cours ségré 2009 première partie
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1Bénédicte GérardMaître de conférences de démographieEléments du cours Ségrégation dans la ville MSOC 48FPremière partieIntroductionLes derniers recensements de la population montrent qu’il existe en France une ségrégationsociale et spatiale forte. Les agglomérations urbaines sont composées de secteurs auxcaractéristiques socio-démographiques très typées. Certains secteurs concentrent despopulations répertoriées pour être les plus en difficultés. Ces secteurs – fortement dotés enlogements sociaux- renvoient pour la plupart à une forme urbaine et architecturale moderne,constituée de tours et de barres, connue sous l’expression de "grand ensemble", construitedans les années 1950 à 1970, en période de vive croissance démographique et de criseimportante du logement.A leur origine, les grands ensembles d’habitation ont été présentés comme « facteur de1progrès social et de progrès humain » (Dupont, 1959, p. 6) . Aujourd’hui, ils sont identifiés2comme « les figures urbaines de l’exclusion et du mal vivre » (Lahmini, 2003, p. 209) .Habitat dégradé, pauvreté, chômage, échec scolaire, violence urbaine, les quartiers de grandsensembles concentrent tous les maux de la société et sont le lieu de tous les conflits. Ilsseraient devenus le lieu de séjour, la demeure « à vie », d’une population « défavorisée »caractérisée par une forte homogénéité sociale et démographique.Le cours proposé comporte deux parties : la première est consacrée à l’illustration ...

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Bénédicte Gérard Maître de conférences de démographie Eléments du cours Ségrégation dans la ville MSOC 48F Première partie
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Introduction Les derniers recensements de la population montrent qu’il existe en France une ségrégation sociale et spatiale forte. Les agglomérations urbaines sont composées de secteurs aux caractéristiques socio-démographiques très typées. Certains secteurs concentrent des populations répertoriées pour être les plus en difficultés. Ces secteurs – fortement dotés en logements sociaux- renvoient pour la plupart à une forme urbaine et architecturale moderne, constituée de tours et de barres, connue sous l’expression de "grand ensemble", construite dans les années 1950 à 1970, en période de vive croissance démographique et de crise importante du logement. A leur origine, les grands ensembles d’habitation ont été présentés comme « facteur de progrès social et de progrès humain » (Dupont, 1959, p. 6) 1 . Aujourd’hui, ils sont identifiés comme « les figures urbaines de l’exclusion et du mal vivre » (Lahmini, 2003, p. 209) 2 . Habitat dégradé, pauvreté, chômage, échec scolaire, violence urbaine, les quartiers de grands ensembles concentrent tous les maux de la société et sont le lieu de tous les conflits. Ils seraient devenus le lieu de séjour, la demeure « à vie », d’une population « défavorisée » caractérisée par une forte homogénéité sociale et démographique. Le cours proposé comporte deux parties : la première est consacrée à l’illustration des transformations signalées abordée à l'aide d’un exemple local, celui des grands ensembles d'habitation de l'agglomération de Strasbourg, la deuxième pose la question des liens entre ségrégation urbaine et politique de la ville en France. Un éclairage particulier est mené sur le quartier du Neuhof, le premier à faire l'objet d'un Grand Projet de Ville et d'une convention de renouvellement urbain à Strasbourg.
                                                          1 D UPONT Gérard, 1959, « Le grand ensemble facteur de progrès social et de progrès humain », Revue Urbanisme , 62-63, pp. 6-7. 2 L AHMINI Naji, 2003, « Grand Ensemble », in : M. Ségaud, J. Brun, J.-C. Driant, Dictionnaire de l’habitat et du logement , Paris, A. Colin, p. 209
Plan de la première partie
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Aspect spatial de la ségrégation démographique et sociale dans l'agglomération strasbourgeoise : l'exemple du peuplement des grands ensembles d’habitation 1968-1999
A.  La spécialisation des territoires dans la Communauté Urbaine de Strasbourg
B.  Démarche utilisée et questions méthodologiques Qu’est-ce qu’un grand ensemble ? Démarche utilisée
C.  Evolution des caractéristiques socio-démographiques de la population des grands ensembles strasbourgeois La transformation des caractéristiques démographiques Une homogénéité sociale de la population renforcée Un renouvellement de la population ralenti La diversité des situations
D.  Comprendre ces transformations.
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I.  Aspect spatial de la ségrégation démographique et sociale dans l'agglomération strasbourgeoise : l'exemple du peuplement des grands ensembles d’habitation 1968-1999 Cette partie contient certains résultats d’un travail de recherche que je mène depuis quelques années 3 . Le travail entrepris vise à produire les éléments de connaissance capables de mettre à jour les transformations relatives aux grands ensembles d'habitation de l'agglomération strasbourgeoise, à partir des recensements de population réalisés par l'INSEE de 1968 à 1999 4 . Nous avons tenté de connaître et de comprendre comment évoluent les caractéristiques de la population, comment se renouvelle la population, sur le long terme. Existe-t-il des moments d'inflexion, des phases de peuplement successives ? Observe-t-on des différences entre les grands ensembles ? Quel est le rôle joué par le type d’habitat (logements aidés/logements en accession à la propriété), l'appartenance à un maître d'ouvrage social particulier, la taille et l’ancienneté du grand ensemble, la localisation dans l'agglomération ? Avant de nous intéresser plus particulièrement à la population des grands ensembles de l’agglomération strasbourgeoise, il paraît utile d’avoir une vue d’ensemble de la spécialisation du territoire de l’agglomération strasbourgeoise.
