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LES POINTS SUR LES Í Claude Anno INTRODUCTION Je suis l'auteur inconnu d'un livre paru depuis presque un an dans l'indifférence générale. Trois articles dans la presse locale, rien d'autre, pas le moindre intérêt de la part d'autres médias de la presse, de la radio ou de la télé,malgré des dizaines d'annonces, de courriels, de relances répétées, rien, aucune réponse, le vide. Pourtant j'y croyais. Non pas que ce livre allait changer le monde comme je le prétendais sans le moindre scrupule, mais aussi, sans la moindre illusion : rien ne nous arrête quand on veut convaincre. Non, j'espérais juste qu'il allait susciter un peu de curiosité, peut-être un certain intérêt, au moins quelques discussions. Mais non, rien. Peut-être à cause d'un titre trop modeste : "Idées naïves pour rêver le monde" : qu'avons- nous besoin de naïveté dans ce monde impitoyable? Les temps sont durs et il faut se battre : chacun pour soi et tant pis pour les autres. Alors les rêves et la naïveté, ça ne concerne plus que les enfants. Pourtant, il ne s'agissait pas de rêveries mais de propositions bien concrètes pour tenter de résoudre la plupart des problèmes bien réels qui se posent à nos sociétés modernes. Il est vrai que ce titre un peu trop poétique était compensé par une première partie plus agressive : "A quoi bon s'indigner". Il s'agissait d'un premier règlement de comptes et le titre de cette partie très courte est devenu le titre principal du livre parce qu'il semblait plus accrocheur.

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Publié le 07 décembre 2012
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Langue Français

