Psychanalyse de l’intégriste  & La psychanalyse du bon terroriste.
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Que se passe t-il dans la tête des intégristes, qu’ils soient politiques, religieux ou philosophiques ? Quels sont leurs symptômes ? Quelle est leur problématique ?

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Psychanalyse de l’intégriste
mardi 25 novembre 2003, parFrançois PERROT
Que se passe t-il dans la tête des intégristes, qu’ils soient politiques, religieux ou philosophiques ? Quels sont leurs symptômes ? Quelle est leur problématique ?
Les intégristes parlent beaucoup de sexualité et toujours de façon négative comme si le sexe était intrinséquement mauvais. Leur obsession, c’est le sexe. Et c’est logique dans la mesure où se sont avant tout des êtres frustrés. Chez eux, la frustration, c’est le manque de puissance, plus exactement, le sentiment de manquer de virilité. Les intégristes ont un problème avec leur propre virilité. L’intégriste confond d’ailleurs virilité et brutalité. Il a besoin d’être brutal, c’est-à-dire de dominer, de mépriser l’Autre pour se sentir viril. Par un phénomène de surcompensation, ce mode de fonctionnement est le même chez tous ceux qui se sont installés dans des certitudes. Tous les idéologues ont la même représentation de l’histoire. Celle-ci est considérée comme un combat terrible qui grâce au Graal, qu’ils sont certains d’avoir trouvé, se termine par la victoire apocalyptique des bons sur les méchants. Chez les intégristes religieux, le Graal, c’est la foi. Tous les intégrismes partagent le même fantasme. Tous rêvent de rétablir un passé mythique. Tous adhèrent à une vérité déjà dite une fois pour toute, tous condamnent la modernité et la démocratie, tous voient dans chaque idée nouvelle une erreur à combattre et chez ceux qui les produisent un ennemi à détruire. Au fond tous les intégristes aspirent à retrouver l’état idyllique ou fusionnel qu’ils ont connu quand ils étaient dans le ventre de leur mère. Il est frappant de voir que tous les intégrismes notamment religieux honorent la Mère et détestent les femmes qui sont toujours leurs premières victimes.
Pourquoi tant de haine envers les femmes ? Tout se passe chez les puritains, comme si la diérence sexuelle était une maladie honteuse, comme si la féminité recelait un mystérieux danger, auquel la mort serait mille fois préférable. Les intégristes purs et durs n’ont pas peur de la mort : ils ont peur de la Femme. Mais pourquoi des êtres si forts auraient-ils tant à craindre des êtres si "faibles" que sont supposées être les femmes. Et pourquoi ces hommes qui n’en înissent pas de réaïrmer leur puissance virile, en méprisant les femmes, en s’orant en sacriîce, pourquoi se donnent-ils tant de mal pour que leur virilité soit bien visible. Auraient-ils un doute sur ce point ?
La crainte de perdre sa matrise virile est centrale dans la problématique masculine. C’est tout d’abord parce que l’érection n’est pas un acte volontaire. Ne pas pouvoir contrôler son érection cause une blessure narcissique. Plutôt que d’assumer son désir, l’intégriste verra chez les femmes des êtres doués du pouvoir occulte de le posséder. D’où le fameux mythe de la sorcière. La femme symbolise la séduction et la tentation, elle est celle qui fait sortir du chemin. C’est pourquoi le voilement des femmes correspond non seulement à un déni de la réalité mais à un évitement de la diérence sexuelle, et înalement, de la sexualité masculine. La femme représente aussi l’absence de pénis. Elle est celle
qui est castrée. Cette absence de pénis la disqualiîe. C’est pourquoi, la faiblesse est assimilée à la femme. Par conséquent, sa place doit se cantonner à la maison. Et de l’exclusion à la diabolisation, il n’y a qu’un pas. Il faut à tout prix protéger la société de l’inuence des femmes. C’est à cause de la Femme que l’homme a été banni de son paradis originel.
