Choix de prénomination à Gourin aux 17e et 18e siècles
243 pages
Français

Choix de prénomination à Gourin aux 17e et 18e siècles

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Mémoire de Master présenté par Pierre-Yves Quémener sous la direction de Jean-Pierre Lethuillier Année 2011-2012

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Publié le 18 mars 2013
Nombre de lectures 122
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Université de Rennes 2
UFR Sciences Sociales






Les choix de prénomination
dans la Sénéchaussée de Gourin
e eaux 17 et 18 siècles

I





Mémoire de Master
présenté par Pierre-Yves Quémener
sous la direction de Jean-Pierre Lethuillier
Année 2011-2012



























Le Nom est le mot par lequel en parlant ou écrivant,
Chaque chose est entendue.

Le nom propre est celuy que l’on met devant le surnom,
Comme Jean, Pierre,
& est praenomen quia nomen post fertur.

Ce que l’on appelle surnom est agnomen, nom appartenant à toute une Race ;
Nomen gentilitium et ex majorum sanguine.

Le Nom qui se met après le Surnom est cognomen ;
Quia ad ultimum adijcitur.
Il se peut comparer au Sobriquet, ou à la Seigneurie,
Et s’applique aussi aux parens qui ne sont point de la famille,
Ainsi que les cousins du côté des femmes.

(Gilles André de la Roque, 1681)

LES CHOIX DE PRENOMINATION
DANS LA SENECHAUSSEE DE GOURIN
E E
AUX 17 ET 18 SIECLES










SOMMAIRE


Introduction

ère1 partie – Présentation générale du sujet

1.1 Problématique
1.2 Historiographie
1.3 La sénéchaussée de Gourin
1.4 Sources
1.5 Traductions et vocabulaire
e1.6 Evolutions de la prénomination jusqu’au 17 siècle

ème2 partie – Statistiques générales

2.1 De l’inconvénient des statistiques
2.2 Les attributions de noms masculins
2.3 Les attributions de noms féminins

ème3 partie – Les codes et les modes

3.1 Genèse et développement des noms multiples
3.2 Religion et prénomination
3.3 Le parrainage, rouage essentiel des processus de prénomination

Conclusion
Annexes
Sources et bibliographie
Table des matières
2
Introduction

Les choix de prénomination sont l’objet depuis la fin des années 1970 de recherches et
publications régulières. La multiplicité des travaux est toutefois loin d’épuiser le sujet tant
ces choix peuvent recouvrir des formes diverses selon les lieux et les époques. Tout essai
de synthèse au niveau d’une région – comme cela a été fait par exemple pour le Limousin
1
sous la direction de Louis Perouas – nécessite au préalable la réalisation de nombreuses
monographies locales afin d’éviter l’écueil des généralisations hâtives. La réalisation d’un
ouvrage traitant des choix de prénomination au niveau national semble encore plus difficile
à mettre en œuvre, notamment en raison des divergences de méthodologies utilisées.
Comme le soulignait Alain Croix il y a quelques années dans un numéro spécial des
Annales Historiques de la Révolution Française consacré aux prénoms révolutionnaires, il
suffit de quelques chercheurs, tous de qualité, pour qu’éclate une diversité méthodologique
2
extrême qui condamne presque d’entrée tout projet collectif national.

La présente étude circonscrit ses limites géographiques au territoire de l’ancienne
sénéchaussée royale de Gourin, pays que l’on nomme aujourd’hui communément la
Cornouaille morbihannaise, appellation qui rappelle son appartenance passée à l’ancien
3
diocèse de Cornouaille et son intégration au département du Morbihan en 1790 .