A.  La spécialisation des territoires dans la Communauté Urbaine de Strasbourg Ahmed SAÏB, démographe à l’Agence de développement et d’urbanisme de l’agglomération strasbourgeoise (ADEUS) a élaboré un profil des quartiers et communes de la Communauté urbaine de Strasbourg (agglomération + quelques autres communes) pour les recensements de 1990 et 1999. A lire SAÏB A. (2002), « Ségrégation spatiale, ségrégation sociale », Dimension Villes , 35, mars 2002, ADEUS,pp.1-5. Et aussi si intérêt INSEE (2001), Atlas social des quartiers, INSEE Alsace, 98 p.
B.  Démarche utilisée et questions méthodologiques La question de la définition de la population à étudier, des parties de villes à sélectionner, dans quelles limites géographiques, a conduit à préciser ce qu'il faut entendre par « grand ensemble d'habitation ». Il est utile de rappeler ici cet essai de définition.
                                                          3 Ces résultats ont été publié dans Bénédicte GERARD (2008), “Connaissance de l'échelon infra-urbain à partir des recensements de population : l'exemple des grands ensembles d'habitation strasbourgeois (1968-99)”, Cahiers de démographie locale 2008, Néothèque, coll. « Dynamiques des populations locales, pp. 115-148 4 Une convention avec l'INSEE-Alsace a permis « l'accès direct » à des fichiers comportant des données relatives aux grands ensembles analysés, afin de réaliser personnellement les exploitations statistiques nécessaires à l'étude (notamment le fichier Saphir pour l'exploitation au sondage). . Le travail s'est fait dans les locaux de l'INSEE-Alsace, en temps convenu. Le LASMAS, unité partenaire du Centre Quetelet, dispose de deux recensements au sondage comprenant des données à l'îlot : celui de 1968 et celui de 1975 (données par individu). Les fichiers des recensements détenus par le LASMAS, postérieurs à 1975, ne comprennent plus d'information à l'îlot. Les procédures de diffusion de l'INSEE avaient déjà changé pour ce recensement.
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Qu’est-ce qu’un grand ensemble ? Aucun texte officiel ne codifie ou définit les grands ensembles d'habitation. Toutefois il apparaît qu'un certain nombre de critères sont retenus par les géographes et les professionnels pour caractériser ces parties de ville, construites depuis les années 1950 jusqu'au milieu des années 1970, en période de vive croissance démographique et de crise importante du logement. - Un grand ensemble d'habitation compte en général un minimum de 800 logements et constitue une zone monofonctionnelle exclusivement affectée aux logements avec leurs prolongements et aux plus indispensables équipements de proximité 5 . - Un grand ensemble est intégré à une agglomération déjà existante soit dans la ville centre, soit sur le territoire d'une commune de banlieue (ce n'est pas une ville nouvelle). - Les logements qui composent un grand ensemble appartiennent pour la plupart, parfois en totalité, au secteur social, et sont réalisés sous l'autorité d'un nombre de maîtres d'ouvrage restreint, souvent unique. - Un grand ensemble est le résultat d'une opération pensée « d'un seul coup », confiée à un seul maître d'œuvre, réalisée en un temps très bref. Il a été l'objet d'un projet architectural unitaire, même si la réalisation effective s'est parfois quelque peu éloignée du projet initial. - Enfin, un grand ensemble présente une composition urbaine, un mode d'organisation de l'espace, en totale rupture avec l'image de la ville traditionnelle. L'utilisation des formes architecturales dites « modernes », isolées (blocs, tours et barres), et leur mode d'implantation en disposition ouverte – en « open-planning »- sur fond « d'espaces verts », composé non plus en relation avec la rue mais à partir des principes hygiénistes (air, soleil, verdure), institue une nouvelle échelle du cadre urbain et des rapports espaces bâtis/espaces libres inédits. Les dix grands ensembles de l’agglomération strasbourgeoise sont localisés, à une exception près, à la périphérie de la commune de Strasbourg, sur son territoire ou sur celui des deux plus importantes communes de la banlieue nord proche : Schiltigheim et Bischheim (cf. figure 1) 6 . Quelque soit leur localisation, tous restent à une faible distance du centre de Strasbourg, en comparaison de la situation parisienne. Leur taille, entre 800 et 5 000 logements seulement, les distingue aussi. Leur période de construction s’étale de 1953 au milieu des années 1970, avec une acmé durant les années 1960 ; l’achèvement des programmes de l’Elsau et de Hautepierre est un peu plus tardif. En 1999, lors du dernier recensement exhaustif de la population, ils représentent environ 21 000 logements et près de 60 000 individus (la commune de Strasbourg compte 264 115 habitants à cette date). La plus importante partie des logements appartient à des organismes HLM de base (8 logements sur 10). Environ 15 % reviennent à des logements aidés moins basiques, dits « intermédiaires », des logements aidés pour fonctionnaires surtout. Près de 5 % sont des logements en accession à la propriété (appartements et maisons). Certains grands