Tous les intégristes sont misogynes. Ils aïrment tous qu’ils ont un grand respect de la femme et que tout ce qu’ils font pour elle est destiné à l’honorer. En fait la seule femme qu’ils respecte, c’est la Mère. Il est bien évident qu’imposer un voile aux femmes, exiger d’elles qu’elles soient soumises au père au mari ou au frère n’a rien à voir avec des sentiments amoureux ! Dans le système de représentation des intégristes, ces comportements trouvent pourtant des justiîcations, pour la plupart liées à la notion de pureté. Les femmes possèdent le pouvoir de porter les enfants. Il faut donc les surveiller pour garantir la pureté du groupe. Du fait que ce sont les femmes qui sont enceintes, un homme ne peut jamais être sûr que l’enfant est de lui, d’où la nécessité du contrôle de la sexualité des femmes. Les tchadors et burkas des musulmanes n’ont pas d’autre fonction. Cependant, les femmes sont toujours suspectées d’être des créatures impures, du fait même qu’elles perdent régulièrement du sang. Ainsi quoi qu’elles fassent elles sont coupables ! Le fantasme de la pureté est le fondement inconscient de toutes les idéologies totalitaires. Le mot d’ordre qui appelle aux massacres et à la barbarie est "la puriîcation".
Ce mythe de la puriîcation a pour conséquence la haine de celui qui est diérent : le juif, le franc-maçon, le libre-penseur, etc. Cette haine a pour origine la haine de soi, en eet il y a toujours un écart entre l’image de soi que l’on aimerait donner aux autres et ce que l’on est réellement et qui se manifeste qu’on le veuille ou non. Ce rejet de sa nature profonde peut aller jusqu’à l’autodestruction que les intégristes nomment le sacriîce. D’où l’utilité des guerres saintes !
L’intégriste est très souvent violent envers son prochain. En eet, les gens qui sont solidement installés dans leurs certitudes condamnent ceux qui ne les partagent pas. Assurés de leur bon droit et de leur vérité, ils cèdent à la tentation d’imposer leur foi par la violence. Si un homme refuse de se convertir, l’Amour du Bien commande alors de le contraindre. L’alibi c’est : je le combats pour son bien. La violence est ainsi légitimée, et c’est une raison supplémentaire de considérer que la guerre puisse être sainte ! C’est grâce à ces "bonnes" intentions que l’on passe du désir de paradis à l’enfer qui lui n’a rien de virtuel comme le montre l’histoire humaine.
Les intégristes ont peur de la sexualité. Il est toujours question chez eux de ce doute sur la virilité. Pour lutter contre sa propre angoisse, le fanatique évite autant qu’il lui est possible de jouir. Et qui s’interdit de jouir ne supporte pas
logiquement que l’autre jouisse. L’objectif alors devient évident : la répression du désir. Cela donne quoi ? Des hommes culpabilisés et par conséquent soumis, mais aussi des fous furieux, des meurtriers. De toutes les idéologies, les religions sont les armes les plus terribles, parce qu’elles peuvent transformer un être humain en guerrier voire en kamikaze. On ne peut en déduire pour autant que les religions sont dangereuses. Le message divin est ambivalent, il est à la fois guerrier et paciîque. "De vos socs, forgez des épées !" lit-on dans le prophète Joël. Mais dans Isae il est aussi écrit , " De vos épées, forgez des socs ! ". La Bible dit tout et son contraire. Il en est de même pour le Coran. A la sourate 2, la guerre tuant tous les adversaires est permise face à l’agression, et à la sourate 8, il faut cesser les hostilités si l’ennemi le désire.
Comme les textes sacrés sont souvent des compilations de maximes orales mises bout à bout , on y trouve à la fois la guerre et la paix. Si nous considérons la religion comme uniquement dangereuse nous tombons dans l’intégrisme athée. Les religions ne sont-elles d’ailleurs pas elles aussi en droit de vilipender les athéismes, quand on voit les horreurs commises par Hitler, Staline, Mao et plus récemment Pol Pot. Voyons plutôt à quel désir Dieu correspond. Le Dieu des intégristes est à leur image : cruel, sanglant, revanchard, sadique. Mais le vrai danger ne vient pas de la religion, il réside plutôt dans notre rapport à nos propres désirs. Devient intégriste celui qui refuse de regarder son désir en face, celui qui refuse de l’assumer, qui cherche à le contrôler en le niant et non à le matriser.
