Martin vit à Paris avec Claire. Leur relation est dans une impasse. Lorsqu’il perd sa mère, restée en Californie, Martin doit retourner dans la ville de son enfance pour s’occuper des formalités liées à son héritage. Arrivé à Los Angeles, il retrouve Linda, une amie de la famille, qui le mène jusqu’à l’appartement de sa mère, dans un quartier qu’il a bien connu lorsqu’il vivait avec elle. Des images de son enfance refont alors surface, et le troublent. Incapable d’affronter cette épreuve, il fuit vers Tijuana où il s’égare sur les traces de Lola, une jeune femme mexicaine qu’il a connue jadis, et qui a depuis occupé une place importante dans la vie de sa mère. Il la retrouve à l’Americano, un club dans lequel elle danse tous les soirs… Mais pour faire son deuil, Martin va devoir revisiter son passé.
Martin vit à Paris avec Claire. Leur relation est dans une impasse. Lorsqu’il perd sa mère, restée en Californie, Martin doit retourner dans la ville de son enfance pour s’occuper des formalités liées à son héritage.
Arrivé à Los Angeles, il retrouve Linda, une amie de la famille, qui le mène usqu’à l’appartement de sa mère, dans un quartier qu’il a ien connu lorsqu’il vivait avec elle. es images de son enfance refont alors surface, et le troulent. ncapale d’affronter cette épreuve, il fuit vers iuana où il s’égare sur les traces de Lola, une eune femme meicaine qu’il a connue adis, et qui a depuis occupé une place importante dans la vie de sa mère. l la retrouve à l’Americano, un clu dans lequel elle danse tous les soirs… Mais pour faire son deuil, Martin va devoir revisiter son passé.
E n T R E T i E n A V E C M A T h i E u D E M y
ousavefaitunecarrièred’acteuravantdepasseràlamiseenscène.Pourquoicechangement Mais e suis touours acteur, ’adore ouer. ’ailleurs e oue dans le film Mais la mise en scène m intéresse depuis longtemps, ’ mon premier courtmétrage, L PLA, date d’il a plus de di ans. Ce sont deu métiers très proches, comme deu moitiés du cerveau. tre comédien, c’est faire partie de la vision du metteur en scène, essaer de comprendre de l’intérieur ce qu’il veut.
Avevousemmagasinédel’epériencesurlesplateauquivousauraitservipourcepremierfilmPas seulement sur les plateau ça a commencé avec les films que me montrait mon père. l nous faisait de proections en mm de ses films, et d’autres aussi qu’il aimait particulièrement. C’était comme un rite, ’ai compris aussi plus tard que c était sa façon de ’ communiquer avec moi voir ces films ensemle a peutêtre été l’échange le plus riche que ’ai eu avec lui. ne façon de transmettre en montrant, sans eplication. t puis oui, ’ai oservé les cinéastes avec qui ’ai travaillé. eaucoup m’ont inspiré par leur énergie. l a eu Antoine esrosières, qui avait fait A avec des outs de ficelle, ou enoit Cohen qui s’autoproduit et sait emarquer les gens dans ses proets. ’ai aussi été impressionné par la mise en scène d’rso Miret et de Céline ciamma, ou par la direction d’acteurs d’ uelle ercot et d’André echiné… mman
uelleestlagenèsed’Americano C’est une longue histoire. ’avais envie de raconter l’histoire d’un homme qui se perd dans une ville étrangère, dans ses quartiers nocturnes. t puis s’est glissé le thème du deuil c’est la mort de sa mère qui déclenche le voage et les questionnements. Parallèlement à ça, ’avais une osession pour CM, le film d’Agnès arda, ma mère, dans lequel e ouais enfant. C est un ’ film important pour moi parce qu’il se mélange à mes souvenirs d’enfance comme un livre ouvert dans ma mémoire, avec le décalage de la fiction. ’avais le sentiment que ce film avait pour moi quelque chose d’inachevé…
uellesontétélescirconstancesdutournagedeocumenteur C’était au déut des années , nous avions suivi mon père qui avait un proet à ollood, un Cendrillon musical en patins à roulettes intitulé ALLA Le film ne s’est amais fait... ous avons vécu presque trois ans à Los Angeles. acques et Agnès n’étaient plus vraiment ensemle, et nous sommes restés elle et moi. Agnès a tourné M, M et ce CM qui porte ien l’amigüité de son titre l’histoire d’ e femme qui souffre d’une rupture, et élève un seule son enfant. C ’ st pas Agnès qui oue, mais sa monteuse, e n e aine Mamou, et e n’étais plus Mathieu mais Martin. Le temps à passé, et ’ai eu esoin de me réapproprier ce vraifau personnage. ousavedoncdécidéd’intégrerlesetraitsdeocumenteur . ans ocumenteur, le petit Martin se pose des questions, il se croit mal aimé par sa mère. e sentais que e ne pouvais pas le laisser comme ça, il me fallait inventer une suite à son histoire, le faire devenir adulte. ’ai utilisé les etraits comme des flashacs. l me semlait que le mm du film d’Agnès, par son format et sa teture, pouvait incarner la matière du souvenir. AMCA est tourné en pellicule super scope anamorphique. n a choisi ce format avec le chefop’ eorge Lechaptois. Ce sera peutêtre l’un des derniers films tournés en mm, mais e voulais que les deu films se répondent, avec trente ans d’écart. Les souvenirs de Martin sont enfermés dans le cadre de CM. uand le personnage s’en est liéré, le cadre eplose, et le souvenir la mère et son fils sur la plage retrouve le format scope de mon film.
