Elimata et le culte de la perfection, prologue
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Description

Prologue : Elimata et le culte de la perfection « Catherina, mon amour, veux-WX P¶pSRXVHU? » La proposition rompit net le silence qui régnait dans la magnifique villa, rebondissant sur les PXUV G¶XQ EODQF QDFUp GH OD SLqFH YLGH j O¶H[FHSWLRQ G¶XQH WDEOH EDVVH GH FRXOHXU DUJHQWpH HW G¶XQ JUDQG PLURLU TXL LQFRUSRUp GDQV OH PXU GH FH TXL VHPEODLW rtre le salon, imposait son UHIOHW j TXLFRQTXH HQWUDLW GDQV OD SLqFH /H VLOHQFH G¶XQ OLHX HQFRUH YLHUJH GH VRXYHQLUV sembla amplifier le caractère solennel des quelques mots prononcés par le jeune homme qui VH WHQDLW Oj XQ JHQRX j WHUUH DX PLOLHX GH O¶LPmensité blanchâtre, le regard rivé sur une jeune femme qui contemplait le jardin de la villa à travers une majestueuse baie vitrée. Elle savait GHSXLV ORQJWHPSV TXH FH PRPHQW YLHQGUDLW F¶pWDLW LQpOXFWDEOH PDLV HOOH QH SXW FDFKHU OH GpJRXW TX¶HOOH pSURXYDLW GHSXLV WRXMRXUV j O¶pJDUG G¶XQH WHOOH GHPDQGH (OOH VH UHWRXUQD YHUV FHOXL TXL HQ pWDLW O¶DXWHXU TXL O¶REVHUYDLW WRXMRXUV DJHQRXLOOp XQ FRIIUHW GH VDWLQ RXYHUW GDQV le creux de sa main. Ses yeux le dévorèrent une fois de plus. Il était beau, de cette beauté naturelle que seul le WHPSV SHXW DOWpUHU 6HV FKHYHX[ pWDLHQW G¶XQ EUXQ IRQFp FRXSpV FRXUW HW RQGXODQWV légèrement, ils étaient assortis à ses pupilles de couleur noire.

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Publié le 12 août 2016
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Langue Français

