La lecture à portée de main
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Publié par | sewyeg |
Nombre de lectures | 90 |
Langue | Français |
Extrait
Livre
blanc
en
faveur
du
journalisme
européen
social
et
citoyen
erMercredi
1
décembre
2010
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 3
1.
CRÉER
LES
CONDITIONS
D’UNE
INFORMATION
PLURALISTE,
NÉCESSAIRE
À
UN
VÉRITABLE
DÉBAT
EUROPÉEN ........................................................................................ 5
1.1.
Les
limites
des
sources
traditionnelles
de
l’information
européenne
.....................
5
1.2.
Les
inégalités
d’accès
à
l’information
européenne
....................
7
1.3.
L’industrialisation
de
l’information
et
la
mise
au
banc
de
l’information
politique
.
7
1.4.
Le
service
public
pris
dans
une
double
lutte
pour
son
indépendance
économique
et
son
indépendance
institutionnelle
.........................................................................
8
1.5.
Une
reconnaissance
insuffisante
des
médias
associatifs
..........
9
1.6.
Le
manque
de
vision
à
long
terme
des
aides
financières
européennes
au
journalisme
européen
...............................................................................................
10
2.AGIR
À
LA
RACINE
:
FORMER
POUR
MIEUX
INFORMER
ET
S’INFORMER ............... 11
2.1.
La
formation
des
journalistes
:
de
nombreux
efforts
sont
à
réaliser
.....................
11
2.2.
La
formation
du
citoyen
:
les
trois
défis
de
l’enseignement
de
base
......................
12
3.CONCRÉTISER
L’INFORMATION
EUROPÉENNE:
DES
RELATIONS
NOVATRICES
ENTRE
JOURNALISTES
ET
ONG
EUROPÉENNES ........................................................... 15
3.1.
Pourquoi
les
ONG
européennes
?
.............................................
15
3.2.
Le
rôle
politique
croissant
des
ONG
européennes
..................
15
3.3.
De
nouvelles
relations
entre
journalistes
et
ONG
seraient
intéressantes
pour
les
ONG
.............................................................................................................................
16
3.4.
De
nouvelles
relations
entre
journalistes
et
ONG
seraient
intéressantes
pour
les
journalistes
................................................................................................................
17
4.
NOS
PROPOSITIONS .......... 18
4.1.
Pour
mettre
en
débat
une
information
européenne
pluraliste
..............................
18
4.2.
Pour
agir
à
la
racine
:
investir
dans
la
formation
....................................................
20
4.3.
Créer
des
synergies
avec
les
ong,
pour
une
meilleure
information
du
citoyen
.....
21
2
INTRODUCTION
Paradoxe
Depuis
que
les
élections
européennes
ont
été
instituées,
en
1979,
le
taux
de
participation
à
ce
scrutin
n’a
cessé
de
chuter.
Le
record
d’abstention
a
été
une
nouvelle
fois
battu
en
juin
2009,
quand
seuls
43%
des
citoyens
européens,
29%
pour
les
plus
jeunes
(de
18
à
24
ans),
se
sont
rendus
aux
urnes.
Nous
voici
face
à
un
formidable
paradoxe
:
alors
que
les
compétences
des
institutions
européennes
ne
cessent
d’augmenter,
influençant
une
part
essentielle
des
législations
nationales
et
donc
de
la
vie
quotidienne
des
cinq
cents
millions
d’Européens,
ces
derniers
marquent,
lors
des
scrutins
(l’exercice
démocratique
par
excellence),
toujours
plus
de
distance
avec
leurs
représentants
communautaires.
Il
n’y
a
pas
de
fatalité
Cette
distance
traduit‐elle
pour
autant
un
désintérêt
pour
le
projet
européen
?
Rien
n’est
moins
sûr.
Ne
serait‐ce
qu’au
regard
de
la
forte
mobilisation
citoyenne
observée
lors
du
référendum
français
sur
le
Traité
Constitutionnel
Européen,
en
2005,
où
le
taux
de
participation
a
dépassé
les
69
%.
Le
débat
européen
a
alors
largement
investi
l’espace
public.
Ce
fut
le
cas
aussi
aux
Pays‐Bas
(63.3
%
de
votants).
Ces
exemples
le
montrent,
à
tout
le
moins
:
le
désintérêt
pour
l’Europe
n’est
pas
une
fatalité.
Pourquoi,
s’interrogent
certains,
l’implication
pour
l’Europe
décroît
alors
que
les
données
sur
celle‐ci
circulent
mieux,
grâce,
notamment,
à
Internet
?
Ces
données
sont
abondantes.
Mais
elles
consistent
essentiellement
en
de
la
communication
officielle
(cette
communication
est
nécessaire
mais
pas
suffisante).
L’information
européenne
traitée
avec
une
réelle
plus‐value
journalistique
–
le
souci
du
pluralisme,
de
l’indépendance
et
de
l’intelligibilité
–,
elle,
est
plus
rare.
