Evolution des conditions de logement en France depuis 100 ans. : 9543_5
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Paris. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0034037

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 21
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

CONCLUSIONS
RÉSUMÉ DE L'ÉVOLUTION
DES CONDITIONS DE LOGEMENT
ET ESQUISSE DE LA SITUATION ACTUELLE
Les statistiques passées en revue dans les précé- territoire ; il est vrai que le nombre de logements
a subi une élévation de 49 %, mais cette augmen-dents chapitres ont montré qu'il existait en France,
depuis déjà de nombreuses années, une crise latente tation ne fait que refléter la tendance des Français
de l'habitat. à se grouper en unités d'habitation de plus en plus
Le but de l'étude n'étant pas de rechercher les réduites : le nombre moyen de personnes par mé-
. nage est actuellement voisin de 3, contre 4 il y acauses de la crise, mais d'essayer de la caractériser
de façon aussi précise que possible et d'en montrer cent ans; et l'on a recensé, en 1954, 2.500.000 per-
l'évolution, il a paru utile de rappeler ici les prin- sonnes vivant seules contre 1 million en 1856.
cipaux résultats qui s'en dégagent. Étant donné Comment sont donc logés les Français? Quelles
l'importance du problème, il a également semblé sont les dimensions des immeubles et des loge-
intéressant de donner quelques informations sur ments? De quelle manière la population est-elle
l'évaluation, par différents spécialistes, des besoins répartie dans les locaux et de quels éléments de
actuels et futurs en matière' de logement. confort dispose-t-elle? Quelle a été l'évolution de
ces conditions d'habitat? Autant de questions aux-
quelles on s'est efforcé de répondre à l'aide des
1° ÉVOLUTION DE LA POPULATION
recensements démographiques et de l'enquête de
L e premier chapitre de l'étude a montré que, pen- la Direction des Contributions directes sur la pro-
dant les cent dernières années, la population fran- priété bâtie.
çaise a augmenté de 20 % environ (la densité s'est Ces deux sources d'information apportent, en
élevée de 67 à 78 habitants par kilomètre carré) et effet, un certain nombre de renseignements statis-
que cette population s'est déplacée considérablement tiques, mais sont malheureusement difficiles à com-
des campagnes vers les villes : en 1851, on comptait parer entre elles, car les recensements, sont axés
en France 5 villes de plus de 100.000 habitants (y sur les villes et l'enquête sur la propriété bâtie
compris Paris); il y en avait 24 en 1954; lé nombre concerne les agglomérations. La notion d'agglomé-
des villes de 50.000 à 100.000 habitants s'est accru ration présente une valeur économique bien supé-
entre ces deux recensements de 29 unités, passant rieure à celle de la ville, qui est définie adminis-
de 10 en 1851 à 39 en 1954 (dont 17 villes situées trativement ; mais il n'existe pas de critère impératif
dans le voisinage immédiat de la capitale); inver- pour la délimitation des agglomérations : on consi-
sement, les campagnes se sont dépeuplées : 43 % dère souvent, par exemple, que des communes join-
des communes françaises avaient moins de 500 habi- tives constituent une agglomération urbaine s'il
tants en 1851 et 63 % en 1954. n'existe pas de solution de continuité entre les
constructions ou si les densités de population sontL'augmentation de la population et ses dépla-
comparables; il subsiste néanmoins dans l'établis-cements intérieurs ont créé des besoins en loge-
ments, qui, pendant toute la période considérée, sement d'une liste d'agglomérations une part d'arbi-
traire, et cette imprécision a eu pour résultat d'empê-n'ont été que partiellement comblés par les construc-
cher l'utilisation d'un tel concept dans les recen-tions neuves : le nombre de maisons n'a augmenté
sements anciens. En 1955, l'Institut national de laen un siècle que de 15 % pour tout l'ensemble du1238 ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE LOGEMENT EN FRANCE DEPUIS CENT ANS,
Statistique et des Études économiques a établi une est que ceux-ci sont, en général; assez anciens :
liste des agglomérations urbaines à partir des tra- à Paris, en 1954, 18 immeubles sur 100 dataient
vaux de l'Institut national d'Études démogra- de plus d'un siècle et 1 immeuble sur 100 seule-