ensembles sont composés uniquement de logements sociaux de base (cité Nucléaire à Cronenbourg, cité Rotterdam, cité du Hohberg à Koenigshoffen, cité de l’Ill à la Robertsau, cité Erstein à Schiltigheim-Bischheim). D’autres                                                           5 Prolongements du logis : espaces verts, espaces de jeux pour les enfants, parkings ; équipements de proximité : écoles, commerces, centre socioculturel, accueil de la petite enfance…) 6 Dans le centre de Strasbourg : la cité Rotterdam ; dans les faubourgs strasbourgeois : la cité de l’Ill à la Robertsau, la cité Nucléaire à Cronenbourg, le quartier de Hautepierre, la cité du Hohberg à Koenigshoffen, la cité de l’Elsau, la cité de la Canadière à la Meinau, les cités du Neuhof; dans les communes de banlieue : la cité du Marais à Schiltigheim, la cité Erstein (ou Cité des Ecrivains) sur les communes de Bischheim et de Schiltigheim.
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comprennent également des logements « aidés intermédiaires », et/ou des logements en accession à la propriété (cité de la Canardière à la Meinau, grands ensembles du Marais, de l’Elsau et de Hautepierre). Le Neuhof est un cas particulier : les cités du Neuhof ne sont pas le résultat d’un programme architectural unitaire réalisé d’un seul tenant, mais une succession d’opérations à bas coût menées entre 1954 et 1972. Les cités du Neuhof consistent à 96 % en logements sociaux de base 7 (cf. figure 2). (Je vous fais parvenir en annexe sous peu certains exemples de grands ensembles strasbourgeois: photos+description ; vous pouvez également aller “visiter” ces grands ensembles) Démarche utilisée Appréhender l’évolution d’une partie de ville suppose de disposer d'informations sur cet échelon infra-urbain. Dès lors une question préalable s'est imposée, celle de la connaissance possible de la population des grands ensembles dans son évolution sur le long terme. Comment constituer des séries de données socio-démographiques continues, à l’échelle du grand ensemble à partir des recensements de population réalisés par l’INSEE ? Les limites « géographiques » des grands ensembles étudiés ne correspondent pas aux découpages mis en place par l'INSEE et diffusés au public (quartiers 2 000 pour 1999 et quartiers 5 000 pour 1990). Il s'agit ainsi de disposer d'une unité statistique à une échelle spatiale suffisamment fine, pour reconstituer la population de chaque grand ensemble, ou partie de grand ensemble (les parties de grands ensembles qui relèvent de bailleurs différents ou de programmes de logements en accession à la propriété). Cette unité de découpage existe, il s'agit de l'îlot (pâté de maisons) mis en place par l'INSEE à partir de 1962. Les bases de données informatiques de l'INSEE comportent cette information dès ce recensement. Seule cette information permettait à priori la localisation de la population sur le territoire des communes, à chacun des recensements depuis 1962 8 . Pour chacun des recensements de 1968 à 1999, la population de chaque grand ensemble est reconstituée dans des limites géographiques constantes dans le temps, à partir du découpage statistique du territoire le plus fin, l'îlot. Il s'agit de faire coïncider l'assiette spatiale du grand ensemble et la juxtaposition d'îlots. Dans certains cas, les limites du grand ensemble ne correspondent pas à celles des îlots, mais traversent les îlots. Il en résulte des îlots non homogènes, qui comportent à la fois des immeubles du grand ensemble étudié, et d'autres habitations. Le grand ensemble situé dans le centre de Strasbourg (la cité Rotterdam) est le cas le plus complexe concernant l'hétérogénéité des îlots. Presque tous les îlots comprennent à la fois des habitations du grand ensemble et des logements en immeubles collectifs urbains traditionnels. Le problème est du même ordre, si l'on souhaite distinguer des parties de grands ensembles. Le dernier grand ensemble construit à Strasbourg, celui de Hautepierre est un bon exemple. Des logements de plusieurs bailleurs, ainsi que des immeubles et maisons en accession à la propriété sont répartis dans les différentes mailles qui constituent le grand ensemble (cf.                                                           7 On peut émettre des réserves quant à la qualification de « grand ensemble » pour les cités du Neuhof. Mais aujourd’hui on peut s’accorder à trouver que les cités du Neuhof ont bien les caractéristiques d’un grand ensemble, par le grand nombre de logements (3 400 logements), la localisation en périphérie de noyau urbain, le site, éclaté entre des urbanisations prééxistantes (les casernes, la cité du Stockfeld, le vieux Neuhof, le port), la composition en « open-planning ». Les différences entre les cités successives peuvent apparaître au visiteur d’aujourd’hui, comme les effets d’une volonté d’individualisation de sous-quartiers réalisés par plusieurs maîtres d’ouvrage et différents maîtres d’œuvre, au moment de la création et de la réhabilitation. 8 Pour le recensement de 1954, il existe des listes nominatives aux Archives Départementales du Bas-Rhin qui peuvent être consultées.
