L Allemagne, l UEM et le pacte de stabilité - article ; n°1 ; vol.69, pg 165-176
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Politique étrangère - Année 2004 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 165-176
En créant l'euro, les pays membres de l'Union économique et monétaire se sont fixé un objectif de stabilité : garantir la valeur de la monnaie unique. Dans ce cadre, la Banque centrale européenne a pour mission principale le maintien de la stabilité des prix. Parallèlement, la politique budgétaire repose sur un instrument de contrôle des dépenses des États — le pacte de stabilité et de croissance. Celui-ci a déjà produit des résultats positifs en permettant aux États petits et moyens de la zone euro d'équilibrer leurs budgets, voire d'engranger des excédents. Il a également renforcé la coordination des politiques au sein de l'Union. Mais, faute d'avoir réalisé les réformes indispensables, la France et l'Allemagne se sont affranchies de ces règles de discipline budgétaire, créant un précédent qui risque de nuire, à terme, à la stabilité — et donc à la croissance — de l'ensemble de la zone.
Germany the EMU and the Stability Pact by Elke THIEL The introduction of the euro represents great step in the direction of deeper European integration and success for Franco-German cooperation As we will see in this article the stability policy of the Economic and Monetary Union EMU constituted fundamental condition for the acceptance of the single currency in Germany One should not today replace the rules of the Stability and Growth Pact to which states are bound and which guarantees measure of budgetary discipline by general economic coordination undertaken ex ante and which does not in theory bind members of the EMU European states must take charge of their own economic modernisation with this constituting prerequisite for renewed growth and job crea tion As for the Eurogroup it is first and foremost more efficient external represen tation which will reinforce it
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 168
Langue Français

