PausaniasDescription de la Grèceédition bilingueDESCRIPTION DE LA GRECE: LIVRE VΠΑΥΣΑΝΙΟΥ ΕΛΛΑΔΟΣΠΕΡΙΗΓΗΣΙΣ· ΗΛΙΑΚΗ Α' CHAPITRE XV.ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙE'.1 1Τὸ ἐν Ἄλτει ἐργαστήριον Φειδίου. Atelier de Phidias dans l'Altis. Léonidaeum.Λεωνίδαιον. Ἐλαία Καλλιστέφανος. Olivier Callistéphanos. Jupiter Moeragètes.Ζέυς Μοιραγέτης. Πρυτανεῖον Prytanée des Éléens. Leur manière deἨλείων. Πῶς θύουσιν Ἠλεῖοι. Ἥρα sacrifier. Junon Ammonienne et MercureἈμμωνία καὶ Ἑρμῆς Παράμμων. Parammon.Ἔστι δὲ οἴκημα ἐκτὸς τῆς Ἄλτεως, IL existe hors de l'Altis un édifice nommé l'atelierκαλεῖται δὲ ἐργαστήριον Φειδίου, καὶ ὁ de Phidias, c'est-là qu'il achevait les détails deΦειδίας καθ' ἕκαστον τοῦ ἀγάλματος toutes les parties de la statue de Jupiter ; on yἐνταῦθα εἰργάζετο. Ἔστιν οὖν βωμὸς ἐν voit un autel consacré à tous les Dieux enτῷ οἰκήματι θεοῖς πᾶσιν ἐν κοινῷ. commun ; en retournant sur ses pas pour allerὉπίσω δὲ ἀναστρέψαντι αὖθις ἐς τὴν vers l'Altis, on se trouve en face du Léonidaeum,Ἄλτιν, ἐστὶν ἀπαντικρὺ τοῦ Λεωνιδαίου.2 2Τὸ δὲ ἐκτὸς μὲν τοῦ περιβόλου τοῦ édifice situé hors de l'enceinte sacrée, et vers leἱεροῦ τὸ Λεωνίδαιον· τῶν δὲ ἐσόδων chemin dit de procession, le seul que suivent lesπεποίηται τῶν ἐς τὴν Ἄλτιν κατὰ τὴν processions lorsqu'elles sortent de l'Altis. Cetπομπικήν, ἣ μόνη τοῖς πομπεύουσίν édifice a été consacré au Dieu par un habitant duἐστιν ὁδός. Τοῦτο δὲ ἀνδρὸς μὲν τῶν pays nommé Léonidas ; il sert actuellement àἐπιχωρίων ἐστὶν ἀνάθημα Λεωνίδου· loger ...
1 Atelier de Phidias dans l'Altis. Léonidaeum. Olivier Callistéphanos. Jupiter Moeragètes. Prytanée des Éléens. Leur manière de sacrifier. Junon Ammonienne et Mercure Parammon. IL existe hors de l'Altis un édifice nommé l'atelier de Phidias, c'est-là qu'il achevait les détails de toutes les parties de la statue de Jupiter ; on y voit un autel consacré à tous les Dieux en commun ; en retournant sur ses pas pour aller vers l'Altis, on se trouve en face du Léonidaeum,
2 édifice situé hors de l'enceinte sacrée, et vers le chemin dit de procession, le seul que suivent les processions lorsqu'elles sortent de l'Altis. Cet édifice a été consacré au Dieu par un habitant du pays nommé Léonidas ; il sert actuellement à loger les magistrats Romains qui gouvernent la Grèce : une ruelle le sépare de la porte par laquelle entrent les processions. Les Eléens se servent du mot Agyia pour désigner une ruelle que les Athéniens nomment Sténopos.
3 En laissant derrière soi le Léonidaeum à droite, et en entrant dans l'Altis on trouve l'autel de Vénus et ensuite celui des Saisons. Vers l'opisthodome, tout à fait à droite, est un olivier sauvage, qu'on appelle l'olivier Callistéphanos (aux belles couronnes). Ses branches servent à faire les couronnes qu'on donne aux vainqueurs Olympiques. Il y a près de cet olivier un autel des Nymphes,
4 surnommé aussi aux belles couronnes. Dans l'Altis, à droite du Léonidaeum, est l'autel de Diane Agoraea et celui de Dispœna ; je dirai dans la description de l'Arcadie, quelle est la déesse qu'on nomme Dispœna : on remarque ensuite l'autel de Jupiter Agoraeus; et devant ce qu'on appelle la Proédrie, celui d'Apollon Pythien ; puis, celui de Bacchus, qui n'est pas
ancien, dit-on, et qui a été dédié par de simples particuliers.