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figure 3). A nouveau, l'îlot ne suffit pas pour distinguer la population de chaque type d'habitat. Dès lors, le passage à une échelle encore plus fine que l'îlot s'impose; la sélection de la population s'effectue immeuble par immeuble. La sélection immeuble par immeuble suppose une connaissance précise des caractéristiques du cadre bâti de chaque grand ensemble, surtout des parties hétérogènes. Cette connaissance est possible grâce à la confrontation du terrain, d'un plan précis à grande échelle (1/2000) et de l'information contenue dans le recensement de 1975 : numéro d'immeuble dans la rue et code de voie, caractéristiques du bâti. Ce recensement est le seul à contenir l'adresse de chaque entrée d'immeuble. La connaissance des caractéristiques du bâti pour le recensement de 1975, permet ensuite de repérer les immeubles à sélectionner pour les autres recensements qui ne comportent pas d'adresse des immeubles. La sélection des immeubles se fait alors à partir de variables différentes selon les recensements, en fonction de leur disponibilité et de leur fiabilité : numéro d'immeuble dans l'îlot, nombre de logements de l'immeuble, année ou époque d'achèvement de l'immeuble, logement HLM 9 . Au final, c'est la population de dix grands ensembles subdivisés en vingt-sept parties que nous pouvons suivre sur le long terme, de 1968 à 1999 10 . Difficultés rencontrées Cette démarche se heurte à des difficultés d’ordres différents. La première concerne l'état de conservation des documents relatifs aux recensements. L'INSEE Alsace n'a pas conservé les plans communaux de découpage en îlots pour les recensements de 1962 et de 1968. Les plans de la commune de Strasbourg de 1968 ont été retrouvés aux archives contemporaines de la Communauté Urbaine de Strasbourg. Ceux de 1962 et des communes de Schiltigheim et Bischheim (1962 et 1968) n'ont pas été repérés à ce jour 11 . Par ailleurs, l'INSEE Alsace n'a pas conservé les dictionnaires des exploitations exhaustives des recensements de 1968 et de 1975. Ceux-ci ne sont pas consultables à Strasbourg. La seconde difficulté porte sur la discontinuité de l'information produite. Le découpage du territoire en îlots varie à chaque recensement. L'information produite et les définitions des variables évoluent au cours du temps. Pour le cadre bâti, les variables « appartenance à un organisme HLM », « année d'achèvement détaillée », « nombre d'étages, « nombre de logements » n'existent pas à tous les recensements, et ne recouvrent pas toujours d'un recensement à l'autre la même réalité. Par exemple, les dictionnaires des recensements ne définissent pas l'expression « organisme HLM ». Or, il existe plusieurs catégories de bailleurs de logements aidés (logement social de base, logement aidé pour fonctionnaires…). Des même s logements ont été classés comme « HLM » à certains recensements, à d'autres non.                                                           9 Les destructions d'immeubles sont à une exception près (au Neuhof) inexistantes à Strasbourg avant 1999. Seules des réhabilitations ont été réalisées. Le nombre de logements d'un immeuble a parfois été légèrement modifié. Une autre difficulté est à signaler : selon les recensements, la variable “nombre de logement s” est donnée par numéro d'immeuble, par cage d'escalier et peut-être parfois par agent recenseur. Cependant, dans presque tous les cas, il a été possible de reconstituer le nombre de logements de chaque immeuble. 10 Au Neuhof, nous nous sommes attachée à distinguer les différentes cités d’habitat social. Au Marais, à Schiltigheim, la distinction entre les logements relevant des trois bailleurs et les logements en accession à la propriété n’a pu être réalisée en 1982. 11  L'information de 1962 n'est pas exploitable car les listes nominatives manuscrites, ont été détruites aux archives départementales. En raison de leurs caractéristiques très particulières (nombre d’étages, de logements…), nous avons ré ussi à retrouver les immeubles (et la population) des grands ensembles de Schiltigheim et de Bischheim dans la base de données du recensement de 1968 (sondage) fournie pas Le LASMAS, unité partenaire du Centre Quetelet.
