URSS : le clan des modernisateurs et les relations Est-Ouest - article ; n°2 ; vol.46, pg 371-380
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Description

Politique étrangère - Année 1981 - Volume 46 - Numéro 2 - Pages 371-380
USSR : The Modernizers' Clan and East-West Relations, by Robbin F. Laird and Erik P. Hoffmann
The new Soviet orientations link domestic modernization - economic growth and productivity - with improved East-West relations. The competition between today's Soviet conservatives and modernizers represents a conflict between defenders of the traditional Soviet industrialization model and advocates of an advanced modernization model. Conservative modernizers seek to rationalize centralized planning and management by reducing CPSU supervision over the day-to day activities of the major non-Party bureaucraties and of the production and industrial associations. Reformist modernizers, in contrast, call for greater regional coordination and decision-making by Party and State organs, still greater responsibilities for the associations and entreprises and greater emphasis on transnational, as distinct from State-centralized international economic relations. There is an increasing conflict in the USSR between the primacy of military priorities and the preconditions for economic modernization. Soviet modernizers are confident that the USSR can deepen economic ties with the industrialized capitalist States without fear of excessive interference in socialist development - that is without making the USSR unduly vulnerable to harmful political, economic or social influences. They perceive the Soviet-American rivalry to be unfolding in a rapidly changing international system, in which economic factors of powers are of increasing significance to the exercise of global influence.
URSS : le clan des modernisateurs et les relations Est-Ouest, par Robbin F. Laird et Erik P. Hoffmann
Les nouvelles orientations de l'Union soviétique lient la modernisation intérieure - croissance économique et productivité - à l'amélioration des relations Est-Ouest. La compétition entre les conservateurs et les modernisateurs de l'Union soviétique d'aujourd'hui correspond à un conflit entre les défenseurs du modèle soviétique classique d'industrialisation et les partisans d'un modèle de modernisation avancée. Parmi les modernisateurs, les conservateurs cherchent à rationaliser la planification et la gestion centralisées en réduisant le contrôle du PCUS sur les activités des principales bureaucraties ne relevant pas du Parti et des associations de production industrielle. Les réformistes en revanche souhaitent un développement de la coordination et la prise de décision régionale par le Parti et les organes d'Etat, un accroissement des responsabilités des associations et des entreprises, et l'extension des relations économiques internationales fondées sur le transnationalisme par opposition au centralisme d'Etat. Il existe en URSS un conflit croissant entre la primauté des priorités militaires et les conditions préalables à une modernisation économique. Les modernisateurs soviétiques sont convaincus que l'URSS est en mesure d'approfondir ses liens économiques avec les Etats capitalistes industriels sans avoir à craindre une interférence excessive au niveau du développement socialiste, c'est-à-dire sans rendre l'URSS trop vulnérable à des influences négatives d'ordre politique, économique ou social. Ces modernisateurs estiment que la rivalité entre l'Union soviétique et les Etats-Unis se déploie dans un système international en mutation rapide où les facteurs économiques de puissance sont d'une importance croissante pour l'exercice d'une influence à l'échelon mondial.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 68
Langue Français