5 En allant vers l'Aphésis, d'où partent les chevaux, il y a un autel qui, suivant son inscription, est dédié a Mœragètes, il est évident que c'est un des surnoms de Jupiter, qui connaît seul ce que les Parques (Mœrae) veulent ou ne veulent pas accorder aux hommes; près de là est l'autel des Parques, qui est plus long que large ; ensuite celui de Mercure, puis deux autels dédiés à Jupiter Hypsistos (très haut). Dans l'Aphésis des chevaux, à peu près vers le milieu, se trouvent en plein air les autels de Neptune Hippius et de Junon Hippia, et vers la colonne celui des Dioscures;
6 à l'entrée qui est vers ce qu'on nomme l'Éperon, on voit d'un côté l'autel de Mars Hippius, et de l'autre celui de Minerve Hippia; en entrant dans l'Éperon même, on trouve les autels d'Agathe Tychée (la bonne fortuné), de Pan et de Vénus, et plus avant dans l'Éperon celui des Nymphes, que les Éléens nomment Acmènes (florissantes). En revenant du portique qu'ils nomment le portique d'Agaptus, du nom de l'architecte qui l'a construit, on remarque à droite un autel de Diane.
7 En rentrant dans l'Altis par la porte des processions, vous voyez derrière le temple de Junon les autels du fleuve Cladéus et de Diane, ensuite celui d'Apollon, un quatrième dédié à Diane, surnommée Coccoca, et un cinquième à Apollon Thermius; je n'ai pas eu beaucoup de peine à deviner quel était l'Apollon Thermius des Éléens, ce mot existant dans la langue Attique. Quant à Diane, je n'avais aucun besoin d'apprendre pourquoi ils la surnomment Coccoca.
8 Devant le Théocoléon est un petit édifice, au coin duquel est un autel dédié à Pan. Le Prytanée des Éléens est dans l'Altis, vers l'entrée qui est au-delà du Gymnase ; il y a dans ce Gymnase des lieux destinés aux courses, et d'autres aux exercices des athlètes. Devant les portes du Prytanée est un autel de Diane Agrotera ;
9 et dans le Prytanée même, en s'avançant vers l'endroit où est la table sacrée, on trouve à droite un autel dédié à Pan. Le foyer sacré est lui-même fait de cendre, et il y a dessus un feu qui est constamment entretenu nuit et jour; on porte, comme je l'ai déjà dit , la cendre de ce foyer à l'autel de Jupiter Olympien, et elle ne contribue
10 Les Éléens sacrifient une fois par mois sur tous les autels que j'ai indiqués en détail. Ces sacrifices se font suivant quelque ancien rite, car on fait brûler sur ces autels de l'encens avec de la farine d'orge pétrie avec du miel. Ils y mettent aussi des branches d'olivier, et ils se servent de vin pour les libations, à l'exception cependant de celles qu'ils font aux nymphes, aux déesses nommées Dispœnae et sur l'autel dédié à tous les Dieux. Le soin de ces sacrifices est confié au Théocole, qui n'est chargé de cette fonction que pour un mois, aux Devins, aux Spondophores (ceux qui sont chargés des libations), à l'Exégète, ou joueur de flûte, et au Xyleus.
11 Je ne crois pas nécessaire de rapporter dans cet ouvrage les paroles qu'ils prononcent en faisant les libations dans le Prytanée, ni les hymnes qu'ils chantent. Ils offrent des libations non seulement aux dieux de la Grèce, mais encore à Junon Ammonienne et à Parammon, divinités de la Libye; Parammon est un surnom de Mercure. Il paraît que dès l'antiquité la plus reculée les Éléens ont eu recours à l'oracle de Libye, et l'on voit dans le temple d'Ammon des autels dédiés par eux sur lesquels se lisent leurs questions, les réponses du dieu, et les noms des particuliers de l'Eliade qui sont allés au temple d'Ammon.
12 Les Éléens offrent aussi des libations aux héros et à leurs épouses, non seulement à ceux de leur pays, mais encore à ceux de l'Étolie. Les hymnes qu'ils chantent dans le Prytanée sont en dialecte Dorien, mais on ne dit pas de qui ils sont. Ils ont aussi une salle pour les festins ; elle est dans le Prytanée, vis-à-vis de l'endroit où l'on conserve le feu sacré : c'est dans cette salle qu'ils donnent un repas à ceux qui ont remporté la victoire aux jeux olympiques.
