Saint Montan: censier de 1610
32 pages
Français

Saint Montan: censier de 1610

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
32 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

ARS Vivarais Saint Montan Censier 1610 Saint Montan: en 1610, habitants, habitats et cultures, sont racontés dans un "censier"... Un épais livre manuscrit (format 20X28 cm) porte l'inscription "concernant la terre de Saint Montan". Un "censier" qui apporte des indications précieuses sur ce village au début du XVII e siècle Les censiers sont rares, car ces registres mentionnent les propriétés foncières d'un seigneur de l'ancien régime et les redevances de ses tenanciers. De ce fait, considérés comme symboles de la féodalité, ils ont été brûlés en masse au début de la Révolution, avant que cet impôt soit aboli. ( Ainsi à Bourg, le 10 aout 1793, Mr du Charnève allume un feu de joie sur le champ de Mars avec des papiers féodaux) A l'époque féodale, le censier dresse la liste des "tenures" et tenanciers d'un seigneur... Dans les siècles qui suivent, nombre de bourgeois (marchands, notaires...) achètent des fiefs, puis se réclament de la noblesse. Le phénomène est particulièrement important au pays de Bourg. Si bien que lorsqu'arrive la Révolution, le "tenancier" qui souvent se transmet sa "tenure" depuis plusieurs générations, trouve injuste ce "cens", impôt au profit des riches qui entache leur droit de propriété.

Informations

Publié par
Publié le 28 mars 2013
Nombre de lectures 258
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait