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Pour la population, les variables sur l'activité sont devenues plus nombreuses au fil du temps ; les définitions des catégories socioprofessionnelles, des diplômes et de la famille ont changé. La nomenclature des catégories socioprofessionnelles a été modifiée entre 1975 et 1982. Au recensement de 1982, les catégories ont été codées des deux manières. Toutefois, la variable comprenant la codification de 1975 n'a été exploitée à Strasbourg qu'au sondage 1/20 ème . Une table de correspondance a été élaborée pour pallier cet inconvénient. Pour la variable relative au diplôme, les grandes différences de définition ne permettent pas une comparaison sur le long terme. En ce qui concerne les caractéristiques des familles, l'âge limite qui définit un enfant a été supprimé en 1990. Seule, la variable « lien avec le chef de ménage » ne pose pas de restriction d’âge aux enfants à tous les recensements. La troisième difficulté consiste à utiliser des informations au sondage à l'échelon infra-urbain. Toutes les informations ne sont pas disponibles à l'exhaustif. Les variables démographiques traitées exhaustivement sont : - l'âge et le sexe, la nationalité (français, français par acquisition, étranger) la taille des ménages, le lieu de résidence l'année du recensement précédent (à partir de 1975) 12 pour tous les recensements ; - l'origine géographique (pays de naissance) pour les recensements de 1975 et de 1999. La nationalité par catégorie plus détaillée ou par pays, ainsi que la composition des ménages ne peuvent être saisies qu'à partir du sondage. C'est le cas, également de l'origine géographique pour 1968, 1982 et 1990. Les variables à caractère social fournies à l'exhaustif à tous les recensements se rapportent à l’activité et au chômage (possibilité de calculs de taux). La durée de chômage l'est également en 1975, 1990 et 1999. Par contre, les catégories socioprofessionnelles, seule variable qui permet d'appréhender le milieu social de la population, n'existent à l'exhaustif que pour 1968 et 1975. Après, on doit se contenter des données au sondage. La dernière difficulté touche à la qualité des données. L'étape de reconstitution de données statistiques a permis un contrôle des immeubles recensés. S’il arrive que certains d’entre eux soient référés dans la base informatique dans un autre îlot que ne l'indiquent les plans de découpage des communes, très peu d'immeubles ont été « oubliés » lors de la collecte de l'information. Les manques (immeubles ou numéros d'immeubles) sont exceptionnels. La rumeur d'oubli d'îlots entiers dans certains quartiers populaires lors de recensements ne semble pas justifiée ici. Il s'avère aussi qu'il existe une bonne correspondance entre le nombre « théorique » de logements d'un immeuble et le nombre de ménages interrogés. Par ailleurs, les résultats obtenus révèlent peu d’incohérence. Seules des variables exigeant une réponse temporelle présentent quelques problèmes. Ainsi, de nombreux immigrés n’ont pas répondu à la question sur l’année d’arrivée en métropole (par exemple en 1999 : 15 % des chefs de 13 ménage immigrés résidant dans un autre logement en 1990) . Enfin, un problème non négligeable est celui des réhabilitations d'immeubles 14 . Les réhabilitations d’immeubles provoquent une diminution importante des ménages dans certains sites au recensement de 1982 ou de 1990 et la mobilité des ménages ne peut y être suivie sur le long terme. Ces difficultés sont plus fréquentes dans certaines cités d’habitat social du Neuhof.
                                                          12 En 1968, la modalité de réponse « même logement » n'existe pas encore. 13 En 1968 (au sondage) et en 1975 (à l’exhaustif), une variable similaire existe « année d’installation en France », elle concerne uniquement les personnes qui étaient à l’étrangers au 1.1. de l’année du recensement précédent. Il y a déjà d’assez nombreuses « non réponse ». 14 La disparition est rare avant 1999 et n'a touché que le Neuhof.
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C.  Evolution des caractéristiques socio-démographiques de la population des grands ensembles strasbourgeois. A. Saïb montre bien dans son article qu’il existe à Strasbourg une ségrégation spatiale et socio-démographique 15 . La Communauté Urbaine de Strasbourg est composée de quartiers aux caractéristiques socio-démographiques très typées. La forte proportion de logements sociaux dans certains d’entre eux induit un peuplement spécifique : une concentration des populations les plus en difficulté. La population active est constituée d’ouvriers et d’employés, le chômage est élevé ; la population est jeune, composée de familles nombreuses avec une sur-représentation d’enfants et d’adolescents. Les grands ensembles de notre étude se localisent dans ces quartiers. On peut dès lors se demander s’ils ont toujours présenté une telle homogénéité socio-démographique et s’ils partagent tous ces caractéristiques.
