et les fa milles con cer nant le rôle et l’im port ance du père dur ant la gros- sesse et l’ac cou che ment. Les aut or it és ment ion nent à peine le père dansleurs pu bli cat ions et leurs dir ect i ves gé nér al es à ce suj et. De la mêmema nière, le fonct ion ne ment tra dit ion nel de l’hô pit al ne per met pas aupère de de meur er la nuit sur place, après l’ac cou che ment, avec la mèreet l’enf ant, cont rair e ment aux vœux de plu sieurs pèr es. Une telle pol it i- que conf irme in dir ect e ment le point de vue sel on le quel la pré sence despèr es est peu im port ante, et leur im pli cat ion ignor ée, ce qui res sort clai- re ment dans not re étude.Les aut or it és de la santé de même que les hô pit aux de vront doncmo dif ier à l’ave nir leur gest ion de l’in for mat ion, leur sout ien et les con- dit ions ent our ant les soins pen dant la gros sesse et l’ac cou che ment afinde les har mo ni ser avec la pré sence du père. Auj ourd’hui, les cho sesétant ce qu’ell es sont, les pèr es n’ont pas ac cès aux con dit ions opt i ma- les et au sout ien né ces saire en re gard de leur part i ci pat ion à l’ac cou che- ment et à la nais sance de leurs enf ants. Il sem ble que cette att it ude pas sive et peu ent hou siaste de la partdes prof es sion nels de la santé soit lar ge ment ré pan due. Dans une étudeca na dienne, faite avec un échant illon beau coup plus pet it de pèr es pré- sents à l’ac cou che ment, on soul i gne que : « les dé part e ments d’obst ét ri- que com men cent à per mett re aux pèr es de part i ci per à cause d’une de- mande gran dis sante. Les mé de cins de vien nent par né ces sité plusflexi bles » (Stein berg et al., 2000).Au Da ne mark, le der nier prof es seur à mont rer de la ré sist ance s’estfait or don ner, en 1979, par le Con seil du pays de lais ser les pèr es êtrepré sents à son dé part e ment d’obst ét ri que (Mad sen et al., 1999).Les chan ge ments en core né ces sair es doi vent être éla bor és en ac- cord avec les vœux des pèr es et des fa milles. Ces chan ge ments pourr aientfa cil e ment se faire en par all èle avec les chan ge ments qui ont eu lieu enplu sieurs pays dans les an nées 1970 au suj et des mèr es et de leurs enf ants(Klaus et Ken nell, 1976 ; Munck et al., 1990). Ces changements-ci vi- saient à sout e nir les cont acts et à fa cil it er les liens entre la mère et son en- fant, ainsi qu’à don ner aux mèr es la pos si bil ité de choi sir li bre ment lama nière de con duire les ser vi ces or ga ni sés pour l’ac cou che ment.
40M-daes nte63M nukc0:/4aMsdnee  tuMcn k0 /5200/ 70 :7Santé mentale au Québec74  aPeg3 6Créer des con dit ions phy si ques et émot ion nell es fa vor a bles à lapart i ci pat ion du père tant à la pré par at ion de la nais sance, qu’à l’ac cou- che ment et aux pre miers jours pas sés avec le nouveau-né, pourr ait s’a- vé rer im port ant pour const ruire un att a che ment père-enfant qui soit fortet pour ac croît re la part i ci pat ion en gé nér al du père aux soins de l’enf antet le part age des res pon sa bil it és avec la mère. La fa mille ent ière en bé- néf i ciera.Mais, il sem ble aussi qu’il soit pri mor dial de chan ger les att it u desdes prof es sion nels face à l’in sight, aux ser vi ces édu cat ifs et à la fa çonde com mu ni quer avec le père. Not re re cher che a mont ré que les pèr essont ca pa bles de part i ci per à la pré par at ion et à l’ac cou che ment de fa çonpo sit ive. D’aut res re cher ches sur les ha bil et és des pèr es à pren dre soindes nouveau-nés et des enf ants ont mont ré qu’ils en sont tout à fait ca- pa bles (Belsky, 1999 ; Gei ger, 1996). Des étu des ont dé mont ré qu’il n’ya pas de diff ér en ces entre les ca pa cit és des pèr es et des mèr es dans le dé- vel op pe ment de l’att a che ment à leur enf ant (van Ij zen doorn etBakerman-Kranenburg, 1997). Néan moins, nous ne de vons pas ou blierqu’il existe entre les pèr es et les mèr es des diff ér en ces de po sit ion so- ciale et cult ur elle ; on en trouve aussi dans la sé mant i que et la re pré sen- tat ion con cer nant la psy cho dy na mi que de la const ruct ion des mo dèl esde rel at ions parent-enfant (Mad sen et al., sous presse). Nous aur ons une meilleure com pré hen sion des as pects psy chol o- gi ques de la part i ci pat ion des pèr es à l’ac cou che ment et du lien phy si- que étroit avec leur nouveau-né à part ir d’aut res étu des en cours dansnot re pro gramme de re cher che « Fat her Re search Pro gram », (Mad sen etMunck, 1997).RÉ FÉ REN CESBELSKY, J., 1999, Int er act io nal and cont ext ual det er mi nants of att ach ment se- cur ity, in Cas sidy, J. and Sha ver, P., eds., Hand book of Att ach ment, NewYork, The Guildf ord Press.BRU DAL, L., 1980, Fødeinstitusjonerne i Nor den.En kartl eg ging av rut i nervedrørende fe dre og søsken, Stoc kholm, Nor disk Mi nist err åd.BRØNDSTED, V., GUL DA GER, E., 1994, Bar sels pleje på kort tid – om sorg nok ?København, So cial dir ekt or at et, Københavns Kom mune.GEI GER, B., 1996, Fat hers as Pri mary Car e gi vers, Wet sport, Green wood Press.HWANG, P., 1994, Far – før og eft er fødslen, in Hwang, I.P., ed., Spædbarnetspsy kol ogi, København, Hans Reit zels Forl ag.
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