Cette
information
européenne‐là
est
aussi
mal
partagée.
Certaines
catégories
sont
sur‐informées,
tandis
que
d’autres
sont
sous‐informées.
Par
ailleurs,
l’information
européenne
est
souvent
bien
tardive,
intervenant
le
plus
souvent
lorsque
la
décision
est
déjà
prise.
Obtenir
les
informations
pour
connaître
les
directives
et
règlements
européens
est
devenu
aisé.
Bien
plus
difficile
est
d’obtenir
une
information
avant
la
prise
de
décision
européenne,
qui
permette
aux
citoyens
et
aux
associations
de
faire
valoir
leur
point
de
vue,
de
sorte
qu’ils
soient
davantage
pris
en
compte
par
les
élus,
par
les
décideurs.
Mieux
informer
en
«
amont
»
Sans
une
meilleure
information,
«
en
amont
»
des
décisions,
le
risque
est
grand
que
l’Union
européenne
soit
définitivement
confisquée
par
des
experts
et
des
technocrates…
et
que
la
coupure
s’accentue
encore
avec
les
peuples.
Ce
qui,
faute
de
soutien
suffisant,
condamnerait
l’Union
à
l’échec.
Cela
serait
bien
dommage
car,
plus
que
jamais,
nous
avons
besoin
d’une
Union
politique
européenne
efficace,
fondée
sur
l’entente
des
peuples
(et
entre
les
peuples),
pour
répondre
aux
grands
défis
des
prochaines
années
:
assurer
la
prospérité
sociale
et
économique,
protéger
l’environnement,
coopérer
avec
les
populations
du
Sud…
3
Le
rôle
des
journalistes
Comment
amener
plus
de
participation
citoyenne
au
plan
européen?
Les
journalistes,
en
particulier
ceux
qui
travaillent
au
plan
local
et
régional,
qui
sont
donc
les
plus
proches
des
gens,
ont
un
rôle
essentiel
à
jouer.
Aujourd’hui,
force
est
de
le
constater,
l’information
européenne
reste
le
parent
pauvre
de
l’information
produite
par
les
journalistes.
Le
nombre
de
correspondants
européens
à
Bruxelles
est
en
chute
libre.
En
parallèle,
les
journalistes
qui
travaillent
dans
les
pays
de
l’Union
européenne
aux
niveaux
national,
régional
et
local,
traitent
très
peu
des
questions
européennes,
le
plus
généralement
perçues
comme
des
matières
relevant
de
la
«
politique
étrangère
».
Des
expériences
innovantes
existent
heureusement,
ici
et
là
dans
l’Union,
à
travers
lesquelles
des
médias
(presse
écrite,
radios,
télévisions,
Internet…)
misent
résolument
et
avec
succès
sur
le
«
journalisme
européen
de
proximité
».
Mais
elles
demeurent
peu
connues,
assez
isolées.
Nombre
d’entre
elles
sont
de
courte
durée
car
elles
dépendent
de
financements
européens
temporaires.
Toutefois,
ces
expériences
ont
un
grand
mérite
:
elles
montrent
que,
contrairement
à
l’idée
fausse
qui
règne
dans
les
rédactions,
aborder
l’Europe
ne
fait
pas
(nécessairement)
fuir
l’audience.
Au
contraire!
Tout
dépend
de
la
manière
de
faire…
Trois
maîtres
mots
Les
maîtres
mots
d’une
information
européenne
touchant
réellement
les
citoyens
sont
le
«
Concret
»,
pour
révéler
les
liens
entre
décisions
européennes
et
vie
quotidienne
locale,
la
«
Pédagogie
»,
pour
favoriser
la
compréhension
du
système
politique
institutionnel
de
l’Union
européenne,
et
enfin
le
«
Débat
»,
pour
montrer
les
enjeux,
mettre
en
lumière
les
termes
du
problème,
susciter
l’engagement
en
connaissance
de
cause.
Les
trois
premières
parties
de
ce
document
se
consacrent
à
l’analyse
de
la
situation
actuelle
de
l’information
européenne,
au
regard
de
ces
trois
défis.
Une
quatrième
et
dernière
partie
se
fonde
sur
cette
analyse
pour
formuler
des
propositions
concrètes,
principalement
destinées
aux
institutions
et
décideurs
politiques
européens.
4
1. CRÉER
LES
CONDITIONS
D’UNE
INFORMATION
PLURALISTE,
NÉCESSAIRE
À
UN
VÉRITABLE
DÉBAT
EUROPÉEN
1.1.
LES
LIMITES
DES
SOURCES
TRADITIONNELLES
DE
L’INFORMATION
EUROPÉENNE
1.1.1.
LA
COMMUNICATION
INSTITUTIONNELLE
EUROPEENNE