La civilisation serbe au moyen âge
122 pages
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COLLECTION HISTORIQUE DE L'INSTITUT D ÉTUDES SLAVES IN» JIRECEKC. LA 5ERBECIVILISATION AU MOYEN AGE sous directionTraduit de rallemand la de M. Louis EISENMANN Chargé de Cours à la Sorbonne . Préface de M. ErnestDENIS Professeur à la Sorbonne ÉDITIONS BOSSARD Madame, 4343, Rue PARIS 1920 881019 PREFACE de Flnstitut d'EtudesUne des ambitions Slaves est de deve- nir le centre des relations intellectuelles entre les Slaves et le monde occidental. Il se propose de présenter au public les tra- vaux essentiels des savants russes, polonais, tchèques ou yougo- slaves. Nous avions espéré donner, pour commencer, une traduction complète de VHistoire de Serbie que Constantin dont l'édition allemandeJirecek a publiée en 191 1, et a paru : Geschichte der europœischen Staaten.dans la collection En attendant que les circonstances soient redevenues plus favora- bles pour une entreprise aussi importante, nous croyons utile traduction les deux chapitres quide détacher de cette forment du tome II et qui sont consacrés à l'histoire de larintroduciion serbe au moyen-âge.civilisation Quelles raisons ont déterminé notre choix? ainsiAvant tout, le désir de donner un témoignage de sym- d'affection au jeune royaume des Serbes, Croatespathie et et Slovènes. Les relations entre la Serbie et la France étaient déjà fort actives avant la guerre a noué entre les deux pays des1914; liens particulièrement étroits.

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COLLECTION HISTORIQUE
DE
L'INSTITUT D ÉTUDES SLAVES
IN»
JIRECEKC.
LA
5ERBECIVILISATION
AU MOYEN AGE
sous directionTraduit de rallemand la
de
M. Louis EISENMANN
Chargé de Cours à la Sorbonne
. Préface de M. ErnestDENIS
Professeur à la Sorbonne
ÉDITIONS BOSSARD
Madame, 4343, Rue
PARIS
1920881019PREFACE
de Flnstitut d'EtudesUne des ambitions Slaves est de deve-
nir le centre des relations intellectuelles entre les Slaves et le
monde occidental. Il se propose de présenter au public les tra-
vaux essentiels des savants russes, polonais, tchèques ou yougo-
slaves. Nous avions espéré donner, pour commencer, une
traduction complète de VHistoire de Serbie que Constantin
dont l'édition allemandeJirecek a publiée en 191 1, et a paru
: Geschichte der europœischen Staaten.dans la collection En
attendant que les circonstances soient redevenues plus favora-
bles pour une entreprise aussi importante, nous croyons utile
traduction les deux chapitres quide détacher de cette forment
du tome II et qui sont consacrés à l'histoire de larintroduciion
serbe au moyen-âge.civilisation
Quelles raisons ont déterminé notre choix?
ainsiAvant tout, le désir de donner un témoignage de sym-
d'affection au jeune royaume des Serbes, Croatespathie et et
Slovènes. Les relations entre la Serbie et la France étaient déjà
fort actives avant la guerre a noué entre les deux pays des1914;
liens particulièrement étroits. Ce n'est un secret pour personne
première l'importance desque la France a été la à comprendre
événements qui se déroulaient péninsule des Balkans etdans la
si, en igi5, la Serbie a été secourue trop tard, ce n'est pas à la
Francequ'en revient la responsabilité. Personne n'ignorenon plus
en appar-que, si les AlliéssesontmaintenusàSalonique,lemérite
au gouvernement de Paris; dans l'histoire de latient surtoutl'indépendance yougoslave, les noms de Sarrail,fondation de
Guillaumat et de Franchet d'Espérey demeureront insépa-de
roi Pierre. Depuis,rables de ceux du voyévode Poutnik et du
difficiles qui ont suivi l'armistice, etpendant les négociations
encore terminées, la cause des Serbes, qui sequi ne sont pas
droit, trouvé nous sesconfond en réalité avec la cause du a chez
les plus convaincus et les plus fidèles. Nous voulonsdéfenseurs
ces souvenirs ne s'effacent pas et que l'amitié qui s'est scel-que
sur les champs de bataille, trouve un élément nouveaulée
dans les travaux pacifiques. Pour cela, il est nécessaire que
connaissance exacte et précise de la Serbie, denous ayons une
de son passé, de sa civilisation, et le livre de Jire-son histoire,
nous ne nous dissimulonscek, malgré les imperfections que
approprié à l'œuvre d'instruc-pas, nous a paru spécialement
nous nous proposons.tion que
pas toujours facile, peuLa lecture n'en est et il déroute un
classiques, mais il est riche en substance et ilnos habitudes
réflexion de très vastes et de très diverses perspecti-ouvre à la
la deuxième raison qui a décidé de notre choix. Leves. C'est
mérite essentiel des chapitres qu'a traduits M. Eisenmann esten
spécialistes deeffet qu'en dehors des l'histoire de la Serbie, il
intéresser ceux moyenest de nature à tous qui s'occupent du
On sait combien, malgré les patientes investigations et lesâge.
