Tous aux abris
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Les maisons ne sont pas que des machines pour habiter. Et puis habiter c'est quoi ? Et puis on peut habiter autre chose qu'une maison !

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Publié le 26 août 2016
Nombre de lectures 15
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

tous aux abris ?
villa HLM demeure cabane tente propriété chalet chaumière loft pavillon baraque résidence pour quoi faire ? protéger montrer cacher vendre accumuler réunir accueillir créer reposer donner la vie tout cela ? Pas vraiment ! Chalet roseVilla SIMONEL'Abri CôtierMALMAISON Villa Le PoirierSUPHY SAM La Grimpette La PICHENETTE Nos peines CHATEAU DES ALOUETTES Petite folie A l'entrée. Toc toc ! De bois, de métal, maintenant de plastic, un portail en dit long. Au sommet des piliers, selon les moyens ou l'époque: vasques Médicis, garnies ou non de fleurs si une bonne âme - ou un jardinier - veut bien s'en charger. Entre deux guerres, années 50, changement brutal : boules (mappemondes ?), dés à jouer en ciment, fichés sur un sommet, en haut du pilier. Revenant de l'école, j'avais envie de les faire tomber. Plus tard, lionceaux, cygnes, lutins, de plâtre et même (encore) de plastique ont suivi. Juste en dessous de ces miniatures tutélaires, des plaques à l'éponyme de la maison. Pierre, bronze, ou tôle émaillée bleue sont les matériaux les plus fréquents. Noms de lieux, de femmes, de fleurs... Autant de correspondances, inavouées mais visionnaires, teintées parfois d'humour, parfois de lucidité, souvent naïves. Et puis surtout, en filigranes, rêves, espoirs, cris d'appels vers un passé désormais inaccessible, vers un lendemain trop flou. Amères déceptions ou petites joies ? Une maison est un bateau. Parfois vrai paquebot, souvent rafiot ; ils échouent souvent sur la grève. Les pilotes, les commandants dignes de ce nom ne sont pas légion. Les belles mères le savent bien.
Nos peines, 30 juin Entrez donc ! Vous prendrez bien quelque chose ? Allez ! Monter quatre marches de béton, hautes et tristes. Un chat aurait l'air sympathique, mais le chien grogne. Traversée de la véranda, passablement encombrée. Vélo d'appartement, transat Lafuma avachi, placard formica, pots de fleurs, cannes à pêche, vieille télévision résolument cathodique et muette... Alors comme ça vous faites des photos ? Des photos de quoi ? Parce que mon petit fils, lui, on lui a acheté un appareil pour la Noël... Chaleur. Nous entrons dans la cuisine-salon-salle à manger. Un écran plat de belle dimension propose sans succès et en continu, des images du tour de France, d'individus qui se trémoussent sur une musique adaptée, des recettes de cuisine... Le tout rehaussé de couleurs hautement pigmentées. Cette année on ne part pas en vacances. Le jardin ça occupe ! Peut-être que dans quelques années, lui sera du genre à faire les cent pas pour surveiller ses oignons, elle devant la télé. Il n'y a pas d'étage. On sirote en coeur ; gens simples ; ils ont ouvert leur porte. Villa Margueritte, 15 août "Fermer la porte à clé ? Mais enfin, Jacques, vous n'y pensez pas ! Qui pourrait bien voler le fourneau bouilleur ou le portrait de ma grand mère ?" En haut du perron, sur l'angle de la façade grise, près de la porte d'entrée, une poignée. Un vieux fil de fer permet d'actionner une cloche imposante fixée tout en haut, sous l'avancée du toit. Placée de la sorte, ceci ne peut pas convenir au facteur ou aux visiteurs. On verra plus tard. Hall d'entrée ; damier noir et blanc du carrelage. Immuable, une horloge égrène les secondes. Une odeur de cire couvre à peine le parfum vieillot de poussière et d'une pointe de moisi. Pourtant Marie Thérèse a du frotter longtemps."Vous savez, elle est ici depuis la naissance des enfants !"Dans la fraîcheur du salon tante Nicole promène les doigts sur le Gaveau. Jean-Claude (son mari) n'a pu se libérer et venir comme chaque année. Avec la concurrence étrangère et les charges sociales écrasantesil n'a pas eu le choix. Au fond du parc les petits enfants font des cabanes, chapardent des noisettes en se confiant leurs secrets. Ne vous inquiétez pas, le jardinier les surveille. A ce moment, la maîtresse de maison se dirige vers le perron. Je ne peux m'empêcher de la suivre. Elle actionne vigoureusement la cloche, qui émet unsi,haut perché et comminatoire. "C'est l'heure du goûter, vous comprenez ; si on ne les appelle pas ils vont se nourrir de chewing-gum. Il fait chaud, n'est ce pas ? Vous prendrez bien un petit rafraîchissement ? Alors ? Tous aux abris ? Bien sûr ! Quel abri ?
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