La lecture à portée de main
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Publié par | les_archives_du_savoir |
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Langue | Français |
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Extrait
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M.
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OF
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THEUNIVERSITY
OF CALIFORNIA A
GIFT OF
Professor
D,John Hicks
^^^^L'AMÉRIQUE
QU'ELLE ESTTELLE
BONNEAUVOYAGE AXECDOTIQUE DE MARCEL
ÉTATS-UNISDANS LE NORD ET LE SUD DES
EXCURSION AU CANADA
PAR
OSCAR COMETTANT
PARIS
ACHILLE LIBRAIRE-ÉDITEURFAURE,
BOULEVARD S A I N T -M A R T I N , 232 3,
1864^.
if
STACKLOAN
GIFTL'AMERIQUE
QU'ELLE ESTTELLE
CHAPITRE PREMIER
Histoire de mon départ pour l'Améi ique.
Après le plaisir de voyager^ il n'en est pas de plus
grand, a-t-on dit, que celui d'écrire ses impressions de
voyage.
A moins pourtant que ce ne soit le plaisir de rester
tranquillement chez soi, au chaud dans l'hiver, au frais
dans l'été, et de se bornera lire les récits des voyageurs
sur les périls effrayants qu'ils ont ou qu'ils n'ont pas
affrontés, sur les curiosités de toutes sortes qu'ils ont
qu'ils n'ont observées. C'est affaire de goût,ou pas et
la sagesse des nations nous enseigne qu'il n^en faut pas
discuter, pas plus que des couleurs.
Toujours est-il que des circonstances assez curieuses
pour n'être pas passées sous silence, m'ayant conduit
à visiter, un peu dans tous les sens, les Étals-Unis d'A-
mérique, il m'a paru agréable de consigner, au courant
la plume, je lesde l'avoue, et au hasard du souvenir,
relations de mon voyage transatlantique.
Ce voyage date du mois de juillet et voici le1859,
motifqui l'a déterminé.
Je me nomme laMarcel Bonneau, je louche à tren-
taine, etje suis artiste commepeinUe de maprofession_,
on dit. La profession n'est pas déshonorante, certaine-
1
ssrîqu'eIle est.l'amérique telle2
elle n'est pas' toujours très-lucrative, de-ment, mais
que le soleil charbonne, à vil prix, despuis surtout'
très-ressemblants, ma foiportraits ! Un portrait à
un véritable peintre en chair et en os,faire, pour est
une bonne fortune qui devient de plus en plusdonc
d'un talent modesterare pour tout artiste tel que
moi.
fus-je très-agréablement surpris quand,unbeauAussi
lettre du secrétaire de sirmalin, je reçus une James
colonel des horse-guards^ et possessscurClinton, ancien
d'une grande fortune. Le secrétaire de M. Clinton
sans retardm'invitait à me rendre à l'hôtel de ce très-
et très-noble personnage, car il était des-millionnaire
d'une ancienne famille de baronnets, pour luicendant
faire son portrait.
l'habit des grandes occasions et me trans-Revèlir
de la place Bréda, où était situé mon atelier, auporter
Saint-Honoré, où vivait le colonelfiiubourg Clinton,
de quelques minutes.fut l'affaire
personnage, auprès duquel je fus immédiatementCe
alors de cinquante-deux ans.introduit, était âgé D'une
au-dessus de la moyenne, il portait sur sontaille visage
et amaigri, aux traits fins et réguliers^ l'empreintepâle
particulière la racede cette tristesse à anglo-saxonne,
essentiellement maladive, bizarre,tristesse qui fatale-
ment conduit au suicide, et qu'on appelle \t spleen.
indifférentIl jeta sur moi un regard etme dit en très-
français, mais avec un accent très-sensiblebon :
— Êles-vous M. Marcel Bonneau ?
— colonel, répondis-je.Oui,
— vous qui avez peint et exposé laC'est à dernière
exposition une procession de pierrots à la descente de
laCourlille?
— C'est moi-même, colonel.
— Votre manière de peindre me plaît, et je désire