Comment les politiques publiques
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¾Comment les politiques publiques peuvent-elles aider les entreprises européennes ? (Patrick ARTUS) Les entreprises européennes (dont françaises) souffrent de divers maux : faiblesse des gains de productivité et des investissements technologiques, pertes de parts de marché à l’exportation, faiblesse de la R&D, délocalisation et concurrence fiscale… Nous essayons de proposer des politiques publiques qui pourraient aider les entreprises européennes, en accroissant la demande adressée aux entreprises technologiques, en favorisant la constitution de pôles universitaires d’excellence, en optimisant les réformes fiscales. Les problèmes identifiés des entreprises européennes Rappelons d’abord un point important : les données macroéconomiques pour l’Europe ou pour les pays européens concernent les implantations en Europe (ou dans les pays) des entreprises, pas les entreprises européennes au sens d’entreprises ayant leur siège social en Europe. Il s’agit donc d’aider à croître, à investir, à faire de la recherche… les entreprises implantées en Europe. Rappelons (tableaux 1 et 2) que les grandes entreprises européennes ont une part importante de leur chiffre d’affaires hors d’Europe. Tableau 1 : Structure géographique des ventes des sociétés du CAC 40 (*) Poids des 5 zones Zone 1 : France 31,0 2 : UE hors France 36,9 Zone 3 : Amérique du Nord (Etats-Unis) 16,3 4 : Chine + Japon + émergents d’Asie 7,9 Zone 5 : Reste du Monde (PECO + ...

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¾
Comment les politiques publiques
peuvent-elles aider les entreprises européennes ?

(Patrick ARTUS)


Les entreprises européennes (dont françaises) souffrent de divers maux : faiblesse des gains
de productivité et des investissements technologiques, pertes de parts de marché à
l’exportation, faiblesse de la R&D, délocalisation et concurrence fiscale…

Nous essayons de proposer des politiques publiques qui pourraient aider les entreprises
européennes, en accroissant la demande adressée aux entreprises technologiques, en
favorisant la constitution de pôles universitaires d’excellence, en optimisant les réformes
fiscales.


Les problèmes identifiés des entreprises européennes

Rappelons d’abord un point important : les données macroéconomiques pour l’Europe ou
pour les pays européens concernent les implantations en Europe (ou dans les pays) des
entreprises, pas les entreprises européennes au sens d’entreprises ayant leur siège social en
Europe. Il s’agit donc d’aider à croître, à investir, à faire de la recherche… les entreprises
implantées en Europe. Rappelons (tableaux 1 et 2) que les grandes entreprises européennes
ont une part importante de leur chiffre d’affaires hors d’Europe.

Tableau 1 :
Structure géographique des ventes des sociétés du CAC 40 (*)
Poids des 5 zones
Zone 1 : France 31,0 2 : UE hors France 36,9
Zone 3 : Amérique du Nord (Etats-Unis) 16,3 4 : Chine + Japon + émergents d’Asie 7,9
Zone 5 : Reste du Monde (PECO + Amérique Latine + Mexique) 7,9
Total 100,0
(*) moyenne pondérée des chiffres d’affaires des sociétés du CAC 40
Source : CAC, CDC IXIS

Tableau 2 :
Structure géographique des ventes des sociétés du DAX (*)
Poids des 5 zones
Zone 1 : Allemagne 31,9
Zone 2 : UE hors Allemagne 32,7 3 : Amérique du Nord (Etats-Unis) 23,2
Zone 4 : Chine + Japon + émergents d’Asie 6,8 5 : Reste du Monde (PECO + Amérique Latine + Mexique) 5,3
(*) moyenne pondérée des chiffres d’affaires des sociétés du DAX
Source : DAX, CDC IXIS

Quelles sont les problèmes ou déficiences connus des entreprises européennes ?

• la faiblesse des gains de productivité (graphique 1) qui résulte de divers facteurs :

la substitution d’emplois peu qualifiés aux emplois qualifiés perdus dans l’industrie
(graphique 1) ; ¾
¾

la faiblesse des investissements en nouvelles technologies (graphique 2a / 2b / 2c) ;

la faible taille et la faible croissance de l’industrie productrice de nouvelles technologies
(graphique 2d) par rapport aux Etats-Unis ;
Graphique 1
Zone euro : Emploi et productivité (GA en %)
4 4
2 2
0 0
-2 -2
Productivité par tête
Emploi manufacturier
-4 -4 Emplo i ho rs manufacturier
Sources : BCE, Calcul CDC IXIS
-6 -6
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04

Graphique 2 a Graphique 2 b
Part de l'investissement IT dans Etats-Unis : part de l'investissement IT dans
l'investissement total des entreprises (en %) l'investissement productif (en %)
Etats-Unis Royaume-Uni 56 56
30 30 Pays-Bas Allemagne
France
25 25 52 52
20 20
48 48
15 15
44 44
10 10
Sources : CEPII, CDC IXIS Source : BEA
5 5 40 40
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04
Graphique 2 c Graphique 2 d
Taux d'investissement productif Production Industrielle en IT
(volume, en % du PIB) (base 100 en 1996)
500 50012 12
Etats-Unis Etats-Unis
Allemagne 11 11 Zone euro 400 400 France
Espagne 10 10
Japon
300 300
Italie 9 9
8 8 200 200
7 7
100 100
6 6
Sources : BEA, Calcul CDC IXIS Sources : DRI, Fed, CDC IXIS
5 5 0 0
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 96 97 98 99 00 01 02 03 04

• l’absence de reprise des exportations de la Zone Euro alors que le commerce mondial
redémarre (graphiques 3 et 3 bis).