phiques, et publié, d'après le "recensement de 1954, ment était construit depuis 1940; dans les villes
le chiffre de la population dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, 11 immeubles sur 100
urbaines (1). Ces agglomérations sont souvent diffé- dataient, en 1954, de plus de cent ans et 10 immeu-
rentes de celles qui sont définies dans l'enquête bles avaient été construits depuis la guerre (dans
sur la propriété bâtie et les comparaisons en matière ce groupe, on trouve d'ailleurs des villes sinistrées
de logement ne sont pas actuellement possibles à comme Brest et Le Havre, dont la reconstruction
l'échelon de l'agglomération ou de 1' « unité de est maintenant en très bonne voie). Ces petits immeu-
peuplement ». bles ne contiennent, en moyenne, que peu de loge-
Les recensements quinquennaux sont eux-mêmes ments : on ne compte guère plus d'un logement
difficiles à comparer entre eux : ils ont été faits par immeuble dans les villes de province de 50.000 à
selon des points de vue différents, les définitions 100.000 habitants, 3 /ogements dans les villes de
ont changé dans le temps, les calculs sont souvent plus de 100.000 habitants, 14 logements à Paris.
incomplets. Il a donc fallu procéder à de nombreux Les logements sont eux-mêmes de dimensions
ajustements pour rapprocher les statistiques dispo- assez modestes : ils comportent, dans l'ensemble,
nibles et la comparaison reste souvent approxima- un peu plus de trois pièces, les grandes cuisines
tive; une évolution s'en dégage pourtant. Pour étant considérées comme pièces d'habitation.
certaines questions, comme le confort des locaux,
les renseignements n'existent pratiquement que
3° L'ENCOMBREMENT DES LOGEMENTS
depuis la dernière guerre; mais le problème du
logement est d'une telle actualité qu'il a paru né- Le nombre total de pièces est pourtant presque
cessaire d'insister sur la situation présente — et équivalent au nombre total de personnes à loger,
principalement sur celle qui règne dans les grandes aussi bien en 1901 qu'en 1954 : on comptait, en
villes, où la crise est le plus aiguë. 1901, 1,14 personne par pièce en moyenne dans
l'ensemble du pays et 1,01 dans l'ensemble des
villes de plus de 50.000 habitants (3); en 1954,2° LES IMMEUBLES ET LES LOGEMENTS
pour autant que les résultats soient comparables
Dans les chapitres suivants, on s'est attaché à
(les cuisines n'ont pas été comptabilisées suivant
rassembler les statistiques qui permettent de çarac les mêmes règles à tous les recensements), il y
tériser les immeubles et les logements français.
avait, en moyenne, 1,07 personne par. pièce dans
Les immeubles, dans la plupart des cas, sont
la France entière et 0,96 dans le groupe des villes
des constructions petites ou peu élevées : en 1946, de plus de 50.000 habitants; il semble donc qu'il
la hauteur] moyenne des maisons était de 1,9 étage y ait une très légère amélioration en cinquante ans.
au-dessus du rez-de-chaussée dans les villes de plus de
Mais la population continue à être mal répartie
100.000 habitants (4,4 à Paris), de 1,6 dans les
dans les logements; un grand nombre d'entre eux
villes de province de 50.000 à 100.000 habitants et sont surpeuplés, maintenant comme au début du
de 2 étages dans les villes de même importance de
siècle, alors que d'autres sont insuffisamment
la banlieue parisienne (qui se sont développées plus
occupés.
récemment que les villes de province). Ces résultats Le surpeuplement des logements revêt des formes
ne doivent pas être très différents de ceux datant différentes suivant les endroits : voici quelle est
d'un siècle : la hauteur moyenne de maisons au-dessus
actuellement la situation dans les villes de plus
du rez-de-chaussée était en 1856 de 1,3 étage pour
le 50.000 habitants :
l'ensemble du pays. Dans un premier groupe, le nombre de pièces
Les maisons individuelles sont souvent les plus
d'habitation est inférieur au nombre de personnes
fréquentes en France (c'est le cas 'de 62 % des
à loger : c'est le cas, en 1954, de huit villes de
immeubles d'habitation dans les villes de province plus de 100.000 habitants (Brest, Le Havre, Le
de 50.000 à 100.000 habitants en 1954). Mans, Limoges, Lyon, Nantes, Rennes, Saint-
La raison de ces caractéristiques des immeubles Étienne) et il en était déj

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