Sidonie Tournesol

Legayet Alexis

Description

Sidonie Tournesol, vous connaissez ? Non, évidemment... Malgré sa lutte et ses cris, la soeur du célèbre professeur n'a jamais trouvé d'existence sociale. Si injustement mise en scène par le célèbre Hergé, elle s'incarne ici dans le monde du réel et révèle la vérité sur son frère aimé : Tryphon Tournesol n'est pas un "zouave".

Sujets

• Harmattan Littérature
• Historieta franco-belga
• Franco-Belgian comics
• Bande dessinée
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2014
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782336344355
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Alexis Legayet

Sidonie Tournesol Autour de quelques papiers et paroles perdues de Sidonie Tournesol exhumés et commentés

Sidonie Tournesol

Autour de quelques papiers et paroles perdues de Sidonie Tournesol exhumés et commentés

Alexis L EGAYET

DONIE T OURNESOL S I

Autour de quelques papiers et paroles perdues de Sidonie Tournesol exhumés et commentés

D U MÊME AUTEUR

Métaphysique de l'astre noir, Sens et Tonka, 2012. Illustration de couverture : Emmanuelle Biraud © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-03180-4 EAN : 9782343031804

SOMMAIRE I. Des raisons de l'inexistence sociale de Sidonie Tournesol ........................................................... 11 II. Pourquoi l'existence d'une Sidonie Tournesol semble relever de la folie.....................................................23 III. Le monde fictionnel comme consolation au sein d'un réel désespérant ?.............................................29 III.1.La Rose pourpre du Caire, I .......................................31 III.2. L'ontologie de notre temps ........................................35 III.3.La Rose pourpre du Caire, II.....................................38 III.4. Conclusion................................................................47 IV. La Vérité révélée par Tryphon Tournesol dansle Temple du Soleil......................................................49 IV.1. Lecture des pages 57-59 duTemple du Soleil: premier niveau...........................................................51 IV.2. Deuxième niveau de lecture : le grand cinéma de Tryphon Tournesol ....................62 a) Retour sur l'apparence d'un Tryphon « dans la Lune » .............................................................63 b) De la nature cinématographique des mondes.......65 V. De l'essence cachée de Tryphon Tournesol .........................85 V.1. T'yphon ........................................................................88 V.2. Tournesol....................................................................106 a). Le refus tournesolesque du tourbillon alcoolique ...........................................................109 b) L'éthique en marche de Tryphon Tournesol ........ 119

7

VI. Génétique des fictions ......................................................137 VI.1. Perspective bergsonienne : la nature comme œuvre d’art ..............................................................142 VI.2. L’art comme insurrection au cœur d’une œuvre d’art ....................................................149 VI.3. Le nouvel Évangile de Sidonie Tournesol................159 Notes.......................................................................................165

8

 «Moi, Sidonie Tournesol, sœur du Tryphon Tournesol si injustement mis en scène par le célèbre Hergé, à l’heure où, comme aimantés par l’odeur de la mort qu’exhalent les vieux corps, mille corbeaux tourbillonnent en effaçant le ciel de ce qui fut ma vie, je lègue ce manuscrit à la postérité. Il contient de grandes vérités qui, malgré ma lutte et mes cris, n’ont jamais pu trouver terre d’accueil en laquelle enfin dignement reposer. Ô lecteur improbable perdu dans l’océan infini des vieux papiers moisis je te confie, à l’aventure, la tâche de révéler ce que l’œuvre d’un faussaire n’a eu de cesse de tordre et de déformer : la vérité sur Tryphon Tournesol, mon frère aimé…»  Chère Sidonie, naïve Sidonie… Si j’avais su qui tu étais vraiment, que derrière cette vieille femme qu’à l’instar de tous je croyais complètement cinglée, se cachait une fleur tournée vers le soleil, jamais je n’aurai ri sous mon masque impassible. Jamais je n’aurai fui, feignant de t’écouter, vers des contrées rêvées mille fois plus fertiles... tant de toi et des autres je me moquais follement. Hergé – ce maître, ce traître – le savait bien. Tel un dieu rigolard traçant tout en pouffant le destin des humains, il nous avait, toi et moi, dessinés par avance. Souviens-toi – ah mais je parle comme si tu vivais encore ! – souviens-toi donc, ô souvenir, de ce fakir machiavélique qui leurra le directeur d’un asile en laissant s’évader les fous et 1 enfermer les sages . Ce monde sens dessus dessous, où la raison est enchaînée quand les déments dansent au grand jour, c’est le nôtre Sidonie ! Tintin c’est évidemment toi et je suis, quant à moi, ce piteux directeur, floué et ridicule dans sa dévotion suffisante et aveugle envers les prétendus savoirs de ses institutions. Si nous n’étions pas à l’asile, les mécanismes de ton isolement dans cette maison dite de repos, pour être plus subtils, n’en furent pas moins tout aussi muselants. Qui écoute, en effet, ces vieillards radotant leurs pensées, pensées du temps passé (comme, me dis-tu, poète, «des méduses absurdes échouées sur la grève se vidant mollement au dégoût des enfantsD’un tel musellement, ton frère a certes, lui aussi,») ? amèrement pâti. C’est d’ailleurs bien cela, cette tentative de

9