Extrait

Thiel
Isabelle Bonnefond
L'Allemagne, l'UEM et le pacte de stabilité
In: Politique étrangère N°1 - 2004 - 69e année pp. 165-176.
Résumé
En créant l'euro, les pays membres de l'Union économique et monétaire se sont fixé un objectif de stabilité : garantir la valeur de
la monnaie unique. Dans ce cadre, la Banque centrale européenne a pour mission principale le maintien de la stabilité des prix.
Parallèlement, la politique budgétaire repose sur un instrument de contrôle des dépenses des États — le pacte de stabilité et de
croissance. Celui-ci a déjà produit des résultats positifs en permettant aux États petits et moyens de la zone euro d'équilibrer
leurs budgets, voire d'engranger des excédents. Il a également renforcé la coordination des politiques au sein de l'Union. Mais,
faute d'avoir réalisé les réformes indispensables, la France et l'Allemagne se sont affranchies de ces règles de discipline
budgétaire, créant un précédent qui risque de nuire, à terme, à la stabilité — et donc à la croissance — de l'ensemble de la zone.
Abstract
Germany the EMU and the Stability Pact by Elke THIEL The introduction of the euro represents great step in the direction of
deeper European integration and success for Franco-German cooperation As we will see in this article the stability policy of the
Economic and Monetary Union EMU constituted fundamental condition for the acceptance of the single currency in Germany One
should not today replace the rules of the Stability and Growth Pact to which states are bound and which guarantees measure of
budgetary discipline by general economic coordination undertaken ex ante and which does not in theory bind members of the
EMU European states must take charge of their own economic modernisation with this constituting prerequisite for renewed
growth and job crea tion As for the Eurogroup it is first and foremost more efficient external represen tation which will reinforce it
Citer ce document / Cite this document :
Thiel, Bonnefond Isabelle. L'Allemagne, l'UEM et le pacte de stabilité. In: Politique étrangère N°1 - 2004 - 69e année pp. 165-
176.
doi : 10.3406/polit.2004.1278
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_2004_num_69_1_1278;
POLITIQUE ÉTRANGÈRE 1/2004
L'Allema9ne> I>UEM
Elke THIEL et . .le pacte *: de . stabilité . ..,..-
En créant l'euro, les pays membres de l'Union économique et monétaire se sont
fixé un objectif de stabilité : garantir la valeur de la monnaie unique. Dans ce
cadre, la Banque centrale européenne a pour mission principale le maintien de la
stabilité des prix. Parallèlement, la politique budgétaire repose sur un instrument
de contrôle des dépenses des États — le pacte de stabilité et de croissance. Celui-ci
a déjà produit des résultats positifs en permettant aux États petits et moyens de la
zone euro d'équilibrer leurs budgets, voire d'engranger des excédents. Il a égal
ement renforcé la coordination des politiques au sein de l'Union. Mais, faute
d'avoir réalisé les réformes indispensables, la France et l'Allemagne se sont affran
chies de ces règles de discipline budgétaire, créant un précédent qui risque de
nuire, à terme, à la stabilité — et donc à la croissance — de l'ensemble de la zone.
Politique étrangère
La coopération franco-allemande compte au nombre de ses suc
cès l'Union économique et monétaire (UEM), qui illustre la
façon dont les deux pays ont pu unir leurs forces pour pro
mouvoir l'intégration européenne. La naissance, en 1979, du Système
monétaire européen (SME), à l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing
et de Helmut Schmidt, fut une étape importante vers l'UEM. La
coopération dans un système de taux de changes fixes a favorisé la
convergence des concepts et des priorités économiques, rendant ainsi
possible le lancement de cet ambitieux projet.
L'objectif de l'UEM avait été fixé par les chefs d'État et de gouverne
ment au sommet de La Haye, en décembre 1969, puis bientôt aban
donné, les États membres de la Communauté économique européenne
(CEE) choisissant de réagir en ordre dispersé au renchérissement des
Elke Thiel enseigne la politique européenne à l'Université Otto-Friedrich de Bamberg elle a dirigé jusqu'à
l'automne 2003 le Groupe de recherche sur l'intégration européenne de la Stiftung Wissenschaft und Politik
(SWP) au Deutsches Institut fur Internationale Politik und Sicherheit à Berlin. Traduction de l'allemand :
Isabelle Bonnefond. :
/ POLITIQUE ÉTRANGÈRE 166
prix du pétrole et aux turbulences monétaires produites par la fin du
système de Bretton Woods.
Le projet d'UEM redevint d'actualité dans la perspective du grand
marché intérieur et avec les succès des politiques de stabilité affichées
par les États pivots du SME. En juin 1988, le Conseil européen de
Hanovre mandatait la Commission Delors pour proposer des étapes
concrètes vers l'UEM. Hans-Dietrich Genscher, ministre allemand des
Affaires étrangères, fut à l'origine de cette initiative, qui répondait à
des propositions françaises1 et visait à relancer la dynamique de l'i
ntégration européenne. Sur ce dossier, la coopération avec la France fut
étroite, comme en témoigne la lettre de François Mitterrand et
Helmut Kohi à la présidence irlandaise, qui proposa une deuxième
conférence intergouvernementale (CIG) sur l'Union politique, paral
lèlement à celle sur l'UEM.
L'UEM a toujours figuré parmi les objectifs européens de l'Allemagne.
L'idée commune, qui veut que l'Union monétaire soit une concession à
la France contre son accord pour la réunification allemande, est réfutée
par les faits et le calendrier. Le ministre allemand des Affaires étran
gères s'est prononcé à de multiples reprises, dès 1987, en faveur de
l'UEM. À la chute du Mur, l'Allemagne et la France avaient déjà aplani
nombre d'obstacles sur cette voie, notamment en adoptant le rapport
Delors et en s'accordant sur la première phase de l'UEM, validée par le
Conseil européen de Madrid de juin 1989 malgré l'opposition de
Margaret Thatcher. L'Allemagne n'a donc pas été contrainte par la
France et elle a maintenu son adhésion au projet au fur et à mesure que
la réunification se rapprochait, ce qui a sans doute contribué à lever les
réticences de Paris. Le gouvernement français a souhaité que
l'Allemagne entrât dans l'UEM, mais aucun lien n'a jamais été établi
entre la monnaie européenne et la réunification allemande2.
1. Dans un mémorandum en date du 12 février 1987, Edouard Balladur, ministre de l'Économie et des
Finances, proposait de renforcer les instruments du SME, dans l'optique d'une libéralisation des flux de capi
taux dans le marché intérieur européen et de l'instauration à long terme d'une monnaie unique avec une
banque centrale européenne, voir VWD-Europa, 12 février 1987, p. 1. Cf. B. Bôttcher, K. G. Deutsch et
E. Thiel, « Wachstum und Wohlfahrt in Europa - eine Agenda. Deutsche Bank Research », EU-Monitor, n° 8,
octobre 2003.
2. E. Thiel, « Die Europâische Wirtschafts- und Wâhrungsunion Interessen und Bedingungen deutscher
Politik», in H. Schneider, M. Jopp et U. Schmalz (dir.), Eine neue deutsche Europapolitik ? Rahmen-
bedingungen, Problemfelder und Optionen, Bonn, Europa Union, 2002, p. 393-420 (407f), Institut fur
Europâische Politik, Europâische Schriften, vol. 77. L'UEM ET LE PACTE DE STABILITÉ / 167 L'ALLEMAGNE,
Un objectif de stabilité
Les dispositions des traités et les institutions de l'UEM s'organisent
autour du concept de stabilité, qui entend garantir la valeur de la monn
aie unique. L'acceptation de l'euro par l'Allemagne fut et reste la
rgement conditionnée par cet objectif. Ceci explique que, lors des
négociations de Maastricht, l'Allemagne ait insisté pour encadrer
autant que possible les risques d'instabilité dans les règles du traité.
Le but principal de la Banque centrale européenne (BCE) est le maint
ien de la stabilité des prix, un but qu'elle peut poursuivre grâce à son
indépendance politique et qui est partagé par l'ensemble des banques
centrales du syst&

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