Plusieurs considérations ont motivé ce choix. Il s’agissait tout d’abord de s’intéresser à un
territoire situé en pays bretonnant, afin de pouvoir identifier le cas échéant les
caractéristiques propres à cette zone linguistique. Il fallait ensuite sélectionner une aire
géographique relativement restreinte pour éviter les inconvénients des statistiques globales,
qui ont naturellement tendance à gommer les aspects particuliers. Un fait très significatif
dans un lieu donné peut ainsi passer complètement inaperçu à l’échelle régionale. Par
contre, en ce qui concerne les choix de prénomination, il n’est pas judicieux de restreindre
l’analyse à une seule paroisse ou commune car chaque localité possède ses propres
particularités, liées notamment aux lieux de culte que l’on peut y trouver, mais aussi à
certains parrains fréquemment sollicités (un recteur, un notable, une sage-femme, etc.).
L’idéal est donc de choisir un « pays » possédant à la fois une identité culturelle ou
historique spécifique et un nombre limité de localités. L’ancienne sénéchaussée de Gourin

1
LOUIS PEROUAS, Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire,
Editions du CNRS, Paris, 1984
2 ALAIN CROIX, Sortir l’étude des prénoms du « ghetto » révolutionnaire, Annales Historiques de la
Révolution Française, n° 322, Octobre-décembre 2000, page 5
3
A l’exception de la commune de Leuhan qui fut rattachée au district de Châteaulin, département du Finistère
3
a l’avantage de réunir ces deux conditions puisqu’il s’agissait sous l’Ancien Régime de la
4
plus petite des sénéchaussées royales de Bretagne .

Il convenait ensuite de fixer les bornes chronologiques de l’étude. Les évolutions des
systèmes prénominaux ne peuvent véritablement se comprendre que sur un temps très long
mais il n’était pas envisageable, dans le cadre d’un mémoire de Master, de traiter du sujet
sur une période trop étendue. Dans le cadre d’une étude portant sur la seule sénéchaussée
de Gourin, la délimitation de la période est largement tributaire des sources documentaires.
Les rôles de la réformation des fouages de 1426 nous donnent les noms de 150 personnes
5
environ pour le secteur étudié mais l’échantillon reste relativement réduit et ne comporte
quasiment que des noms masculins. Les premiers registres paroissiaux de la sénéchaussée
sont ceux du Faouët (depuis 1544) et de Guiscriff (depuis 1585). Le caractère très
e
parcellaire des données de ces premiers registres pour le 16 siècle et l’importance des
6
lacunes nous a toutefois amené à ne prendre en compte que les actes de baptême
postérieurs à 1600. Le terminus ad quem a été fixé, toujours pour des raisons
documentaires, à 1792, date des derniers registres paroissiaux. Nous disposons ainsi d’un
nombre d’actes assez conséquent puisque cela représente plus de 90000 personnes pour les
e e
17 et 18 siècles.

Les prénoms de la période moderne sont l’aboutissement d’un long processus qui a vu
e
notamment le développement des noms de saints néotestamentaires à partir du 12 siècle en
e
Bretagne, puis, seulement au 15 siècle, l’introduction massive dans le répertoire
onomastique religieux des noms de saints postérieurs au christianisme primitif. Nous
verrons que le renouvellement du corpus est nettement moins significatif à l’époque
moderne, si ce n’est l’extinction presque totale des noms profanes traditionnels au cours du
e
17 siècle et, parallèlement, l’implantation durable d’Anne et de Joseph dans le répertoire
religieux.
La grande innovation de l’époque moderne est par ailleurs l’émergence et la généralisation
des noms multiples, tout d’abord limités à deux unités prénominales, puis étendus
progressivement à trois voire quatre unités.

Après une présentation générale du sujet et des statistiques dans la sénéchaussée de Gourin,
nous examinerons successivement l’ampleur de la mode des noms multiples, l’influence de
la religion et les effets du parrainage sur les choix de prénomination.


4 Cf. cartes pages 7 à 10
5 HERVE ET YANN TORCHET, Réformation des fouages de 1426, Diocèse ou évêché de Cornouaille, p. 66-75
6
De 1575 à 1642 au Faouët, de 1607 

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