L’intégriste idolâtre le chef. Celui-ci est l’homme sans peur et sans reproche, un père imaginaire tout-puissant. L’intégriste n’a pas besoin de Dieu, mais il lui faut un gourou à la perpétuelle érection. Les dictateurs symbolisent le Phallus qui fascine. Le tyran est seul capable d’échapper au pouvoir maléîque de la féminité, il est crédité d’un contrôle total sur ses pulsions, donc sur ses désirs. L’intégriste en choisissant un chef aura par personne interposée l’impression "d’en avoir". Son idolâtrie calme son angoisse de castration.
Ainsi, liée à une intense frustration sexuelle, la peur des femmes n’est pas seulement le symptôme d’une maladie appelée intégrisme , mais son ressort inconscient. Un fanatique ne discute pas car il dispose d’une arme absolue : la certitude d’avoir raison. L’intégriste est d’abord un homme qui est goné d’orgueil par son omniscience, au point qu’il trouve légitime d’imposer sa vérité à tous, fût-ce par la force. Il a la prétention de possèder la Vérité, et ce privilège le rend invincible. Et puisqu’il la possède, il peut s’en servir comme d’une arme, d’autant plus que cette vérité contient une promesse messianique qu’il lui appartient de réaliser. A lui de faire advenir le Paradis sur la terre ! La vérité ainsi conçue est unique et immuable. Or l’existence même de la féminité, parce
qu’elle incarne la diérence, remet en question la réalisation du fantasme d’une société parfaite. Voilà comment se fait la diérence entre ceux qui croient savoir et ceux qui s’autorisent à douter. Entre ceux qui haranguent et ceux qui essaient de dialoguer. Entre une logique totalitaire, fondée sur le narcissisme, et une logique démocratique, fondée sur la reconnaissance de l’altérité.
Les intégristes sont incapables de passer du narcissisme à l’altruisme obsédés et tétanisés qu’ils sont par leur propre désir.
François PERROT
> Psychanalyse de l’intégriste25 novembre 2003 10:42, par Stéphane
Juste une remarque. On ne peut pas dire que les régimes hitlérien, stalinien ou mussolinien furent athées et que c’est à cause de cela qu’ils furent criminels. Ces régimes sont avant tout le fruit d’idéologies qui, pour s’imposer, n’ont rien trouvé d’autre que la force etle culte... de la personnalité. À bien des égards, ces régimes rejoignent, sans l’aspect métaphysique, les religions qui ont cherché à promouvoir par la force leur unique vérité, tout en éliminant toute forme de contestation.
Amicalement, Stéphane
o
> > Psychanalyse de l’intégriste25 novembre 2003 11:08
Je pense personnellement que l’athéisme est une forme de la croyance et que être athée , c’est croire qu’on ne croit pas. Comme l’humorite Pierre Dac, je pense que : "Le véritable et authentique athée est celui qui croit , fermement et dur comme fer , que Dieu lui-même ne croit pas en lui ". C’est vrai que les régimes totalitaires qu’ils soient fascistes ou communistes ont des similitudes avec les régimes théocrates ne serait-ce que par leur caractère criminel. Je pense qu’on ne peut pas échapper à la croyance et que le seul véritable problème est quand celui qui croit pense être possesseur de la Vérité.
Amicalement
François PERROT
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> Psychanalyse de l’intégriste10 avril 2004 03:37, par Pierre A kano
Vous croyez ? Amitiés.
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> Psychanalyse de l’intégriste4 novembre 2004 15:53, par luc
Bonjour Monsieur Perrot... Juste une remarque au passage : Croire qu’on ne croit pas ? Non : Savoir qu’on ne croit pas, l’Athéisme étant pour moi justement le refus de toute croyance...
Très amicalement Luc
> Psychanalyse de l’intégriste28 novembre 2003 11:03
Les sectes sont largement considérés comme des groupes intégristes et totalitaires. La sexualité des dirigeants/gourous est au contraire de ce que dit l’article très développée (mandarom, le patriarche, ...). Certains groupes sectaires encourage même vievement les rapports sexuels y compris avec des enfants (raëliens, la famille -ex enfants de Dieu - par exemple).
Voir en ligne :Association Attention Enfants
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o
> > Psychanalyse de l’intégriste28 novembre 2003 12:36
Merci pour votre intervention.