Lepersonnagedoitfaireledeuildesamère,maisvousc’estvotrepèrequevousaveperdu . uand Agnès a lu le scénario, elle m’a dit comme une outade « Alors, tu veu me tuer » Mais elle a parfaitement compris le proet, et ses différents échos. ’ai auourd’hui une relation paisile avec la mémoire de mon père. Certes il a eu l’envie de parler du deuil, mais d’une manière différée, par le dialogue avec le film d’Agnès. Alors c’est devenu la mort de la mère, il a eu cette inversion. L’important était de raconter que le deuil déclenche de multiples questions. Martin doit voir plus clair dans son histoire familiale avant de pouvoir s’engager avec une femme. uand le film commence, Martin et Claire sont dans une espèce d’entredeu ils pensent à faire un enfant, il hésite, elle voudrait qu’il se décide.
LafuiteversleMeique,iuanavilleinterlopevousoueaveclesclichésd’uncertaincinéma . C’est vrai qu’on a l’impression que Martin vit dans des films. ’aimais le décalage entre les questions intimes que se pose le personnage et cet environnement de perdition. Martin n’est pas à sa place, il va s’égarer pour se trouver, comme dans les road movies. n s’est amusés avec ces codes. C’est une histoire qui parle de mon enfance, alors la quête du personnage a pris les couleurs des films de genre avec lesquels ’ai grandi. Après, il se trouve que ocumenteur se passe à Los Angeles, il est donc asse logique d’aller s’aimer de l’autre côté de la frontière. A iuana, il a ce quartier, la ona orte, si pâtés de maisons de ars et de ordels où toute la Californie se déverse le eeend... éographiquement c’est très cohérent entre l’aéroport, enice, l’autoroute vers le ud, tout est respecté.
ousn’avepasretrouvélamaisondevotreenfance,quandmême i Ce n’était pas très compliqué... n fait, Lisa lo, qui a fait la production eécutive à Los Angeles, était ma asitter à l’époque, et elle faisait la régie sur CM e tenais à la vérité des lieu, à ce principe qui mêle réalité et fiction che Martin, c’est che moi, che son père, c’est che eanPierre Moc… Mais, en revanche, l’Americano n’est pas un vrai ordel meicain, il a été fariqué de toutes pièces à Montreuil
Commesivousmêlielavéritéducinémad’Agnèsàl’imaginairedeceluideacques.Commeparhasard,Martinpoursuitune«Lola» . ll ’ pelait pas comme ça au départ... Mais ien sûr il avait e ne s ap des références conscientes. La prolématique de l’héritage a grandi peu à peu pendant l’écriture pour finalement traverser tout le film. lle est concrète pour Martin qu’ tce qu’il va faire de ce ’ es qu on lui a laissé en l’occurrence un appartement et des taleau. Moi ’ai hérité des films de mon père, ils font partie de moi. ne fois que ’étais lancé dans la farication du film, c’était une évidence que le personnage devait s’appeler Lola. Les références au cinéma de mes parents sont volontaires. acques et Agnès ont eu chacun une manière diamétralement opposée d’envisager le cinéma, il n’ en a pas une que e préfère à l’autre, et mon film n’est pas qu’une addition des deu. e suppose que le moment où AMCA glisse vers le cinéma de genre, vers ce film intimiste d’aventures qu’il devient au Meique, c’est aussi le moment où il trouve son propre ton.