ARS Vivarais
Saint
Montan
Censier
1610Saint Montan:
en 1610, habitants, habitats et cultures,
sont racontés dans un "censier"...
Un épais livre manuscrit (format 20X28 cm) porte l'inscription "concernant la terre
de Saint Montan". Un "censier" qui apporte des indications précieuses sur ce village
au début du XVII e siècle
Les censiers sont rares, car ces registres mentionnent les propriétés foncières d'un seigneur de l'ancien
régime et les redevances de ses tenanciers. De ce fait, considérés comme symboles de la féodalité, ils
ont été brûlés en masse au début de la Révolution, avant que cet impôt soit aboli. ( Ainsi à Bourg, le 10
aout 1793, Mr du Charnève allume un feu de joie sur le champ de Mars avec des papiers féodaux)
A l'époque féodale, le censier dresse la liste des "tenures" et tenanciers d'un seigneur... Dans les siècles
qui suivent, nombre de bourgeois (marchands, notaires...) achètent des fiefs, puis se réclament de la
noblesse. Le phénomène est particulièrement important au pays de Bourg.
Si bien que lorsqu'arrive la Révolution, le "tenancier" qui souvent se transmet sa "tenure" depuis
plusieurs générations, trouve injuste ce "cens", impôt au profit des riches qui entache leur droit de
propriété.
Un impôt très inégal, car si souvent il s'est dévalué au fil du temps, parfois "le seigneur" a réussi à
l'actualiser! D'où une longue suite de conflits et un impôt ressenti comme totalement injuste. Un impôt
que l'on peut supprimer en brûlant les papiers du "seigneur"!
(Le 4 aout 1789, ducs et marquis votèrent la destruction du système féodal. Les cens devinrent
rachetables avant d'être abolis le 17 juillet 1793)
Document précieux
Si aujourd'hui, le fait de savoir l'étendue des cens d'un notable a un intérêt relatif, un "censier" est
pourtant un précieux document. Il donne une foule d'informations sur les habitants d'un pays, sur ces
anonymes dont on parle si peu...
Outre une liste de noms et prénoms, on a en regard des bâtiments, des surfaces de terres, la nature des
cultures que l'on y fait...
Ces "tenures" sont situées dans l'espace, mentionnant des lieux dits dont certains existent encore... Si
bien que l'on arrive à avoir une idée des activités agricoles et du paysage... Voir de la vie au quotidien
du plus grand nombre voici quatre siècles!
Par contre, il s'agit des terres d'un seigneur. D'autres existaient... Les co-seigneurs sont nombreux dans
la région de Bourg, et notamment à Saint Montan!
Enfin notre document est incomplet;
-la numérotation de 1 à 331 inscrite sur les feuilles impairs laisse une lacune entre le numéro 236 et le
numéro 285. Il manque donc un cahier de 96 pages.
-De même, la numérotation allait au moins jusqu'à 450 comme le prouve un petit bout de papier
inséré à la page 315 qui mentionne "Claude Mouthon folio 315 pour être couchée ailleurs et est à 450".
Il manque donc en fin de régistre au moins 236 pages...
Au total, ce document ne conserve donc que moins de 60% des actes, des familles, des terres... de ce
seigneur. Tout un pays...
Enfin, 114 chefs de famille sont recensés dans ce censier. En prenant en compte que moins de 60% du
document a été conservé, il devait compter autour de 200 familles
200 familles qui représentent sans doute une population de quelques 1200 personnes, si on retient le
chiffre de 6 personnes par famille. Autant dire que ce censier couvre largement la communauté de Saint
Montan (les "estimes" de 1464 publiées par André Chambon dans "Paysans du Vivarais"comptent au
total 120 tenanciers pour Saint Montan. Deux chiffres qui ne recouvrent sans doute pas le même
espace il est vrai).
Sans compter qu'il semble probable qu'un foyer relève de plusieurs seigneurs. Certains n'ont ici qu'un
bâtiment, d'autres qu'une toute petite parcelle de terre...
Ce chiffre d'une moyenne de six personnes par foyer, qui semble raisonnable à nombre de chercheurs
s'explique par les structures familiales mentionnées d'ailleurs dans ce document...
Enfin dès les premières lignes, on découvre le nom du seigneur:
"Recognoissances feaudalle pour noble Claude de Bane seigneur de Boissy, capitaine du chateau de
La Voulte et damoyselle Ysabeau Burine mariez, seigneurs de Saint Môtan, par leurs subjects e
amphiteotes dudit Saint Montan et autres lieux ".
Et dès la première reconnaissance, le notaire nous donne l'origine de cette seigneurie. Il fait référence à
la reconnaissance précédente passée par le père du tenancier, en 1563, à Philibert de Bernis père de la
demoiselle de Burine.
Enfin ces actes sont écrits par Pierre Saussiner notaire royal à Villeneuve de Berg, et chacun est
cosigné par plusieurs témoins "illitérés"...
Histoire d'une découverte
L'origine de ce document semble établi. Il serait entré dans les papiers de la famille Eymard de
Pierrelatte après la mort de Joseph André Sabatier le 10 mai 1832. (qui se fera appeller après la
révolution Sabatier de Saint André)..
Sa veuve Julie Elisabeth Eymard était la fille de François Eymard de Pierrelatte, juge de la principauté
de Donzère et Chateauneuf et la soeur de Claude François Eymard qui fut lieutenant général de la
police sous l'empire et préfet de la Corse sous la restauration, et plus tard conseiller général de
Pierrelatte.
Julie Elisabeth épousa Joseph André Sabatier de Saint Montan le 6 floréal an XI (26 avril 1803). Elle
avait 30 ans et lui 43 ans.
Reste à savoir pourquoi ce document était conservé par Joseph André Sabatier, fils d' Antoine, un
"Sirurgien" de Saint Montan, et frère de Jean Bernard chirurgien lui aussi à Saint Montan au début du
XIX e siècle...
Déchiffrage difficile
Ce document a été étudié par plusieurs spécialistes qui ont apporté leur contribution à sa lecture. Merci
notamment à Odette Peloux et Colette Perrin qui en ont assuré une retranscription rigoureuse avec le
concours d'Alain Fambon pour les noms de lieux locaux.
La partie conservée est un échantillon représentatif car il représente plus de la moitié de l'ensemble.
83 hommes y figurent en leur nom. Mais aussi un homme et son fils, un homme et son beau fils, 2
hommes, 2 frères... un homme et une femme, deux hommes et leurs mères, un homme et sa soeur... 11
maris au nom de leurs femmes, 2 au nom de leur belle mère, deux au nom de leurs deux filles ou belle
fille... En face neuf femmes , deux sans autre indication, cinq veuves, une veuve au nom de ses deux
filles, et deux soeurs... Les femmes représentent moins d'un dizième de l'échantillon!
Parmi les hommes, une mention particulière pour le prêtre curé de Saint Montan qui "loue" une
Olivette.
Palmarès des prénoms
Sans tenir compte des noms des propriétaires des terres des confronts, 112 hommes et 35 femmes sont
mentionnées.
Le prénom le plus commun chez ces femmes, est Jeanne (9) suivi par Catherine (6), Marguerite (4).
Suzanne, Anthonie, Gabrielle et Dauphine (2). Au total 15 prénoms. On trouve aussi Laurence,
Gabrielle, Isabel et Isabeau, Claude, Philippe, ou encore Cesellie, Alaissette Pontal ou Montane Berbier.
Chez les hommes, l'éventail est plus large avec 36 prénoms.
Le quartet Jean (26), Pierre (16), Anthoine (9) et Claude (6) représente la moitié de l'ensemble.
Suivent Jacques et Louis (5), Mathieu (4), Blaise et Symon (3), Estienne, Guilhaume, Martin,
Barthélémy et Bertrand (2). Les 25 prénoms suivants ne sont présents qu'une seule fois: Andéol, André,
Armand, Charles, Crespin, Cristol, Etienne, François, Gaspard, Gilly, Giraud, Jean-Louis, Jean Louis,
Jullien, Nicolas, Nohé, Olivier, Philip, Raymond, Sauveur, Simphoriain, Thomas, Toussaint, Vidal,
Vincent, Yvail.
Les professions en 1610
Elles sont mentionnées pour 70 d'entre eux.
Les plus nombreux, la moitié, sont les laboureurs 30. Suivis par les travailleurs 25. Ces deux premières
catégories font près de 80% de l'ensemble.
Deux couturiers et deux maréchals (Pierre Berbier et Challier Jean).
A noter aussi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents