Eliyahu

Je dois rendre à la vérité que Dieu et tout ce qui touche à la religion me furent très tôt et longtemps insupportables. Dès l’âge de raison jusqu’aux dernières années précédant le début de la rédaction de ces prophéties, à la cinquantaine, j’ai donc été un mécréant endurci.

Que puis-je dire de ma vie aussi succinctement que possible et qui soit utile aux écrits qui vont suivre ? Que j’ai fait des choses dont beaucoup se seraient largement contentés, mais rien qui satisfasse vraiment mon essence profonde. Et que j’ai dû subir aussi de nombreux échecs et quantité d’humiliations. Ces échecs ont leurs conséquences encore aujourd’hui. Je dis maintenant que ces épreuves, c’est Dieu qui me les a imposées pour me contraindre à franchir la porte d’un Au-Delà qui n’est autre que celui de moi-même.

C’est en 1982, à trente-quatre ans, au moment précédant seulement de quelques mois l’irruption de Dieu dans mon existence que commence l’aventure spirituelle dont je vais faire le récit. En mars 2002, à cinquante-quatre ans, soit exactement vingt ans plus tard, j’entrais consciemment dans ce que je nomme ma seconde vie et dont ces prophéties sont à la fois les conséquences et la justification. Je ne sais que trop qu’elles me mettront en danger. Mais je sais aussi que la vérité ne s’accommode pas de la sécurité et que « les œuvres d’art naissent toujours de qui a affronté le danger, de qui est allé jusqu’au bout d’une expérience » (Rainer Maria Rilke, 1875-1926).