Les dirigeants des sectes sont surtout des manipulateurs qui en général ne croient pas en ce qu’ils essaient d’inculquer aux membres des organisations qu’ils dirigent. Ce sont des pervers qui n’ont pas d’interdits et sont donc extrêmement dangereux. Quand aux fanatiques, ceux-ci ont une activité sexuelle, mais qui ne peut être humanisante pour eux et leur partenaire car elle est le produit, il me semble, d’une répression inconsciente excessive.
FP
François PERROT
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> Psychanalyse de l’intégriste5 avril 2004 18:40, par Pierre A Kano
Je suis surpris que vouc citiez Mao dans les horreurs commises par les athés.
Pourquoi ne citez-vous donc pas Tchang ka chek qui a pillé son propre pays qui a commis tant de meurtres de tous genres, dont ceux des communistes. Il a violé
leurs femmes, leurs îlles, leurs soeurs et il les a ensuite vendues dans les bordels de Shangha pour « faire de l’argent ! ».
Mao a combattu cet assassin, et bien d’autres. On peut peut-être lui reprocher d’avoir gagné contre Tchang ka chek, ce vil assassin, soutenu par les américains, et honoré à Tawan.
Pourquoi ne pas parler des intégristes occidentaux, américains, anglais, etc. qui ont tué, volé, violé et pillé les chinoises et les chinois, durant des décennies.
Vous dites et je vous cite : « Devient intégriste celui qui refuse de regarder son désir en face, celui qui refuse de l’assumer, qui cherche à le contrôler en le niant et non à le matriser. »
Pourtant, même si l’impérialisme nord-américain actuel aïrme son désir, l’assume, le contrôle même s’il ne semble pas le matriser beaucoup, n’est-il pas l’intégrisme nord-américain ?
> Psychanalyse de l’intégriste24 janvier 2005 16:29, par Romain chancerel
Monsieur Perrot, tout d’abord bravo pour cet article. Meme si du haut de mes vongt ans je ne prétends pas avoir une grande connaissance en la matière, je le trouve étincelant de vérité. Cela dit, il demeure un point sur lequel il faudrait que vous m’éclairiez. Vous écrivez que la prinipale cause de l’intégrisme est le refoulement du désir (sexuel) et non la croyance en un dieu personnel. Comment se fait il alors, que cette pathologie se retrouve chez tous les integristres religieux ? Pourquoi cette peure de la femme se retrouve-t-elle surtout chez eux ? Cette peure est-elle commune à tous les hommes ?
Tres amicalement, Romain
o
> Psychanalyse de l’intégriste31 octobre 2005 23:40, par hayat
Bonjour à tous, je suis d’origine maghrébine et de culture française.
C’est à cause de cela que je suis en désaccord avec moi même car toujours attiré par des pervers mais sans jamais reussir à passer à l’acte. je n’arrive pas à vivre un epanouissement sexuel, car toujours liés a la sorcelerie. ces pervers ce sont pour moi ces integristes que l on retrouve dans nos cités de banlieues et qui n’ont que pour seul repère ce personnage tyrannique qui maltraite la femme car
c’est elle qui ne donne pas la limite.La mère a t-elle înalement réussie à la mettre ?
les femmes ne réussiront jamais à les inscrire dans un registre symbolique car elle sont soumise de fait ou pute de fait.
Le père imaginaire dont parrle Perrot est un père qui prive ces gens maltraitants d’acceder aux fantasmes ils agissent une frustration qui devient réèlle. (Rappelons en eet que la relation a l’autre ne peut passer qu’à travers des fantasmes.) le fantasme, le désir barre cette certitude îge le sujet dans le doute. ces intégristes n’ont pas de limites car ils sont dans la certitude qu’ils ne la recevront que de ce tyran qui les reconforte dans leurs agissements. MERCI Perrot vous m’avez sauvée.
HAYAT
> Psychanalyse de l’intégriste7 février 2005 09:13
Tout d’abord merci pour cet article, juste parce que nuancé. Je suis d’accord avec vous : ce n’est pas la religion qui est mauvaise en soi, mais une certaine idée que l’on se fait de Dieu. Oui, l’athéisme, comme tous les -ismes est une croyance, et ceux qui défendent cette position dur comme fer sont persuadés d’être dans la Vérité... Le matérialisme pur et dur est très intolérant, puisque c’est un -isme, et pour moi il n’y a que le doute qui soit fécond : doute sur l’existence ou non de Dieu, sur l’existence même de la Vérité...