La transformation des caractéristiques démographiques En 1968, la population est composée principalement de couples avec des jeunes enfants (69 %). Les ménages immigrés 16  représentent un cinquième des ménages (21 %). La moitié d’entre eux provient d’Allemagne, d’Italie ou d’Espagne, l’autre moitié est constituée de rapatriés d’Algérie. Ces ménages immigrés ont une structure et une taille similaires à celles des autres ménages. Après 1975, la population devient plus hétérogène du point de vue démographique. Deux évolutions importantes sont à l’œuvre : la modification des structures familiales et par âge, et l’augmentation de la population immigrée. L’importance des couples avec enfants diminue après 1975, au profit des ménages d’une personne, des familles monoparentales et, dans une moindre mesure, des couples sans enfants. En 1999, les couples avec enfants ne représentent plus que 39 % des ménages (cf. tableau 1). La progression des ménages de petite taille est sans doute un des changements les plus remarquables : en 1968, un quart des ménages est composé d’une ou deux personnes, près de la moitié en 1999 – sans oublier le fait que les ménages de deux personnes sont de plus en plus souvent formés de couples âgés. La modification des structures familiales et le vieillissement démographique entraînent une transformation de la pyramide des âges. Le poids des enfants de moins de 15 ans diminue au profit des personnes âgées de plus de 40 ans. Peu à peu, la population comprend des adultes et des enfants, de tous les âges. En 1999, la base encore large de la pyramide de certains sites témoigne d’une présence toujours conséquente de familles avec des enfants en bas âge, et donc d’un renouvellement de la population (cf. figure 4). Cette évolution génère deux types de situations inédites dans les grands ensembles : - La cohabitation de familles nombreuses avec des personnes seules et des couples âgés sans enfant.
                                                          15 SAÏB A. (2002), « Ségrégation spatiale, ségrégation sociale », Dimension Villes n°35, mars 2002, ADEUS,pp.1-5. C US , A DEUS , 2002, Programme Local de l’Habitat de la Communauté Urbaine de Strasbourg, Diagnostic Situation et Perspectives, 105 p. ; INSEE (2001), Atlas social des quartiers, INSEE Alsace, 98 p. 16 Nous entendons par immigré tout individu né hors France métropolitaine quelle que soit sa nationalité. Pour la clarté de l’exposé, nous parlons de « ménage immigré » quand le chef de ménage est immigré. Pour la même raison nous préférons l’expression « chef de ménage » à celle de « personne de référence du ménage ».
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- La présence d’enfants plus âgés, adolescents ou âgés de 20 ans et plus. Ces jeunes adultes qui habitent encore chez leurs parents, sont plus souvent actifs et au chômage, en comparaison de la moyenne strasbourgeoise. La part des ménages immigrés double entre 1968 et 1999, passant de 21 % à 40 %. La progression la plus forte s’observe entre 1975 et 1982. Les pays d’origine se diversifient. Après 1975, les ménages originaires d’un pays d’Europe de l’Ouest diminuent. Les ménages en provenance d’Algérie restent stables. Ceux en provenance du Maroc et de Turquie – les deux autres principales provenances des immigrés en Alsace – progressent de manière continue. Les ménages originaires d’un autre pays d’Afrique, d’Asie ou d’Europe de l’Est restent minoritaires 17 . A l’exception des immigrés en provenance d’Europe de l’Ouest, toutes les origines sont sur-représentées en comparaison de Strasbourg 18 . Cette augmentation de la population immigrée engendre une autre situation inédite dans les grands ensembles : la cohabitation de populations aux origines géographiques composites. Toutefois, la présence de ménages immigrés s’avère très disparate d’un site à l’autre ; en 1999, la proportion de chefs de ménage immigrés varie de 18 % à 53 % 19 . Cette cohabitation de populations aux origines géographiques composites se conjugue avec les changements relatifs aux structures par âge et familiales. En effet, l’évolution des structures familiales a touché essentiellement les originaires de France métropolitaine et les immigrés de l’Europe de l’Ouest. Les autres ménages immigrés restent encore largement des couples avec enfants. Ainsi, de plus en plus, au fil des recensements, les couples avec enfants sont des ménages immigrés (cf. figures 5 et 6). En 1999, près de 60 % des couples avec enfants ont un chef de ménage immigré ; 60 % des enfants ont au moins un parent immigré 20 . De plus, les familles immigrées sont plus grandes et les chefs de ménage plus jeunes (tout au moins dans un premier temps car les immigrés vieillissent aussi). A l’inverse, les couples âgés et les personnes seules sont surtout nés en France métropolitaine. Les ménages de une ou deux personnes dont le chef est né en France métropolitaine constituent en 1999 plus d’un tiers des ménages des grands ensembles strasbourgeois 21 . Cette proportion varie de 7 % à 58 % selon les sites. C’est en 1982 et 1990 que ces oppositions superposées jeunes/plus âgés, familles nombreuses/personnes seules et couples âgés, ménages immigrés/ménages non immigrés, sont les plus fortes. En effet, les immigrés vieillissent aussi, et leurs enfants quittent le logement familial. Cette situation est plus ou moins accentuée selon les sites. La présence immigrée joue un rôle-clé pour expliquer les variations des structures familiales et par âge (cf. figure 4).