u’estcequiaététournéauMeique l a eu deu semaines de tournages à iuana. L’impasse, la façade de la oîte ont été tournées làas. t aussi le petit ar où se réveille Martin d’ailleurs e tire mon chapeau à André ilms qui m’a fait l’amitié de venir deu ours, en plein hiver, ouer un vieil Allemand avec des claquettes et une ière à la main ’avais aussi tourné des choses pendant les repérages par eemple, la scène du cimetière a été faite dès . n avait fait un teaser «à l’arrache’» pour tenter de trouver des financements, et ’ trouvéasse, le film s’est fait égaleme t d comme on n en a pas n ans des conditions acroatiques. uand la venue de alma ae s’est précisée, on a compris que ce n’était pas la meilleure solution pour elle de tourner au Meique, où elle est constamment sollicitée. Le décor en rance s’est donc imposé. Avec Arnaud oth, le chefdéco, on voulait que l’Americano ait une couleur réaliste, mais qu’on soit aussi dans un imaginaire de cinéma, un espace mental dans la tête de Martin.
irievousquelefilmestuneautofiction ne autotrèsfiction, alors Le film raconte ce qu’est devenu le petit Martin de CM, qui est malgré tout un personnage
de film… Les prolèmes de Martin peuvent reoindre les miens, mais e suis davantage dans une logique d’évocation. Le rapport au deuil et le passage à la paternité sont des suets universels. Chacun règle les prolèmes à sa manière Martin n’écoute personne et fait tout de travers. l préfère se cogner la tête di fois de suite sur une fausse piste plutôt que de se confronter à ses responsailités et enterrer sa mère. Mais à la fin, il a un point de vue différent sur son histoire familiale et il s’est réapproprié sa vie. Auprientreautresd’unecriseavecsonpère,avecquiiln’estpastrèstendre… Ce passage à l’âge adulte ne se fait pas sans conflit envers ses parents. Martin s’imagine plein de choses sur sa mère car il l’a mal connue. l est resté sur l’idée douloureuse qu’elle voulait vivre sans lui, ça le rend alou et agressif. Le chemin ’il fait, c’est d’accepter qu que sa mère est une femme avant d’être sa mère, qu’elle a eu des histoires d’adulte, des amitiés, des aventures… qui ne sont pas ses oignons. t surtout il comprend grâce au personnage de osita que tout ça ne remet pas en question l’amour que sa mère lui portait. Commentavevouschoisialmaae ’ai écrit en pensant à elle, sans trop oser croire, mais en croant quand même Au delà de sa eauté, elle a parcours unique qui l’a menée à olloood. lle incarne un « ailleurs » qui était très important pour le rôle, pour que le film décolle. Cette rencontre improale a été passionnante. on interprétation est très fine. stelle Lola stelle osita e voulais que tout soit crédile simultanément. Au montage, c’était fasci nt de voir ’ eut tout na qu une nuance p changer une prise, elle était Lola, une autre elle était osita, sans l omred’un doute... n a gardé les plans où elle est le plus ’ difficilement déchiffrale, où l’on peut proeter sur elle ce que l’on veut. alma a une formation « actors studio », qui respecte le personnage et sa logique. Pour qu’elle soit aussi crédile en Lola, il fallait que ’invente une relation entre osita et Lola. lle s’appuait làdessus… Mais comment en parler sans révéler le quiproquo de son identité isons qu’elle oue une Lola qui est ellemême un personnage de fiction
tvous,commentavevousouéMartin ans trop me poser des questions. e me suis appué sur les situations, et sur de formidales partenaires. e n’ai pas une méthode d’acteur, e pense qu’il a une façon de faire pour chaque film. Martin n’est pas tout à fait là, c’est un personnage catapulté dans une situation trop grave pour lui, un costume de circonstance qui ne lui va pas forcément, pas plus que son costume d’agent immoilier. Ma disposition naturelle à être un peu à côté de la plaque a apporté un décalage avec la gravité de sa situation.
uiasignélamusique C’est celle de CM, composée par eorges elerue en . n l’a d’aord utilisée seule, comme un piano squelettique du souvenir. t puis, touours dans l’idée de prolonger ce lien, ’ai demandé à régoire etel d’écrire des arrangements de cordes qui viennent étoffer les thèmes, et les marier au séquences d’auourd’hui. Les autres musiques accompagnent ce que ressent Martin dans son trip. Par eemple, quand il prend la voiture pour filer vers le Meique, on entend L.A. oman, des oors, e voulais que ça pète… ans la oîte ’ai cherché plutôt des titres électro somres et lancinants. Moderat, Paul alrenner… t c’est alma elle même qui chante oing to a ton, de ufus ainright. e n ai pas ’ soustitré la chanson, mais on comprend le refrain, et ça donne une autre épaisseur au personnage une femme qui a rêvé d’aller au tatsnis, mais qui a renoncé. C’est aussi une chanson que ne chanterait proalement amais une prostituée de iuana… auf peutêtre dans un conte