Extrait

Prologue :
Elimata et le culte de la perfection
« Catherina, mon amour, veux-tu m’épouser? »
La proposition rompit net le silence qui régnait dans la magnifique villa, rebondissant sur les murs d’un blanc nacré de la pièce vide, à l’exception d’une table basse de couleur argentée et d’un grand miroir qui, incorporé dans le mur de ce qui semblait être le salon, imposait son reflet à quiconque entrait dans la pièce. Le silence d’un lieu encore vierge de souvenirs sembla amplifier le caractère solennel des quelques mots prononcés par le jeune homme qui se tenait là, un genou à terre, au milieu de l’immensité blanchâtre, le regard rivé sur une jeune femme qui contemplait le jardin de la villa à travers une majestueuse baie vitrée. Elle savait depuis longtemps que ce moment viendrait, c’était inéluctable mais elle ne put cacher le dégout qu’elle éprouvait depuis toujours à l’égard d’une telle demande. Elle se retourna vers celui qui en était l’auteur, qui l’observait toujours, agenouillé, un coffret de satin ouvert dans le creux de sa main.
Ses yeux le dévorèrent une fois de plus. Il était beau, de cette beauté naturelle que seul le temps peut altérer. Ses cheveux étaient d’un brun foncé, coupés court et ondulants légèrement, ils étaient assortis à ses pupilles de couleur noire. A ce visage splendide, était associé un corps musclé empreint d’une grande force physique et d’une certaine grâce. Et voilà qu’il se trouvait devant elle dans cette attitude si conventionnelle, si flatteuse évidemment. Elle l’aimait tant, leur entente lui avait toujours semblé une évidence, une alchimie mentale.
Patient, il attendait qu’elle revienne vers lui, qu’elle lui offre ce qu’il désirait même si le doute l’envahissait à mesure que les secondes s’écoulaient et qu’il la sentait se perdre dans ses réflexions. Enfin, elle remua ses lèvres, ses magnifiques lèvres qu’il aurait tant aimé embrasser et murmura en le regardant droit dans les yeux : « Non »
En l’espace d’un instant, le monde sembla s’écrouler autour de lui. Incrédule, espérant avoir mal entendu, (cette unique syllabe étant si propre à briser son bonheur), il fut incapable de réagir et c’est elle qui reprit la parole:
«Je t’aime Luis, je t’aime comme je n’aimerais jamais personne et tu le sais.
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Alors pourquoi refuses-tu de m’épouser? lui demanda-t-il, peiné. Nous n’avons que vingt ans, nous sommes trop jeunes pour untel engagement ! L’amour n’a pas d’âge, Catherina. »
Ne sachant que répondre, la jeune femme se détourna de lui et se rapprocha du miroir pour mieux s’observer. Elle passa une main dans ses cheveux, lentement. De la même couleur que ceux de Luis, ils étaient parfaitement lisses et épousaient son visage d’ange à la perfection; seule la colère profonde lisible dans ses yeux contrastait avec la douceur de ses formes. Quant à son corps, c’était un véritable travail d’artiste: des jambes sveltes mais pas trop longues, une poitrine prononcée qui restait discrète et des doigts de fée. Pourtant, la contemplation de sa silhouette n’inspirait à la jeune femme qu’une profonde répulsion :
« Regarde-nous, s’exclama-t-elle, tellement parfaits, pas le moindre défaut qui puisse nous rendre humain…
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Nous sommes humains. Nous sommes des créatures, rétorqua-t-elle en se retournant vers celui pour qui elle était destinée. Certes, comme tous nos concitoyens Catherina! s’exclama-t-il. Cela les empêchent-ils pour autant de se marier ? Cela devrait ! La seule idée que ce sont leurs parents qui ont projetés leur union avant même leur naissance devrait les rebuter. »
Ayant compris que Catherina ne le rejetait pas lui mais la société dans laquelle elle évoluait, Luis put reprendre complètement ses esprits ; aussi, se mit-il à arpenter la pièce. Lorsqu’il se leva, sa bulle vie émit un léger déclic et s’ajusta pour épouser parfaitement la forme de son corps :
« Comment pourrions-nous être rebuté par le mariage puisque nous sommes formatés, créés pour penser que notre société incarne la perfection ?
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C’est tout le problème Luis, argua Catherina, je ne vois pas les choses de cette façon.Que veux-tu dire ? Serais-tu contre la loi suprême ? Oserais- tu mettre en doute les fondements de notre société, le sacrifice de ceux qui ont établis la paix dans notre monde pour l’éternité?
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Tu idolâtres ces hommes comme tout le monde Luis mais que sais-tu réellement d’eux? Mais enfin mon amour, insista-t-il, ce sont les fondateurs de notre royaume, les pères de la nation ! Bien sûr… capitula-t-elle »
Cette ferveur, cette gratitude était inculquée aux citoyens d’Elimata dès leur plus jeune âge sans qu’ils ne sachent réellement qui étaient ces hommes et surtout ce qu’avait pu être le royaume avant le règne de ces hommes providentiels.
Catherinane comprenait pas pourquoi tous les jeunes de son âge, toutes les personnes qu’elle connaissait, assimilaient les valeurs et normes de leur société sans se poser de question, avec une facilité qui lui avait toujours parut déconcertante.
Elle releva les yeux vers Luis qui la contemplait toujours, un air de totale incompréhension peint sur le visage :
« Je suis fatiguée, mentit-elle, je crois que je vais rentrer, nous reparlerons de tout cela plus tard.
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Plus tard ! Mais enfin Catherina nos parents nous ont déjà fait construire cette villa, nous sommes désormais adultes et ils n’attendent plus qu’une chose: connaître la date de nôtre union, objecta-t-il. Ne t’en fais pas pour eux lui lança-t-elle, soudain cynique, ils avaient probablement acheté le terrain et imaginé la villa avant même que nous leur ayons été livrés. »
Sur ces dernières paroles, pleines d’amertume et de haine, elle quitta la magnifique demeure destinée à abriter son bonheur conjugal et qu’elle n’avait pas même pris la peine de visiter.
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