Une homogénéité sociale de la population renforcée Les grands ensembles strasbourgeois présentent une homogénéité sociale prononcée sur la période étudiée (1968-1999) 22 . Le mélange des couches populaires et moyennes de la population – ce que certains appellent la mixité sociale – y a toujours été limité, tout au moins                                                           17 En 1999 : 9 % des chefs de ménage sont nés au Maroc, 7 % en Turquie, 6 % en Algérie, 5 % en Europe de l’Ouest, 4 % dans un autre pays d’Afrique que le Maghreb, 2 % dans un pays d’Asie. 18 En 1999, la commune de Strasbourg compte 21 % de chefs de ménage immigrés. 19 Exceptée la Cité des Aviateurs au Neuhof. 20 Ne sont pas comptabilisés les enfants de familles monoparentales ayant un seul parent immigré, si celui-ci n’habite pas avec l’enfant. 21 Près d’un ménage sur deux pour les ménages de trois personnes ou moins (47 %). 22 L’homogénéité sociale est observée à partir des catégories socioprofessionnelles, seule variable du recensement disponible pour saisir le milieu social des individus.
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depuis 1968. Les couches populaires (ouvriers et employés) sont les plus nombreuses, et les ouvriers sont prédominants. Les cadres supérieurs et les professions intermédiaires se concentrent surtout sur les sites des grands ensembles qui comprennent du logement social intermédiaire, par exemple du logement aidé pour fonctionnaires, ou du logement en accession à la propriété. C’est le cas des grands ensembles de la Meinau, de Hautepierre et du Marais à Schiltigheim. La seule réelle exception parmi les grands ensembles relevant d’un bailleur social de base est la cité Rotterdam, le plus ancien grand ensemble strasbourgeois (, cf. tableau 2). Cette homogénéité sociale se renforce au cours du temps. Le poids des ouvriers parmi les actifs s’accentue au détriment des autres catégories. Cette évolution est à mettre en parallèle avec l’arrivée d’une population immigrée très ouvrière (en 1999, 68 % des chefs de ménage immigrés sont ouvriers, pour 52 % des chefs de ménage nés en France métropolitaine). Le poids des employés diminue ; de plus, leur profil se transforme au profit des employés les moins qualifiés. Par ailleurs, le poids des anciens employés chez les retraités, encore remarquable en 1982, est également en baisse au profit des anciens ouvriers. Cette évolution des grands ensembles est à l’opposé de celle observée sur la commune de Strasbourg. Les transformations les plus importantes ont lieu entre 1975 et 1982. Toutefois, elles s’observent déjà entre 1968 et 1975 dans les grands ensembles habités dès 1968. Les grands ensembles où la présence de catégories supérieures et intermédiaires était la plus élevée présentent les évolutions les plus marquées. Les différences entre les grands ensembles se sont estompées au cours du temps, les écarts avec Strasbourg se sont accentués. On soulignera ici que, du fait de sa forte composition ouvrière, la population des grands ensembles a été plus vivement affectée par la crise économique et touchée par le chômage (20 % des chefs de ménage en 1999). Toutefois les taux de chômage varient beaucoup d’un site à l’autre (de 6 % à 36 % des chefs de ménage). Ils dépendent de plusieurs facteurs : la présence immigrée, l’âge, la structure des ménages (cf. tableau 2). Un renouvellement de la population ralenti L’évolution des caractéristiques de la population des grands ensembles est liée à son renouvellement. Que pouvons-nous connaître de la mobilité dans les grands ensembles strasbourgeois à partir des recensements de la population ? Seule, la réponse à la question « ou habitiez-vous au premier janvier de l’année du recensement précédent ?» apporte de l’information. Pour donner un ordre de grandeur, un peu moins de la moitié des chefs de ménage a quitté son logement, pour une raison ou une autre, d’un recensement à l’autre 23 . La durée inégale des périodes intercensitaires rend difficile la comparaison dans le temps. Des taux ont été calculés à cet effet. Ils indiquent que le renouvellement de la population s’amoindrit au cours de la période d’analyse. Presque tous les sites enregistrent une baisse des départs au fil des recensements 24 . Ce renouvellement reste toutefois conséquent puisque entre 1990 et 1999, 47 % des chefs de ménage ont quitté leur logement.
