La Fronde angevine; tableau de la vie municipale au 17e siecle

Antonin Debidour

Description

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LA FEONDE ANGEVINEANGERS, BIP. P. LACHESE, BELLEUVRE ET DOLBEAU.LA
FEONDE ANGEVINE
TABLEAU
SIECLEVIE MUNICIPALE AD XVIP
A. DEBIDOUR
Aucii'U élève de l'École Normale Supérieure, Agrégé d'IIistoii'e,
Docteur ès-Lettres.
PAKIS ANGERS
ERNEST THORIN, EDITEUR p. LACHESE, BELLEUVRE & DOLBEAU
Rue de Médicis, 7,7, 13, Chaussée Saiit-Pierre, 13.
187 7PCLA FEONDE ANGEVINE
PREMIERCHAPITRE
(INTRODUCTION)
Origine et premières transformations de la Mairie d'Angers. — État
xviiedes partis dans cette ville au commencement du siècle : la
Magistrature, la Bourgeoisie, les Classes populaires, le Clergé,
l'Université.
La ville d'Angers, située sur les deux rives de la
Maine, près du confluent de cette rivière et de la Loire,
est le débouché naturel des riches territoires qu'arrosent
le Loir, la Sarthe et la Mayenne. Aussi a-t-elle eu, dès
l'antiquité, une importance politique et commerciale,
qui, diminuée de nos jours par la centralisation, n'en est
pas moins encore très-considérable. Plusieurs fois
détruite ou ruinée, elle s'est toujours relevée n'a cesséet
de s'agrandir. Le beau cours d'eau qui la traverse et
l'alimente l'a vue déjà florissante il a dix-huit siècles.y
Les ruines gallo-romaines dont elle est parsemée, l'im-
posant château-fort qui la couronne, la svelte cathé-
drale qui la domine, les monuments lamodernes qui
1prospérité pré-attestent sa gloire passée et sadécorent
sente.
surtoutauxxvi^ et xvii* siècles,A divers moments, mais
part très-importante aux grands évé-cette ville prit une
temps de lanements de l'histoire de France. Elle fut, au
théâtre de troubles graves,Réforme et de la Ligue, le
Ernest Mourin a mis en pleineque le beau livre de M.
'. aussilumière A l'époque de la Fronde, elle servit
vit s'allumerde champ de bataille aux factions et
une bien connue. Cetteguerre civile qui mérite d'être
lutte, en effet, ne fut pas seulement un contre-coup des
sousquerelles et des mouvements dont Paris fut agité
causes particu-la minorité de Louis XIV. Elle eut des
lières et présenta des caractères locaux qu'il n'est
pas, je crois, sans intérêt de faire ressortir. C'est ce que
je vais entreprendre, en m'aidanl nombreux docu-de
ments, pour la plupart inédits, qui m'ont été fournis par
les Archives de l'Hôtel de Ville, la Bibliothèque munici-
2.pale et les Archives départementales d'Angers
Ce qui distingue surtout la Fronde Angevine, c'est
d'abord que, loin d'avoir été fomentée par la magistra-
ture locale, elle fut contrecarrée et combattue à outrance
par cette corporation. C'est ensuite que, si elle accepta
l'alliance des princes, elle n'en fut pas moins presque
exclusivementdémocratique,parfoismême démagogique.
Le lecteur n'en sera pas surpris quand il connaîtra l'an-
cienne constitution municipale d'Angers et l'état des
* et la LigueLa Réforme en A?ijou. Paris, Auguste Duraud, 1856,
in-80.
* BergerM. Eugène a donné, dans la Revtie de l'Anjou et de Maine-
et-Loire (année 1853), un aperçu attrayant de cette histoire. Mais il
n'a pas connu les documents inédits qui sont la Lase de notre
travail.— Pour l'indication des sources, voir la table bibliographique
qui termine le volume.