Cette absence de reprise des exportations (particulièrement en France, en Italie) révèle, non
pas un problème macroéconomique, mais une déficience de spécialisation internationale,
une insuffisante différenciation de produits.

Graphique 3 Graphique 3 bis
Croissance du commerce mondial Exportations (volume, GA en %)
et des exportations (volume, en %) 20 20
Allemagne Commerce mondial
France Exports EU
15 15 Italie Expo rts Zo ne Euro 15 15
Espagne Expo rts Japo n
10 10 10 10
5 5 5 5
0 0 0 0
-5 -5 -5 -5
Sources : Datastream, OCDE, CDC IXIS Sources : Datast ream, INSEE, BDE
-10 -10 -10 -10
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 96 97 98 99 00 01 02 03 04

• Ceci renvoie à l’insuffisant effort de Recherche – Développement dans les
entreprises européennes (tableaux 3 et 4).

Il y a deux fois plus de chercheurs (par rapport à la population en entreprises) aux Etats-Unis,
au Japon ou en Suède qu’en France, 5 fois plus qu’en Espagne ou en Italie.

Tableau 3 :
Dépenses intérieures brutes de R&D : Entreprises (en % du PIB)

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Etats-Unis 1,80 1,87 1,91 1,94 2 1,88 1,91
Royaume-Uni 1,3 1,25 1,20 1,20 1,27 1,26 1,32
Suède 3,46 - 3,68 3,75 3,8 - 2,64
Allemagne 1,5 1,49 1,54 1,57 1,69 1,72 1,66
France 1,41 1,41 1,39 1,35 1,38 1,37 1,44
Espagne 0,39 0,40 0,40 0,47 0,46 0,48 0,52
Italie 0,53 0,54 0,52 0,52 0,56 - 0,53
Japon 1,94 2,01 2,09 2,17 2,15 2,16 2,15
Sources : Eurostat, OCDE (JP, US) Thème 9-3/200

Tableau 4 :
Chercheurs en entreprise, 1981-2001 (pour 10 000 emplois)

Secteur des entreprises
1981 1985 1990 1995 2001
Etats-Unis 45 54,9 58,1 59 66,6
Japon 33,8 42,3 51,9 57,6 62,3
Royaume-Uni 28,8 29,5 28,7 28,8 31,6
Suède 22,1 25,9 27,2 43,4 52,1
Allemagne 27,2 32,9 38,2 32,9 37,7
Espagne 2,4 3,5 7,2 6,8 12,3
Italie 8,6 10,4 12,9 11,8 11,1
France 14,8 18,1 23 26,3 28,7
Source : Science, technologie et industrie : Perspectives de l’OCDE 2002 (tableau 25, page 356)
• l’ampleur des délocalisations industrielles par rapport à d’autres pays.De 1996 à la
fin de 2003, l’investissement direct cumulé entrant dans la Zone Euro est de 1 300
Mds $, pour 1 800 Mds $ pour l’investissement direct sortant (graphiques 4a-b / 5a-b).

L’écart atteint plus de 300 Mds $ en France. L’ampleur des délocalisations (surtout en ce qui
concerne donc la France) révèle sans doute un manque d’attractivité du territoire européen
pour les entreprises. Quelles en sont les causes (tableau 5) ? Une fiscalité élevée, en
particulier en ce qui concerne la taxation des profits ?

Graphique 4 a Graphique 4 b
Investissement direct sortie Investissement direct sortie
(cumul depuis 1996, Mds de $) (cumul depuis 1996, Mds de $)
200 200 100 100
0 0 0 0
-200 -200
-100 -100
-400 -400
-200 -200-600 -600
-300 -300-800 -800
Etats-Unis
A llemagne -1000 -1000 Japon -400 -400
France Zone-Euro -1200 -1200 It alie -500 -500 Royaume-Uni
Espagne -1400 -1400
-600 -600-1600 -1600
-700 -700-1800 -1800
Source : CDC IXIS Source : CDC IXIS
-2000 -2000 -800 -800
96 97 98 99 00 01 02 03 04 96 97 98 99 00 01 02 03 04
Graphique 5 a Graphique 5 b
Investissement direct entrée Investissement direct entrée
(cumul depuis 1996, Mds de $) (cumul depuis 1996, Mds de $)
1400 1400 500 500
Etats-Unis Allemagne 1200 1200
Japon France 400 400 Zone-Euro Italie
1000 1000 Royaume-Uni Espagne
300 300800 800
600 600 200 200
400 400
100 100
200 200
0 0
0 0
Source : CDC IXIS Source : CDC IXIS
-200 -200 -100 -100
96 97 98 99 00 01 02 03 04 96 97 98 99 00 01 02 03 04

Tableau 5 :
Taux d’imposition sur les sociétés en 2002
distribués réinvestis
Allemagne* 25,00%
Autriche 34%
Belgique 40%
Danemark 32%
Espagne 35%
Finlande 29%
France 35,40%
Grèce** 35%*** ou 40%
Irlande de 12,5%<254m€ à 20%>317m€
Italie 34%
Luxembourg de 20%,<10m€ à 30%,>15m€
Pays-Bas 30%,<22m€,35% au-delà
Portugal 35,20%
Royaume-
de 10%,<10m£ à 30%,>1500m£ Uni
Suède 28%
*réforme pour la totalité des bénéfices imposables en 2002, faisant suite à la
séparation entre bénéfices distribués (31,65%) et réinvestis (42,2%) en vigueur
jusqu'en 2001 Suite aux inondations, l'IS sera de 26,5% hors majoration en 2003
**impôts aux SA. 40% pour les SARL, et 25% pour les EI
***si actions côtées à Athènes, 40% sinon
Source : Dictionnaire permanent fiscal 2001

Taux d'impôts sur les bénéfices des sociétés

année 2001-2002

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