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Extrait
fGRAMMAIRE
DES LANGUES ROMANES
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GRAMMAIRE
DES
LANGUES ROMANES
FREDERIC DIEZ
REFONDUE AUGMENTEETROISIEME EDITION ET
TOME DEUXIÈME
TRADUIT PAR
Alfred MOREL-FATIO Gaston PARISet
PARIS
LIBRAIRIE A. FRANCK
F. VIEWEG, PROPRIÉTAIRE
RUE RICHELIEU, 67
1874s
d
1
(TIILIVRE
FLEXION
romanes, comme d'autres langues modernes, ontLes langues
partie anciennes formes de flexion. Il faut cher- Ilperdu une des
phénomène dans une certaine négligencecher la cause de ce P
au langage populaire. La prononciation de cesqui est naturelle
soumise aux lois de la quantité, devientformes, rigoureusement
devient incommode leur son comme leurdifficile, leur variété ;
tendant à la précision, cherchesens s'obscurcit et enfin l'esprit,
vide qui s'est ainsi produit dans l'organisme duà combler le
l'emploi de mots auxiliaires appropriés. Ces dernierslangage par
j
isolément, soit comme affixes, mais d'ordinaire 1sontemployés soit
signification individuelle contre une plus abs- iils échangent leur
grammaticale qu'ils ont charge de Itraite répondant à la forme
ces mots ne devraitreprésenter. A la rigueur, Tétude de pas être
dont ils sont la négation : il faudraitmêlée à celle des flexions,
chapitre la formation des mots, soitles reléguer soit dans le de
syntaxe. Mais bannir ces mots de lamême dans celui de la
serait disloquer ce qui, lepartie qui traite de la flexion, ce pour
un ensemble inséparable,sentiment populaire, forme et étaler
la grammaire desdes lacunes que ne tolère pas même langues
Il raisonnable de plier en faveur de lasynthétiques. paraît donc
rigueur de la théorie, et de joindrepratique et de la clarté la
immédiatement T des flexions celle des mots auxiliaires.à étude
DIEZ IIPREMIERE PARTIE.
DÉCLINAISON.
Elle affecte le substantif, l'adjectif, le numéral et le pronom ;
leurs rapports de genre, de nombre etson office est de marquer
rapports qu'une seule forme de flexion peut être apte àde cas,
représenter tous trois.
penr<?5,lemasculin,leféminin,etleneutre,1. Lelatinavaittrois
c'est-à-dire l'absence de genre. Les langues filles, non pas toutes
dansau même degré, ont conservé du neutre sa forme et son idée
c'est point sur lequel nousquelques parties du discours ; un
Mais le neutre du substantif a entièrement disparureviendrons.
il n'existe pas non plus en celtique), et les mots de ce genre en
dont la forme,atin ont passé au masculin, au moins pour la
déclinaison, se rapprochait le plus de celle du neutre.leuxièmeS
phénomène se montre déjà dans le latin du plus ancien moyenCe
âge. Des manuscrits delà L.SaL, p. ex., écrivent sans hésitation
retem,animalem, memhrus, vestigius,precius (Pott, p. 126);
leVocah. S.Gallifolius, palatins, templus, tectus, stahulus,
anciens glossairescupiculus, et d'autres ainsi que les chartes
de même. Par là, le roman perdit un traitse comportent caracté-
ristique la grande famille indo-européenne que d'autresde
I
langues modernes, le grec par exemple, ont conservé jusqu'au-
!
toutefois reconnaîtreIjourd'hui. Il faut que cette perte était le
résultat presque inévitable de la transformation que le roman a
fait subir à ses mots, qui devait obscurcir ou complètement effacer
L'articlelui-même,la formedu neutre. qui n'a d'ailleurs pas pour
fonction de distinguer les genres, n'aurait été qu'une ressource
bien insuffisante, quand on l'aurait même comme en espagnol
formes,divisé en trois puisque l'adjectif ne pouvait se prêter
en aucune façon à une division de ce genre. Quelques-uns des
dialectes romans ont dû renoncer plus difficilement à la forme du
neutre, c'est ce que prouvent les pluriels ital. et roum. comme
corna, membra. Avec un procédé aussi sommaire, nequi tenait
compte que des terminaisons, les mots originairement neutres
devaient tous être assignés à un seul et même genre. Pour les
diviser en une série masculine et en une série féminine ou pour