Quant à vos remarques sur les femmes, vous faites une belle synthèse du problème. Cependant, n’oublions pas que la diérence des sexes est irréductible et que ce problème n’est pas exclusivement religieux.
On peut être athée ET sexiste, matérialiste ET raciste : opposer les systèmes entre deux (ce que vous ne faites pas, mais certains ne s’en privent pas) ne sert à rien : toute philosophie peut devenir fanatique dès lors qu’elle se déînit comme auto-suïsante. Rejeter l’idée de Dieu, au nom du principe matérialiste, c’est aussi fou à mes yeux que de rejeter la Science, au nom de Dieu. Le fanatisme est en chacun de nous, il se nomme DESIR D’ABSOLU, de pureté comme vous dites.
Nous ne sommes jamais assez vigilants, et les intolérants les plus dangereux sont justement ceux qui le sont au nom de la Liberté et de la Vérité. Travail de tous les instants, et d’abord sur soi-même...
Coralie
> Psychanalyse de l’intégriste16 septembre 2007 13:04, par mjahed
le but des integristes :conquette du pouvoir par la violence dans un pays sommis à la culture de la peur ; ils pratiquent le terrorisme contre ume population déjà soummise ; le terrain est preparé d’avance ! résultat :conivence cachée ; la population est vic time de l’ignorance en religion et en politique , ex : irak ; saddam, bouch,islamistes de tout bord ,le pays est détruit.
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Psychanalyse de l’intégriste18 janvier 16:15, par Georges Strohl
Voilà un texte très intéressant, auquel je souscris presque sans réserves (mais s’inscrit-il vraiment dans le paradigme de la psychanalyse freudienne, je me le demande ...). Le lien entre religiosité extrême et obsession-dégoût du sexe est évident. Les femmes en sont victimes, mais aussi les homosexuels ... Je suis athée, mais je n’empêche personne de croire, tant qu’il ne cherche pas à m’imposer ses interdits, sa façon de vivre, de s’habiller, et qu’il ne m’empêche pas de vivre comme je l’entends. Il ne faudrait pas par exemple que le simple fait que je sois athée constitue une oense aux croyances ! La question que je me pose est la suivante : Le sentiment religieux est profondément ancré dans l’homme, il procure au croyant plein d’émotions agréables, il est à l’origine de magniîques œuvres d’art, d’architecture, de musique et de peinture, que j’apprécie beaucoup d’ailleurs. Est-il possible de laisser s’exprimer les côtés posistifs des religions sans tomber dans la haine, la chasse aux mécréants ou aux athées, la guerre ? Il faudrait sans doute distinguer entre la relation familière avec les êtres surnaturels et la démarche savante de la théologie ... Dans le pratique ordinaire, on observe de très grandes similitudes entre les croyants de toutes religions, alors que dans les débats théologiques les savants s’arontent ... Peut-être en acceptant qu’une conviction n’est pas une certitude, que ce n’est pas parce qu’on croit en une chose qu’elle est vraie, on pourrait arriver à un nécessaire relativisme qui permet d’accepter que d’autres croient en autre chose, et que d’autres encore ne croient en rien du tout. Accepter aussi l’idée que le fait d’être croyant ne rend pas en soi meilleur ! Le polythéisme est naturellement ouvert à l’idée que d’autres peuples puissent avoir d’autres dieux. Mais pas le monothéisme ... Dernière question : il y a trois monotéhismes du Livre, mais rendent-ils culte au même dieu ?
La psychanalyse du bon terroriste.
L’art de faire sauter ou (et) de se faire sauter.
Mon cher Gus, tu dois toujours être étonné quand
tu vois des gens, parfois de ton age, se livrer aux attentats-suicides. Je devine que tu te morfonds de remords de n’avoir même pas penser à t’attacher un quelconque pétard dans le dos pour faire avancer les causes qui te sont chères, la malbouFe et la défense de la chouette mouchetée ou l’avenir de ton pays.