1 Temple de Junon. Courses de jeunes filles. Seize femmes y président. Elles se forment en deux chœurs. IL nous reste maintenant à décrire le temple de Junon et tout ce qu'il renferme de remarquable. Les Éléens disent que ce temple a été fondé par les Scillontiens de l'une des villes de la Triphylie, huit ans tout au plus après l'avènement d'Oxylus au trône de l'Élide. Ce temple est d'architecture dorique, il est entouré de colonnes, et celles de l'Opisthodome sont alternativement de bois de chêne et de marbre. Il a à peu de chose près soixante-trois pieds de long. On ne se souvient pas du nom de l'architecte qui l'a bâti.
2 Seize femmes choisies à cet effet, font tous les cinq ans un voile pour Junon ; elles sont aussi chargées de faire célébrer les jeux nommés Héraea. Ces jeux sont des courses de jeunes filles qui ne sont pas toutes du même âge : les plus jeunes courent les premières; on fait ensuite courir celles qui sont plus avancées en âge, et enfin les plus âgées.
3 Elles ont, en courant, les cheveux épars, la robe retroussée un peu au-dessus du genou, et l'épaule droite nue jusqu'au sein. Le stade olympique est aussi destiné à ces courses, mais on le raccourcit environ de la sixième partie. On donne à celles qui ont remporté la victoire une couronne d'olivier et une portion de la vache qu'on sacrifie à Junon ; on leur permet en outre de se faire peindre et de placer leurs portraits dans le temple. Les seize femmes qui président à ces jeux ont un pareil nombre de suivantes destinées à les servir.
4 On fait remonter ces courses à la plus haute antiquité : on dit en effet qu'Hippodamie voulant rendre grâces à Junon de son mariage avec Pélops, rassembla seize femmes, et célébra pour la première fois les jeux Héraeens avec elles; et la tradition rapporte que le prix fat remporté par Chloris, la seule des filles d'Amphion qui eût conservé la vie; on dit qu'un des fils de ce prince avait aussi survécu, mais on a vu dans la description de l'Argolide tout ce que j'ai pu recueillir sur les enfants de Niobé.
5 Il y a encore une autre tradition sur la réunion de ces seize femmes. On dit que Démophon, tyran de Pise, accabla de maux infinis les Éléens, Après sa mort, comme les Pisaeens n'avaient eu aucune part aux injustices de leur tyran, les Éléens consentirent à terminer à l'amiable les démêlés qu'ils pouvaient avoir avec eux ; l'Élide se trouvant alors composée de seize villes, on choisit dans chacune, la femme la plus avancée en âge et la plus recommandable par son rang et par sa considération personnelle.
6 Chargées de terminer ces différends, ces femmes rétablirent en effet la paix entre les Éléens et les Pisaeens, et dans la suite on leur confia le soin de présider aux jeux qui se célébraient en l'honneur de Junon et de préparer le voile de la déesse. Ces seize femmes se forment en deux chœurs, dont l'un porte le nom de Physcoa et l'autre celui d'Hippodamie. Cette Physcoa était, dit-on, delà basse Élide; la bourgade qu'elle habitait se nommait Orthia.
7 On ajoute que Bacchus avait eu commerce avec elle, et qu'elle en avait eu un fils nommé Narcaeus, qui, lorsqu'il fut devenu grand, fit la guerre aux peuples voisins, devint très puissant; et qu'après avoir fait bâtir le temple de Minerve Narcaea il fut le premier qui rendit les honneurs divins à Bacchus. On décerna différents honneurs à Physcoa, et on donna son nom à un de ces chœurs. Les Éléens ont conservé le même nombre de femmes, quoiqu'ils n'aient plus ces seize villes, et comme ils sont divisés en huit tribus, ils en prennent deux dans chacune.
8 Ni les Hellanodices des Éléens, ni ces seize femmes ne font aucune des cérémonies dont ils sont chargés avant de s'être purifiés avec de l'eau, et par le sacrifice d'un porc choisi à cet effet. Ces purifications se font vers la fontaine Piéra, qui se trouve dans la plaine, entre Olympie et Élis. Tout cela se pratique conformément au compte que je viens d'en rendre.