Extrait

Robbin F. Laird
Erik P. Hoffmann
URSS : le clan des modernisateurs et les relations Est-Ouest
In: Politique étrangère N°2 - 1981 - 46e année pp. 371-380.
Citer ce document / Cite this document :
Laird Robbin F., Hoffmann Erik P. URSS : le clan des modernisateurs et les relations Est-Ouest. In: Politique étrangère N°2 -
1981 - 46e année pp. 371-380.
doi : 10.3406/polit.1981.3170
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1981_num_46_2_3170Résumé
URSS : le clan des modernisateurs et les relations Est-Ouest, par Robbin F. Laird et Erik P. Hoffmann
Les nouvelles orientations de l'Union soviétique lient la modernisation intérieure - croissance
économique et productivité - à l'amélioration des relations Est-Ouest. La compétition entre les
"conservateurs" et les "modernisateurs" de l'Union soviétique d'aujourd'hui correspond à un conflit entre
les défenseurs du modèle soviétique classique d'industrialisation et les partisans d'un modèle de
modernisation avancée. Parmi les modernisateurs, les conservateurs cherchent à rationaliser la
planification et la gestion centralisées en réduisant le contrôle du PCUS sur les activités des principales
bureaucraties ne relevant pas du Parti et des associations de production industrielle. Les réformistes en
revanche souhaitent un développement de la coordination et la prise de décision régionale par le Parti
et les organes d'Etat, un accroissement des responsabilités des associations et des entreprises, et
l'extension des relations économiques internationales fondées sur le "transnationalisme" par opposition
au "centralisme d'Etat". Il existe en URSS un conflit croissant entre la primauté des priorités militaires et
les conditions préalables à une modernisation économique. Les modernisateurs soviétiques sont
convaincus que l'URSS est en mesure d'approfondir ses liens économiques avec les Etats capitalistes
industriels sans avoir à craindre une interférence excessive au niveau du développement socialiste,
c'est-à-dire sans rendre l'URSS trop vulnérable à des influences négatives d'ordre politique,
économique ou social. Ces modernisateurs estiment que la rivalité entre l'Union soviétique et les Etats-
Unis se déploie dans un système international en mutation rapide où les facteurs économiques de
puissance sont d'une importance croissante pour l'exercice d'une influence à l'échelon mondial.
Abstract
USSR : The Modernizers' Clan and East-West Relations, by Robbin F. Laird and Erik P. Hoffmann
The new Soviet orientations link domestic modernization - economic growth and productivity - with
improved East-West relations. The competition between today's Soviet "conservatives" and
"modernizers" represents a conflict between defenders of the traditional industrialization model
and advocates of an advanced modernization model. Conservative modernizers seek to rationalize
centralized planning and management by reducing CPSU supervision over the day-to day activities of
the major non-Party bureaucraties and of the production and industrial associations. Reformist
modernizers, in contrast, call for greater regional coordination and decision-making by Party and State
organs, still greater responsibilities for the associations and entreprises and greater emphasis on
"transnational", as distinct from "State-centralized" international economic relations. There is an
increasing conflict in the USSR between the primacy of military priorities and the preconditions for
economic modernization. Soviet modernizers are confident that the USSR can deepen economic ties
with the industrialized capitalist States without fear of excessive interference in socialist development -
that is without making the USSR unduly vulnerable to harmful political, economic or social influences.
They perceive the Soviet-American rivalry to be unfolding in a rapidly changing international system, in
which economic factors of powers are of increasing significance to the exercise of global influence.POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 371
URSS : LE CLAN
Robbin F. laird*
DES MODERNISATEURS
Erik P. HOFFMANN * ET LES RELATIONS
EST-OUEST**
Les spécialistes soviétiques ont souligné qu'au cours de la
période Brejnev, les conditions socio-économiques en URSS
et les intérêts nationaux des nations capitalistes et socialistes
se modifient actuellement de façon spectaculaire sous la poussée des
forces de la modernisation avancée, processus mondial que la plupart
des auteurs soviétiques désignent du nom de « révolution scientifique
et technologique » [1]. Les conceptions soviétiques actuelles en matière
de détente se fondent sur une perception en évolution du progrès scien
tifique et technique, le « socialisme développé », et sur la mutation du
système international, ces variables complexes et dynamiques se
combinant de diverses manières. Fait révélateur, les nouvelles orien
tations de l'Union soviétique lient la modernisation intérieure — crois
sance économique et productivité, notamment — à l'amélioration des
relations Est-Ouest [2].
L'un des groupes-clefs de la politique soviétique en faveur d'une telle
orientation a été les modernisateurs de l'économie soviétique. Ils ont
élaboré une nouvelle approche de la politique internationale, fondée
sur une meilleure compréhension de la modernisation avancée, et
orientée vers un élargissement et un approfondissement des relations
avec l'Ouest : Etats-Unis et/ou Europe de l'Ouest et/ou Japon. Les
modernisateurs soviétiques estiment qu'une nouvelle ère vient de
commencer au cours de laquelle l'URSS doit considérablement déve
lopper sa coopération avec les pays capitalistes hautement industrialisés,
afin de concurrencer de façon plus efficace ces mêmes nations sur le
plan de l'avantage économique et politique. Les modernisateurs sovié
tiques affirment qu'une interdépendance accrue vis-à-vis de l'Ouest est
nécessaire au développement des capacités soviétiques vitales.
* Soviétologue, Senior Research Fellow au Research Institute of International Change
(Université de Columbia).
** Assistant Professor à la State University of New York.
*** Les auteurs remercient la National Science Foundation, la United States Inter
national Communications Agency, et le Kennan Institute du Woodrow Wilson Center
de la Smithsonian Institution pour l'aide apportée dans la conduite de cette étude. 372 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Si cette réorientation progressive est étonnante, les conservateurs
soviétiques continuent toutefois à mettre l'accent plus sur la compétition
que sur la coopération Est-Ouest. L'administration Brejnev vieillissante
a pris la décision très significative de venir en aide à un régime marxiste
défaillant en Afghanistan en y envoyant l'Armée rouge : ce faisant,
les Soviétiques rendent plus difficiles leurs relations avec les Etats-Unis
dans un proche avenir, prennent le risque d'une détérioration de leurs
relations politiques et commerciales avec l'Europe occidentale et le
Japon, et s'attirent la condamnation de la plus grande partie du monde
islamique. Et il n'y a guère de chances que les futurs dirigeants sovié
tiques renoncent à apporter leur aide à certains « mouvements de
libération nationale ».
Mais ce que les modernisateurs soviétiques perçoivent comme étant
en train d'évoluer, ce sont les sources, les règles fondamentales, et les
zones géographiques et effectives de compétition et de coopération qui
sont nécessaires au développement de la modernisation de l'URSS et
de ses alliés en Europe de l'Est et ailleurs. Selon Georgii Shakhnazarov,
dirigeant du Comité central et directeur de l'Association soviétique de
sciences politiques, « il est caractéristique de la période historique
actuelle que les intérêts de la survie, la révolution scientifique et tech
nologique, et toutes les autres tendances objectives du développement
social opèrent dans le sens d'un rapprochement des peuples et des
nations et les incitent à résoudre les problèmes de l'humanité par la
conjugaison de leurs efforts, alors que, parallèlement, se poursuit la lutte
entre les deux systèmes sociaux » [3].
La compétition entre les « conservateurs » et les « modernisateurs »
de l'Union soviétique d'aujourd'hui correspond à un conflit ent

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