Extrait

LES POINTS SUR LES Í
Claude Anno
INTRODUCTION
Je suis l'auteur inconnu d'un livre paru depuis presque un an dans l'indifférence générale. Trois
articles dans la presse locale, rien d'autre, pas le moindre intérêt de la part d'autres médias de
la presse, de la radio ou de la télé,malgré des dizaines d'annonces, de courriels, de relances
répétées, rien, aucune réponse, le vide.
Pourtant j'y croyais. Non pas que ce livre allait changer le monde comme je le prétendais sans
le moindre scrupule, mais aussi, sans la moindre illusion : rien ne nous arrête quand on veut
convaincre. Non, j'espérais juste qu'il allait susciter un peu de curiosité, peut-être un certain
intérêt, au moins quelques discussions. Mais non, rien.
Peut-être à cause d'un titre trop modeste : "Idées naïves pour rêver le monde" : qu'avons-
nous besoin de naïveté dans ce monde impitoyable? Les temps sont durs et il faut se battre :
chacun pour soi et tant pis pour les autres. Alors les rêves et la naïveté, ça ne concerne plus
que les enfants. Pourtant, il ne s'agissait pas de rêveries mais de propositions bien concrètes
pour tenter de résoudre la plupart des problèmes bien réels qui se posent à nos sociétés
modernes.
Il est vrai que ce titre un peu trop poétique était compensé par une première partie plus
agressive : "A quoi bon s'indigner". Il s'agissait d'un premier règlement de comptes et le titre
de cette partie très courte est devenu le titre principal du livre parce qu'il semblait plus
accrocheur. La dernière partie, très courte elle aussi, était pour moi la plus importante, celle
pour laquelle je m'étais imposé bien à contrecoeur l'effort d'écrire un livre, celle où je
développe la théorie d'un système démocratique inédit : "Un vrai pouvoir pour le peuple".
C'était un projet ambitieux, mais j'ai toujours pris le soin de préciser qu'il ne s'agissait que
d'une proposition offerte à la discussion.
Or que peut-on faire quand on réalise que ça n'intéresse personne ? On ne peut que
s'interroger pour essayer de comprendre les raisons de cet échec en reprenant tous les
arguments pour essayer de trouver l'erreur. C'est la raison pour laquelle je reprends du service
bien malgré moi. Est-ce bien utile ? Sans doute pas. Alors pourquoi s'obstiner ? Parce que j'ai
besoin de comprendre et d'être convaincu pour pouvoir renoncer.
LA NAISSANCE D'UN PROJET
La dernière partie du livre est donc la plus importante à mes yeux car elle présente, le projet
qui m'a décidé à écrire. Je suis un paisible retraité qui n'a jamais milité pour aucun parti, mais
cependant, j'ai toujours été fidèle à la gauche. Syndiqué de l'enseignement, j'ai participé à de
nombreux mouvements revendicatifs jusqu'à celui de Mai 68 qui semblait ouvrir un avenir
radieux. Comme beaucoup d'autres, je me suis trompé sur la nature de cet évènement
complexe et considérable : j'ai cru que le monde allait changer, et c'est là que m'est venue
l'idée de ce projet.
Pourquoi cette explosion soudaine et inattendue en apparence, mais prévisible si l'on réfléchit
à ce régime austère du gaullisme et à cette société corsetée par la censure et des principes de
morale rigides et immuables? Besoin de liberté, besoin de fantaisie, besoin d'exploser tous les
carcans, mais aussi, immense besoin de s'exprimer, et déjà, besoin de justice sociale avec un
partage plus équitable des richesses. Mai 68 n'a pas changé les hommes, il n'a été qu'un
malentendu à l'origine d'une reprise en main de plus en plus sévère avec un chômage
grandissant et une remise en cause progressive des acquis sociaux, situation que les crises
successives et la mondialisation n'ont fait qu'aggraver. Par contre, en ce qui concerne la liberté d'expression et celle des moeurs, l'acquis de Mai 68
est considérable. C'est donc cette explosion sociale qui m'a amené à me poser cette question :
comment devrait fonctionner la société pour éviter de tels désordres ? Et c'est pour y répondre
qu'est né ce projet d'une "Organisation de la Consultation des Citoyens" que nous appellerons
l'OCC. J'en ai résumé l'essentiel en une page que j'ai publiée sur internet sous la forme d'une
pétition dans un site spécialisé. Ce texte a déjà recueilli plus de 900 signatures, mais je ne suis
pas sûr que tous les signataires ont bien pris conscience de l'ensemble des mesures
nécessaires pour que le résultat d'une consultation soit incontestable.
Je crains que certains n'y voient qu'un possible référendum permettant de rejeter une mesure
impopulaire, or c'est beaucoup plus élaboré, avec la prudence d'une préparation soigneuse qui
se voudrait irréprochable. Pendant que j'étais sur internet, j'ai aussi ouvert un blog pour
présenter le contenu de ce livre : plus de 400 visites, mais peu de commentaires.
LA CONFIANCE PERDUE
Voici donc ce projet de l'OCC qu'il va falloir décortiquer pour trouver l'erreur. Les "Idées naïves"
constituent la partie la plus importante du livre, mais j'en parlerai plus tard, car pour moi, c'est
l'OCC qui importe. De quoi s'agit-il? C'est une organisation constituée à partir de ce qui existe
déjà dans toute démocratie : les assemblées élues. Or, ce qui fonctionne mal dans notre
système démocratique, c'est la relation entre les élus et les citoyens. C'est un peu comme si
ces deux ensembles vivaient dans deux mondes distincts, chacun dans sa bulle avec ses
occupations et ses préoccupations dont les autres semblent se désintéresser. Il y a bien
d'autres ensembles dans une société : les riches et les pauvres, les travailleurs et les
chômeurs, les jeunes et les vieux, mais dans une démocratie, tous appartiennent à l'un de ces
deux groupes : les électeurs ou les élus, et tous sont des citoyens.
Qu'est-ce qu'un citoyen ? Un simple électeur ? C'est tout ? Il semble qu'on s' est éloigné du
sens originel de ce mot pour passer du rôle actif dans la cité à celui de passif toujours
insatisfait. Oui, c'est le citoyen qui désigne ses élus pour plusieurs années, c'est lui le seul
responsable de ce choix, alors s'il est déçu, il est facile de lui répondre qu'il a mal choisi. Mais
pour lui, le responsable c'est l'élu qui n'a pas fait ce qu'il attendait.
Et voilà le malentendu fondamental, voilà le vrai problème à régler, mais comment faire ? Je ne
vois qu'un moyen : établir une relation permanente entre les électeurs et leurs élus. Y a-t-il un
autre moyen de rétablir la confiance ? On va me répondre qu'il existe déjà tellement de
moyens de communication, on a l'embarras du choix, alors à quoi bon en rajouter ? Pour une
simple raison : à ma connaissance, l'OCC n'a pas d'équivalent à ce jour, c'est un projet unique
et inédit, et c'est bien cela qui m'encourage à persévérer.
LA VRAIE QUESTION
Revenons à notre ensemble de citoyens. C'est une masse énorme et mouvante, avec des blocs
solides qui semblent indestructibles. Pourtant, l'aristocratie a presque disparu au profit de la
bourgeoisie. Pourtant, on ne parle plus de prolétariat mais il existe toujours une masse
immense qui n'a que son travail à offrir à des employeurs qui exploitent ce travail avec plus ou
moins d'exigences. Il y a des élites à tous les niveaux possibles de l'éducation et toute une
masse proche de l'illettrisme. Il y a les vrais citoyens qui participent à la vie de la société, qui
s'impliquent, qui se battent, qui militent, et la masse immense de tous ceux qui s'en
désintéressent et qui ne vivent que pour eux-mêmes et leur famille.
Voilà quelques exemples de cette diversité et de cette complexité. Pourtant, tous sont des
citoyens et tous vont aller voter pour décider de leur avenir. Alors bien sûr, on voit tout de
suite où est le problème : quel sera le choix de cette masse du "petit peuple" pas très bien
éduqué, parfois inculte et plus préoccupé du lendemain que de l'avenir du monde. Aujourd'hui, une partie choisit l'abstention ou le vote protestataire avec les partis "populistes",
mais la plus grande partie reste influencée par les grands médias dominants. Je ne reviens pas
sur des questions que j'ai abordées dans mon livre précédent comme par exemple : qu'est-ce
qu'une vraie démocratie? Notre système politique est-il vraiment démocratique ? quel est le
vrai pouvoir des médias ? La vraie question qui se pose ici à propos de l'OCC est celle-ci :
comment amener l'ensemble des membres de la population 

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