                                                          23 De 46 à 48 % des chefs de ménage selon la période intercensitaire. Les raisons de ce départ peuvent être autres que le départ de l’ensemble du ménage : dècés du chef de ménage, départ du seul chef de ménage, arrivée d’un nouveau chef de ménage. On peut préciser que dans le cas de ménages formés d’un couple, les deux conjoints ont la même modalité de réponse à la variable « où habitiez-vous le premier janvier de l’année du recensement précédent ?» à plus de 96 %. 24 La baisse des taux de « départs » s’obervent dès la période intercensitaire 1975-82 pour les sites entièrement habités en 1968 ; après 1982 pour les autres. Quelques exceptions sont à noter : la cité de l’Ill à la Robertsau, la cité Reuss, la cité Gribeauval et la cité Raoul Clainchard au Neuhof. Dans les deux premiers cas, la mobilité est bien plus faible que dans les autres sites, sur toute la période étudiée.
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Le renouvellement de la population varie selon certaines caractéristiques de la population : la catégorie socioprofessionnelle, l’origine géographique, l’âge et la structure du ménage. Il en est ainsi pour les départs comme pour les arrivées 25 . Les départs sont les plus importants pour les jeunes gens âgés de 20-24 ans, les couples avec enfants, les ménages originaires de France métropolitaine et d’Europe de l’Ouest, les ménages dont le chef est cadre supérieur ou d’une profession intermédiaire. A l’inverse, les départs sont les plus faibles pour les ménages dont le chef est ouvrier, les ménages originaires du Maroc et de Turquie 26 . L’intensité des départs des ménages en provenance d’Algérie se situe à un niveau intermédiaire, entre les originaires de France métropolitaine et les originaires du Maroc et de Turquie, tout au moins après 1982 27 (cf. figure 7). Les départs jouent un rôle secondaire pour expliquer les caractéristiques de la population et leur évolution. Le rôle clé revient aux arrivées. Les arrivées modifient peu à peu la structure des ménages. En effet, les jeunes couples avec enfants, même s’ils restent prédominants, arrivent en moins grand nombre dans les grands ensembles au fil des recensements. Ils représentent 61 % des arrivées en 1975, 46 % seulement en 1999. Les autres types de ménages continuent à venir y résider. Les arrivées des ménages d'une personne et de familles monoparentales augmentent même un peu sur la période. Les arrivées des immigrés modifient peu à peu la structure par origine de la population. Les arrivées des ménages originaires de France métropolitaine et d'Europe de l'Ouest sont en baisse continue. Celles des originaires d'Algérie restent stables. A l'inverse, les arrivées en
                                                                                                                                                                                    Par ailleurs, la moblité ne peut pas être suivie sur toute la période d’étude pour plusieurs sites. La rénovation des cités implique une diminution importante des ménages au recensement de 1982 ou de 1990 dans les cités du Neuhof suivantes : Crabbé-Résistance, Klebsau, Lyautey. Par ailleurs, la distinction des parties qui relèvent de bailleurs différents ou du programme de logements en accession à la propriété du grand ensemble du Marais à Schiltigheim n’a pu être établie en 1982. 25 Des taux de départs par groupe d’âges incluant des probabilités de survie (mortalité de la France) ont été calculés pour les chefs de ménage, toutes origines géographiques confondues et pour chaque origine géographique. Nous n’avons pas tenu compte des résultats obtenus après 50 ans : une mauvaise estimation de la mortalité à ces âges a des conséquences importantes sur le nombre des départs. 26 Pour les deux origines, l’intensité des départs est très faible durant la période intercensitaire qui suit les premières arrivées de quelque importance ; ensuite elle est de l’ordre d’un tiers des chefs de ménage. Nombre de « départs » entre les recensements de 1990 et 1999 pour 100 chefs de ménage en 1990 : Nés en France métropolitaine et Europe de l’Ouest : 48 et 49 ; nés en Algérie : 45 ; nés au Maroc et en Turquie : 35 et 31 ; nés dans un autre pays d’Afrique que le Maghreb : 49 ; nés en Asie : 53. Des taux de « départs » ont été également calculés par catégorie socioprofessionnelle des chefs de ménage. Les retraités ont été pris en compte. Pour les recensements de 1982 à 1999, les retraités indiquent la catégorie socioprofessionnelle à laquelle ils appartenaient lorsqu’ils étaient en activité. Pour le recensement de 1975 cette information n’existe pas encore ; les retraités ont été redistribués selon deux hypothèses : répartition par catégorie socioprofessionnelle des actifs de 1975 et répartition par catégorie socioprofessionnelle des retraités de 1982. Ces taux supposent que les chefs de ménage ne changent pas de catégorie socioprofessionelle. Ils sont à prendre avec précaution. 27 Avant 1982, les départs des originaires d’Algérie sont de même niveau (1975/82), ou même plus fréquents (1968/75) que ceux des originaires de France métropolitaine. Les départs des originaires d’un autre pays d’Afrique que le Maghreb sont de même niveau que ceux des chefs de ménage en provenance d’Algérie pour les périodes 1982/90 et 1990/99. Les départs des chefs de ménages en provenance d’un pays d’Asie sont équivalents à ceux originaires du Maroc pour les périodes 1975/82 et 1982/90, puis équivalents à ceux des originaires de France métropolitaine pour la période 1990/99.
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