découvertes des érudits, nombre de points de cette histoire
demeurent encore obscurs, et précisément à propos desnous
sujets qui sollicitent le plus notre curiosité: formation de la
noblesse, rapports des classes, condition des paysans, situation
économique. Du x^ au xv^ siècle, en dépit du schisme grec,
l'évolution politique et sociale des divers Etats de l'Europe a
suivi dans ses lignes générales une marche analogue, et l'apport
d'une série de données précises sur un pays qui était pendant
longtemps resté presque en dehors du champ commun des
recherches des historiens occidentaux, peut servir à compléter
nos connaissances, susciter des hypoth-èses fécondes, éclairer
d'une lumière inattendue des problèmes difficiles. Fustel de
Coulanges a mis en lumière avec beaucoup de force les dangersde la méthode comparative, mais ces dangers viennent surtout
de la médiocre valeur des renseignements sur lesquels les
savants sont souvent forcés d'appuyer leurs conclusions. Avec
Jirecek nous avançons sur un terrain solide. Je ne veux certai-
pas direnement que nous ayons le droit de nous servir d'un
texte serbe pour conclure à ce qui se passe ailleurs et pour affir-
que lemer développement des institutions ou des événements a
été le même en Pologne, en Bohème ou en Russie que dans la
péninsule des Balkans. En fait cependant, les rapprochements
que suggère Jirecek sont nombreux et suggestifs. L'analogie ne
suffit à rien, et elle restera dangereuse;toujours une méthode
en la rejetant sans appel, on se priverait néanmoins d'une res-
source précieuse; il suffit de ne oublier qu'elle demandejamais
à être maniée d'une main et prudente.experte, délicate
— lePour la péninsule des Balkans, en donnant à ce mot
—sens le plus large les études de Jirecek sont particulière-
influencesment importantes. Pénétration byzantine, lutte des
survivance desgrecques et occidentales, rapports des Eglises,
l'indus-des populations latines, développement detraditions et
questions,de l'esclavage, etc., sur toutes cestrie, disparition
des thèses,l'auteur nous apporte, non pas des affirmations et
les plus contempo-mais des faits et des textes. Les événements
lales polémistes qui contestent àrains s'en trouvent éclairés, et
parmi eux deDalmatie, s'il en aSerbie la possession de la y
Doubrovnikprofit ce qu'il nousapprend desincères, liront avec
Kotor Cattaro).iRaguse) et de
monde songé auxque Jirecek ait le moins duNon pas certes
naturellement de sonqui se dégagentconclusions politiques
dis-personne ne prévoyait laAu moment où il écrivait,œuvre.
deviendrait un sujetsa successionsolution de l'Autriche, et que
d'ailleurs neet Belgrade. La politiquede procès entre Rome
dans le passépouril vivait trop absorbéle préoccupait guère, et
Il nous a semblécontemporains.prendre parti dans les conflits
quid'un hommepublic lettré le nomutile de répandre dans le
indis-autoritéordre, un érudit d'unefut un savant de premier
succès,et dédaigneux duindifférent à la renomméecutée et qui,— IV
ne connut jamais d'autre ambition que de compulser des
archives, d'autre joie que d'expliquer des textes, et d'autre
vanité que de tirer d'un document toute la moelle qu'il
renfermait.
Quand je rencontrai Constantin Jirecek, en avaitil 201874,
ans. Nous nous liâmes d'une amitié assez étroite: il me mon-
trait quelque sympathie, parce qu'il étaitnaturellement aimable,
d'une extrême simplicité, sans fatuité ni pédantisme. Pour ma
part, l'affection sincèreà que j'éprouvais pour lui, se mêlait
une sorte d'étonnement et comme d'effroi. J'étais stupéfait et
presque épouvanté de sa science. Sa mémoire était prodigieuse.
Il parlait facilement à peu près toutes les langues de l'Europe
et expliquait en se jouant les textes les plus obscurs. Il citait
par cœur de longs passages des chroniques.
Il avait de qui tenir. phi-Son père, Joseph Jirecek, était un
lologue et un historien de premier ordre. Son Manuel pour
Vhistoire de la littérature tchèquejusqu à la du XVIII^ sièclefin
biographie et bibliographie, reste livre indis-(1875), encore un
pensable pour quiconque s'occupe' de la Bohème. L'oncle de
Constantin, Herménégild Jirecek, s'était consacré à l'histoire
du droit et son Codex juris bohemici comprend une dou-qui
zaine de volumes, est un incomparable recueil de documents,
Joseph Jirecek avait épousé la fille de Safarik. Constantin
Anti-Jirecek était donc le petit-his de l'illustre auteur des
quités slaves. Par ses origines, il était voué science et, plusà la
particulièrement, à l'histoire des Slaves du Sud.
Grand voyageur, entière,ayant exploré l'Europe presque
l'œil aigu et malicieux, prompt à dépister les faiblesses et les
ridicules, sans grandes illusions sur les hommes, il a répandu
dans les revues tchèques des articles les sujets

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