Ce sont souvent des jeunes. On dit qu’ils sont facilement inuençables, qu’ils aiment bien leurs parents et qu’ils sont heureux de leur faire cadeau par leur attentat-suicide d’une belle prime de 25,000 $ versée autrefois par un généreux bienfaiteur que l’on cherche désespéramment maintenant sous les décombres de l’Irak (PS.enin ! on l’a trouvé) et dont la tête vaut 25 millions $, soit mille fois plus que la prime versée pour les kamikazes. C’est l’ination devenue folle.
Remarque, Gus, que le gouvernement japonais n’aime pas que l’on emploie le mot “kamikaze” dans les circonstances. Il y a en eFet des diFérences fondamentales: le kamikaze se sacriîait pour la patrieen temps de guerreoïcielle ou oïcieuse, il n’attaquait quedes cIbles mIlItaIreset n’attaquait pasenfants, femmes,populatIons au hasardsimplementpour terrorIseret le suicide du kamikaze était le sacriîced’un soldatpour son pays et non d’un adolescent ou encore, comme on a vu, d’un enfant trop facilement endoctriné.
De quelqu’un qui a irté avec l’islam radical.
« Qu’est-ce quI peut attIrer un jeune vers ça ? On a besoIn d’être reconnu, d’être accepté, d’avoIr l’estIme des gens. Quand on vIent d’un certaIn quartIer, qu’on est NoIr et qu’on vIt une certaIne dIscrImInatIon au quotIdIen, lorsque quelqu’un nous tend la maIn, on y va. D’une certaIne manIère, j’aI été InstrumentalIsé par des gens et, moI, j’aI InstrumentalIsé une certaIne vIsIon de l’Islam parce que ça m’arrangeaIt bIen, ça me donnaIt un statut. »
Abd al Malik
Connaissant les eFervescences des adolescents boutonneux, on a pensé qu’ils montraient un empressement hors du commun pour aller à la rencontre des 72 vierges qui sont promises, à visage découvert, aux « martyrs » dans le ciel d’Allah. On comprend que pour certains c’est plus excitant, dans tous les sens du terme, que d’être assis à la droite du Père, surtout si on est gauchiste ou simplement gaucher.(Bof revIendra sur ces fameuses HourIs)
Cependant on est un peu confondu quand l’attentat suicide de ce dernier mois est commis par un professeur d’université, père de deux enfants, heureusement marié semble-t-il, dont l’épouse est enceinte d’un troisième.
Au moins la tentative fut eïcace et se révéla un franc succès, peut-on présumer, selon le point de vue du « martyr » : 20 morts, cents blessés, un autobus plein de dévots qui revenaient de faire … leur dévotion, des milliers de gens qui y penseront à deux fois avant de monter dans un autobus. Et tout ça par un seul suicide : du cent pour un, un investissement particulièrement rentable idéologiquement. Dieu, Allah ou
Jéhovah aura sans doute de la diïculté à reconnatre les siens quand tout ce beau monde se présentera ensemble au portillon du paradis.
Et que dire quand le martyr est « une martyre »?
Pour comprendre ces attentats-suicides, des spécialistes ont tenté d’élucider ce terrorisme peu banal pour éclairer ce que les uns appelleront un sacriîce exemplaire, d’autres un geste de folie désespéré ou encore des cas de manipulations éhontées par des idéologues bien en sécurité derrière les barricades de l’action.
Le terroriste qui s’est inscrit à un cours de pilotage en excluant l’envol et l’atterrissage n’était peut-être pas(surtout en le dIsant)une lumière cinq cents watts. Cependant il n’en est pas ainsi du chef de l’expédition WTC, Mohamed Atta, îls d’un avocat égyptien. Il commence par étudier l’architecture au Caire avant de partir en Allemagne poursuivre des études de planiîcation urbaine. Il passera onze ans à l’Université de Hambourg, il parle couramment trois langues. Musulman pratiquant, il fait sa prière cinq fois par jour, peu importe l’endroit où il se trouve. Étudiant brillant, même exceptionnel : lorsqu’il soutint sa thèse, il obtient la plus haute note jamais attribuée dans cette matière. Tous les enseignants vanteront son intelligence supérieure associée à une rare intolérance : il accepte les félicitations du jury, mais refuse ostensiblement de serrer la main des professeurs féminins.
Très brièvement, Mon cher Gus, je te résume ici quelques études parues sur le sujet. Les deux
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